Un bras d'or mystérieux, quatre hommes sur un cheval magique, une tombe fleurie de pommes de terre, une crypte transformée en salle d'escrime, des boulets de canons incongrus, un « rollmops » de dix tonnes en acier inoxydable, une cité HLM de 1862, un géant nourri au lait de biche, un hospice transformé en hôtel de luxe, un monument à la gloire des pigeons morts pour la France, un immeuble tordu par ses propres machines-outils...
Lille n'a pas fini de livrer ses mystères !
XYZ, la revue de la nouvelle, consacre son numéro d'été à deux nouvelliers majeurs : Etgar Keret et Annie Saumont. Le premier est un auteur israélien dont l'oeuvre primée a été traduite dans plus de quarante langues. Trois nouvelles traduites de l'hébreu et un entretien sont offerts au lecteur. « Imaginez Kafka, père de famille, vivant en Israël aujourd'hui. Cela vous donnera une idée de la plume surréaliste et savoureuse de Keret. » Dans le cas d'Annie Saumont, c'est un hommage littéraire posthume que lui rend la revue en publiant trois textes, un de Jean-Paul Beaumier et deux pastiches par Sylvie Massicotte et Gaëtan Brulotte afin de donner envie de découvrir la trentaine de recueils de l'auteure décédée en janvier 2017. Le numéro comprend aussi quatre nouvelles au thème libre, une fiction de Cary Fagan, une nouvelle de polar de Stéphane Ledien et deux premières publications, l'une pour Tristan Hippolyte, l'autre pour Luc Lafortune.
Où l'on découvre : - que les boulets de canons autrichiens fichés dans les façades de la rue de la Bourse, ont été installés par les propriétaires des maisons eux-mêmes ;
- que la statue de la déesse de la Grand-Place devait initialement dominer l'avenue des Champs-Élysées à Paris du haut de l'Arc de Triomphe ; - que l'église Sainte-Catherine fut convertie en station télégraphique sous la Convention ; - que l'enseigne de la Nef d'Argent est celle de l'auberge d'où partit le grand incendie de 1545 qui ravagea la rue Grande-Chaussée ; - que le mur de briques du 32, rue de la Monnaie est l'ultime vestige du moulin Saint-Pierre, fondé au début du XIIIe siècle ; - que le plus étroit passage du Vieux Lille n'excède pas 1,20 m de large ; - que la dédicace du monument aux morts de 1914-1918 déchaîna les passions entre ceux qui souhaitaient honorer les soldats « morts pour la paix » et ceux qui voulaient glorifier les « morts pour la patrie »...
Éric Maitrot est directeur des études de l'École supérieure de journalisme de Lille. Ancien journaliste ou grand reporter auprès de différents titres de la presse nationale (L'Équipe, Globe-Hebdo, Télérama...), il est auteur de différents ouvrages publiés chez Flammarion, dont Les Scandales du sport contaminé en 2003 (J'ai lu, 2005). Sylvie Cary, reporter-photographe de presse, a été responsable des photographes à la photothèque Diaphor de Lille.