Nos coups de coeur... en littérature
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Jessica seule dans une chambre
Joy Majdalani
Coup de coeur- Grasset
- Le Courage
- 28 Août 2024
- 9782246832928
Dans son premier roman, Le Goût des garçons, Joy Majdalani explorait sans pudeur et sans complaisance l'éveil à la sexualité de jeunes adolescentes. Dans Jessica seule dans une chambre, voici des femmes à l'âge adulte.
Jessica a vingt-trois ans. Elle s'impatiente dans la minuscule chambre d'étudiante qu'elle loue sous les toits de Paris : elle va nonchalamment de garçon en garçon. Louise a vingt-neuf ans. Elle a réussi sa vie, à son grand déplaisir : une carrière dans un fonds d'investissement ? des amis aux conversations clinquantes et banales ?
Alors qu'il vient d'être quitté par Louise, Justin rencontre Jessica. Il est l'objet du roman, vraiment l'objet. Jessica et Louise le transforment tour à tour en soupirant, en sauveur, en fardeau. L'objet n'a de valeur que par les moyens de se détester qu'il engendre entre les deux femmes. Chacune tente de reconstituer la vie de l'autre au moyen de bribes : indices glanés sur les réseaux sociaux, informations soutirées à Justin, silhouettes aperçues derrière les vitres des bars. Après des mois de fantasmes et d'obsessions, vient le moment de l'affrontement.
Cette histoire d'amitié et de haine recense tous les petits séismes de l'existence de ces jeunes femmes, dont la férocité est un combat contre le désespoir qui les guette. Comment supporter l'atroce concurrence que, parfois, les femmes se créent ? -
Ce que je vois quand je regarde la photo de cette petite fille à l'aube de ce siècle nouveau, c'est qu'elle ne sait rien encore de ce que le monde va lui apprendre, et qu'être une petite fille est pour elle une joie parce que ça veut dire pouvoir devenir Britney Spears et que Britney Spears pour elle alors, c'est chanter et danser, c'est être dans son corps, sans crainte et sans distance, se sentir très vivante, c'est se tenir, très loin de la peur mais.
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Lune froide sur Babylon
Michael McDowell, Pedro Oyarbide
Coup de coeur- Monsieur Toussaint Louverture
- Bibliotheque Michael Mcdowell
- 4 Octobre 2024
- 9782381961699
À l'aube des années 1980, Babylon est une ville de Floride comme les autres, avec sa chaleur humide et ses pom-pom girls, ses rumeurs et ses superstitions, ses serpents venimeux et ses décès soudains. Mais Babylon abrite aussi une rivière ancienne et sinueuse, l'un des affluents de la Perdido: le Styx. Un cours d'eau au passé trouble qui a déjà marqué la famille Larkin d'un sceau funeste. Alors quand la jeune Margaret Larkin se volatilise, c'est comme si la rivière se mettait à couler à l'envers, et que l'âme des morts souhaitait dévorer l'esprit des vivants. Et tandis que remonte à la surface ce qui n'aurait jamais dû se noyer, une étrange lune se lève au-dessus de la ville, immense et froide, dont la lumière blafarde envahit tout et aveugle victime comme meurtrier, les déchus de Babylon.
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Jusqu'où peut-on aimer ? Jusqu'à s'oublier...
Le nouveau roman de Mélissa Da Costa nous plonge au coeur de l'intimité d'un couple en miettes et affronte, avec une force inouïe, la réalité de l'amour, du désespoir, et la soif de vivre, malgré les épreuves. -
« Vous êtes l'amour malheureux du Führer »
Jean-noël Orengo
Coup de coeur- Grasset
- Litterature Francaise
- 28 Août 2024
- 9782246831372
1969 : Albert Speer, architecte favori et Ministre de l'armement d'Hitler, publie ses Mémoires. Revisitant son passé, de ses mises en scène des congrès nazis à la chute du Reich, il parachève l'ultime métamorphose qui a sauvé sa tête au procès de Nuremberg et va faire de lui la star de la culpabilité allemande. Affirmant n'avoir rien su de la Solution Finale, il se déclare "responsable, mais pas coupable." Les historiens auront beau démontrer qu'il a menti, sa version de lui-même s'imposera toujours.
Comment écrire sur un homme qui a rendu la fiction plus séduisante que la vérité ?
A l'heure des fake news et de la guerre des récits, voici le roman d'un des plus grands mensonges de l'Histoire. Traquant les scènes de la vie de Speer, s'interrogeant sur leur vraisemblance, éclairant certains aspects, allant là où il s'arrête en convoquant les acteurs capitaux d'après guerre, notamment l'historienne Gitta Sereny, l'auteur propose une lecture vertigineuse de celui à qui l'un de ses collaborateurs affirmait : « Savez-vous ce que vous êtes ? Vous êtes l'amour malheureux du Führer ». -
Le nouveau roman événement d'Olivier Norek.
" Je suis certain que nous avons réveillé leur satané Sisu.
- Je ne parle pas leur langue, camarade.
- Et je ne pourrais te traduire ce mot, car il n'a d'équivalent nulle part ailleurs. Le Sisu est l'âme de la Finlande. Il dit le courage, la force intérieure, la ténacité, la résistance, la détermination... Une vie austère, dans un environnement hostile, a forgé leur mental d'un acier qui nous résiste aujourd'hui. "
Imaginez un pays minuscule.
Imaginez-en un autre, gigantesque.
Imaginez maintenant qu'ils s'affrontent.
Au coeur du plus mordant de ses hivers, au coeur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l'ennemi, et parmi ses soldats naît une légende. La légende de Simo, la Mort Blanche. -
À vingt-sept ans, Miranda semble appartenir à un drôle de club : celui des enfants qui n'ont manqué de rien sauf de cette joie pure, essentielle, que certains ressentent du seul fait d'être en vie.
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Orpheline, Rose est devenue mère à 16 ans et a quitté sa Corse natale pour rejoindre Toulon, une décision de son mari persuadé qu'ils y trouveront une vie meilleure.
Un matin de 1957, elle rencontre Farida qui vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va naître entre elles qui va changer le cours de leur existence et leur permettre de prendre la mesure du monde qui les entoure. Si les traces de la deuxième guerre mondiale sont tenaces, c'est désormais en Algérie que les combats font rage.
Ensemble, elles vont trouver les ressources nécessaires pour déjouer les règles que leur imposent leur classe sociale et leur condition de femmes. Mais si elles sont toutes les deux françaises, l'une l'est un peu moins que l'autre aux yeux de la société.
En racontant la bouleversante histoire d'une émancipation, Christian Astolfi donne voix à des vies minuscules qui auraient dû rester silencieuses et résonnent pourtant longtemps après la lecture. -
Madelaine avant l'aube
Sandrine Collette
Coup de coeur- JC Lattès
- Litterature Francaise
- 21 Août 2024
- 9782709674539
C'est un endroit à l'abri du temps. Ce minuscule hameau, qu'on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose.
Ici, l'existence n'a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d'autres, endurent en serrant les dents l'injustice. Mais c'est ainsi depuis toujours.
Jusqu'au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.
Avec Madelaine avant l'aube, Sandrine Collette questionne l'ordre des choses, sonde l'instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux. -
Pendant combien de temps peut-on supporter deux amours inconditionnelles ? Pendant combien de temps une femme peut-elle vivre écartelée entre une passion amoureuse et un amour absolu pour ses enfants ?
Dans ce nouveau roman, Emma Becker regarde en face et dévoile sans complaisance les moments les plus dangereux, les plus intenses et les plus beaux d'une vie.
Elle ausculte ici le mal joli, cette traversée des plaisirs incandescents et des peines inavouables qui scandent un amour interdit. Et elle nous conte cette histoire d'amour, ou plutôt nous la fait vivre en temps réel, durant un printemps, un été et un automne.
Trois saisons privée des siens auprès de l'homme qu'elle aime, privée de lui auprès des siens.
Trois saisons dans la vie d'une femme.
Trois saisons d'extase et de déchirement.
Emma Becker va encore plus loin dans l'écriture de l'intime et jamais elle ne nous avait tendu un miroir aussi universel. -
Le crématorium froid : Au Pays d'Auschwitz
Jozsef Debreczeni
Coup de coeur- Stock
- La Cosmopolite
- 28 Août 2024
- 9782234095373
« Une oeuvre littéraire indispensable et un document historique d'une importance inégalée. Une lecture qui devrait être obligatoire. »
Jonathan Safran Foer, auteur d'Extrêmement fort et incroyablement près
Ce texte essentiel, inédit en français à ce jour, prend sa place aux côtés de Si c'est un homme de Primo Levi et d'Être sans destin d'Imre Kertész, chefs-d'oeuvre de la littérature concentrationnaire.
Lorsque József Debreczeni arrive à Auschwitz, son espérance de vie est de quarante-cinq minutes. C'est le temps qu'il faut aux déportés envoyés dans la file de gauche pour se déshabiller et être emmenés dans les chambres à gaz. L'auteur, lui, est dans la file de droite.
S'ensuit un voyage d'horreur de douze mois à travers ce qu'il appelle « le pays d'Auschwitz », jusqu'au camp final de Dornhau, où il passera sept mois, de novembre 1944 à mai 1945, dans ce « crématorium froid », soi-disant hôpital où les Nazis envoient les prisonniers à bout de forces.
Page après page, le pays d'Auschwitz prend vie : József Debreczeni détaille le système hiérarchique concentrationnaire et l'implacable mécanique d'extermination mise en place par le régime nazi.
Page après page, des visages humains se dessinent. Les prisonniers qu'il côtoie sortent de l'ombre et deviennent des personnages vivants, uniques. Il les délivre ainsi de leur numéro et leur restitue leur humanité.
Traduit du hongrois par Clara Royer -
« Mon père ne parlait jamais de son boulot. Il disait la centrale, comme s'il n'y en avait qu'une seule au monde, comme si c'était le nombril du monde. Et de fait c'était le nombril de notre monde. »
En 2036, dans une France gouvernée par l'extrême droite, Samuel Vidouble est confiné dans sa cave à la suite d'un accident nucléaire sur le site de la centrale de Malville à l'ombre de laquelle il vivait enfant. Fascinante et monstrueuse, la centrale cristallise les disputes familiales et les luttes politiques des années 80. Sur les bords du Rhône, le jeune Samuel grandit dans l'aura de Thomas, le garçon sauvage, et d'Astrid, une adolescente révoltée, tandis que plane la double menace du Front national et du feu nucléaire. Alternant roman d'apprentissage et d'anticipation, Malville explore cette France périurbaine, ainsi que les conséquences sanitaires et environnementales de nos « choix » énergétiques qui bouleversent irrémédiablement notre rapport au monde, à la terre et au vivant.
Avec ce livre inspiré des lieux de sa jeunesse et tissé de réminiscences littéraires - de Tom Sawyer à Rimbaud -, Emmanuel Ruben affirme sa passion pour la géographie. Une ode vibrante au fleuve et à l'enfance. -
«Je ne peux pas dire ce qu'est l'amour. Je peux seulement dire ce qu'est la vie quand on aime. Je ne suis qu'un être qui touche et qui a touché. Je ne suis qu'un corps qui pleure et qui suinte. L'amour est factuel. Se lever d'un canapé pour aller sur un lit, c'est déjà dessiner l'amour. Je vais essayer de dessiner L. mais je ne me souviens de rien, puisque l'amour ne se voit pas. Il est tout entrelacé de rien : le néant d'une odeur de jean, les respirations accélérées, un petit rictus de plaisir et la haine dans les yeux quand on a dit une chose qu'on n'aurait pas dû dire. Je ne ferai pas l'effort de vous donner les clés. Il n'y en a pas. Il vous faudra juste vous atteler à suivre la même chose que moi. Elle.» La fille verticale raconte la passion entre deux femmes. De fuites en violences, elles dérivent dans Paris la nuit, comme la mémoire roule sans trêve sur les traces d'un amour fou.
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« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »
Chiraz, automne 2022. Au coeur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l'adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d'un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s'affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d'apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l'image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.
D'origine iranienne, lauréate du prix Albert-Londres et grand reporter au Figaro, Delphine Minoui couvre depuis vingt-cinq ans l'actualité du Proche et Moyen-Orient. Publiés au Seuil, ses récits empreints de poésie, Je vous écris de Téhéran et Les Passeurs de livres de Daraya (Grand Prix des lectrices ELLE), ont connu un immense succès et ont été traduits dans une dizaine de langues. -
Les derniers sur la liste
Grégory Cingal
Coup de coeur- Grasset
- Litterature Francaise
- 21 Août 2024
- 9782246835929
Août 1944. Trente-sept officiers de renseignement alliés pénètrent au Block 17 du camp de Buchenwald. Parmi eux, le commandant Forest Yeo-Thomas, envoyé spécial de Churchill auprès des chefs intérieurs de la Résistance ; le capitaine Harry Peulevé, chef du réseau SOE Author basé en Corrèze ; le lieutenant Stéphane Hessel, agent des services secrets de la France libre.
Trois semaines après leur arrivée, le chef de block reçoit une première liste d'hommes à exécuter. Avec la complicité de la résistance clandestine du camp, elle-même divisée en factions rivales, ces trois officiers vont mettre au point un plan d'évasion aussi incertain que risqué : prendre l'identité des cobayes d'un block voisin, sacrifiés pour la mise au point d'un vaccin contre le typhus.
Voici le roman vrai de la mission de sauvetage la plus spectaculaire de l'histoire des camps. En neuf parties composées de courts fragments, et avec une économie de moyens et une maestria impressionnantes, Grégory Cingal nous plonge dans l'univers concentrationnaire et ses logiques d'alliances et de luttes pour la survie.
D'un souffle tour à tour glacial et lumineux, haletant et minutieux, il suit les jours tissés d'attentes d'angoisses, d'espoir et de courage d'une poignée d'hommes qui, parmi les triangles verts et les triangles rouges, les médecins SS et les kapos corrompus, tentent de sauver leurs peaux. Un conte macabre, une histoire d'amitié née dans la cendre et le sang, un chef d'oeuvre de style et de détails que seule la passion d'un auteur happé par son sujet pouvaient ainsi sublimer en un époustouflant roman. -
L'écrivain néerlandais Thomas Helder vient de mourir dans la fleur de l'âge. La cérémonie achevée, ses proches se rassemblent dans la maison de famille de sa mère, une demeure en pleine campagne aveyronnaise, embellie par la venue du soir, la clarté si particulière de la neige.
Au centre de cette assemblée, une très chère amie de Thomas, Margaux, architecte française renommée, partie au loin depuis des années, jusqu'à ce soir de deuil restée totalement absente. Mais pour elle, Thomas a laissé une lettre.
Margaux s'entretient avec tous et en particulier avec Jorg, le frère aîné du défunt. Entre eux se tisse une conversation énigmatique et singulière qui la confronte aux fantômes de son passé.
Un huis clos au coeur de la beauté des paysages, dans cette maison pleine des lointains souvenirs, entre l'Aubrac et Amsterdam : ils y ont grandi, s'y sont aimés, quelquefois menti. Une ronde de personnages menée avec virtuosité dans une unité de temps au cours de laquelle ces quelques inséparables se révèlent avec sincérité et chaleur, où s'inscrit en transparence ce que les lieux font aux hommes : "Nous étions des enfants des canaux, de l'écho de l'eau et de la patine du temps, ce qui comptait c'était la lumière." -
« On dit qu'on ne sait rien à dix-huit ans. Mais il y a des choses qu'on sait à dix-huit ans et qu'on ne saura plus jamais. »
Tout le monde rêve d'avoir dans sa vie un Tully Dawson, le type d'ami qui vous marque à jamais, qui vous rappelle que la vie peut être différente.
Écosse, été 1986. Sur fond de thatchérisme sauvage, un groupe de jeunes gars de la classe ouvrière décide de suivre Tully pour fêter la fin du lycée dans un festival de musique mythique à Manchester, la Mecque du punk rock, de la new wave, de la musique qu'on met à fond ! Ce voyage vibrant sera aussi le début de la vie adulte et la promesse que les passions qu'ils partagent - la musique, le cinéma, l'humour, la provoc - résisteront toujours.
Trente ans plus tard, le téléphone sonne. Tully annonce une nouvelle importante, une nouvelle qui va tout renverser...
Un roman brillant, drôle et émouvant, un hommage à la puissance et à la beauté intemporelle de l'amitié. -
La couleur noire n'existe pas
Greta Olivo
Coup de coeur- Phebus
- Litterature Etrangere
- 22 Août 2024
- 9782752914026
Livia a la vie devant elle, une famille aimante, des yeux magnifiques. Et elle court vite, très vite, remportant ses courses les unes après les autres. Mais un jour, une ombre la fait trébucher après la ligne d'arrivée. Petit à petit, les objets se mettent à disparaître, engloutis par un mal qui s'attaque à sa rétine.
Face à l'inexorabilité de la maladie, Livia ne pourra plus gagner. Pas de la façon qu'elle imaginait, en tout cas. Aidée de son tuteur, Emilio, elle devra alors réinventer sa façon d'habiter le monde et, ce faisant, apprendre à devenir elle-même. Qui a dit que le noir n'était pas une couleur ?
Chatoyant d'émotions, de sensations, irradié par une langue cristalline, à l'opposé des ténèbres qui s'abattent sur son inoubliable protagoniste, un roman de formation bouleversant et universel.
« Vous vous souviendrez de tout dans La couleur noire n'existe pas. Les objets de ce roman demeureront longtemps en vous, même quand Greta Olivo les aura fait disparaître, brouillant votre vue page après page. Difficile d'imaginer un premier livre plus réussi. » - Paolo Giordano, auteur de Tasmania et de La Solitude des nombres premiers -
Frapper l'épopée
Alice Zeniter
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 14 Août 2024
- 9782080440587
Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l'histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, Tass n'a jamais bien su où commençait l'histoire des siens. Comme elle n'a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole. Aujourd'hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans l'une de ses classes, il y a des jumeaux kanak qu'elle s'agace de trouver intrigants, avec leurs curieux tatouages : sont-ils liés à un insaisissable mouvement indépendantiste ? Lorsqu'ils disparaissent, Tass part à leur recherche, de Nouméa à Bourail - sans se douter qu'en chemin c'est l'histoire de ses ancêtres qui lui sera, prodigieusement, révélée. Le destin de Tass croise celui de l'archipel calédonien et Alice Zeniter, avec une virtuosité romanesque remarquable, met en scène son passionnant visage contemporain, à l'ombre duquel s'invite, façon western, son passé pénitentiaire et colonial.
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Zoltan Zékator et Joseph Staline mangent des artichauts
Daniel Fleury
- Champ Vallon
- Detours
- 30 Août 2024
- 9791026712480
C'est à Kum-Bum, ville religieuse du Tibet, dans les années trente. Venu de Senlis, un couple se déchire. Lui, Grégoire, est un nain. Il est riche. À ses heures, il est également peintre. L'image d'une adolescente, Zulma, l'obsède. Elle, Adinolfa, ancienne femme légère, est devenue obèse. Elle est en mal d'enfant, et se trouve au Tibet pour prendre livraison d'un garçonnet dont elle a passé commande. Or, celui-ci, après une brève rencontre, disparaît. L'extravagante Adinolfa le retrouvera-t-elle ? Telle est l'affaire : elle est à rebondissements. Un voyage commence vers la Mongolie. Poursuite (mais qui est devant qui ?), bataille, enlèvement, évasion. Spécialités érotiques et jalousie éternelle. Un zeppelin, à l'équipage exclusivement féminin, surplombe le théâtre de ces intrigues : il arrive qu'il les dénoue, provisoirement. Le roman est échevelé, souvent burlesque, parfois inquiétant. Il est aussi lucide et ironique : un narrateur, fréquemment, nous fait part de ses doutes stylistiques, de ses opinions sur ses personnages et, même, de ses incertitudes sur leur devenir, lesquelles constituent, d'ailleurs, une manière d'ultime rebondissement.
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C'est l'été au Jary et tout semble annoncer une saison paisible. Le narrateur, un prof d'histoire passablement désabusé, n'est pas mécontent de se retrouver en vacances anticipées suite à un gros coup de fatigue au collège où il enseigne.
Mais voilà qu'il hérite de la maison d'enfance qu'il a toujours détestée, dont les clés demeurent introuvables. Récupérer le trousseau devient dès lors une obsession, au grand désarroi de son entourage partagé entre inquiétude et exaspération.
Et quand le nouveau curé du village, avec lequel il s'était surpris à sympathiser, se volatilise à son tour, il doit reconnaître que quelque chose ne tourne pas rond.
Mêlant tendresse et désinvolture, humour et désenchantement, Julien Bouissoux chronique l'éveil d'un homme résolu à se sentir vivant, opposant à la frénésie des jours qui s'enchaînent son droit à l'indolence. -
Nord Sentinelle
Jerome Ferrari
Coup de coeur- Actes Sud
- Litterature De Langue Francaise
- 21 Août 2024
- 9782330194413
Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d'une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l'île, connaît son agresseur depuis l'enfance.
Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte - comme on remonterait un fleuve et ses affluents - la ligne de vie des protagonistes et dessine les contours d'une dynastie de la bêtise et de la médiocrité.
Sur un fil tragicomique, dans une langue vibrante aux accents corrosifs, Jérôme Ferrari sonde la violence, saisit la douloureuse déception de n'être que soi-même et inaugure, avec la thématique du tourisme intensif, une réflexion nourrie sur l'altérité. Sur ce qui, dès le premier pas posé sur le rivage, corrompt la terre et le coeur des hommes. -
Ces féroces soldats
Joël Egloff
Coup de coeur- Buchet/Chastel
- Litterature Francaise
- 22 Août 2024
- 9782283038635
Dans ce récit, Joël Egloff retrace l'histoire singulière et tumultueuse de sa famille durant la seconde guerre mondiale, en Moselle annexée. Pièce par pièce, il entreprend de reconstituer le puzzle de l'enfance et de l'adolescence de ses parents sous le joug nazi. En entrelaçant la petite histoire et la grande, il évoque ces années noires et retrace le périple tragique de son père, à travers l'Europe, incorporé de force par l'ennemi, à dix-sept ans, puis envoyé au front, contre son propre camp, sous le pire des uniformes.
A hauteur du regard de l'enfant qu'il a été, Ces féroces soldats dépeint cette guerre dans toute son ironie macabre et la quintessence de son absurdité. -
La nuit s'ajoute à la nuit
Ananda Devi
Coup de coeur- Stock
- Ma Nuit Au Musee
- 21 Août 2024
- 9782234094864
De quelle obscure impulsion ce texte, qui m'a hantée pendant de longs mois, s'est-il nourri ? Tout ce que je sais, c'est que j'ai été emportée, engloutie par le siècle d'histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d'Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens. Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n'est qu'en 2009 que l'aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison.
Toute la complexité de l'histoire semble s'être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s'étendent bien plus loin. J'ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d'une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j'ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c'était moi.