La plupart des gens aiment les maths. L'ennui, c'est qu'ils ne le savent pas. Dans les temps préhistoriques, les maths sont nées pour être utiles. Les nombres servaient à compter les moutons d'un troupeau. La géométrie permettait de mesurer les champs et de tracer des routes. L'histoire aurait pu en rester là, mais au fil des siècles, les Homo sapiens furent bien étonnés de découvrir les chemins sinueux de cette science parfois abstraite. Bien sûr, l'histoire des mathématiques a été écrite par des hommes et des femmes au génie époustouflant, mais ne vous y trompez pas : les véritables héroïnes de ce « grand roman », ce sont les idées. Ces petites idées qui germent un jour au fond d'un cerveau, se propagent de siècle en siècle, de continent en continent, s'amplifient, s'épanouissent et nous dévoilent, presque malgré nous, un monde d'une richesse à couper le souffle.Vous découvrirez que les mathématiques sont belles, poétiques, surprenantes, jubilatoires et captivantes. Le nombre est fascinant. La suite de Fibonacci et le nombre d'or nous entraînent sur des pistes inattendues. Les équations nous mettent au défi et l'infiniment petit vient délicieusement gratter notre esprit de ses paradoxes. Si vous n'avez jamais rien compris aux maths, s'il vous est même arrivé de les détester, que diriez-vous de leur donner une seconde chance ? Vous risquez bien d'être surpris
Savez-vous que le 34 avril est un jour très utile ? Que certains fleuves coulent de bas en haut ? Que la Lune tourne en ligne droite ? Que la couverture de ce livre est peut-être rouge ? Et que tout en lisant ces quelques lignes vous voyagez à la vitesse de 300 000 kilomètres par seconde ?
Ces affirmations peuvent vous sembler absurdes, et pourtant elles sont vraies !
Notre perception du monde est parfois trompeuse. En science, le réel bouscule nos préjugés et ne cesse de remettre en cause nos plus intimes convictions. Il ne s'agit pas toujours d'être plus intelligent pour répondre aux grandes questions : il faut avant tout être astucieux. Un simple changement de point de vue suffit parfois à éclairer les phénomènes les plus complexes.
Les mathématiques en particulier nous offrent un outil puissant pour comprendre les rouages de l'Univers. Elles nous apprennent à penser plus large pour comprendre plus loin.
C'est ce que nous montre ici Mickaël Launay, à travers un voyage passionnant qui commence dans les allées des supermarchés et s'achève dans les profondeurs vertigineuses des trous noirs.
Ah, et il reste une dernière question : quel est le rapport entre tout cela et un parapluie ?
Destins à tous vents
La roue tourne... Nouvelle rentrée, nouveaux horizons. Heureusement, il reste tant à explorer ! Les terres de L'Amérique fantôme en premier lieu : celles des trappeurs et autres aventuriers francophones qui façonnèrent, au côté des Amérindiens des XVIe au XIXe siècles, un continent métissé bien éloigné de l'imaginaire manichéen des westerns. Celle des passionnantes Routes de la soie de l'historien Peter Frankopan, à paraître cet automne en « Champs ». Si vous ne l'avez lue déjà, vous ne manquerez pas cette « autre » histoire qui, des premiers temps de la christianisation à la guerre en Irak, en passant par l'expansion de l'islam, redonne aux pays qui bordent le trajet commercial de la soie leur place névralgique dans le destin du monde. Et, place quand même à l'Europe ! Renouant avec les histoires naturelles de Pline à Linné, le paléontologue Tim Flannery nous détaille la genèse de notre Supercontinent, ce carrefour de l'évolution, qui a fait d'un territoire ouvert à tous vents l'asile d'une exceptionnelle diversité du vivant. Le vivant, justement, l'historien Dan Jones et l'artiste Marina Amaral l'insufflent à quelque deux cents clichés d'archives qui, une fois colorisés, constituent une histoire aussi spectaculaire qu'inattendue des années 1850 à 1960. C'est, ici, la guerre de Crimée, là, l'ère de la vapeur, plus loin, la conquête spatiale. De l'âge des empires à celle des superpuissances, se déploie une scène où dansent titans et tyrans, meurtriers et martyrs, inventeurs et destructeurs.
Pareillement, les images sont au coeur de Parking Péguy, cet objet littéraire non identifié. Ils se sont mis à deux, la plume (l'essayiste Charles Coustille) et l'oeil (le photographe Léo Lepage), pour nous faire rencontrer, grâce aux traces qu'il a laissées sur le territoire de France, un des plus grands écrivains de son temps. Charles Péguy, fauché dans les premiers jours de 14-18, a légué son nom à 427 rues, avenues, écoles. Et si ces lieux nous permettaient d'écouter enfin ce que ce prophète avait à nous dire ?
Lisons encore, lisons toujours ! Il se pourrait même que cela nous rende heureux...
SOPHIE BERLIN
Directrice des sciences humaines