Filtrer
Éditeurs
- GALLIMARD (45)
- Folio (43)
- Seuil (14)
- Points (8)
- Plon (5)
- Flammarion (4)
- La Difference (3)
- Compagnons Editions (2)
- Desclee De Brouwer (2)
- Fondation Cartier (2)
- Grasset (2)
- Navarin (2)
- Actes Sud (1)
- Balland (1)
- Bayard (1)
- Calmann-Levy (1)
- Carnets Nord (1)
- Cecile Defaut (1)
- Cercle D'Art (1)
- Cherche Midi (1)
- Denoel (1)
- Ecriture (1)
- Editions De L'Oeil (1)
- Elytis (1)
- Fayard (1)
- Futuropolis (1)
- Hermann (1)
- JC Lattès (1)
- Mercure De France (1)
- Mille Et Une Nuits (1)
- Pocket (1)
- Quai Voltaire (1)
- Ramsay (1)
- Robert Laffont (1)
- Seghers (1)
- Stock (1)
- Terre Bleue (1)
- Verdier (1)
Langues
Prix
Philippe Sollers
-
Voici le dernier livre de Philippe Sollers, écrit jusqu'au bout d'une main claire. Chaque phrase brûle : il médite sur sa mort, mais son coeur s'élance avec une ivresse calme, avec drôlerie aussi, vers ce qu'il appelle la Deuxième Vie : « Je n'ai pas été un bon saint lors de ma première vie, mais j'en suis un très convenable dans ma Deuxième. »
Tout Sollers est ici concentré dans la lumière dépouillée de trois heures du matin : il parle de la médecine, de Dieu, de Venise, de ses passions fixes, et même de Houellebecq ; il note inlassablement ses pensées, et voici qu'elles glissent, apaisées, vers une dernière lueur qui brille dans la nuit : « Si le néant est là, il est là, en train de voir le monde éclairé par un soleil noir. »
Yannick Haenel -
Dictionnaire amoureux : de Venise
Philippe Sollers
- Plon
- Dictionnaire Amoureux
- 3 Octobre 2024
- 9782259320504
"Venise a été, reste et restera vraiment la ville de l'amour. ", Philippe Sollers. Voici la version collector de son incontournable Dictionnaire amoureux de Venise. Jamais ville n'a suscité autant d'attrait et de curiosité que Venise. Ce Dictionnaire lui ajoute le sceau de l'intime, de Casanova à Marcel Proust, de Bellini à Turner.
" Venise est une grande aventure historique. Elle peut être aussi une passion individuelle. C'est le cas ici. Dans ce titre : Dictionnaire amoureux de Venise, je souligne le mot amoureux. Il ne s'agit évidemment pas d'un "guide' (il y en a d'excellents), mais d'une expérience personnelle liée à ma vie d'écrivain. Je suis arrivé là très jeune, j'ai passé chaque année, printemps et automne, beaucoup de temps à marcher, naviguer, regarder, respirer, dormir et m'émerveiller. Venise, voilà son secret, est un amplificateur. Si vous êtes heureux, vous le serez dix fois plus, malheureux, cent fois davantage. Tout dépend de votre disposition intérieure et de votre rapport à l'amour. L'amour ? Oui, et dans tous les sens : anges et libertinage, architecture, peinture, musique, roman, poésie, mais aussi air, pierre, eau, étoiles. Nature et culture enfin à égalité. Venise n'est pas un musée, mais une création constante. Si vous échappez aux clichés, au tourisme, aux bavardages ; si vous avez réussi à être vraiment clandestin ici, alors vous savez ce que le mot paradis veut dire. Le monde se précipite vers le chaos, la violence, la terreur, la pornographie, le calcul aveugle, la marchandisation à tout va ? Mais non, voyez, écoutez, lisez : voici le lieu magique et futur dont tous les artistes et les esprits libres témoignent. " -
Dans la maison, tous les matins, je laisse Richter jouer Haydn, on pourrait l'écouter sans cesse, ré mineur, concert public de Mantoue, notes vives et détachées, j'aime le futur immédiat, je ne crains pas la répétition, jeu enfantin, cercle qui ne va nulle part, on écrit toujours pour une voix disait Beckett, pas de voix, pas de notes ni de mots. Le bonheur est possible. Je répète. Le bonheur est possible.Ph. S.
-
Kate, journaliste politique française ; Cyd, Anglaise vivant à New York ; Flora, anarchiste espagnole ; Bernadette, dirigeante féministe ; Ysia, Chinoise attachée d'ambassade ; Louise, une claveciniste ; Deborah, la femme du narrateur... Telles sont les femmes. Le narrateur, un journaliste américain, nous dit tout sur elles, mais sa réflexion embrasse l'évolution du monde, ces dix dernières années : pouvoir féminin, érotisme, crise, terrorisme, idées et passions des intellectuels. Rien de plus actuel que ce vaste roman.
-
Les représentants du vieux Dieu mort et de la vieille littérature sont destitués, mais continueront à parler et à écrire comme si de rien n'était, ce qui est sans importance, puisque plus personne n'écoute ni ne lit vraiment. Les Banques, le Sexe, la Drogue et la Technique règnent, la robotisation s'accélère, le climat explose, les virus poursuivent leurs ravages mortels, et la planète sera invivable pour l'humanité dans trente ans. Malgré tout, un nouveau Cycle a déjà commencé, et les masques tombent. À vous de juger.Ph. S.
-
«Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), dit «le Philosophe Inconnu», est un penseur français, figure centrale de l'Illuminisme européen. On lui doit deux livres principaux, publiés à des dates très significatives : L'Homme de Désir (1790) et Le Ministère de l'Homme-Esprit (1802). Certains, contre toute évidence, prétendent qu'il n'est pas mort, et qu'il continue ses singulières activités révolutionnaires. Il aurait ainsi rencontré Rimbaud, et peut-être aussi, mais restons prudents, le narrateur de ce livre.» Philippe Sollers.
-
Que fait au juste Pierre Froissart, écrivain clandestin, l'été, dans un petit palais de Venise ? Pourquoi est-il accompagné de cette jeune physicienne américaine, Luz, avec laquelle il a l'air de si bien s'entendre ? Activités illégales ? Drogue ? Trafic d'oeuvres d'art ? Mais quel est alors le réseau international qui l'emploie, lui et certains de ses anciens amis ? Et que représente au fond cette toile de Watteau qu'il doit acheminer vers son but secret ; cette peinture célèbre et recherchée qui donne son nom au roman et l'entraîne peu à peu, comme d'elle-même, dans une révélation de l'Histoire ?
-
«Dans le chaos actuel, le narrateur de ce roman est amoureux de Lisa, une jeune pianiste grecque exceptionnelle. C'est la beauté.» Philippe Sollers.
-
Ce livre est un roman. Nous sommes dans le sud-ouest de la France, vers Bordeaux et ses grands environs, d'où l'ensemble de l'Histoire, peu à peu, se dévoile. Personnages principaux : Henri (1850-1930), le navigateur. Edna (1854-1936), l'Irlandaise. Louis (1870-1956), l'escrimeur. Lena (1922-2007), la magicienne. Invité permanent : William Shakespeare (1564-1616).
-
«Nora, 40 ans, est psychanalyste. Son amant, un romancier français controversé peu nobélisable, s'intéresse de près à Freud et à Lacan. Il veut aussi comprendre pourquoi, récemment, contre toute attente, Paris est brusquement redevenu le centre d'un monde secret et nouveau.» Philippe Sollers.
-
L'expérience d'Artaud marque, dans la poésie et l'écriture du
XXème siècle, une coupure définitive. Dans la langue, dans la pensée. On
comprend que des tentatives intéressées s'attachent à limiter la portée de cette
intervention-irruption. Le sens de ce débat sur Artaud est clair : réactiver,
laisser libre, tranchante, efficace son aventure. "Le fait, écrit Artaud, n'est
pas réductible à un élément simple et arrêté. Il doit être considéré en
mouvement, car c'est en mouvement qu'il est vécu et n'existe pas hors le
mouvement." Et encore : "Je ne crois pas au sublime ni à la poésie mais à la
nécessité." -
L'éternité est sûrement retrouvée, puisque, comme toujours, la mer est mêlée au soleil. Le monde n'a pas disparu, mais on dirait qu'il a été retourné pour reprendre son cours céleste. Tout est maintenant immédiat, le temps ne coule plus, et le plus stupéfiant est que personne ne semble s'en rendre compte. Plus de sept milliards d'humains genrés poursuivent leur existence somnambulique. Rien à voir avec un jugement dernier, la notion de jugement a été effacée en route. Tout est détruit, mais rien ne l'est.Ph. S.
-
Il a suffi qu'un jour de mars 1957 Philippe Joyaux aille écouter Francis Ponge enseigner la langue et la littérature françaises à des étudiants étrangers pour que débute une longue amitié faite d'admiration, d'affection et de complicité critique. Près de quinze années durant, le poète apportera son plus fidèle soutien à Philippe Sollers, révélation littéraire de la fin des années 1950, ainsi qu'à sa revue Tel Quel, créée en 1960. L'auteur du Parc servira son aîné avec le sentiment que l'oeuvre de ce dernier incarnait l'esprit de la littérature telle qu'il la concevait - émancipée d'un certain idéalisme poétique, attachée au travail jouissif sur la matérialité de la langue et conçue comme une expérience proprement essentielle. L'un et l'autre étaient pareillement convaincus qu'il leur fallait à la fois former leur oeuvre et le public qui la lirait - en somme, «créer leur école» contre une adversité entretenue et vécue avec la même intensité. Aussi cette correspondance dessine-t-elle toute une cartographie du monde revuiste et éditorial des années 1957 à 1974. Des divergences politiques - sans que ce soit là le seul sujet de discorde - ont peu à peu éloigné les deux hommes à partir des événements de 1968. Mais leur grande proximité aura fait date, dans une autre histoire.
-
«Vous êtes le peintre et le musicien de ces femmes, elles deviennent des personnages centraux de vos romans, elles peuvent prendre d'autres formes, d'autres figures, elles sont parfois rejointes par celles dont on ne peut pas dire le nom. Ce moment où l'une ou l'autre sort des vagues est unique, ce foulard est unique, ce fou rire aussi. La poudre du temps leur appartient.»
-
Édition complétée en 1996 par un index des noms cités
-
« Paradis est lisible (et drôle, et percutant, et riche, et remuant des tas de choses dans toutes les directions - ce qui est le propre de la littérature), si vous rétablissez en vous-même, dans votre oeil ou votre souffle, la ponctuation. /.../ De la vitesse de lecture, dépendent beaucoup de choses en littérature. La ponctuation, parfois, c'est comme un métronome bloqué ; défaites le corset, le sens explose ».
Roland Barthes, Sollers écrivain.
-
Un adolescent, la province, une femme de trente ans. C'est le récit d'une éducation sentimentale. Sentimentale ? Il est surtout question de sensation. Education ? Sans doute, mais bizarre. Le jeune garçon est riche et oisif. La jeune femme est une domestique espagnole (du moins apparemment). Ils s'attachent violemment l'un à l'autre, se perdent, se retrouvent à Paris, se perdent. Ecrit à vingt ans, ce livre décrit la formation du narrateur. Qui semble s'intéresser davantage aux éclairages physiques et métaphysiques qu'aux répercussions psychologiques et à la société qui l'entoure. D'où sa solitude. Curieuse. Mélodique, au fond.
-
«Je lève les yeux. Mon refuge est parfait. Chambre et jardin. Les hauts acacias remuent doucement devant moi. Je sens les vignes tout autour, à cent mètres, comme un océan sanguin. C'est la fin de l'après-midi, le moment où le raisin chauffe une dernière fois sous le soleil fluide. J'ai donc fini par revenir ici. Après tout ce temps. Chez moi, en somme. Ou presque. L'une de mes soeurs m'a prêté la maison... Ni ferme, ni manoir, ni château ; chartreuse, ils appellent ça, repos, chasse, vendanges... Avec son drôle de nom musical anglais : Dowland... Je suis arrivé en voiture il y a deux heures... J'ai pris un bain, j'ai mis mon smoking pour moi seul, je me suis installé sous la glycine, pieds nus... Premier whisky, cigarettes... J'ai sorti ma machine à écrire, mon revolver, mes papiers : dossiers, lettres, cahiers et carnets... Vérifié si les malles étaient là, celles que j'ai demandé à Laure de me garder... Oui, deux grosses caisses remplies à craquer. Notre enfance aussi est tassée dedans, je suis sûr qu'elle n'a jamais jeté un coup d'oeil...»
-
«Il y a deux sortes d'insomnies : celle de 3 heures du matin, et celle de 5 heures. À 3 heures, j'ai rendez-vous avec toutes les grandes catastrophes. Je marche nu, dans la neige, vers une chambre à gaz, je parcours les rues d'Hiroshima et de Nagasaki, au milieu des foules en désagrégation, je végète sans aucun espoir dans un camp de Sibérie, je tremble à Fukushima en plein tsunami nucléaire, je suis un chrétien d'Orient attendant d'être exécuté. Si je me réveille brusquement à 5 heures, tout est différent. À 5 h 15, la poésie existe, malgré un monde grouillant de folie.»
-
Accoudé à son balcon, un jeune homme observe le monde intensément : le ciel bleu sombre, la silhouette d'une femme en robe rouge, le parc et ses premiers visiteurs du matin. Sur sa table repose le petit cahier orange, celui dans lequel il consigne toutes ses rêveries, le souvenir d'un ami tué dans une guerre, et l'ombre fuyante d'un amour perdu. Où cela mènera-t-il ?
-
MÉDIUM (du latin medius, au milieu) : personne susceptible, dans certaines circonstances, d'entrer en contact avec les esprits.
-
«Je n'ai rien appris, sauf le nécessaire, à l'école, mais l'École du Mystère n'a rien de socialement nécessaire, et il serait impossible de décrire son programme (il n'y en a pas). J'apprends, voilà tout. J'apprends en étudiant, soit, mais surtout en dormant, en rêvant, en parlant, en nageant, en baisant. Personne ne me dit ce qui est bien ou mal. J'apprends.»
-
«Dès ma première rencontre avec Lucie, une formule espagnole m'est revenue à l'esprit : los ojos con mucha noche, les yeux avec beaucoup de nuit. Les coups de foudre sont rares, les coups de nuit encore plus. Les tableaux où Lucie apparaîtrait, si j'étais peintre, devraient être envahis par l'intensité de ce noir sans lequel il n'y a pas d'éclaircie. Noir et halo bleuté. Tout le reste, robes, pantalons, bijoux, répondrait à ce noir, nudité comprise. Mais la preuve, ici, est dans les lèvres, la bouche, la langue, la salive, le souffle. C'est en s'embrassant passionnément, et longtemps, qu'on sait si on est d'accord. le long et profond baiser, voilà la peinture, voilà l'infilmable. J'arrive toujours avec dix minutes d'avance. J'entends l'ascenseur, le bruit de la clé de Lucie dans la serrure, les rideaux sont déjà fermés, action.»
-
«Il est étrange de se dire qu'après Mozart tout s'est brusquement ralenti dans le bruit, la fureur, le tintamarre. Il y a eu une accélération de l'Histoire, soit, mais sur fond de stupeur, de torpeur. De nos jours, la vitesse est partout sauf dans les esprits. Du temps de Wolfgang, c'est le contraire. On voyage en diligence, les préjugés barrent l'horizon, c'est encore l'immense province, la noblesse, à quelques exceptions près, n'entend rien à ce qui va venir, mais le bouillonnement sensuel et neuronal est là, l'intelligence fuse à travers les doigts et les souffles. L'humanoïde actuel est un montage électronique à tête molle. La pointe du XVIII? siècle, au contraire, est un oiseau spirituel à animalité de soie et d'acier.»Philippe Sollers.