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Régine Robin
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Ces flâneries berlinoises, inspirées de Walter Benjamin, nous révèlent un Berlin insolite, hanté, mutant. Chemin faisant, Régine Robin nous propose une analyse originale des avatars de la mémoire et de l'oubli aujourd'hui.
Historienne, sociologue et écrivain, professeur à l'Université du Québec à Montréal, Régine Robin a publié une quinzaine d'ouvrages dont plusieurs romans. -
Paris a été chanté, filmé, raconté tant de fois ! Mais Paris, aujourd'hui, fait-il encore rêver ? Des photos de Robert Doisneau aux films de Marcel Carné ou aux polars de Léo Mallet, une vision en noir et blanc, réverbères et pavés luisants sous la pluie, a façonné notre imaginaire, avant de se transformer en clichés de cartes postales. La ville estelle condamnée à devenir un musée à ciel ouvert, centré sur sa splendeur patrimoniale ? Ou peut-elle se redéployer, se muer en capitale du XXIe siècle et se projeter dans un nouvel imaginaire grand parisien ?
Amoureuse des mégapoles et nouvelle flâneuse de notre post-modernité, Régine Robin revisite Paris à l'aune de cette incertitude. Le Belleville populaire de son enfance, inventorié par Georges Perec, n'existe plus depuis longtemps. Il n'était pas vraiment joli, reste un peu de mélancolie. Le quartier où elle habite, près de la gare Montparnasse, à l'ombre de la tour, a été métamorphosé dans les années 1960. On le dit moche, pour elle qui l'arpente, il a son atmosphère, sa poésie, comme les nouveaux espaces, du côté de Bercy ou de la Bibliothèque de France. Foin de nostalgie donc, de « c'était mieux avant », comme si on ne pouvait choisir qu'entre l'image carte-postale d'autrefois et les quartiers-villages pour bobos qui se jouent la comédie de « l'authenticité ».
Ses déambulations nous mènent au delà du périphérique, découvrant ce qui palpite derrière cette frontière, dans ces banlieues malaimées de la petite et de la grande couronne, où vivent 10 millions d'habitants et où des mondes se rencontrent. Les parcours insolites auxquels elle nous invite croisent aussi la littérature et le cinéma. Dans ses pas, et ceux des architectes, des artistes, des écrivains avec lesquels elle chemine, on prend le pari d'un Grand Paris, avec des rêves à sa mesure. -
« Je vis toujours avec une fêlure, une blessure, une béance qui a pour nom l'Allemagne. Je sais que je n'en aurai jamais fini avec l'Allemagne et que l'Allemagne n'en aura jamais fini avec moi. », confie Régine Robin.
Dans ce livre hybride et envoûtant, elle mêle fragments autobiographiques, déambulations, réflexions, rêveries et analyses. Chemin faisant, elle fait des rencontres, s'invente des vies et croise parfois des personnages sortis d'un roman pour trinquer avec elle. Telle Nelly la libraire rencontrée à Mayence, dont le récit troublant évoque celui d'un ouvrage de Christa Wolf.
Nous la suivons dans les marchés aux puces, à la recherche de cartes postales fanées qui sont souvent l'amorce de micro-fictions. En sa compagnie et celle de quelques fantômes, nous voyageons entre passé et présent, entre le Berlin d'avant la chute du Mur et celui d'aujourd'hui, marchant d'une commémoration à l'autre. Elle nous fraie un parcours mélancolique à travers les oeuvres littéraires des écrivains de l'ancienne RDA et dans cette mémoire juive est-allemande confrontée à toutes les tragédies du XXe siècle.
Dans cette balade poignante, Régine Robin sauve le souvenir des espoirs perdus. -
Le golem de l'ecriture - de l'autofiction au cybersoi
Régine Robin
- Xyz
- 21 Septembre 2005
- 9782892614473
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Fine analyste de discours idéologiques et libre flâneuse de parcours urbanistiques, Régine Robin, historienne, sociologue, écrivain, s'est toujours préoccupée, en lisant, en écrivant et en marchant, des questions politiques d'identité, de culture et de mémoire. Arrivée à Montréal en 1977, professeur et citoyenne, pugnace républicaine devenant Canadienne et prêtant serment d'allégeance à la reine d'Angleterre (elle aurait préféré le faire sur la bible de Proust), l'auteur de La Québécoite, au bout de trente ans de résidence première, évoque, convoque et disloque tout ce qui fait qu'elle est " devenue d'ici " même si, comme elle l'écrit, " je ne me suis jamais sentie chez moi ". Dans ce livre qui inaugure la collection " Liberté grande ", on trouve une indéniable et cinglante analyse du nationalisme québécois et un questionnement inquiet sur la transculture et l'écriture migrante. Bilan d'une " allophone d'origine française ".
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Nous vivons dans un monde obsédé par le passé. Les discours de la mémoire forment aujourd?hui une immense cacophonie, pleine de bruit, de fureur, de clameurs et de controverses. Où que l?on se tourne, un passé commémoré ou haï, célébré ou occulté, raconté, transformé, voire inventé, est saisi dans les mailles du présent.
Des méandres de la légende de l?Ouest américain à l?effacement des traces dans les pays de l?Est après la chute du mur ; de l?obsession des origines à la disparition des anonymes ; de réécritures de l?histoire en communautés imaginaires remontant à la nuit des temps comme dans certains discours qui se tiennent en Israël et ailleurs ; du grand nivellement qui renvoie parfois dos à dos la Résistance et Mussolini en Italie ou Franco et les Républicains en Espagne aux trous de mémoire persistants de la France coloniale, de l?évanescence du virtuel à la passion de l?archivage et de la conservation, partout on taille sur mesure dans le souvenir et l?amnésie. -
Une synthse des travaux publis sur Kafka dont on a ft le centenaire en 1983. L'approche critique est, ici, autant socio-historique que textuelle.
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Langue perdue, langue méconnue, langue inconnue, langue en lieu et place d'une autre, troisième langue pure, langue fondamentale, langue de fond, langue autre, nous le savons à présent ; il n'y a pas de langue maternelle, simplement quelque chose des " lointains fabuleux " qui s'inscrit dans l'oeuvre, dans un travail d'écriture toujours à côté de, pas tout à fait sur le trait, décalé, décentré.
Que l'écrivain se trouve au carrefour de plusieurs langues, polyglotte, multilingue, cela ne s'inscrit que dans une langue, langue d'amour ou langue d'emprunt, une langue pour opérer le travail du deuil. C'est LA LANGUE qui fait défaut. Une langue en trop, LA LANGUE EN MOINS. On n'habite jamais sa langue.
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La strategie du bonheur
Valérie Villieu, Laurence Faure, Macha Makeïeff
- Filigranes
- 29 Octobre 2004
- 9782914381925
Ce travail est une relecture de film super 8 amateur anonyme évoquant des moments de bonheur et de parenthèse exceptionnels dans leur singularité (vacances, mariage, naissance etc..) où l'unité de la famille est convoquée et la répétition du quotidien nécessairement absente. Ces images prennent des allures de souvenirs collectifs, qu'on les ait vécus, imaginés, désirés ou entendus raconter. Ils provoquent la possibilité de sublimer notre propre histoire par le détour de l'histoire des autres.
Par le traitement différent de l'image : noir et blanc de Laurence Faure et couleur de Valérie Villieu, deux interprétations possibles sont données à voir.
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Ces lampes qu'on a oublié d'éteindre
Régine Robin
- Boreal
- Liberte Grande
- 6 Février 2020
- 9782764625972
Un essai amplement documenté sur l'oeuvre de Patrick Modiano, Prix Nobel de littérature.
Un croisement entre l'essai savant et le récit personnel qui informe autant qu'il émeut. L'Occupation française et la Shoah explorées à travers une oeuvre littéraire emblématique de cette période.
La Parisienne autant que l'historienne se penche sur les romans de Patrick Modiano, la sociologue autant que la piétonne traverse l'oeuvre en parcourant comme autant de rues et de passages les leitmotivs et les obsessions de l'auteur de Rue des Boutiques obscures et de Dora Bruder. L'Occupation fantasmée, l'identité problématique, l'écriture de l'errance, le démêlé entre la mémoire qu'on tente de retenir et l'oubli qu'on essaye de combattre. Nulle autre que Régine Robin n'était plus à même de saisir et d'analyser la manière modianesque, cette petite musique jouée entre malentendus et ambiguïtés, dérives et arpentages, êtres flottants et zones neutres.
« Je vais donc à mon tour présenter au lecteur mon Modiano tissé de tous les apports des spécialistes, de leurs réflexions, de leurs remarques ; tissé surtout des textes de Modiano qui m'habitent depuis tant d'années, avec lesquels je suis en dialogue permanent, parfois en conflit virulent, sans jamais y être indifférente. C'est aussi cela la littérature, un milieu, une ambiance, une confrontation vivante avec des textes et, à travers eux, avec leur auteur. »
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Discours et archive
Jacques Guilhaumou, Denise Maldidier
- Éditions Mardaga
- 20 Avril 2022
- 9782804721398
L'analyse du discours du côté de l'histoire a pris son essor avec l'ouvrage pionnier de Régine Robin, Histoire et linguistique (1973). Dans cette voie, cet ouvrage montre la fécondité des premières expérimentations. Mais le temps des difficultés, dans les années 1980, s'est avéré propice à la réflexion. La confrontation avec les historiens provoquait des blocages spécifiques sur la question du corpus, et elle suscite aujourd'hui une ouverture vers l'archive. L'ouvrage rend ainsi compte du cheminement de l'historien et du linguiste le long d'un trajet où se sont multipliées, au contact de la lecture d'archives, les réflexions et les expérimentations.
Cet ouvrage a été rédigé par Jacques Guilhaumou, Denise Maldidier et Régine Robin. -
Le roman memoriel - de l'histoire a l'ecriture du hors-lieu
Robin Regine
- Pu De Montreal
- Ecq*
- 19 Août 2021
- 9782760643543
En abordant la question de la mémoire, Régine Robin a dressé la carte de ses différentes représentations dans cet essai qui a marqué les études littéraires des années 1990. Mémoire savante, historique ou nationale, mémoire culturelle et collective... C'est cette dernière qui est au coeur du « roman mémoire » étudié dans cet ouvrage, qui montre bien que si le roman est la « mise en forme narrative » du souvenir, la mémoire collective en est le sens.
Selon ses propres mots, elle offre un itinéraire intellectuel qui n'entre pas dans les catégories d'usage. « Récit de voyage si l'on veut, voyage intellectuel, spirituel, existentiel, itinéraire qui ne s'arrête pas au découpage convenu des discours. ».