À la Réunion, lorsque les créoles se réunissent pour entendre des histoires, le conteur prend la précaution de demander à son auditoire s'il est disposé à l'écouter en posant la question rituelle :Criké ?et l'auditoire de répondre :Craké ! ...Contes, récits, les histoires vécues ou fabuleuses se succèdent. Elles sont l'expression d'une population qui a choisi l'humour et l'imaginaire pour supporter l'adversité.Comme dans les fables, les personnages sont le plus souvent représentés par des animaux.Ces histoires, étant destinées aux jeunes enfants, sont adoucies pour les accompagner à l'heure d'aller au lit.
Cet ouvrage se compose de 33 contes facétieux :
Les bananes bleues.
Ugolin.
La méchante marâtre.
Chassez le naturel, il revient au galop.
Le nez aubergine.
La bague du tec-tec.
La légende des quatre mendiants.
Le réveillon de Noël des deux roublards.
Le papangue de la rivière des Remparts.
Le hérisson.
Le perroquet.
Les deux chats.
Le pêcheur et la gourde.
La visite en enfer du docteur Calmette.
La chanson de la pauvre petite fourmi qui partait en pèlerinage.
Le singe et le cheval.
Le pauvre, le riche et le manguier.
Le rêve de Paul.
Etc.
Au début du 20e siècle, un garçon maltraité dans son enfance devient, pour se venger, le plus grand criminel d'Aix-en-Provence. Les événements tragiques, comme la Grande Guerre, survenus ensuite, le confortent dans la nécessité d'utiliser encore la violence pour assurer un rôle important dans sa ville. Mais, à l'occasion d'une randonnée sur la Sainte-Victoire, il a la révélation qu'il y a en lui, sous sa fureur, la ressource d'aimer et de pardonner.
Je ne suis plus l'Antéros que tu as connu.
L'autre Antéros, celui de l'Olympe, est mort pour ne pas avoir pu trouver son apothéose.
Je ne jouerai plus. Je ne serai plus l'adolescent que tu as connu.
Adulte, je doute de tout.
J'ai appris à mes dépens que rien n'est sûr, quelle que soit la puissance de ses sentiments.
À trop l'avoir voulu, à trop l'avoir cru, me suis-je leurré ?
Aurais-je dû comprendre que ce qui n'est que vraisemblable est souvent faux ?
Je ne porterai plus ce surnom d'Antéros que tu m'avais donné pour t'amuser de moi.
Mais quelle importance dans le monde sans mémoire où tu t'es perdue ?
À la Réunion, lorsque les créoles se réunissent pour entendre des histoires, le conteur prend la précaution de demander à son auditoire s'il est disposé à l'écouter en posant la question rituelle :
Kriké ? et l'auditoire de répondre :
Kraké !...
Contes, récits, les histoires vécues ou fabuleuses se succèdent. Elles sont l'expression d'une population qui a choisi l'humour et l'imaginaire pour supporter l'adversité.
Comme dans les fables, les personnages sont le plus souvent représentés par des animaux.
Ces histoires, étant destinées aux jeunes enfants, sont adoucies pour les accompagner à l'heure d'aller au lit.
Pourquoi ne pas avoir compris plus tôt ?
Il aura fallu qu'il fasse ce voyage pour prendre conscience, dans ce jardin, de la sécheresse de ses sentiments.
Comment en était-il arrivé à renoncer à ses rêves, à oublier ses serments de jeunesse ?
La colère est-elle plus facile à manifester que la bienveillance ?
Fallait-il qu'il se sentît si faible pour se croire obligé de jouer les bravaches ?
Dix nouvelles :
Karesansui.
Le peintre oublié.
Le tableau du Batave.
La loterie du boulanger de Sant-Antounin.
Un crime au pied levé.
Un dimanche, seul.
Les homards.
Les trois vieux sur un banc.
Si nous nous revoyons, faites-moi penser à ne pas vous parler.
Le percepteur érotomane.
Dans Montmartre, près des derniers arpents de vigne, il y a un petit jardin à l'état sauvage. Romano, revenu de ses engagements antifranquistes, reprend tardivement des études à Paris, tout en espérant rencontrer la femme qui lui fera oublier ses mauvais souvenirs. Un jour, il pénètre dans le jardin sauvage Saint-Vincent, et découvre des morceaux de papier accrochés dans un arbre. Il se retrouve confronté à une énigme qui le dépasse.
Au XVIe siècle, un jeune garçon, prénommé Natanaël, don de Dieu en hébreux, est persuadé que l'amour gouverne tout sur Terre. L'éducation de son maître, Don Bignoli, le confirme dans cette conviction, et lui donne, de l'amour, un sens charnel qu'il n'avait pas soupçonné jusqu'alors.
Devenu prêtre, il est persuadé que son sacerdoce est le meilleur moyen pour communiquer à autrui son amour de la vie. Son comportement libertaire va le faire condamner par un tribunal ecclésiastique à passer le reste de ses jours dans un monastère pénitentiaire.
Il s'échappe et connaît mésaventures et bonnes fortunes dans ses pérégrinations en Italie. Repris, enfermé et menacé d'être émasculé, il parvient à s'échapper à nouveau, mais se retrouve esclave chez les Barbaresques. Il a la chance d'être au service d'un maître, Vénitien renégat, qui lui offre son amitié en le chargeant d'une fonction assez particulière.
Le mal du pays le rattrapant, il reviendra chez lui et manquera de périr dans la destruction de son village. Il perdra toute croyance en un être divin, mais découvrant qu'il reste encore des êtres généreux, il retrouvera foi en l'humanité.
Cardabelle est le nom donné en Lozère à la Carline à feuilles d'acanthe, le chardon des Causses. On la retrouve séchée et clouée aux portes des maisons dans certains villages en guise de protection contre les maléfices, ou comme baromètre, le capitule se refermant pour annoncer le mauvais temps. La cardabelle est désormais protégée car en voie de disparition.
Sophie faisait la guerre aux chasseurs, aux braconniers et aux cueilleurs de cardabelles. Certains auraient bien voulu l'attraper, mais elle était insaisissable, rapide comme une vipère aspic, aussi invisible qu'une larve de cigale, silencieuse comme un sentiment de gêne.
Les habitants des Pélucres, petit village sur le Causse de Sauveterre, se demandaient qui était la fille qui cavalait dans les bois. Une légende sur sa nature profonde se répandit rapidement dans le village. On l'assimilait au chardon des Causses qu'elle protégeait ; son prénom de Sophie étant inconnu, on parlait d'elle en disant la Cardabelle, la fille du chardon, attribuant à cette gamine des dons magiques. Mais de pouvoirs, elle n'en avait que par l'habileté de ses petites mains, ses yeux perçant la nuit et l'agilité de ses courses. La colère de ses ennemis allait leur faire perdre toute prudence et être à l'origine d'événements tragiques.
Contes, légendes, fables et historiettes se succèdent dans des situations variées, l'objectif étant, modestement, d'amuser le lecteur afin qu'il retrouve son âme d'enfant.
Un endormi, caméléon de l'île de la Réunion, raconte les histoires dont il a été témoin, et celles qui lui ont été transmises par ses amis et ses ancêtres.Les faits bien réels se mêlent aux légendes. L'esclavage, l'indifférence des maîtres, leur cruauté couverte par la loi, ont donné lieu à des colères, des accusations qui se sont, avec le temps, plus ou moins enrichies de l'imaginaire des victimes.Pourtant, l'esclavage étant abolie, et jusqu'à une époque récente, peut-on affirmer que les Réunionnais, descendants d'esclaves, ont toujours été considérés comme des citoyens français à part entière?
Neuf nouvelles sérieuses pour ne pas se prendre au sérieux
Peut-on parler de passé quand on a si peu vécu? Un passé si court qu'il se confond avec le présent, et sans doute avec l'avenir. Rodrigo a perdu la notion du temps. Il ne sait plus si c'est l'hiver, il aurait dû compter les mois et les jours.C'est la nuit, le soupirail là-haut est noir; dans l'obscurité son corps est endormi, glacé, le froid s'est installé en lui. Il ne fait rien d'autre que de dérouler ses souvenirs. Il aimerait disparaître, seul désir qui lui reste afin d'effacer la trace des années de blâme; partir, débarrassé de ses rires, de ses passions, de ses querelles, de ses faux pas, de son besoin d'aimer passionnément. Surtout la nécessité d'être aimé.
Le crime est-il une réponse à l'immoralité ? Avec un choeur-confident et un génie tutélaire qui l'accompagnent depuis qu'une ancienne nonne l'a pris sous son aile, René mène sa vie comme sur la scène d'un théâtre antique. Passant une enfance difficile sans père à Aix-en-Provence, maltraité par un policier sadique, il se retrouve contraint de tuer, d'abord pour se défendre, puis pour débarrasser la société de la souillure, du vice, de la corruption. L'élimination de chacune de ses victimes pour apparaît nécessaire pour créer le théâtre parfait dans lequel il veut vivre.
Cardabelle est le nom donné en Lozère à la Carline à feuilles d'acanthe, le chardon des Causses. On la retrouve séchée et clouée aux portes des maisons dans certains villages en guise de protection contre les maléfices, ou comme baromètre, le capitule se referme pour annoncer le mauvais temps. La cardabelle est désormais protégée car en voie de disparition. Sophie faisait la guerre aux chasseurs, aux braconniers et aux cueilleurs de cardabelles. Certains auraient bien voulu l'attraper, mais elle était insaisissable, rapide comme une vipère aspic, aussi invisible qu'une larve de cigale, silencieuse comme un sentiment de gêne. Les habitants des Pélucres, petit village sur le Causse de Sauveterre, se demandaient qui était la fille qui cavalait dans les bois. Une légende sur sa nature profonde se répandit rapidement dans le village. On l'assimilait au chardon des Causses qu'elle protégeait ; son prénom de Sophie étant inconnu, on parlait d'elle en disant la Cardabelle, la fille du chardon, attribuant à cette gamine des dons magiques. Mais de pouvoirs, elle n'en avait que par l'habileté de ses petites mains, ses yeux perçant la nuit et l'agilité de ses courses. La colère de ses ennemis allait leur faire perdre toute prudence et être à l'origine d'événements tragiques.
Au XVIe siècle, un jeune garçon, prénommé Teodoro comme un don de Dieu, est persuadé que l'amour gouverne tout sur Terre. L'éducation de son maître, Don Bignoli, le confirme dans cette conviction, et lui donne, de l'amour, un sens charnel qu'il n'avait pas soupçonné jusqu'alors.Devenu prêtre, il est persuadé que son sacerdoce est le meilleur moyen pour communiquer à autrui son amour de la vie. Son comportement libertaire va le faire condamner par un tribunal ecclésiastique à passer le reste de ses jours dans un monastère pénitentiaire.Il s'échappe et connaît mésaventures et bonnes fortunes dans ses pérégrinations en Italie. Repris, enfermé et menacé d'être émasculé, il parvient à s'échapper à nouveau, mais se retrouve esclave chez les Barbaresques. Il a la chance d'être au service d'un maître, Vénitien renégat, qui lui offre son amitié en le chargeant d'une fonction assez particulière.Le mal du pays le rattrapant, il reviendra chez lui et manquera de périr dans la destruction de son village. Il perdra confiance en Dieu, mais découvrant qu'il reste encore des êtres généreux, il retrouvera foi en l'humanité.
Le crime est-il une réponse à l'immoralité ?
Avec un choeur-confident et un génie tutélaire implantés dans son cerveau par sa mère adoptive, une ancienne nonne, René Delesmasz mène sa vie comme sur une scène de théâtre antique. Passant une enfance difficile sans père à Aix-en-Provence, maltraité par un policier, il se trouve contraint de tuer, d'abord pour se défendre, puis pour débarrasser la société de la souillure, du vice, de la corruption. L'élimination de chacune de ses victimes lui paraît nécessaire pour créer le théâtre parfait dans lequel il veut vivre. Les meurtres s'enchaînent sans qu'il soit soupçonné.
À seize ans, la Première Guerre mondiale le conduit à Verdun où, sans l'avoir voulu, il se retrouve honoré comme un héros. Pris en affection par une veuve de général qui devient sa maîtresse, il est affecté dans un manoir aménagé en hôpital psychiatrique, où il continue, à sa façon, d'éradiquer la souffrance des soldats blessés mentalement par la guerre.
La paix étant revenue, il rentre à Aix, où après divers événements et quelques nouveaux crimes, il prend le contrôle d'une maison close fréquentée par la bonne bourgeoisie locale.
Au cours d'une excursion qu'il effectue sur la Montagne Sainte-Victoire, en projetant de commettre un nouveau crime, sa malfaisance lui apparaît brutalement au sommet du Pic des Mouches, ; il redescend transfiguré. La perte de son insensibilité et de sa violence le laisse définitivement fragilisé, mais désormais capable d'aimer son prochain. Cela suffit-il à le rendre heureux ?
Qu'il s'agisse de la solitude d'Himéros poursuivant, sans pouvoir se faire connaître, une sublime pianiste, ou de celle de l'assassin de Jaurès, exécuté par des anarchistes ignorant qui il était, les personnages de ces nouvelles ne parviennent pas à trouver leur place parmi les autres, ou simplement à se faire entendre.Douze récits qui parlent de la douleur d'être rejeté parce que l'on n'est pas conforme aux modèles reconnus, à cause de son apparence, de ses goûts ou de sa culture. Et souvent pour l'ensemble de ces raisons.
Dans ces neuf nouvelles, un événement fortuit bouscule les certitudes des personnages. Alors qu'ils croyaient être maîtres de leurs décisions, le hasard les accable, leur fait prendre un chemin différent ou leur fait voir une vérité qu'ils ignoraient.
Un endormi, caméléon de l'île de la Réunion, raconte les histoires dont il a été témoin, et celles qui lui ont été transmises par ses amis et ses ancêtres.Les faits bien réels se mêlent aux légendes. L'esclavage, l'indifférence des maîtres, leur cruauté couverte par la loi, ont donné lieu à des colères, des accusations qui se sont, avec le temps, plus ou moins enrichies de l'imaginaire des victimes.Pourtant, l'esclavage étant abolie, et jusqu'à une époque récente, peut-on affirmer que les Réunionnais, descendants d'esclaves, ont toujours été considérés comme des citoyens français à part entière ?