Quand José perd son travail, le fragile équilibre de son existence se brise en mille morceaux. Il tente tant bien que mal de canaliser l'amertume et la jalousie qui le rongent. Mais un soir, Guillermo, son voisin, homme charismatique à qui tout réussit, lui propose de passer chez lui afin de faire plus ample connaissance. Ce qui avait commencé comme une soirée tout à fait amicale - les deux hommes discutent, boivent du bon vin et écoutent du jazz - tourne au bain de sang : lorsque José entend Petite fleur , standard de Sydney Bechet, une irrépressible envie de meurtre le submerge et il assassine son nouvel ami.
Pourtant, le lendemain, à la stupeur de José, Guillermo passe devant sa fenêtre en sifflotant, plus éclatant de santé que jamais. Pour José, c'est un signe du destin ; désormais, tous les vendredis, il ira chez Guillermo prendre l'apéritif et le tuer, chaque fois plus sauvagement. Et très vite, une nouvelle idée germe en lui : pourquoi ne procéderait-il pas de la même façon avec sa femme, leur relation se dégradant de plus en plus...
Que se passe-t-il lorsque le meurtre devient un acte sans conséquence, voire libérateur ? Petite fleur (jamais ne meurt) est un conte cruel et hypnotique sur la fragilité et l'ambiguïté des rapports humains. Un roman incroyablement jouissif et brillant écrit par le petit génie des lettres argentines.
Chacun a déjà eu cette impression d'avoir rencontré quelqu'un dans une autre vie... Et si c'était dans un autre temps? Quand Henry, bibliothécaire, voit arriver Claire, une séduisante artiste, il ne peut croire à l'incroyable:ils se connaissent depuis des décennies, même s'il ne s'en souvient pas. Car Henry est atteint d'une maladie qui le propulse dans le temps. II a rencontré Claire alors qu'elle était enfant, et il va sans cesse partir et revenir à différentes époques de leurs vies...L'histoire folle et romanesque d'un amour absolu et éternel.
Septembre 1938. L'Europe n'a qu'un nom à la bouche : les Sudètes. Ce minuscule territoire tchécoslovaque, inconnu la veille encore, aiguise l'appétit du chancelier allemand. Que faire ? Lui céder lâchement, au mépris des traités, et sauver la paix ? Ou tenir sa parole, et précipiter le monde dans une guerre certaine ?
Hugh Legat, le secrétaire particulier du Premier Ministre britannique, et Paul von Hartmann, diplomate du Reich, ne se sont plus croisés depuis leurs études communes, à Oxford. Ils auront quatre jours, à Munich, pour tenter de dévier le cours de l'Histoire...
« - Il n'y a pas de vacances à l'amour, dit-il, ça n'existe pas. L'amour, il faut le vivre complètement avec son ennui et tout, il n'y a pas de vacances possibles à ça.
Il parlait sans la regarder, face au fleuve.
- Et c'est ça l'amour. S'y soustraire, on ne peut pas. »
Alger, 1956. Jeune ouvrier communiste anticolonialiste rallié au FLN, Fernand Iveton a déposé dans son usine une bombe qui n'a jamais explosé. Pour cet acte symbolique sans victime, il est exécuté le 11 février 1957, et restera dans l'Histoire comme le seul Européen guillotiné de la guerre d'Algérie. Ce roman brûlant d'admiration, tendu par la nécessité de la justice et cinglant comme une sentence, lui rend hommage.
Après le film DEMAIN sorti en 2015, Cyril Dion réalise son deuxième long-métrage, ANIMAL (sortie prévue à l'automne 2021), cette fois consacré à l'exploration d'une variété de cohabitations harmonieuses entre les humains et l'ensemble du vivant. Accompagné de 2 adolescents, Bella et Vipulan, ils vont à la rencontre de personnalités telles que Philippe Descola, Baptiste Morizot, Jane Goodall et bien d'autres. Le regard des deux jeunes gens sur le monde vivant va s'en trouver totalement bouleversé... C'est ce que raconte le film et, plus encore, ce livre qui prend le temps d'aller au fond des choses et de tirer le maximum de chaque rencontre.
« Quel est le secret de ce livre ? Ce qui, en lui, nous a tout d'abord attirés, c'est la figure du héros, le capitaine Störr, cet ours de mer, ce mélancolique géant rabelaisien qui jouit au maximum de sa vie de marin, de son prodigieux appétit, de ses voyages, de ses affaires et de ses aventures, jusqu'au jour où - Rabelais n'y avait pas pensé - il se marie à une petite Française dont il est - dont surtout il sera - passionnément, exclusivement, incurablement amoureux et cela à mesure même qu'il découvre, ou croit découvrir, l'indifférence, la résistance, l'imperméabilité de sa femme à l'égard de cet amour tempétueux qui, loin de se résigner et de renoncer à sa chimère, ou encore de s'adapter tant bien que mal aux dimensions limitées d'une petite âme futile et charmante, semble au contraire croître encore, se nourrissant de tous les obstacles qu'il rencontre et suscite. Ni les ententes momentanées ou la domination passagère, ni les ruses, pas plus que les tromperies, les mensonges, les bassesses de sa femme, ne parviennent à éteindre, affaiblir ou seulement altérer cet amour qui survivra à la rupture du couple et même à la mort de la bien-aimée. Un tel amour est-il possible ? Qu'importe ! Nous en avons aimé, nous en aimons encore l'ardeur et aussi l'aspect charnel et spirituel, démoniaque et angélique, tendre et furieux tout ensemble. » (Albert Gyergyai) Traduit du hongrois par Élisabeth Berki et Suzanne Peuteuil
Dans un avenir pas si lointain, la mort n'est plus définitive : vous pouvez sauvegarder votre conscience et vos souvenirs et les réimplanter dans un nouveau corps. De fait, pour Takeshi Kovacs, mourir n'est plus qu'un accident de parcours : il a déjà été tué plusieurs fois. C'étaient les risques du métier dans les Corps diplomatiques, les troupes d'élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie. Mais cette fois, on le ramène sur Terre pour mener l'enquête : un riche magnat veut élucider sa propre mort. La police a conclu au suicide. Or, pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours, certain de revenir parmi les vivants ? Vous tenez entre vos mains le polar du futur.
Un techno-thriller dopé aux amphétamines, une énigme troublante incendiée de violence, interdite aux coeurs fragiles.
Tropique de la violence est une plongée dans l'enfer d'une jeunesse livrée à elle-même sur l'île française de Mayotte, dans l'océan Indien. Dans ce pays magnifique, sauvage et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence de leur quotidien.
Les vacances à La Treille se poursuivent, mais ne se ressemblent plus : Lili doit travailler aux champs avec son père, et Marcel rencontre Isabelle, la fille du poète Loïs de Montmajour. Puis ce sera l'arrivée en classe de sixième, et l'entrée en scène de l'inénarrable Lagneau...
Poussé par ses lecteurs, et pour son propre plaisir, Pagnol décide de transformer son diptyque en tétralogie, et ses Souvenirs d'enfance en authentique roman de formation, du côté de Kim ou du Livre de la jungle. Dans Le Temps des secrets (1960), le jeune Marcel trahit - provisoirement - l'amitié de Lili pour l'illusion de l'amour, et Pagnol l'écrivain prouve, lorsqu'il croque le poète alcoolique et sa grotesque épouse, qu'il n'a rien perdu de sa vis comica. Le projet prend de l'ampleur, et le livre se termine sans s'achever, dans l'attente du Temps des amours.
« La reine, naturellement, c'était elle, et le chevalier, c'était moi. Nous commençâmes par la fabrication de nos costumes, car comme toutes les filles, elle adorait se guignoliser. ».
Raquel a toujours été folle amoureuse d'Ares, son voisin aussi séduisant que mystérieux. Depuis des années, elle l'observe chaque jour à travers sa fenêtre sans qu'il s'en doute le moins du monde : badboy aux abdos en acier, étudiant brillant à l'avenir tout tracé... aucun détail de la vie d'Ares n'échappe à Raquel.
Ares, lui, ne sait rien d'elle. Il ne sait pas que l'air innocent de Raquel dissimule un tempérament fougeux. Raquel vient de faire un pacte avec elle-même : il est temps pour elle de se montrer, de provoquer le destin, et de vivre enfin l'idylle de ses rêves.
Si tant est qu'on puisse encore parler de rêve, car entre son voisin observé depuis la fenêtre de sa chambre et la personne qu'est réellement Ares, un monde existe.
Raquel est prête à tout pour le conquérir... mais est-elle prête à se perdre elle-même ?
Un auteur de bande dessinée, alors qu'il fait ses courses, réalise qu'il n'a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l'auteur le menace et parvient à s'enfuir. La police est alertée, s'engage alors une traque sans merci, le fugitif traversant la région, en stop, battant la campagne, partagé entre remord et questions existentielles.
Assez vite les médias s'emparent de l'affaire et le pays est en émoi. L'histoire du fugitif est sur toutes les lèvres et divise la société, entre psychose et volonté d'engagement, entre compassion et idées fascisantes. Car finalement on connaît mal l'auteur de BD, il pourrait très bien constituer une menace pour l'ensemble de la société.
Voici le nouveau récit choral de l'imparable Fabcaro, entre road-movie et fait-divers, l'auteur fait surgir autour de son personnage en fuite, toutes les figures marquantes -et concernées- de la société (famille, médias, police, voisinage...) et l'on reste sans voix face à ce déferlement de réactions improbables ou, au contraire, bien trop prévisibles.
Dans un lycée américain, cinq adolescents sont collés : Bronwyn (l'élève parfaite), Addy (la fille populaire), Nate (le délinquant), Cooper (la star du baseball) et Simon (le gossip boy du lycée). Mais Simon ne ressortira jamais vivant de cette heure de colle... Et les enquêteurs en sont vite sûrs, sa mort n'est pas accidentelle. Dès lors qu'un article écrit par Simon contenant des révélations sur chacun d'eux est découvert, Bronwyn, Addy, Nate et Cooper deviennent les principaux suspects du meurtre.
Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont tous quelque chose à cacher...
Connell et Marianne ont grandi dans la même ville d'Irlande. Il est le garçon en vue du lycée, elle est la solitaire un peu maladroite. Pourtant, l'étincelle se produit : le fils de la femme de ménage et l'intello hautaine connaissent ensemble leur premier amour.
Un an plus tard, alors que Marianne s'épanouit au Trinity College de Dublin, Connell s'acclimate mal à la vie universitaire.
Un jour, tout est léger, irrésistible?; le lendemain, le drame pointe et les sentiments vacillent.
Entre eux, le jeu vient tout juste de commencer.
Sally Rooney réussit le tour de force de donner une dimension unique et universelle à cette histoire. Porté par des dialogues saisissants de justesse, Normal People est un roman magistral sur la jeunesse, l'amitié, le sexe, sur les errances affectives et intellectuelles d'une génération qui n'a plus le droit de rêver, mais qui s'entête à espérer.
Stan Carlisle, employé dans une tournée foraine, médite en assistant au numéro d'un geek, affreux poivrot qui décapite les poulets d'un coup de dents. Jamais il ne descendra aussi bas, jamais ! Jeune et séduisant, Stan nourrit de grandes ambitions et n'a aucun scrupule. Sa rencontre avec Lilith, psy blonde, implacable et glaciale, marque le tournant de sa carrière. L'heure est venue de berner les riches en convoquant leurs chers disparus dans des demeures cossues. Mais le Dr Lilith a percé à jour les nombreuses failles de Stan le Magnifique...
Nourri de psychanalyse et inspiré par le tarot, Nightmare Alley est un roman cruel et hallucinant, devenu culte dès sa parution à la fin des années 1940.
Cora Bender et son mari Gereon ont décidé de profiter de cette belle journée ensoleillée pour pique-niquer au bord d'un lac. Assise sur sa serviette de plage, Cora est en train de couper une pomme pour son petit garçon. Devant eux, un groupe de jeunes gens rient et s'amusent en écoutant de la musique. Soudain, elle se lève, s'avance dans leur direction et poignarde l'un des hommes à plusieurs reprises.
La police est dépêchée sur les lieux, mais il n'y a aucun doute possible, Cora a avoué son crime et des dizaines de témoins affirment l'avoir vue tuer la victime. Pourtant, le commissaire Rudolf Grovian, chargé de l'affaire, refuse de boucler si facilement le dossier. Il veut comprendre ce qui a poussé une mère a priori sans histoire à commettre un tel geste.
Commence alors une plongée vertigineuse et fascinante dans l'âme tourmentée de Cora et dans le sombre passé d'une famille tout entière tournée vers sa soeur cadette atteinte d'une maladie rare.
Devant leur petit garçon, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible. Elle les entraîne dans un tourbillon de poésie pour que la fête continue, coûte que coûte. L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.
En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu'elle est journaliste. À Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des « heures ».
Michel, chercheur en biologie rigoureusement déterministe, incapable d'aimer, gère le déclin de sa sexualité en se consacrant au travail, à son Monoprix et aux tranquillisants.
Une année sabbatique donne à ses découvertes un tour qui bouleversera la face du monde. Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Un séjour au " Lieu du Changement ", camping post-soixante-huitard tendance New Age, changera-t-il sa vie ? Un soir, une inconnue à la bouche hardie lui fait entrevoir la possibilité pratique du bonheur. Par leur parcours familial et sentimental chaotique, les deux demi-frères illustrent de manière exemplaire la société d'aujourd'hui et la quête complexe de l'amour vrai.
« Tu sais ce qui arrive à ceux qui pensent qu'on peut survivre en respectant des lois morales ? Tôt ou tard, ils finissent piétinés. » Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Leur fils, Alexandre, étudie dans une prestigieuse université américaine. Mais alors que tout semble leur réussir, une accusation de viol fait voler en éclats ce qu'ils avaient si chèrement acquis.
Ce roman puissant interroge la violence du monde contemporain et nous confronte à nos peurs : qui est à l'abri de se retrouver un jour piégé dans un redoutable engrenage ?
Ni récit ni texte suivi, ce livre se compose d'une succession de dialogues entre Philip, romancier américain fixé pour un temps à Londres, et diverses femmes : sa maîtresse, son épouse et d'autres personnages féminins moins réels, parfois même rêvés. Toutes parlent par la voix de l'auteur, Philip, l'alter ego de Philip Roth. Aucun fil conducteur ne relie ces conversations souvent lapidaires, sinon l'écho lancinant des obsessions habituelles de Roth - le sexe, l'adultère, la fidélité, l'antisémitisme et la littérature -, le vrai sujet étant l'exploration des recoins obscurs des vies et des âmes, des confins flous entre le réel et l'imaginaire. Une investigation empreinte d'un mélange d'humour et de gravité qui demeure dans la veine de L'écrivain des ombres et La contrevie. Tromperie est un authentique roman d'amour, pétillant de verve et d'esprit, débordant d'émotion et d'érotisme, qui confirme l'inlassable inventivité de l'auteur.
" depuis des années, je tourne autour de cet événement de ma vie.
Lire dans un roman le récit d'un avortement me plonge dans un saisissement sans images ni pensées, comme si les mots se changeaient instantanément en sensation violente. de la même façon, entendre par hasard la javanaise, j'ai la mémoire qui flanche, n'importe quelle chanson qui m'a accompagnée durant cette période, me bouleverse. "
Paris, 1886. Obsédé par « sa » tour de métal, une bagatelle d'acier de 300 mètres de hauteur qu'il s'est lancé le défi de construire en plein Champ-de-Mars, Gustave Eiffel ne quitte plus ses ateliers. Certes, l'Exposition universelle mérite bien ce pari, et la France, de croire à nouveau en sa toute-puissance. Mais est-ce l'unique raison qui pousse celui qu'on surnomme « le magicien du fer » à griffonner sans relâche des plans pour trouver la forme parfaite ? Depuis ce dîner chez le ministre du Commerce, et cette idée folle qu'il a lancée devant le Tout-Paris, l'ingénieur est comme possédé. Quelles que soient ses esquisses, c'est Adrienne, son amour perdu réapparue ce même soir, qui se dessine, la magnifique cambrure de son dos qui cascade depuis la nuque jusqu'à la taille. L'illumination le frappe : ce n'est pas une ligne droite qui doit mener du pilier au sommet, mais une courbe, incarnée, vivante. « Nous allons construire un rêve ! » Désormais la vie de Gustave ne tient plus qu'à un A majuscule, celui de sa tour qui s'élance dans le ciel de Paris, prête à le transpercer et le conquérir...
Mon père disait qu'il avait été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d'une Église pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu'en 1958. Un jour, il m'a dit que le Général l'avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m'a annoncé qu'il allait tuer de Gaulle. Et il m'a demandé de l'aider.
Je n'avais pas le choix.
C'était un ordre.
J'étais fier.
Mais j'avais peur aussi...
À 13 ans, c'est drôlement lourd un pistolet.
S. C.
Quel livre ! À chaque page, il vous saisit par la pudeur du style, l'intensité des émotions, et une fascinante réflexion sur le récit : jusqu'où accepter l'irréalité du réel ? Nicolas Mouton, L'Obs.
Brillant et émouvant. Valérie Gans, Figaro madame.
L'écriture de Chalandon atteint ici un sommet de puissance. Valérie Trierweiler, Paris Match.