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Les femmes et les hommes du Moyen Age avaient coutume de fixer sur leurs vêtements d'étonnants bijoux pour la plupart façonnés dans le plomb. Si ces broches jouaient un rôle décoratif non négligeable, elles étaient plus encore arborées pour le pouvoir apotropaïque (de protection) des figures qu'elles portaient. En effet, saints, sirènes, sorcières, diables et autres curieux motifs sexuels cousus au chapeau étaient destinés à éloigner le mal. Saisis dans la totalité de leur cycle de vie, depuis leur fabrication jusqu'à leur abandon dans l'eau vive des rivières, ces bijoux, aussi modestes que négligés, sont abordés comme de véritables objets de civilisation, des documents d'histoire. Leur approche révèle des pans entiers de la vie des hommes qui les ont portés, serrés dans leurs mains et parfois couverts de baisers. Aussi, l'univers des pèlerinages, de la prière intime, celui de l'amour courtois ou encore celui des rites visant à garantir la fécondité sont-ils abordés au fil des pages. Située dans les marges de l'histoire et de l'histoire de l'art, cette étude du détail s'efforce de montrer un "autre" Moyen Age, quotidien, plus intime, où la création artistique, déjà riche des ors des reliquaires et des couleurs chatoyantes des vitraux, se voit complétée par la grisaille du plomb qui vient révéler les pratiques et les croyances des humbles.