La nouvelle édition brochée du premier livre d'art (et best seller) de Paul Veyne.
L'épopée de la beauté Marc Fumaroli, Le Figaro LittéraireUne superproduction italienne Gérard Lefort, Libération Un livre magnifique La Voix du Nord Promenade en Italie d'un chef-d'oeuvre à l'autre Le Monde de l'artAmoureux de l'Italie depuis ses années d'études à l'Ecole française de Rome, Paul Veyne propose dans cet ouvrage une promenade dans un musée idéal qui contiendrait tous les chefs-d'oeuvre de la peinture italienne qu'il aime. De Giotto au Tintoret, il revisite les grands maîtres et nous fait partager ses coups de coeur. Ce livre allie la plume d'un grand auteur et la passion de l'art pictural.
C'est le livre de bonne foi d'un incroyant qui cherche à comprendre comment le christianisme, ce chef-d'oeuvre de création religieuse, a pu, entre l'an 300 et l'an 400, s'imposer à tout l'Occident. Pour Paul Veyne, c'est grâce à la conversion de l'empereur romain, Constantin, le maître du monde occidental : parce qu'à ce grand empereur il faut une grande religion et que, face aux dieux païens, le christianisme, bien qu'il apparaisse comme une secte très minoritaire, est la religion d'avant-garde. Constantin aide les chrétiens à mettre en place leur Église, ce réseau d'évêchés tissé sur l'immense empire romain. Lentement, avec docilité, les foules païennes se font un christianisme à elles, sans que la christianisation de cent millions de personnes fasse un seul martyr... Un livre érudit et impertinent.
L'objet réel de ce texte est de montrer que la question qu'il pose, en dernière instance, n'a pas de sens. C'est que la poser est implicitement se ranger dans la descendance de Fontenelle et des hommes du siècle des Lumières, confrontant les dits avec les faits. Mais, précisément, cette question-là n'a pas de sens pour un ancien ; et, comme l'a montré Foucault, la vérité elle-même est historique. Autrement dit, l'idée de vérité a évolué.
Paul Veyne compare volontiers la vérité d'un moment à un récipient ou, plus abstraitement, à un programme : c'est dans le cadre du programme que la question : est-ce vrai ? est- ce faux ? se pose. Quant au récipient-programme, il est lui-même le fait d'une création. Enfin, il ne serait pas juste de penser qu'en un même moment, tous ont le même programme de vérité, voire que chez un même sujet n'est mis en oeuvre qu'un programme (on peut ne pas croire au fantôme et néanmoins en avoir horriblement peur).
Telle est l'arête intellectuelle de ce livre, donnée par approches successives au long d'une investigation sur les textes les plus divers : d'Aristote et Pausanias à Cicéron et Eusèbe.
Qu'est-ce que l'histoire ? Que font réellement les historiens, d'Homère à Max Weber, une fois qu'ils sont sortis de leurs documents et archives et qu'ils procèdent à une « synthèse » ? Font-ils l'étude scientifique des diverses créations et activités des hommes d'autrefois ? Leur science est-elle celle de l'homme en société ?
Bien moins que cela ; la réponse à la question n'a pas changé depuis deux mille deux cents ans que les successeurs d'Aristote l'ont trouvée : les historiens racontent des événements vrais qui ont l'homme pour acteur. L'histoire est un roman vrai.
La séparation des chaires de grec et de latin au sein de l'université française perpétue le mythe d'une distinction, voire d'une opposition, entre la « Grèce » et « Rome ».
Pourtant, l'Empire dit « romain » fut gréco-romain à plus d'un titre. Si la langue véhiculaire de sa moitié occidentale était le latin, celle du pourtour oriental de la Méditerranée était bien le grec. Ensuite, la culture matérielle et morale de Rome est issue d'un processus d'assimilation de cette civilisation hellénique qui reliait l'Afghanistan au Maroc. Enfin, l'Empire était gréco-romain en un troisième sens : la culture y était hellénique et le pouvoir romain ; c'est d'ailleurs pourquoi les Romains hellénisés ont pu continuer à se croire tout aussi romains qu'ils l'avaient toujours été.
Le présent volume entend suggérer une vision d'ensemble qui ne soit pas trop incomplète de cette première « mondialisation » qui constitue les assises de l'Europe actuelle.
Quand Paul Veyne ressuscite Palmyre. " Ayant eu pour métier l'étude de l'Antiquité gréco-romaine, je n'ai cessé de rencontrer Palmyre sur mon chemin professionnel. Avec la destruction de Palmyre par l'organisation terroriste Daech, tout un pan de notre culture et mon sujet d'étude viennent brutalement de voler en éclats. Malgré mon âge avancé, c'était mon devoir d'ancien professeur et d'être humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible et d'esquisser un portrait de ce que fut la splendeur de Palmyre qu'on ne peut plus désormais connaître qu'à travers les livres.
" C'est cette histoire de la " Venise du désert " que nous peint Paul Veyne ; avec lui, nous découvrons cet immense vestige d'un monde aboli.
Les Romains étaient-ils vraiment les bons vivants éclairés, libres dans leurs moeurs et dans leurs pensées, comme le laissent imaginer leurs statues, leurs poèmes érotiques et leur réputation de décadents ?
Paul Veyne présente plutôt une société puritaine, dans laquelle on ne fait l'amour que la nuit sans allumer les lampes de peur de souiller le soleil, et qui semble avoir inventé le mariage chrétien avant les chrétiens ! Il n'en reste pas moins que les tabous existent pour être transgressés et que toutes les formes de perversion (sexuelles ou sociales), ainsi que la corruption politique, font partie intégrante de la vie des Romains dans l'Antiquité. C'est tout cela que nous pouvons découvrir à travers ce recueil de textes qui traitent entre autres de l'éloge de la virilité, de l'avortement, de l'homosexualité, des gladiateurs ou encore de la corruption...
Pour la première fois, en volume séparé, la contribution de Paul Veyne à l'Histoire de la vie privée. De la naissance à la mort, comment vivaient les Romains ?
« L'histoire, ce voyage en autrui, doit servir à nous faire sortir de nous, au moins aussi légitimement qu'à nous conforter dans nos limites. Les Romains sont prodigieusement différents de nous et, en matière d'exotisme, n'ont rien à envier aux Amérindiens ou aux Japonais. [...] La «famille» romaine, pour ne parler que d'elle, ressemble si peu à la légende ou à ce que nous appelons une famille. » Un texte qui a fait date.
Paul Veyne est un savant hors pair : un immense historien de Rome, un très grand latiniste, doublé d'un intellectuel inclassable, déroutant, non conformiste, épris de liberté et étincelant d'humour.
Cet ouvrage permet de découvrir l'univers d'un homme curieux de tout, de suivre les cheminements de l'écrivain, de l'historien virtuose. La profusion des idées, les notations ou les éreintements jubilatoires, la phrase qui tranche net, le regard à l'affût des sujets les plus divers, l'appétit de savoir, les positions qui s'imbriquent et se superposent sont autant d'ingrédients d'une oeuvre originale, irriguée par la vivacité d'un style libre et inventif.
Derrière l'apparence trompeuse d'une légèreté parfois déconcertante, la pensée avance, toujours plus subtile. Sur des thèmes volontiers ardus, et abordés avec toutes les ressources de l'érudition, Paul Veyne offre au lecteur des points d'accroche chaque fois saisissants, par leur fantaisie, leur incongruité, leurs anachronismes réfléchis. Il finit ainsi par établir une sorte de familiarité avec des mondes et des hommes à première vue très éloignés de nous.
Mêlant autobiographie, études d'histoire antique, extraits de traductions de poésie latine et témoignages d'amitié, cet ensemble d'une exceptionnelle densité embrasse la majeure partie de l'histoire et de la littérature du monde gréco-romain, sans cesser d'être en dialogue avec nos poètes et philosophes contemporains.
À travers une série d'études précises, qui prennent leur départ aussi bien dans la législation que dans la lecture de Virgile ou de Pétrone, et qui s'attachent aux « carrières » des esclaves, à l'idéal de l'autarcie, au statut de l'économie ainsi qu'à la symbolisation du pouvoir, Paul Veyne remet en chantier l'image que nous nous faisons de la société romaine et, singulièrement, de la ville de Rome, principe organisateur de l'empire.
Souvenirs d'une traversée du siècle, promenade dans l'Antiquité, réflexions profondes et anecdotes savoureuses, souvent émouvantes, récits d'expériences personnelles parfois douloureuses émaillent ce beau livre qui est comme l'aboutissement d'une vie hors norme. Paul Veyne, le grand historien de Rome qui a bousculé tant d'idées reçues, s'y montre tour à tour facétieux, grave, indifférent à l'opinion d'autrui. Avide de culture et de poésie, détaché du monde académique, il préfère à la société des hommes la contemplation des nuages.
Une belle réflexion sur une destinée savante et touchante, qui se lit comme une leçon de sagesse antique. Jacques de Saint-Victor, Le Figaro littéraire.
Dans ce livre limpide et lumineux, Veyne évoque tout avec distance et ironie. Un régal. Jean-Paul Enthoven, Le Point.
Prix Femina de l'essai 2014
" cette folie, qui lançait les riches dans une surenchère de dons à la collectivité (chacun voulant se montrer plus magnifique que le voisin), porte un nom savant -l'évergétisme- et vient de trouver son historien.
Paul veyne a quelque chose de la prodigalité de ses héros, les évergètes. il déverse sur ses lecteurs médusés les trésors de son information, les souvenirs de ses campagnes à travers l'érudition germanique et la sociologie anglo-saxonne, dépense en quelques pages la matière de vingt thèses et mobilise toutes les ressources d'un esprit follement ingénieux pour comprendre et faire comprendre ce que les cadeaux en cascade étaient chargés d'entretenir.
" mona ozouf.
Lucius Annaeus Seneca a mené l'existence accomplie d'un intellectuel au pouvoir. Il fut philosophe et banquier, sénateur et homme de lettres, sage et conseiller du prince.
Sénèque a vécu la succession des prospérités et des disgrâces en maître du stoïcisme, philosophie de la vertu, de la constance et du bonheur. Il a pensé et exécuté sa mort volontaire, sur l'ordre de Néron, comme la plus haute manifestation de la liberté humaine.
Paul Veyne dresse ici le portrait d'une existence tumultueuse, véritable roman des temps julio-claudiens, et d'une philosophie qui n'a rien perdu de son actualité.
Michel Foucault et Paul Veyne. Le philosophe et l'historien. Deux grandes figures du monde des idées qui ont longtemps cheminé et guerroyé ensemble. Paul Veyne, qui fut le collègue et l'ami de Michel Foucault, dresse ici un portrait inattendu de l'homme et de sa pensée, et relance le débat sur ses convictions. « Non, Foucault n'est pas celui qu'on croit ! Ni de droite ni de gauche, il ne jurait ni par la Révolution ni par l'ordre établi. » Il n'était pas davantage le structuraliste que l'on a dit, mais un philosophe sceptique, un empiriste proche de Montaigne qui n'a cessé de s'interroger sur les « jeux de vérité » propres à chaque époque. Un livre iconoclaste, un témoignage unique.
Paul Veyne a écrit un texte «révolutionnaire» qui explique la fresque de la Villa des Mystères à Pompéi. Un siècle après sa découverte, elle est toujours la plus grande, la mieux conservée et la plus fascinante des peintures antiques. Pourtant, pèse sur cette fresque un contresens séculaire qui y déchiffre des Mystères mystiques païens. Paul Veyne a exposé sa propre théorie dans une première version publiée dans un ouvrage collectif en 1998, dont il publie aujourd'hui le texte repris, modifié et définitif. Longue d'une vingtaine de mètres, la fresque court sur les murs de la grande salle de la villa, où le visiteur se voit cerné par vingt-neuf figures grandeur nature : dames élégantes, nudités, divinités, musiciens, et des Silènes et des satyres composant le cortège de Dionysos. Pas d'hommes mortels, rien que des femmes et un garçonnet qui apprend à lire. Depuis sa découverte en 1911, des questions se sont posées et beaucoup de commentateurs y ont vu la représentation d'une initiation aux Mystères de Bacchus. Or Paul Veyne est allé contre ces théories en démontrant brillamment qu'il s'agit en fait d'un jour de mariage tout à fait profane, toilette de la mariée et nuit de noces comprises. Le lecteur suit ainsi pas à pas l'interprétation de la mégalographie pompéienne qui lui fait revivre l'Antiquité romaine et la vie à Pompéi. Vient alors l'envie irrésistible de se rendre ou de retourner sur ces lieux.
Ce livre «raconte» ce que disent les poèmes de René Char comme on raconterait un film à quelqu'un qui ne l'aurait pas vu ou l'aurait mal compris. «Quand on entendait René parler, faire oralement des brouillons - écrit Paul Veyne -, on était frappé de l'entendre reprendre bien vite sa première formule pour la rendre plus énigmatique. Il est donc croyable qu'à ses yeux l'obscurité ait été génératrice de poésie ; trop de clarté messied, la bienséance exige une certaine pénombre, qu'il appelle lui-même l'élégance de l'ombre.»C'est à éclairer l'ombre des poèmes de René Char que s'attache ici Paul Veyne. Char a poussé aux limites une des tendances de la poésie et de la peinture depuis Cézanne et Rimbaud : la recherche de l'intensité, nécessaire à une oeuvre toute de révélation inquiète de l'Amour, du Vide, de l'Être et de l'Extase, naturelle à un créateur qui faisait de l'obsession de la moisson et de l'indifférence à l'histoire les deux extrémités de son arc. Des péripéties de son existence, Char ne tira que des prétextes à la Poésie, jamais le matériau même du poème. Ainsi faut-il entendre le titre de l'ouvrage, René Char en ses poèmes : c'est à la fois une esquisse biographique, un portrait, un exposé systématique et une «traduction» intégrale des poèmes et des aphorismes.
Paul Veyne a bien connu Foucault durant ses années d'Ecole normale supérieure, et, devenu son collègue au Collège de France, s'est révélé un ami proche, habitant chez lui une partie de l'année ; il a particulièrement collaboré aux derniers livres de Foucault sur l'amour antique (Le Souci de soi et L'Usage des plaisirs).
Il livre ici un portait très amical et intime de l'homme et aussi de sa pensée, mais non un portrait hagiographique (il ne dissimule pas leurs désaccords politiques). Cet essai explique la pensée de Foucault ou plutôt fait ce que Foucault lui-même n'a jamais daigné faire : exposer sur quels principes reposait sa pensée. Le lecteur découvre alors un Foucault inconnu, qui n'est nullement le gauchiste, le structuraliste et le soixante-huitard que l'on dit. Au contraire, il n'avait que dédain pour le marxisme ou le maoïsme, et il a repoussé violemment l'importance des structuralistes. En réalité, nous dit Paul Veyne, Foucault était un philosophe sceptique, un empiriste, qu'il faut rapprocher de Montaigne et de Hume ; c'est pourquoi il niait tout sens de l'histoire.
Loin de partager les vastes ambitions imaginaires de mai 68, il ne croyait pas à une politique révolutionnaire, comme y croyait un Sartre, et s'est conduit en réformiste qui entreprenait de corriger sur des points précis (dont l'oppression des femmes !) le monde social comme il va. On sera étonné de la précision de ce portrait philosophico-politique, qui révélera un autre Foucault : un réformiste de détail. Ajoutons que son empirisme et son bon sens en font l'antithèse du spiritualisme mystique d'un Heidegger (dont P. Veyne s'attache à résumer, en deux pages d'un style clair et familier, l'obscure philosophie). Enfin, ce petit livre, où le lecteur apprendra beaucoup de choses au passage et dont il sortira plus intelligent, s'achève sur un long portrait sans concession de Foucault intime : sont évoqués entre autres sa fierté hautaine et cassante et ses goûts amoureux (quelques anecdotes indiscrètes), goûts que, du reste, Paul Veyne ne partage pas, bien que (raconte-t-il) Foucault lui ait décerné le titre d' " homosexuel d'honneur ".
De la tranquillité de l'âme ne ressemble guère à un livre de philosophie tel que nous le concevons de nos jours. La tranquillité n'est pas un terme technique. Elle est un problème de vie spirituelle et mystique. Cette question est d'autant plus pertinente qu'elle s'adresse à l'individu ou au sujet qui ne compte plus que sur lui-même et sait qu'il ne peut pas se fier à une nature, à l'histoire ou à la vérité. Ce texte est précédé d'un long et brillant essai de Paul Veyne.
paul veyne raconte ici ses années de formation, les débuts de sa carrière, ce qui motiva son choix de rome comme objet d'étude.
mais ce livre d'entretiens révèle aussi un formidable pan d'histoire intellectuelle, oú défilent les grands noms de l'université française, oú veyne approfondit ce qui le sépara d'aron comme ce qu'il doit à foucault. le plus philosophe de nos historiens livre ainsi quelques-unes de ses réflexions sur la nature de l'histoire ainsi que sur les permanences et les ruptures dans les sociétés humaines. il révèle aussi plusieurs de ses passions, la peinture, la musique, la littérature, avec des aveux plus graves sur l'amitié, l'amour ou les croyances qui nous permettent d'exister.
il éclaire ainsi d'un jour nouveau son amitié et son voisinage de rené char, auquel il consacra un beau livre.
Partis tous deux d'un même objet, Paul Veyne et Louis Marin ne sont pas en conflit ; ils prennent des voies "traversières" et cherchent l'un et l'autre, non seulement à situer l'oeuvre qui est au centre de leur propos, la colonne Trajane, mais surtout l'histoire des procédures de regard et d'interprétation qui accompagnent un tel monument.
Si la sociologie de l'art et la simple iconographie y laissent quelques plumes, la réflexion sur les formes de réception de l'image, sur la valeur du médium et la transposabilité de l'image y gagne beaucoup. Au lecteur à présent d'aller tourner à son tour autour de ces deux textes.