Arts et spectacles
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Panthéon : Maurice Genevois, Anselm Kiefer, Pascal Dusapin
Pascal Bruckner
- Le Regard
- 10 Novembre 2021
- 9782841054107
Afin de célébrer la panthéonisation de Maurice Genevoix et rendre hommage aux morts de de la Première Guerre mondiale, le président de la République, Emmanuel Macron, s'est adressé à deux créateurs, l'un allemand vivant en France depuis plus de trente ans, l'artiste Anselm Kiefer, et l'autre français, alsacien-lorrain, le compositeur Pascal Dusapin.
Afin de célébrer la panthéonisation de Maurice Genevoix et rendre hommage aux morts de de la Première Guerre mondiale, le président de la République, Emmanuel Macron, s'est adressé à deux créateurs, l'un allemand vivant en France depuis plus de trente ans, l'artiste Anselm Kiefer, et l'autre français, alsacien-lorrain, le compositeur Pascal Dusapin. L'importance de cette commande publique est d'autant plus significative que, depuis un siècle, aucun artiste contemporain n'est entré au Panthéon de manière pérenne.
Double choix judicieux s'il en est si l'on songe que, d'une part, l'oeuvre de Kiefer depuis ses origines se nourrit de l'Histoire, celle de l'Allemagne à jamais souillée par l'infamie du IIIe Reich, mais celle aussi des femmes de la Révolution, des reines de France ou encore des mythes de l'Antiquité - sans oublier que, à l'instar de Genevoix, Kiefer ne cesse de travailler sur une certaine mémoire traumatique. De Pascal Dusapin, d'autre part, nous connaissons ses admirables compositions et en particulier son Penthesilea créé en 2015, violent chant d'amour, âpres affrontements entre deux amants, Penthesilée et Achille, que l'Amazone finira par dévorer avant de se donner la mort.
Dans le Panthéon, sanctuaire laïque de l'âme républicaine, Kiefer propose six vitrines " châsses " à l'intérieur desquelles s'écrit l'histoire de la Grande Guerre - celle de toutes les guerres. Dusapin, quant à lui, met en place un dispositif sonore ultra sophistiqué de manière telle que les voix, tour à tour chantées ou parlées, égrenant le nom des soldats, se répandent dans l'espace sans que la mélodie d'aucune d'entre elles ne prédomine -
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Robert Combas ; tatouages académiques Tome 2
Pascal Bruckner
- Art Inprogress
- 1 Janvier 2006
- 9782351080306
J'ai utilisé une nouvelle technique pour créer ces " tatouages académiques" il y a une dizaine d'années. J'avais collecté des dessins anciens que l'on appelle " académiques", des dessins techniques que je trouvais dans les brocantes. Au départ, je recherchais des dessins représentant des bustes, ensuite des personnages de plain-pied, puis de trois-quart, et après des études d'architecture. J'ai redessiné sur ces dessins anonymes d'étudiants des beaux-arts. Ces papiers représentent pour la plupart des personnalités historiques, scientifiques, littéraires, des sculpteurs célèbres ou bien des personnages imposés par l'apprentissage au dessin et à la sculpture classique... Un jour , j'ai collé ces dessins sur la toile, je les ai entourés en dessinant un cadre, j'ai peint un fond assez important en utilisant une peinture à reflets métalliques et de couleurs vives. J'ai fait deux aplats : un pour le cadre, un pour le fond rehaussé d'une peinture mate. Les effets de la brillance du fond et la peinture mate donnent un ensemble qui joue avec la variation de la lumière. Les dessins des personnages en noir et blanc ont évolué aussi : je leur donne un effet sculptural en ajoutant sur leurs têtes des coiffures également à base de dessins académiques. C'est ainsi que le tatouage académique, qui n'était qu'un dessin, devient une véritable peinture sur toile avec de nombreux collages et jeux de lumière et couleurs ". Robert Combas - Octobre 2006
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Loin des clichés bigarrés d'une Inde aussi conventionnelle qu'attendue, Alexandre de Mortemart s'attache, dans la radicalité
du noir et blanc, à dépeindre le quotidien de la capitale du Bengale dont il est un habitant hivernal.
Il a, comme plus généralement dans son travail, cette « manière noire » d'entrevoir le monde. Ici, dans une succession d'instantanés,
il témoigne d'un chaos ordonné dans une sobriété visuelle.