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«oui je le hais je mourrais pour lui je suis déjà morte pour lui je meurs pour lui encore et encore chaque fois que cela se produit... pauvre Quentin elle se renversa en arrière appuyée sur ses bras les mains nouées autour des genoux tu n'as jamais fait cela n'est-ce pas fait quoi ce que j'ai fait si si bien des fois avec bien des femmes puis je me suis mis à pleurer sa main me toucha de nouveau et je pleurais contre sa blouse humide elle était étendue sur le dos et par-delà ma tête elle regardait le ciel je pouvais voir un cercle blanc sous ses prunelles et j'ouvris mon couteau.»
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«Je lui avais dit de ne pas amener ce cheval, par respect pour sa défunte mère, parce que ça n'a pas bonne façon de le voir caracoler ainsi sur ce sacré cheval de cirque, alors qu'elle voulait que nous soyons tous avec elle dans la charrette, tous ceux de sa chair et de son sang ; mais, nous n'avions pas plus tôt dépassé le chemin de Tull que Darl s'est mis à rire. Assis sur la banquette avec Cash, avec sa mère couchée sous ses pieds, dans son cercueil, il a eu l'effronterie de rire !»
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«La main allait, lente et calme, le long du flanc invisible. Il ne répondit pas tout de suite. Non qu'il essayât de l'intriguer. Il avait l'air de ne pas se rappeller qu'il devait en dire davantage. Elle répéta la question. Alors, il lui dit : - J'ai du sang noir. Elle resta étendue, parfaitement immobile, mais d'une immobilité différente. Mais il ne parut point s'en apercevoir. Il était couché, calme aussi et, de sa main, doucement lui caressait le flanc.»
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«Temple ne vit pas, n'entendit pas s'ouvrir la porte de sa chambre. Au bout d'un instant, elle tourna par hasard les yeux de ce côté et y aperçut Popeye, son chapeau sur le coin de la figure. Sans bruit, il entra, ferma la porte, poussa le verrou, se dirigea vers elle. Tout doucement, elle se renfonça dans le lit, remontant jusqu'au menton les couvertures, et resta ainsi, anxieusement attentive aux gestes de Popeye. Il s'approcha, la regarda. Elle sentit son corps se contracter insensiblement, se dérober dans un isolement aussi absolu que si elle eût été attachée sur le clocher d'une église. Elle sourit à Popeye d'un pauvre sourire humble et gauche, découvrant l'émail de ses dents.»
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Le lieutenant Donald Mahon, gravement défiguré par une blessure de guerre, regagne sa Géorgie natale : affaibli, mutique, il n'est bientôt plus qu'un mort-vivant autour duquel gravitent trois femmes qui se disputent sa possession. Récit d'une initiation impossible où s'entremêlent le désir et la mort, Monnaie de singe, premier roman de William Faulkner, porte en germe toutes ses oeuvres à venir.
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Pour pénétrer dans l'univers du vieux Sud qui hante l'oeuvre de Faulkner, la meilleure introduction est sans doute Sartoris. On y trouve le grand thème social de la décadence, après la guerre de Sécession. Dans une atmosphère lourde de cauchemars, pleine de souvenirs du passé et de mystères jamais élucidés, apparaissent les principaux personnages de la saga faulknérienne et, au premier rang, ces Sartoris, héroïques et fanfarons, dont aucun, de mémoire de vivant, n'est mort de façon naturelle.
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Flem Snopes, métayer sans fortune, s'introduit dans la famille Warner. Secret et rusé, il parvient à épouser Eula, la fille du vieux Will Warner, supplantant son rival Labove, qui a tenté d'abuser d'elle. Sur le triomphe de Snopes, qui roule tout le monde, et qui symbolise l'avilissement du Sud, s'achève ce premier acte d'une trilogie romanesque qui se poursuivra avec Le domaine et La ville.
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Qui a lu Le hameau n'a pas oublié le meurtre de Jack Houston par Mink Snopes, le paysan borné qui se venge d'une humiliation, et la longue nuit où l'assassin lutte contre le chien de sa victime avant d'enfouir le cadavre dans le tronc d'un arbre. Dans Le domaine, troisième et dernier volume de la trilogie des Snopes après Le hameau et La ville, nous avons une nouvelle version du crime de Mink, vu cette fois par l'assassin : la lente montée du ressentiment dans la cervelle obtuse de cette brute. Un désir de vengeance qui le place dans la galerie des monstres habités par une seule pensée...
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«Elle était arrivée au sol avec sa robe, que le vent avait déchirée ou libérée des courroies du parachute, remontée jusqu'aux aisselles, et elle avait été traînée le long du terrain jusqu'à ce qu'elle fût rejointe par une foule hurlante d'hommes et de jeunes gens, au centre de laquelle elle était maintenant étendue à terre, vêtue seulement, des pieds à la ceinture, de boue, des courroies du parachute et de ses bas.»
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Sanctuaire, l'un des romans les plus célèbres de Faulkner, racontait l'aventure scandaleuse d'une jeune collégienne américaine, Temple Drake, séquestrée dans une maison close par un gangster dégénéré, Popeye. Elle était libérée par l'arrestation de son «protecteur», condamné quelques mois plus tard et exécuté pour meurtre. Sept ans après, Temple Drake est devenue une bourgeoise américaine, mariée au jeune homme qui fut responsable de son infamie, et mère de deux enfants. Elle a à son service une négresse, ancienne prostituée, Nancy Mannigoe. Survient un louche individu qui possède sur la vie passée de Temple des renseignements compromettants et qui la fait chanter. Temple est-elle amoureuse de cet homme, ou bien reprise par le goût du vice ? Elle décide de s'enfuir du domicile conjugal. Pour la retenir, Nancy Mannigoe imagine un horrible forfait : de ses propres mains elle tue l'un des enfants confiés à sa charge. Nancy est condamnée à mort. Mais Temple, sous la pression de son oncle Gavin, avocat de la criminelle, se rend chez le gouverneur pour arracher la grâce de la coupable. Elle ne peut y parvenir, mais trouve au moins l'occasion de confesser sa propre turpitude et de se racheter par l'humiliation, première station du long calvaire qui l'attend. Telle est l'étrange et dramatique histoire que conte le grand romancier dans cet ouvrage, sorte de roman dialogué dont Albert Camus a tiré une pièce.
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La ville met en scène l'ascension de Flem Snopes, avide de considération plus encore que de richesse, qui, parti d'une gargote sordide, va s'élever lentement dans la hiérarchie de la ville. Mais cette chronique d'un bourg du Mississippi, dévoilée à travers le prisme de trois narrateurs, est aussi une grande et pathétique histoire d'amour dont Eula Snopes, une nonchalante et fatale beauté, est l'héroïne.
«J'ai pensé à toute cette histoire d'un seul coup, comme un éclair fulgurant illumine le paysage et que vous apercevez tout, mais il faut le temps de l'écrire. J'ai cette histoire en tête depuis environ trente ans.» William Faulkner.
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Les larrons est le dernier roman de william faulkner.
Il s'agit là d'une histoire heureuse, d'un éclat de rire qui succède à la douloureuse intensité d'une oeuvre presque exclusivement dramatique.
En 1905, le grand-père de lucius priest achète une automobile qui sera parmi les premières à apparaître dans la ville de jefferson. pendant une absence de son grand-père, le petit garçon et le chauffeur s'emparent de la voiture et partent pour memphis. un passager clandestin apparaît en cours de route : ned, un domestique noir de la famille.
Arrivés à memphis, lucius et boon, le chauffeur, s'installent dans une étrange " pension de famille ", dont la tenancière est la miss reba de sanctuaire. mille péripéties les guettent.
Ce roman est une sorte de conte de l'âge d'or, un adieu souriant aux personnages qui, pendant tant d'années, ont été les compagnons de chaque jour du grand romancier.
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Une rose pour Emily ; autres nouvelles
William Faulkner
- Folio
- Folio 2 Euros
- 2 Octobre 2002
- 9782070425495
Au centre des plus célèbres nouvelles de William Faulkner, trois portraits de femmes denses et profonds : la tragique Miss Emily, cloîtrée dans sa maison comme dans ses souvenirs ; Minnie Cooper, vieille fille tourmentée par l'indifférence des hommes jusqu'au meurtre, et Nancy, la blanchisseuse noire abandonnée par son mari, dont le jeune Quentin raconte les peurs et les superstitions.
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La renommée de Faulkner romancier a trop souvent obscurci un aspect pourtant capital de l'oeuvre de celui qui fut l'un des plus grands écrivains de notre siècle : les nouvelles.À ce titre, ce recueil, le premier qu'il publia aux États-Unis en septembre 1931, aussitôt après Sanctuaire, est particulièrement précieux. Dédié à sa femme et à son premier enfant qu'il devait perdre en bas âge, il comporte, entre autres, la plus célèbre nouvelle de Faulkner, Une rose pour Emily.On interprète généralement cette nouvelle comme une allégorie de la décadence, construite autour de la vie d'une vieille fille de Jefferson, Miss Emily Grierson. On peut voir dans ce texte une image de la séduction du Sud aristocratique (Miss Emily) par le Nord, vigoureux et entreprenant (Homer Barron).Un rose pour Emily fut aussi, avec Septembre ardent, le premier texte de Faulkner à paraître en français, dans l'hiver 1931-1932.
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Coucher de soleil ; et autres croquis de La Nouvelle-Orléans
William Faulkner
- Folio
- Folio 2 Euros
- 20 Septembre 2012
- 9782070447862
Qu'ils soient mendiants, contrebandiers d'alcool, propriétaire de restaurant pathologiquement jaloux, vagabond simple d'esprit ou menteur éhonté, les personnages de ces Croquis nous sont proches, sympathiques dans leur besoin avide de reconnaissance, d'amour ou de dignité. Une série de portraits brossés dans une langue âpre et vibrante d'émotion, par l'un des plus grands écrivains américains.
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«- Où essayez-vous d'aller, madame ?- À Jefferson.- Jefferson, vous lui tournez le dos, madame.- Je sais, il a fallu que je fasse un détour à cause d'un arrogant et insupportable vieux nègre qui a mis sens dessus dessous tout le comté, lequel soutient mordicus qu'il a assassiné un blanc.»
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Les critiques ont compris dès sa parution que cette oeuvre constituait l'effort le plus ambitieux de son auteur.En octobre 1948, Faulkner notait à propos de Parabole : «C'est l'histoire du Christ dans l'armée française, un caporal et une escouade de douze hommes, un général qui est l'Antéchrist, et qui l'attire au sommet d'une colline pour lui offrir le monde. Symbolique et irréel... Le corps du caporal est choisi pour celui du soldat inconnu. Le Christ revit dans la foule.»Parabole est une métaphore : «Quand le dernier glas du destin aura sonné et disparu du dernier et dérisoire rocher suspendu inamovible dans le dernier couchant rouge», disait Faulkner en parlant de l'homme, «il y aura quand même un bruit, un seul : celui de sa petite et inépuisable voix, parlant encore.»Faulkner tente ici l'impossible : élever cette «petite voix» de l'écrivain perdu dans un siècle d'aliénation à la puissance des grandes orgues de l'humanisme.
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«Mais c'était cela : avant même que l'on découvrît le moyen de les écrire, des vieillards avaient fait à des jeunes gens et à des enfants des récits de guerre et de batailles : et quel rigoriste pointilleux y avait-il là, alors, pour ergoter sur le lieu ou la date ? qui se souciait de poser des questions : "Allons, vieux, dites la vérité ; avez-vous vu cela ? Y étiez-vous réellement ?" Car toutes les guerres se ressemblent : la même poudre détonante quand il y eut de la poudre, le même coup d'estoc et la même parade, avant qu'elle n'existât : les mêmes contes, les mêmes récits, le même que la dernière ou que la prochaine fois. Nous savions donc qu'il y avait une guerre.»
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Le faune de marbre ; le rameau vert
William Faulkner
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 14 Mai 1992
- 9782070327072
«Qu'est-ce au fond qu'Un faune de marbre (malgré l'emprunt du titre à Hawthorne, aucune filiation ne peut être prouvée) ? Un cycle pastoral, très soigneusement structuré en dix-neuf poèmes dont un prologue et un épilogue. S'il est tout à fait conventionnel, par exemple, que la moitié des poèmes ait pour époque et pour cadre le printemps - la saison du renouveau, de l'énergie retrouvée avec les illusions -, il est plus révélateur que chacun soit centré sur un moment ou sur un caractère atmosphérique différent : la pluie, mai, le clair de lune, les bois au couchant, la nuit, etc. Le cycle est donc fait de variations d'ordre pictural (VI, VII) ou musical (XII, XVII). La tonalité générale est élégiaque, les sonorités longues, étouffées, et mouillées : la tristesse et, en effet (selon les voeux de l'auteur), la note dominante - et programmée. Le faune souffre d'être en prison, voué aux rêves et aux soupirs, évoquant des choses que je sais mais ne peux connaître : le monde entier l'appelle, lui que le marbre à jamais emprisonne. C'est donc en voyeur pétrifié (on trouve dix-sept fois dans le recueil le verbe to watch ou ses équivalents) qu'il assiste au déroulement des saisons, entend l'appel enjôleur de Pan, contemple la grâce bouleversante des peupliers frêles comme des filles, connaît le froid de la nuit, l'explosion du printemps, le vacarme des danses nocturnes et le silence des couchants - enfin, au retour du printemps, se retrouve triste prisonnier dont le coeur ne connaît que la neige de l'hiver. Toutes proportions gardées, Un faune de marbre évoque un drame à la manière de celui qui constitue l'argument de Igitur de Mallarmé.» Michel Gresset.
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O Le temps d'une croisière au large de la Louisiane, la riche et excentrique Mrs Maurier réunit autour d'elle ses amis artistes... Brocardant la futilité et la médiocrité ordinaires de ces petits "moustiques" blancs, bourgeois et racistes, William Faulkner brosse un portrait réjouissant de la jet-set de son époque, déployant au passage son talent cruellement satirique.
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La chaleur des rues de La Nouvelle Orléans, la maudite terre du comté de Yoknapatawpha, le passage brusque d'un train dans les Alpes de la nuit du tunnel à la lumière éblouissante de la neige, les contrebandiers du golfe du Mexique, les êtres frustes et simples de l'Amérique profonde, prisonnière de ses haines ancestrales, raciales ou religieuses...Dans ces quelques nouvelles, apparaît pour la première fois l'ébauche de l'univers de Faulkner, l'esquisse des grandes oeuvres à venir.
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Tout est possible un jour d'anniversaire. Ainsi la jeune Dulcie se réveille-t-elle un matin pour découvrir un petit rouquin qui lui promet monts et merveilles : un poney, un cirque, un château et, comble, de la magie, un Arbre aux souhaits ! Non seulement un arbre dont les feuilles prennent la couleur du souhait de chacun, mais un arbre qui exauce les voeux de tous, pour de vrai...
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Un bon tiers des nouvelles de ce recueil sont des textes de jeunesse (c'est-à-dire d'avant le premier roman, Monnaie de singe) : la plus longue, «Portrait d'Elmer», est même une version courte tirée par l'auteur vers 1935 d'un véritable «roman de formation» inachevé, datant du premier et décisif séjour à Paris, en 1925, et intitulé Elmer. Le caractère autobiographique de certaines de ces nouvelles ne fait guère de doute. Mais ce n'est pas seulement parce que, contrairement aux grandes oeuvres des années trente, on voit encore ici Faulkner se raconter, que ces nouvelles nous intéressent. C'est peut-être surtout parce que notre lecture nécessairement rétrospective de ces oeuvres de jeunesse nous permet de discerner le pire dans le meilleur, nous obligeant même à nous poser la question : malgré quels défauts, ou même de quels défauts, devaient naître les qualités ? C'est dans l'atelier de l'artiste que nous sommes invités. Ou plutôt, c'est un petit musée privé que constituent ces vingt-cinq textes qui disent tous quelque chose sur le travail d'un écrivain qui fut l'un des plus grands du siècle.
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Hélène : ma cour ; poèmes du Mississippi
William Faulkner
- La Nerthe Librairie
- La Petite Classique
- 12 Juin 2014
- 9782916862613
Deux recueils de Faulkner traduits pour la première fois.