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Jean Raspail
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Dans la nuit, au midi de notre pays, cent navires se sont échoués, chargés d'un million d'immigrants. Ils viennent chercher l'espérance. Ils inspirent la pitié. Ils sont faibles... Ils ont la puissance du nombre. Ils sont l'Autre, c'est-à-dire multitude, l'avant-garde de la multitude. À tous les niveaux de la conscience universelle, on se pose alors la question : que faire ? Il est trop tard.
Paru pour la première fois en 1973, Le Camp des Saints, qui est un roman, relève en 2011 de la réalité. Nous sommes, tous, les acteurs du Camp des Saints. C'est notre destin que ce livre raconte, notre inconscience et notre acquiescement à ce qui va nous dissoudre.
C'est pourquoi, en guise de préface à cette nouvelle édition, dans un texte intitulé Big Other, j'ai voulu, une dernière fois, mettre un certain nombre de points sur les i.
J. R. -
Noël 1993. Un vieil homme erre dans Rodez, à la recherche d'un peu de pain et de soupe. Lorsqu'on lui demande qui il est, il répond : Je suis Benoît.
Près de six siècles plus tôt, le concile de Constance a mis fin au grand schisme d'Occident en déposant le dernier antipape avignonnais, Benoît XIII. Pourtant, cette lignée de papes rebelles ne s'est pas éteinte. Simplement, sa trace s'est perdue. Et voilà que les services secrets du Vatican lancent leurs meilleurs agents sur la piste du mendiant de Rodez, qui porte dans sa besace l'anneau du pêcheur, emblème de cette Église de l'ombre...
Autour d'un personnage bouleversant d'humanité et de grandeur, le conßit éternel de la fidélité et de l'oubli, de la Foi toujours sommée de se soumettre au monde. -
Une nuit de février 1999, Philippe Pharamond de Bourbon, descendant des Capétiens, est sacré roi de France dans la cathédrale de Reims. Mais la France endormie n'a rien su de l'équipée qui, depuis l'Atlantique, l'a mené à cheval à Saint-Benoît-sur-Loire, puis Saint-Denis, échappant au limier des Renseignements généraux que le ministre de l'Intérieur a mis à ses trousses.
Roman monarchiste ? Non, roman tout court. Mêlant l'histoire à la légende et le merveilleux au réel, nous entraînant de l'énigme de la sainte ampoule à la France des autoroutes et des multinationales, jean Raspail nous conte ici, bondissante comme un thriller, une histoire de chevalerie au plus haut sens du mot, celui de la Table ronde et de la quête du Graal.
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Au cours des trois dernières décennies, Jean Raspail a énormément écrit dans la presse, - entre autres la presse-magazine -, sur les sujets les plus divers. Méthodique, il prenait soin de conserver chacun de ses articles publiés, qui ont donc été découverts après sa disparition. Petits éloges de l'ailleurs se propose d'offrir au lecteur un vade-mecum de l'essentiel de ces textes d'où se dégagent plusieurs grandes lignes de force : « Politique etsociété », « Écrivains et Écriture », « Voyages », « Patagonie », « Histoire » ...
C'est l'occasion séance tenante de repartir en voyage, et au galop,avec les Indiens d'Amérique, de disserter sur certains aspects de la langue française, de s'interroger sur des débats de société, et de rendre hommage à des écrivains et voyageurs au style de vie étincelant qui continuent à fasciner, et qui offrent des horizonsinaltérés. -
Lecteurs ! Vous allez embarquer sur un navire étrange, un bâtiment littéraire. Il a largué les amarres il y a cinquante ans, à moins que ce ne fussent cinquante siècles (mais les faire-part de naissance importent-ils, en littérature ?). C'est un vaisseau de légende. L'équipage ? Des hommes inaptes à la vie moderne. Son port d'attache ? La mélancolie ou la lucidité, ce qui revient au même. Sa destination ? Tout horizon perdu.
Vous vous apprêtez à voguer là-bas, au loin, si loin..., vers des horizons dissous dans la lumière. Vous croiserez des ciels de pluie, des mers labourées, des steppes sans contours, des forêts harassées. Vous rencontrerez des spectres, errant dans les brumes. Le monde n'a plus besoin de ces hommes. Pour eux, finalement, c'est une chance. Chassés par leurs semblables, ils échappent au pire.
Et qui se souvient d'eux ? Raspail.
Sylvain Tesson. -
Sur une modeste tombe d'un petit cimetière du Périgord, on peut lire cette épitaphe: Ci-gît Orélie-Antoine Ier, roi de Patagonie, décédé le 18 septembre 1878.
La plus étrange épopée qui se puisse concevoir... Durant les vingt-huit années du règne d'Orélie-Antoine, le rêve et la réalité se confondent aux bornes extrêmes du monde, là-bas, en Patagonie, au détroit de Magellan. Qui est Antoine de Tounens, roi de Patagonie, conquérant solitaire, obscur avoué périgourdin embarqué sur les flottes de la démesure, son pavillon bleu, blanc, vert claquant aux vents du cap Horn ? Un fou ? Un naïf ? Un mythomane ? Ou plus simplement un homme digne de ce nom, porteur d'un grand destin qu'il poursuivra toute sa vie en dépit des échecs, des trahisons, des sarcasmes qui peupleront son existence...
Es-tu roi de Patagonie ? Je le suis! Il n'en démordra pas. Roi il fut, quelques jours au moins, et toute une vie. Des sujets, il en eut : Quillapan, cacique des Araucans, Calfucura, cacique des Patagons, mais aussi Verlaine, Charles Cros, le commodore Templeton, le général Chabrier, l'amiral Dumont d'Urville, l'astronome Camille Flammarion, le colonel von Pikkendorff, Véronique, reine de Patagonie, aux multiples visages, et tant d'autres, le coeur débordant d'émotion, qui se déclarèrent un jour ou l'autre, l'espace d'un instant, sujets du roi Orélie-Antoine.
Car nous sommes tous des Patagons. Là-bas, en Patagonie, l'homme devient roi. Sa longue nuit s'illumine.
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Une épopée de la douleur et de la solitude. L'histoire des Indiens du cap Horn, détruits par le monde moderne après des millénaires de survie dans le vent noir, le froid fou et les tempêtes monstres. D'outre-tombe, ces fantômes, pauvres d'entre les pauvres, nous parlent. Et nous comprenons trop bien ce qu'ils ont à nous dire... Michel Déon, Le Figaro magazine.
Le livre le plus beau, c'est-à-dire le plus humain, le plus impressionnant que j'aie lu depuis longtemps. Non pas bien écrit, mais superbement écrit, sans apprêt, avec la force du naturel. Avec la violence magnifique et désespérée d'une infinie compassion pour un peuple, une peuplade, celle des Alakalufs, isolée, perdue, oubliée dans les solitudes glacées de la Terre de Feu. Un roman, un récit, un long cri magnifique de fraternité pour restituer un destin, pour rendre justice à ces hommes qui ont tout perdu, jusqu'à leur langue, leur identité, et qui vont disparaître de la planète. Francis Mayor, Télérama. -
Le roi est mort, vive le roi ! ; le roi au delà de la mer
Jean Raspail
- Via romana
- 10 Octobre 2019
- 9782372711302
« Quand on représente une cause presque perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l'on meurt de vieillesse, triste au fond de la forteresse oubliée que personne n'assiège plus parce que la vie s'en est allée ailleurs. » Dans Le Roi est mort, vive le Roi !, Jean Raspail s'adresse à un jeune prince trentenaire au plus, car « passé cet âge, l'on se met à penser chacun de ses actes, on lime son coeur, on tue son âme, on se trahit à chaque instant, car nul ne peut mener sa vie autrement en ces temps qui sont nôtres ». Et c'est l'Appel d'un homme libre au Roi qui retentit ici à l'oreille d'un Prétendant qui oserait enfin crânement se déclarer le premier et esquisser un geste pour tirer du néant le principe royal par cette grâce divine qui fit les rois de France, et qui échappera toujours au pouvoir des hommes. Il suffirait pour cela d'un peu de mémoire historique, d'un peu de courage, d'un peu de fierté, d'amour-propre, le tout chapeauté par un certain goût pour la belle attitude.
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" Le blason de notre famille se compose d'un faisceau de lances d'or assorti de la devise " Je suis d'abord mes propres pas ". Ces lances, ce blason, tout cela peut paraître exclusivement militaire, guerrier, masculin, et cependant je puis t'assurer que parmi les femmes de la famille, nombreuses sont celles qui résolurent de ne suivre que leurs propres pas, avec une liberté souveraine, une aisance et une élégance que pourraient leur envier bien des jeunes femmes de cette fin de siècle. Ma tante Elena de Pikkendorff, par exemple, qui chassait les sous-marins à bord de son bateau-piège, ou lady Zara Pikkendoe, ou encore ma tante Zara..." C'est ainsi que Frédéric de Pikkendorff, lorsque nous avions dix-neuf ans, commença à me raconter l'histoire de sa famille. Il lui fallut cinquante ans pour mener ce récit à son terme. Je ne le voyais pas souvent. Il voyageait à travers le monde pour des motifs que j'ignorais. Il racontait, je l'écoutais, puis il disparaissait à nouveau, parfois pour des années. J'entends encore sa voix : " Est-ce que je t'ai raconté l'histoire de mon oncle Octavius, le margrave d'Altheim-Neufra... de ma tante Maria, la cavalière ? " À ce moment-là, j'aurais tout donné pour être des leurs. Je ne dois pas être le seul dans ce cas. Ce monde-là ne reviendra plus.
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J'ai changé le nom de ce village qui fut, il y a soixante ans, le théâtre de ce crime horrifiant, qui bouleversa la France entière, plongeant les fidèles et le clergé catholique dans un abime de réflexions consternées. J'ai aussi changé le nom de l'assassin, immolateur, sacrificateur, l'appelant Jacques Charlébégue, curé de Bief, dont j'ai pris la vie en charge à partir de son incarcération. Car ce livre est un roman. Si je me rappelle bien sa genèse, ce n'est pas ce crime qui m'y a conduit, mais l'enfermement de ce jeune prêtre coupable condamné à la perpétuité et son face-à-face avec Dieu, jour après jour, mois après mois, année après année, entre les quatre murs de sa cellule. [...] Nul ne savait plus rien de lui, par une sorte de conspiration du silence entre l'administration pénitentiaire et le magistère catholique romain, lequel, pas plus que Dieu, n'abandonne jamais ses prêtres déchus, fussent-ils au-delà de l'indignité. J. R.
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" Imaginez une frontière aux confins septentrionaux de l'Europe.
Elle court au nord et à l'est sur quelque quatre cent soixante-dix lieues, traverse d'interminables forêts, des plaines spongieuses semées de lacs couleur de plomb. Elle enjambe des marécages et des rivières torrentueuses roulant vers des destinations incertaines. Au-delà s'étend la Borée, une contrée dont on ne sait rien sinon qu'elle est le royaume d'un petit homme couleur d'écorce qui manie l'arc et le javelot mais que nul n'a jamais approché.
Qui est-il ? Quel est son nom ? Quelle est sa destinée sur cette terre ? Aux héros de cette histoire, il aura fallu, du XVIIe siècle à nos jours, plus de trois siècles d'aventures, de batailles, d'assauts, de poursuites et de rêves, pour atteindre les mystérieuses réponses à ces questions qui ne l'étaient pas moins. Leur quête a été la mienne. Elle a donné un sens à nos vies, mais c'est du petit homme au javelot, survivant d'un monde révolu, que surgira l'ultime lumière, juste avant qu'elle ne s'éteigne...
" J. R.
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« Dans le trésor emblématique de Jean Raspail figure une hache de pierre noire qui venait du fond des temps, du fond des steppes.
Gage de vie, gage de mort, la possession de la hache noire conduit jusqu'à nous, par miracle, des peuples perdus et des minorités oubliées, rescapés de temps révolus. Parfois, il ne s'agit plus que de leur souvenir, recueilli comme un dernier souffle, lien impalpable entre morts et vivants. Aïnos blancs du Japon, Ghiliaks de Sakhaline, Catholiques des catacombes du Kyu Shiu, Urus demi-dieux des Andes, Wisigoths du Languedoc, Caraïbes, Taïnos et Lucayens des Antilles, Guanaquis d'Amazone, descendants de hussards de Napoléon réfugiés dans la grande forêt russe, Huns survivants des Champs Catalauniques. Peuples d'ombres que Jean Raspail évoque après vingt-cinq années passées à suivre leurs pistes effacées.
À la fois grave et stimulant, La Hache des steppes réveille en nous des échos profonds. Les hommes perdus qu'il évoque, ce sont nos frères, c'est nous-mêmes - venus du fond des temps, du fond des steppes, serrant dans notre main la hache immortelle. » Ce texte figure, au même emplacement, dans la première et unique édition publiée chez Robert Laffont en 1974 et devenue, par la suite, introuvable.
Il nous semble aujourd'hui que La Hache des steppes, paru un an à peine après Le Camp des Saints (1973), en est, au final, le début et la conclusion, et l'auteur lui-même en convient. Tout l'univers de Jean Raspail y est concentré, ces minorités qui disparaissent, ces précieux modes de vie qui s'éteignent, avec, pour clore le cortège, notre vieille Europe à son tour menacée.
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Un petit garçon rêvait d'un royaume. Un roi - réellement, légitimement roi, mais de Patagonie - vivait seul, face à l'océan, dans un fort délabré de la côte du Ponant, attendant l'héritier qui recueillerait son rêve avec sa royauté. Il choisit l'enfant. Il lui fit partager les mirages de cette Terre de Feu où il n'avait peut-être jamais mis les pieds, mais qui était toute sa vie, son être même ; il l'introduisit dans les mystères du royaume invisible qu'il portait en lui ; il le fit roi...
C'est le petit garçon devenu adulte qui nous raconte cette histoire, au lendemain de la mort d'Antoine IV, " roi de Patagonie par la grâce de Dieu et la volonté des Indiens de l'extrême sud du continent américain ". Une histoire qui a un fondement historique vérifiable par tous, mais que la passion et l'imagination de Jean Raspail ont élevée au rang des grandes aventures de l'esprit. Tandis que le monde, notre monde, s'agite au rythme inquiétant des grandes foules contemporaines, le vieil homme et l'enfant contemplent l'horizon marin ; ils l'identifient à l'océan patagon hérissé de " furies " et aux archipels de la Terre de Feu, porteurs d'un certain destin dont l'homme d'aujourd'hui a perdu le chemin. Là-bas, l'homme devient roi. Sa longue nuit s'illumine...
Une grande et belle histoire, pleine de significations, comme on n'en écrit plus, comme seul pouvait l'écrire Jean Raspail. -
Ne cherchez pas l'Île Bleue sur la carte d'Indre-et-Loire. Ni même la stèle dédiée à Bertrand Carré. J'y suis retourné juste avant cette réédition. Rien. Il n'en restait rien.
Nous avions quatorze, quinze ans. Notre royaume, c'était l'Île Bleue, mystique univers et secret terrain de jeu où l'imagination nous emportait hors de nous-mêmes. Jusqu'à ce matin lumineux de juin 40 où en un instant, nous sommes entrés dans l'adolescence en basculant dans une vraie guerre, tels que nous étions, jouant pour de bon.
Trois panzers, surgis du bois, de l'autre côté de la rivière, venaient de stopper en avant du pont. Bertrand jubilait. Maïté irradiait. Debout hors de sa tourelle, tranquille, presque souriant, comme en vacances, un lieutenant allemand qui n'avait pas vingt ans nous observait à la jumelle.
Et le vent des fantasmes s'est levé ! L'amour, l'honneur, l'orgueil. Le clan, le royaume, le territoire. Le mystère de la vie, de la mort. L'insolence de l'âme et du coeur, le théâtre des grands sentiments, la dévotion charnelle, la beauté. Et la peur, le désespoir, les rêves en miettes, la réalité, le destin.
Ainsi voulions-nous être, les adolescents de ce temps, ou tout au moins l'avons-nous cru.
Jean Raspail.
5 juillet 2016
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« J'ai dû lire et relire les Évangiles, les suivre pas à pas jusque dans les sables du désert de Judée où le Christ jeûna, ou bien dans le Néguev qui vit passer le trio fuyant de la Sainte Famille. L'histoire est passionnante. De Renan à Barrès, de l'incroyant au fidèle, elle a envoûté tous ceux qui, sur place, ne tenant compte que du cadre et des lieux vrais, s'y sont consacrés sincèrement. « Modeste guide de terres saintes et profanes après tant d'autres illustres, je voudrais simplement me servir du paysage, des lieux et des gens, pour essayer de raconter l'Évangile selon ce qu'il en reste. N'est-ce pas cet évangile-là que cherche en définitive le visiteur de Terre Sainte ? » Sommaire : I. Terre sainte ; II. Liban ; III. Jordanie ; IV. Israël. À la suite de la parution de En canot sur les chemins d'eau du roi, Jean Raspail a reçu, en 2007, le GRAND PRIX DES EXPLORATIONS ET VOYAGES DE DÉCOUVERTE décerné par la Société de Géographie. Il est notamment l'auteur du Camp des Saints, de Septentrion, de Sire, de Qui se souvient des hommes, du Roi de Patagonie, de Sept Cavaliers, des Royaumes de Borée, de Adios, Tierra del Fuego... Il a republié, chez Via Romana, Les Veuves de Santiago en 2010, Secouons le cocotier en 2012, Bleu caraïbe et citrons verts en 2014 et La Hache des steppes en 2016.
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Il y a cinquante ans, presque jour pour jour, naviguant sur le détroit de Magellan, j'ai vu apparaître un canot d'Indiens à travers un rideau de pluie. Deux hommes, trois femmes, un seul enfant, et les braises du feu dans un pot de terre : les derniers nomades de la mer, la fin d'un monde. Cette vision ne m'a plus quitté. Elle a déterminé mon existence. La Terre de Feu, la Patagonie, les extrêmes confins du cap Hom ont dès lors occupé mes pensées, emporté mon imagination jusqu'à devenir une seconde patrie où rien ne bride l'âme et le coeur. J'y suis retourné souvent. J'y ai suivi tant de pistes qu'elles ont fini par s'entrecroiser, formant le tissu de ce livre. Il y passe des voiliers mystérieux, des navires corsaires, des colonnes de soldats perdus, des missionnaires énigmatiques, des princes en fuite, des peuples disparus, des gentilshommes d'aventure, des survivants, des cavaliers... Un théâtre d'illusion où galopent les souvenirs du roi de Patagonie, Sa Majesté Orélie-Antoine - dont je suis le consul général - qui règne pour l'éternité.
Ce Sud du Sud est mon pays. Nul ne pourra plus m'y rattraper.
J. R.
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Ne cherchez pas l'Île Bleue sur la carte d'Indre-et-Loire. Ni même la stèle dédiée à Bertrand Carré... J'y suis retourné juste avant cette réédition. Rien. Il n'en restait rien.
Nous avions quatorze, quinze ans. Notre royaume, c'était l'Île Bleue, mystique univers et secret terrain de jeu ou l'imagination nous emportait hors de nous-mêmes. Jusqu'à ce matin lumineux de juin 40 ou en un instant, nous sommes entrés dans l'adolescence en basculant dans une vraie guerre, tels que nous étions, jouant pour de bon.
Trois panzers, surgis du bois, de l'autre côté de la rivière, venaient de stopper en avant du pont. Bertrand jubilait. Maïté irradiait. Debout hors de sa tourelle, tranquille, presque souriant, comme en vacances, un lieutenant allemand qui n'avait pas vingt ans nous observait à la jumelle...
Et le vent des fantasmes s'est levé ! L'amour, l'honneur, l'orgueil... Le clan, le royaume, le territoire... Le mystère de la vie, de la mort... L'insolence de l'âme et du coeur, le théâtre des grands sentiments, la dévotion charnel -
Deux jeunes femmes se partagent le charme et le mystère de ce roman : Irène, blonde et reconnaissable à ses yeux verts ; Aude, tout aussi belle avec son regard bleu. Elles figurent, l'une et l'autre, deux principes contraires, comme l'eau et le feu, le jour et la nuit, Dieu et le Diable...
Surgissent alors de nombreuses questions : Pourquoi deux portraits de femmes, peints à cinq siècles de distance, se ressemblent-ils tant ? Pourquoi Salvator de Orth, jeune homme riche et comblé, qui, par désespoir d'amour, s'était retiré dans un monastère d'Auvergne, en ressort-il trente ans plus tard pour courir s'enfermer dans un phare, en Bretagne, d'où il appelle au secours son ami d'enfance, Frédéric ? Et pourquoi Frédéric Fons, écrivain vivant en Provence, répondant à cet appel et partant pour la Bretagne en compagnie de la jeune femme aux yeux bleus, trouve-t-il sur son chemin des messagers involontaires pour jalonner la piste : Yves, un petit garçon ; sir Thomas Murdoch, amiral britannique ; Hervé Le Guen, un marin, le cardinal Hohenlo, étrange prélat romain, le commissaire divisionnaire Kersaint...
De rebondissement en rebondissement, c'est l'amour, thème majeur de ce roman, qui en forme la trame et son double regard, celui des Yeux d'Irène. Le temps présent aussi le révèle. Il l'éclaire de lueurs sombres...
Troublante création, et inattendue sous la plume de Jean Raspail, ce livre est écrit avec l'allégresse de la vie et un tempérament d'écrivain qui sait mêler le rêve et la réalité. Cela, les lecteurs de Jean Raspail le savent déjà. Aux autres, nous souhaitons la bienvenue et l'immense plaisir de la découverte !
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Inventer un crime parfait. Quel milieu s'y prête le mieux que celui de la politique ?
Les crocodiles s'y entre-dévorent plus férocement qu'ailleurs et certaines mises à mort peuvent atteindre la perfection. C'est donc celui-là que j'ai choisi. Selon la formule consacrée, toute ressemblance serait fortuite, d'autant que ce texte fut écrit dans les années 80, mais enfin on se retrouve vite en pays familier. Dans la galerie de portraits, on peut faire feu de tout bois.
Cela commence par un sombre règlement de comptes à la Libération et se poursuit quarante ans plus tard à l'Élysée, puis lors d'un voyage officiel en Amérique latine, autour d'un président de la République particulièrement tordu et doué...
Sujet scabreux ? Stimulant plutôt, car il s'agit en réalité de tout autre chose que de politique. Ce roman est l'histoire d'une ambition, avec son tumultueux cortège : l'amour, la trahison, l'amitié, la haine, la fidélité, le cynisme, la naïveté, la vengeance.
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Sept cavaliers ; quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée
Jean Raspail
- Robert laffont
- 2 Mai 2003
- 9782221100073
Prospère et lumineuse autrefois, la Ville est presque abandonnée.
Le télégraphe a été coupé. Plus aucun train n'arrive à la gare, ni plus aucun navire au port. La population s'est enfuie. Des bandes incontrôlées errent à travers le pays. Du monde extérieur aucune nouvelle ne parvient depuis déjà de nombreux mois. C'est la vie qui s'en est allée. Le souverain héréditaire ne règne plus que sur son château et sur une poignée de fidèles que l'ombre est sur le point d'effacer...
Pour rompre ce mortel encerclement, pour savoir où est passée la vie, à quoi ressemble ce qui les entoure et quelle est la signification de tout cela, sept cavaliers quittent la Ville au crépuscule sans espoir d'y retourner jamais. Commence alors le plus étrange des voyages. La Montagne, la Grande Forêt, recèlent des peuples insoupçonnés. On entend de lointains bruits de bataille, mais la vérité, encore, se dérobe.
Surviennent des aventures à propos de choses essentielles comme l'amour, la fraternité, l'espérance ou la charité. Au fur et à mesure du récit, les signes se multiplient. De l'autre côté du fleuve, au terme du long voyage, s'étendent d'immenses contrées surpeuplées dont nul ne connaissait l'existence. Et si c'était déjà cela, le monde perdu et retrouvé ? Des sept cavaliers qui avaient quitté la Ville, deux, seulement, connaîtront la réponse..
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Un roman-phare de Jean Raspail, dans la veine fantastique de Stephen King ou Jack Finney : Septentrion.
Maintenant, ils roulent vers le nord. Ils ont quitté la ville juste à temps, avant que l'invasion sournoise venue du sud, et dont ils ont été les seuls à percevoir la nature, ne recouvre la cité de son uniformité grise. Trente-cinq compagnons de hasard qu'un même instinct a réunis dans cet antique train jaune et or, superbe relique d'une époque glorieuse de l'histoire du Septentrion. Autour de Kandall, de la belle Clara de Hutte et de Jean Rudeau, il y a des femmes, des enfants, cinq dragons, quatre hussards, deux mécaniciens, un chiffonnier, un prêtre qui sent le soufre, quelques autres encore. Trente-cinq : les hommes du refus, les derniers hommes libres. Ils roulent vers le nord, à travers forêts et steppes. À travers l'espace et le temps qui s'étirent. Un jour, ils comprennent qu'ils sont poursuivis. Qui les poursuit ? Et pourquoi ? Jusqu'à quand brillera au-dessus d'eux l'étoile qui semble les protéger ? Échappe-t-on à la multitude anonyme vêtue de gris oe
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En canot sur les chemins d'eau du roi - une aventure en amerique
Jean Raspail
- Albin michel
- A.m. Rom.franc
- 2 Novembre 2005
- 9782226168245
« Notre monde à nous, c'était le chemin d'eau. Un grand silence nous entourait. Nos canots se frayaient leur route à travers un no man's land de deux cents années, soit le temps qui nous séparait des découvreurs et des pionniers de l'ancienne Amérique française. » Jean Raspail 1949. Jean Raspail a vingt-trois ans et un rêve : descendre en canot du Saint-Laurent à La Nouvelle-Orléans sur les traces des premiers explorateurs français. Sept mois durant, avec trois compagnons, il va affronter intempéries, accidents et naufrages, tenant chaque soir son journal de bord. Miraculeusement retrouvées, ces notes sont aujourd'hui l'occasion pour lui de revivre ce singulier voyage et de nous faire partager un extraordinaire récit où l'on croise Champlain, Le Moyne d'Iberville, le père Marquette, Cavelier de la Salle, mais aussi les officiers du Roi, les garnisons des forts... Hymne à la France américaine, ce « voyage d'apprentissage » est aussi une fabuleuse aventure humaine.
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Bleu caraïbe et citrons verts ; mes derniers voyages aux antilles
Jean Raspail
- Via romana
- 21 Mai 2014
- 9791090029750
Avec Bleu caraïbe et citrons verts, Jean Raspail nous livre le contrepoint romantique de Secouons le cocotier. Cette fois encore, l'itinéraire de Raspail n'est pas banal : la piste perdue des Indiens caraïbes, qui furent pendant des siècles les seuls maîtres de ces îles. Cette piste le conduit d'Haïti aux îles Grenadines, en passant par Saint-Barthélemy, Saint-Eustache, Saint-Kitts, la Guadeloupe, Marie-Galante, la Dominique, la Martinique, et même par Lausanne et Nancy, ce qui n'est pas le moins surprenant. Bien des personnages surgissent au détour de cette piste et pour son adieu aux Antilles, Jean Raspail choisit des sentiers écartés. Ce sont les seuls souvenirs qui durent. Jean Raspail est notamment l'auteur du Camp des Saints, de Sire, de Qui se souvient des Hommes, du Roi de Patagonie, de L'Anneau du Pêcheur, des Sept Cavaliers et des Royaumes de Borée, adaptés à la bande dessinée par Jacques Terpant. Il a publié Les Veuves de Santiago chez Via Romana en 2010 et Secouons le cocotier en 2012.
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« On a enfilé sans pudeur. à propos des Antilles. les mêmes lieux communs. jusqu´à l´écoeurement. Je ne déteste pas les Antilles. je les aime parfois beaucoup. à la folie rarement. et rarement pas du tout. mais j´en ai par-dessus la tête de la littérature de voyage. On ne peut plus lire un récit de voyage dans lequel l´auteur ne se croit pas obligé de s´exprimer comme un dépliant publicitaire en couleurs. car la civilisation des loisirs a oyé la littérature de voyage dans la moulinette touristique. Il n´y a donc plus qu´à tirer l´échelle. et tout recommencer. C´est ce que je fais... »