Filtrer
Découvrez un folio qui parle d'art
-
Cette Semaine Sainte est celle du 19 au 26 mars 1815. Le débarquement de l'île d'Elbe a eu lieu et «Bonaparte» a déjà dépassé Lyon. Louis XVIII est en fuite. Une indescriptible cohue l'accompagne, une foule de gens qui courent aussi vite qu'ils le peuvent de Paris à Béthune. C'est la Maison du Roi, la cour, les dignitaires, des maréchaux, les troupes qui sont restées loyales.La France, encore une fois, se trouve partagée en deux. Il y a la France du passé qui fuit avec Louis XVIII, et celle du présent, ses aspirations, ses espoirs, qui regarde du côté de Napoléon. L'empereur est-il plus proche de la Révolution, plus proche du peuple que les Bourbons?Un tel livre, un tel roman est impossible à résumer. C'est le tableau de tout un peuple à un tournant de son destin, c'est l'immense poème épique d'une société saisie au milieu de ses convulsions les plus caractéristiques. C'est une somme poétique, historique, romanesque, l'un des plus beaux livres d'Aragon.
-
«Le mont Kudo était encore voilé par les brumes matinales de ce début de printemps. La main serrée dans celle de sa grand-mère, Hana franchissait les dernières marches de pierre menant au temple Jison. L'étreinte de la main autour de la sienne lui rappelait que, maintenant qu'elle allait être admise comme bru dans une nouvelle famille, elle cesserait d'appartenir à celle où elle avait vécu les vingt années de son existence.» À travers le récit des amours, des passions et des drames vécus par trois femmes de générations différentes, Les dames de Kimoto dresse un tableau subtil et saisissant de la condition féminine au Japon depuis la fin du XIX? siècle.
-
Issu d'une illustre et richissime famille de banquiers levantins installés en france à la fin du second empire, le comte moïse de camondo (1860-1935) était l'homme d'un milieu, celui de l'aristocratie juive parisienne, où se côtoyaient les rothschild et les pereire, les fould et les cahen d'anvers, toute une société échappée des pages de proust.
La saga des camondo, de l'inquisition espagnole au génocide nazi en passant par le ghetto de venise et les palais de constantinople, n'est pas seulement un récit historique retraçant l'épopée de ces grands seigneurs séfarades. c'est aussi une méditation sur la solitude d'un homme abandonné par sa femme, inconsolé de la mort de son fils, qui consacra sa vie et sa fortune à reconstituer au coeur de la plaine monceau une demeure aristocratique du xviiie siècle, laissant à la france le plus éclatant témoignage d'un monde disparu et transmettant malgré tout le nom des siens à la postérité.
-
L'oeuvre de François Truffaut est universellement connue. Ses vingt et un longs métrages sont considérés par un grand nombre de spectateurs comme des livres de chevet. Mais qui était cet homme, disparu en 1984 à l'âge de cinquante-deux ans, et qui voua sa vie au cinéma ? François Truffaut ne cessa d'entretenir le mystère et les malentendus, comme pour maintenir le secret. S'il est possible, de film en film, de retracer les contours de sa vie, à travers les personnages d'Antoine Doinel, l'adolescent des Quatre cents coups interprété par Jean-Pierre Léaud, puis le jeune homme de Baisers volés, le nouveau marié de Domicile conjugal, Ferrand, le metteur en scène de La Nuit américaine, Bertrand Morane, le séducteur de L'homme qui aimait les femmes, ou Julien Davenne, l'homme qui voue sa vie au culte des morts, l'ami inconsolé de La Chambre verte, la personnalité de François Truffaut est plus complexe et méritait une approche biographique.Établie à partir des multiples témoignages de ses amis et de ses étonnantes archives personnelles, cette biographie nous révèle les multiples facettes de François Truffaut. Voici un récit attentif et minutieux, un éclairage inédit sur un cinéaste sensible et chaleureux.
-
«On me mettrait la tête en bas que rien ne sortirait de mes poches, même ma trompette, je l'ai vendue, j'ai tout vendu, quoi, mais cette histoire-là... non, cette histoire-là je ne l'ai pas perdue, elle est toujours là, limpide et inexplicable, comme seule la musique pouvait l'être quand elle était jouée, au beau milieu de l'Océan, par le piano magique de Danny Boodmann T. D. Novecento.» Né lors d'une traversée, Novecento n'a jamais mis le pied à terre. Il passe sa vie sur l'Atlantique les mains posées sur un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui : celle de l'Océan.
-
Dans la Russie de Staline, un trait de plume du tyran suffit à vous condamner à mort et à faire disparaître votre oeuvre. Le jour où le jeune compositeur Dmitri Chostakovitch, au succès international, découvre dans la Pravda un article qui l'accuse de « déviationnisme élitiste et bourgeois », il comprend que sa famille et lui sont menacés. À trois reprises au cours de sa vie, Chostakovitch, terrifié et honteux, devra se soumettre au pouvoir politique.
On a beaucoup critiqué les artistes qui ont choisi de cautionner le régime soviétique, mais on oublie que Staline les surveillait de près.
Dans Le Fracas du temps, Julian Barnes explore la vie et l'âme d'un très grand créateur qui s'est débattu dans le chaos de son époque, tout en essayant de ne pas renoncer à son art. Que pouvait-il faire ? Et en corollaire, qu'est-ce que moi, j'aurais fait ? Ce roman, qui raconte une histoire vraie, tente d'apporter des réponses à ces questions cruciales.
-
Giacometti, la rue d'un seul ; visite fantôme de l'atelier
Tahar Ben Jelloun
- Folio
- Folio
- 14 Novembre 2016
- 9782072696510
Giacometti, la rue d'un seul est un essai libre dans lequel l'auteur a engagé toute sa sensibilité pour traduire sa vision personnelle, intime, d'une oeuvre aujourd'hui mondialement célébrée.
Le parti pris de Tahar Ben Jelloun consiste à prendre au pied de la lettre la célèbre phrase de Giacometti à propos de ses sculptures : « Je veux des têtes vivantes », et d'en renverser le sens : il part, dans la rue, retrouver, sur le visage vivant des gens, la vérité des visages sculptés par Giacometti. Tahar Ben Jelloun a enrichi ce livre d'une longue postface, née d'une visite provoquée par le hasard dans ce qu'il reste aujourd'hui de l'atelier de Giacometti.
Une étonnante réflexion sur la création et les arts.
-
Au milieu du XVe siècle, en Albigeois, Simon est compagnon dans l'atelier de teinture de son père, Lucas Terrefort. Selon l'usage du temps, l'enseigne «Au caméléon» pratique une seule couleur : c'est le rouge. À la suite du vieux maître, le compagnon se destine à devenir teinturier d'écarlate. N'est-il pas «rouge jusqu'à la figure», avec cette tache de vin sur le visage ?
Mais voici que Simon fait la connaissance d'un riche marchand de pastel, Joachim Fressard, qui l'initie au bleu : cette rencontre et l'appel mystérieux ressenti devant une madone peinte d'azur persuadent le compagnon d'abandonner les cuves familiales pour se lancer dans la teinture au bleu de pastel.
Nés du rapprochement des deux hommes, les tissus «à la Vierge» connaissent rapidement le succès. Cependant, Fressard s'avère un protecteur ambigu, prêt à tout pour étendre sa fortune. Un amour frelaté, des confrères hostiles, la terrible confrontation avec son père achèvent de plonger Simon en enfer : tout n'est pas rose au pays de cocagne.
Vif, animé, empreint d'humour et de poésie, le récit caracole derrière Simon Terrefort à la poursuite du bleu idéal : le compagnon risquera tout pour conquérir l'azur sans tache du manteau de la Madone...
-
«Je vous souhaite d'être follement aimée.» Un des textes fondamentaux du surréalisme. Un des ouvrages de Breton dans lequel s'offre le plus ouvertement la gamme entière de ses «charmes». Le hasard et le désir, la vie et le rêve, le monde et l'homme entretiennent ici une mystérieuse correspondance de tous les instants.
-
Nella Oortman n'a que dix-huit ans ce jour d'automne 1686 où elle quitte son village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d'âge mûr, riche marchand, il vit dans une opulente demeure entouré de ses serviteurs et de sa soeur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. Johannes offre à son épouse une maison de poupée représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d'animer grâce aux talents d'un miniaturiste. Les fascinantes créations de l'artisan permettent à Nella de mettre peu à peu au jour de dangereux secrets... S'inspirant d'une maison de poupée exposée au Rijksmuseum d'Amsterdam, Jessie Burton livre ici un premier roman haletant, et dessine le portrait d'une femme résolument moderne, déterminée à affirmer son existence dans un monde hostile, où la rigueur morale le dispute à l'intransigeance religieuse.
-
Florence 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d'une ruelle des bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des Carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché. Bravant tous les interdits et jusqu'à l'autorité suprême du Pape, il commet par amour l'ultime provocation. Le scandale le pousse à l'exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au coeur de son enfance. Peintre voyou, ange ivre, fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l'art et le monde de l'argent et, le premier, fait passer les peintres du statut d'artisans estimés à celui d'artistes reconnus.
-
florence, quinzième siècle.
sous le règne de laurent le magnifique, jamais le sang, la beauté, la mort et la passion ne se sont autant mêlés dans la capitale toscane. le plus doué des élèves de fra filippo lippi, un certain sandro filipepi surnommé depuis l'enfance " botticello - le petit tonneau " va mener à son apogée la peinture de la renaissance. maître d'oeuvre de la chapelle sixtine, créateur bouleversant d'un printemps inouï, il ressent intimement et annonce les soubresauts de son époque.
pendant que savonarole enflamme la ville par ses prophéties apocalyptiques, il continue à peindre avec fougue. il entretient alors avec léonard de vinci une relation faite de rivalité farouche et d'amitié profonde. adulé puis oublié de tous, aussi secret que florence est flamboyante, botticelli habite un rêve connu de lui seul.
-
«Je vais tenter de comprendre comment est né l'ogre Picasso. Ce Minotaure qui dévore ses proies, ses amours comme la peinture. Celui qui occupe tout le temps, partout, toute la place, toutes les places.»Universellement adulé, Picasso éblouit de son génie tant les artistes qu'il côtoie que ses proches, ses amis ou les femmes de sa vie. Mais cette emprise irrésistible est tout aussi dévastatrice. Du tremblement de terre de 1884 où le petit Pablo assiste pétrifié à la naissance de sa soeur jusqu'à ses dernières années où il fait figure de demi-dieu, Sophie Chauveau dresse un portrait stupéfiant des deux visages de Picasso. Un monstre consacré qui s'enfonce résolument dans un labyrinthe dont il a façonné les parois, créant sans répit une oeuvre titanesque qui semble ne jamais devoir s'achever.
-
Lydia Cassatt lisant le journal du matin
Harriet Scott Chessman
- Folio
- Folio
- 9 Avril 2009
- 9782070359882
Voyage poignant au coeur d'un relation complexe, celle d'un peintre à son modèle, Lydia Cassatt lisant le journal du matin est aussi l'évocation de femmes éprises d'indépendance, dans l'effervescence artistique du Paris de la fin du XIXe siècle.
-
Désireux d'orner les murs de sa nouvelle demeure parisienne, le noble Jean Le Viste commande une série de six tapisseries à Nicolas des Innocents, miniaturiste renommé à la cour du roi de France, Charles VIII. Surpris d'avoir été choisi pour un travail si éloigné de sa spécialité, l'artiste accepte néanmoins après avoir entrevu la fille de Jean Le Viste dont il s'éprend.
La passion entrâinera Nicolas dans le labyrinthe de relations délicates entre maris et femmes, parents et enfants, amants et servantes.
En élucidant le mystère d'un chef-d'oeuvre magique, Tracy Chevalier ressuscite un univers de passion et de désirs dans une France où le Moyen Âge s'apprête à épouser la Renaissance.
-
La jeune fille à la perle
Tracy Chevalier, Marie-Odile Fortier-Masek
- Folio
- Folio
- 6 Mars 2002
- 9782070417940
La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
-
Nouvelle édition en 2017
-
Il existe à travers le monde une légende presque universelle, selon laquelle on ne peut pas construire un monument si un être humain n'est pas sacrifié. Sinon, le bâtiment s'écroule, et s'écroule toutes les fois qu'on essaye de le remonter. Pour conjurer cette malédiction, il faut emmurer quelqu'un de vivant dans les fondations. On recense plus de sept cents versions de cette histoire. Celle de la Grande Arche de la Défense est la plus récente.
Ce récit brosse l'épopée de la construction d'un des monuments les plus connus de Paris, dont on ignore qu'il fut l'enjeu de luttes politiques au couteau sous le règne de François Mitterrand. C'est surtout le portrait et l'histoire de son créateur, Johan Otto von Spreckelsen, un architecte danois très secret, professeur aux Beaux-Arts de Copenhague.
Lauréat d'un prestigieux concours international en 1983, fêté pour son projet à son arrivée à Paris, cet homme du Nord découvre avec stupéfaction la désinvolture et les revirements à la française. L'affaire finit tragiquement pour lui, alors que se construit ce portique de marbre qui paraît la sérénité même.
Dans ce roman puissant, Laurence Cossé conjugue l'art de la narration romanesque et la précision d'une longue enquête pour évoquer un destin d'architecte parmi les plus beaux et les plus paradoxaux, les plus absolus et les plus violents du XXe siècle.
-
D'un milieu modeste, habité dès l'enfance par la passion du dessin, David Hockney apprend rapidement à composer avec son excentricité naturelle et son homosexualité pour imposer à la fois son style (figuratif dans une époque résolument abstraite) et sa manière de vivre (hédoniste dans un milieu plutôt puritain). La découverte des États-Unis quand il a 24 ans révolutionne sa vie. Il obtient une reconnaissance internationale en devenant le peintre de la Californie. Toujours en mouvement, il ne cesse de se renouveler, d'interroger les lois de la perspective et d'explorer toutes les techniques que l'époque met à sa disposition. Rien n'entame son désir de liberté et sa joie d'être au monde : ni les chagrins amoureux, ni les deuils nombreux de ses amis disparus du cancer ou du sida, ni les conflits avec les milieux de l'art, ni la surdité précoce, facteur de solitude.
Catherine Cusset retrace ici avec empathie la vie du grand artiste contemporain et son parcours, depuis l'excitation des années 60 aux piscines turquoise et aux corps resplendissants, jusqu'aux tremblements sombres de l'après 11-Septembre, période du déclin physique et des drames familiaux. Ce livre émouvant, à mi-chemin entre roman et biographie, dépeint avec une intelligence formidable, toute en finesse et en simplicité, le processus de la création artistique.
-
être ici est une splendeur ; vie de Paula M. Becker
Marie Darrieussecq
- Folio
- Folio
- 14 Septembre 2017
- 9782072733758
Paula Modersohn-Becker est une peintre allemande de la fin du XIX ème siècle, célèbre enAllemagne et dans beaucoup d'autres pays au monde, mais à peu près inconnue en France bienqu'elle y ait séjourné à plusieurs reprises et fréquenté l'avant-garde artistique et littéraire. Néeen 1876 et morte en 1907 des suites d'un accouchement, elle est considérée comme l'une desreprésentantes les plus précoces du mouvement expressionniste allemand. Elle n'aimait pastellement être mariée, elle voulait peut-être un enfant - sur ce point ses journaux et ses lettressont ambigus. La biographie que lui consacre Marie Darrieussecq reprend tous les élémentsqui marquent la courte vie de Paula Modersohn-Becker. Mais elle les éclaire d'un jour à la foisféminin et littéraire. Elle montre, avec vivacité et empathie, la lutte de cette femme parmi leshommes et les artistes de son temps, ses amitiés (notamment avec Rainer Maria Rilke) et sondésir d'expression et d'indépendance.
-
Dans un village au pied de la montagne, un homme vit de ce qu'il trouve dans la nature et de petites rénovations de sculptures. De temps à autres, il fait aussi passer la frontière à des réfugiés. Mais bientôt, l'aide qu'il apporte à ces voyageurs d'infortune commence à s'ébruiter, ce qui le pousse à quitter son village pour retrouver l'anonymat et l'humilité dont il est coutumier. Il se voit alors proposer une tâche bien particulière : restaurer une croix de marbre, révéler la « nature » qui se cache sous le pagne du Christ. L'artisan, transcendé par l'oeuvre, s'engage dans une quête d'identification, de compassion, de crainte et de tremblement.
Réflexion sur le sacré et le profane, sur l'art et la miséricorde, La nature exposée est un roman dense et puissant, dans lequel Erri De Luca souligne plus que jamais le besoin universel de solidarité.
-
Voici le roman d'une poignée d'artisans de génie installés à Crémone, dont Antonio Stradivari, le plus grand luthier de tous les temps, qui achève de transformer le violon vulgaire et grinçant des ménétriers en instrument royal.Durant plus de soixante ans, l'atelier de Stradivari livre aux rois et aux princes des violons aux sons et aux vernis magiques, jamais égalés depuis.Dans le roman de Jean Diwo, la musique baroque fait vibrer les chapelles, les salles de concerts, et se mêle intimement à l'histoire des luthiers. À Rome, Corelli fait pleurer la reine Christine de Suède en jouant de son stradivarius et le révérend Antonio Vivaldi entraîne Venise dans le tourbillon de ses «Quatre Saisons». Le «Prêtre roux», s'il ne dit pas la messe, dirige de son archet enchanté l'école de musique des jeunes filles de la Pietà et trimbale à travers les cours d'Europe, et jusqu'au Vatican, sa cohorte de nonnettes musiciennes et chanteuses.Ainsi, pris par la magie du violon, artisans et grands seigneurs, jeunes femmes espiègles et mères de famille austères, apprentis et virtuoses vivent, aiment et meurent dans une Italie à la fois rayonnante et déchirée.
-
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une oeuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.
-
«Bartabas a inventé ce qui n'existait pas. Il façonne avec ses mains fortes et graciles de la splendeur éphémère. Ce rebelle que le chamanisme a pacifié, ce nomade que l'équitation a conduit à l'extase, cet ambitieux dont la patience a été l'arme secrète, ne ressemble à personne, sauf à lui-même, qui reste une énigme.J'ai voulu exprimer ici la chance que nous avons d'être ses contemporains. Je sais trop qu'il ne restera presque rien, lorsqu'il aura disparu, de ce qu'il a créé sous des chapiteaux de bois et de toile. Je sais aussi que les films de ses spectacles sont impuissants à restituer la magie du vivant, les parfums et les couleurs du cérémonial nocturne dont il est le spectral officiant. Déjà Zingaro, le frison que l'on croyait invincible, l'éternité en muscles noirs, est mort. Et puis je me méfie de Bartabas. Je le sais capable de s'éclipser aussi vite qu'il est apparu. Il ne s'installera pas, si s'installer, c'est abdiquer.»Portrait d'un artiste universel qui a réinventé le spectacle équestre et roman d'un homme qui a construit, sous une identité fictive, un monde imaginaire, Bartabas, roman est aussi le récit d'une amitié fraternelle, botte botte sur les chemins de traverse.