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Vincent Bontemps
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Au nom de l'innovation : finalités et modalités de la recherche au XXIe siècle
Vincent Bontemps
- Belles Lettres
- L'ane D'or
- 8 Septembre 2023
- 9782251454528
Le nom est une promesse.
À la lumière des analyses du progrès scientifique par Gaston Bachelard, Vincent Bontems examine les origines politiques, sociologiques, économiques et managériales de l'innovation. Éclipsant l'idée de progrès, l'innovation est devenue le nom d'une promesse : accélérer l'évolution technique, en contrôler les fins et en augmenter la profitabilité.
S'appuyant sur l'analyse du progrès technique par Gilbert Simondon, il évalue la pertinence de la gestion de la recherche au regard de ces objectifs. Peut-on accélérer arbitrairement la concrétisation des lignées techniques ? Peut on finaliser tous les processus de conception ? Comment sont valorisés les produits de la recherche ? Au-delà de ces modalités, l'enquête aboutit à questionner la valeur éthique des finalités assignées à la recherche au nom de l'innovation. Comment évolue l'ethos des chercheurs soumis à ce régime de gestion ? Quelles valeurs sont ainsi promues au sein de la société ? Quels en sont les mythes qui se déploient dans notre culture ?
Cette analyse philosophique, qui progresse à travers des études de cas, vise à dissiper la confusion, entretenue par le nom d'innovation, entre les recherches du progrès, du profit et de la puissance. Elle aboutit à redéfinir comme « technologies d'avenir » les innovations offrant des futurs moins éphémères. Suit une réflexion sur ce que serait un monde où un nom tiendrait toutes ses promesses, à travers une analyse du cycle de Terremer d'Ursula K. Le Guin, où l'auteur rend hommage à l'intention réparatrice qui guidait cette écrivaine -
Gaston Bachelard (1884-1962), figure exemplaire de l'école laïque - boursier d'origine modeste, il finira par occuper la chaire d'histoire et de philosophie des sciences de la Sorbonne - est un penseur non conventionnel : s'appuyant sur une physique, une chimie et des mathématiques en pleine révolution, mais aussi sur Freud et Jung (réinterprétés), il a construit une épistémologie d'un rationalisme subtil qui a largement fait école, comprenant le progrès de la science comme une suite de discontinuités ; métaphysicien, il s'est opposé à Bergson sur le problème du temps, défendant une philosophie de l'instant contre sa philosophie de la durée ; il a aussi renouvelé l'approche de la poésie, en donnant une importance inédite à l'Imaginaire.
On examine ici l'oeuvre foisonnante de Bachelard : son épistémologie, depuis l'Essai sur la connaissance approchée jusqu'au Matérialisme rationnel en passant par La Philosophie du non et Le nouvel esprit scientifique ; sa « métaphysique », ramassée dans L'Intuition de l'instant et La Dialectique de la durée ; sa poétique, depuis La Psychanalyse du feu jusqu'à La Poétique de la rêverie en passant par L'Eau et les rêves et La Poétique de l'espace.
On s'intéresse enfin à la nombreuse postérité de Bachelard.
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Bachelard et l'avenir de la culture ; du surrationalisme à la raison créative
Vincent Bontemps
- Presses De L'Ecole Des Mines
- Sciences De La Conception
- 19 Avril 2018
- 9782356714992
'Activité rationaliste de la physique contemporaine " Le surrationalisme " est un article de Gaston Bachelard qui occupe une place singulière dans sa production épistémologique. Publié en juin 1936, dans l'unique numéro de la revue Inquisitions, ce manifeste rédigé dans un style flamboyant défend la liberté de la raison face au conservatisme des habitudes de pensée. Le progrès de l'esprit en science, en art ou en politique, exige, selon Bachelard, une phase de " turbulence " et d'" agressivité " pour faire advenir la nouveauté.
80 ans plus tard, quelques uns des meilleurs spécialistes mondiaux de Bachelard se penchent sur les enjeux actuels du surrationalisme. Ils précisent l'originalité de la notion dans l'oeuvre du philosophe, en questionnent la portée dans les sciences, et en dégagent les implications pour repenser la place de la science dans la société. Cette réflexion aboutit à une épistémologie de la " raison créative " inspirant les recherches actuelles sur la conception innovante et les régimes de création.
Quand le préfixe " sur " promeut une expansion et une transgression des limites, le " rationalisme " rappelle à la rigueur et à la vigilance. Leur alliance forme une pointe, finement ciselée et précisément calculée, qui exprime les exigences quasi-paradoxales de toute invention. Comme Bachelard visait à éclairer le présent de la science en fonction d'un futur encore incertain, il s'agit aujourd'hui de créer des concepts neufs dont on ne peut encore garantir la validité mais qui peuvent orienter notre action en brisant les certitudes sur ce qui est possible ou impossible.
En revisitant les ambitions surrationalistes de l'épistémologie bachelardienne, ce livre tâche donc aussi de livrer des clefs pour penser l'avenir de la culture.
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Les idées noires de la physique
Vincent Bontemps, Roland Lehoucq
- Belles Lettres
- 10 Octobre 2016
- 9782251445908
Si nous nous sommes associés, le physicien et le philosophe, pour écrire sur les « idées noires » de la physique, c'est que les choses que la physique qualifie de « noires » sont intrigantes : le ciel noir, le corps noir, le trou noir, la matière noire, l'énergie noire... Que se cache-t-il derrière ces expressions... obscures ? Ce ne sont pas seulement de curieuses appellations, ce sont des idées qui ont joué et jouent encore, parfois, un rôle crucial en physique, comme l'expose l'astrophysicien Roland Lehoucq. En outre, il ne suffit pas d'analyser la manière dont la science change le sens de l'adjectif « noir », il faut aussi exposer comment cet adjectif « colore » l'expression scientifique en retour. C'est pourquoi le philosophe des sciences Vincent Bontems analyse ce que l'adjectif charrie subrepticement de l'imaginaire des ténèbres jusque dans le champ scientifique. L'idée noire devient alors une image noire qui est le motif d'une rêverie savoureuse. Nous expliciterons donc à chaque fois la dénotation de l'adjectif « noir », ce qu'il signifie vraiment pour un physicien, mais aussi sa connotation, c'est-à-dire ce qu'il évoque métaphoriquement, parfois inconsciemment. Couplant l'analyse épistémologique des idées noires à une psychanalyse des images noires, nous suivons ainsi l'exemple du philosophe Gaston Bachelard, qui étudiait déjà en parallèle l'évolution historique de théories de la propagation thermique et les associations d'images lors de divagations sur le feu, la science et l'imaginaire.