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eric suchere
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Que peindre sinon l'énigme : écrits, conférences et entretiens
Philip Guston
- L'Atelier Contemporain
- Écrit D'Artistes
- 15 Septembre 2023
- 9782850351075
Il s'agit de la réunion (et de leur première traduction en français) des dialogues, entretiens et écrits de Philip Guston (1913-1980), l'un des peintres modernes les plus aventureux sur le plan intellectuel et les plus doués sur le plan poétique. Tout au long de sa vie, les vastes lectures littéraires et philosophiques de Guston ont approfondi son engagement envers son art, depuis ses premières peintures expressionnistes abstraites jusqu'à ses oeuvres figuratives intenses et granuleuses. Cet ouvrage nous fait entendre la voix de Guston, qui donne une conférence sur la peinture de la Renaissance, ou s'entretient avec des étudiants dans une salle de classe, ou encore discute d'artistes et d'écrivains tels que Piero della Francesca, De Chirico, Picasso, Kafka, Beckett et Gogol.
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Playlist est une exploration des affects provoqués par la musique ou, plutôt, par les souvenirs de ces affects, par la mémoire involontaire qui ressurgit à l'écoute. 100 disques - datant de 1967, année de la naissance de l'auteur, jusqu'à 2017, année de ses 50 ans - sont évoqués dans de courts textes en prose mesurée.
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Hans Faverey est né en 1933 à Paramaribo, capitale du Surinam alors colonie des Pays-Bas, et décédé à Amsterdam en 1990. À l'âge de cinq ans, il émigre aux Pays-Bas, sans son père qu'il ne reverra que peu de temps avant sa mort. Pendant la guerre, il échappera de peu à la mort.
Il travaillera comme psychologue clinicien à l'université de Leyde. Il se mariera avec Lela Zeckovi, une poète yougoslave. Travailleur infatigable qui ne cessait de revenir et revenir encore sur la moindre parcelle de chacun de ses poèmes, il ne publiera que 9 receuils de poésie. Ce n'est qu'à partir de son troisième, Chrysanthèmes, Rameurs, que son travail attirera l'attention d'une critique peu étendue mais admirative.
D'abord considérée comme hermétique (ses premiers poèmes furents systématiquement refusés par nombre de revues), sa poésie a peu à peu gagné en popularité. Aujourd'hui, il est unanimement considéré, à côté de Gerrit Kouwenaar et Lucebert, comme l'un des poètes néerlandais les plus importants du vingtième siècle. Étudiée un peu partout à travers le monde, son oeuvre est traduite dans une vingtaine de langues.
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Michal PALMER
Premire figure
Traduit de l'anglais (Etats-Unis)
par Virginie Poitrasson et Eric Suchre
Posie (Srie amricaine)
ISBN 978-2-7143-1043-9
96 pages -15 Euros
Parution 4 novembre 2010
Le pote Michael Palmer est n New York en 1943. Il vit actuellement San Francisco.
Il est l'auteur d'une vingtaine de livres dont une quinzaine de posie. Il a reu le prix Wallace Stevens en 2006, ce prix de 100.000 $ dollars qui est un des plus importants rcompense la totalit d'une uvre. Son influence est trs grande aux tats-Unis. En France, plusieurs de ses livres ont t traduits dont Sun (aux ditions P.O.L.) et Notes for Echo Lake (aux ditions Spectres Familiers). On pourrait dire que son uvre explore la nature des relations entre le langage et la perception. En cela, il est proche du pote franais Emmanuel Hocquard. Sa posie bien que semblant abstraite - puisque partant du langage - est en fait profondment lyrique. Premire figure date de 1984 et fait partie d'une trilogie qui comprend justement Notes pour Echo Lake (1981) et Sun (1988). Cette trilogie peut-tre considre comme le chef d'uvre de Palmer et la traduction du volet central manquait donc au lecteur franais.
Michal Palmer est l'un de nos plus grands potes au summum de sa puissance. Il parvient rassembler et unifier des tendances qui ont divis les potes en factions rivales... Dans ces pomes, il semble qu'on soit emport aussi aisment que dans un rve. Rosemarie Waldrop, New York Times book Review.
Michal Palmer est assurment l'un des plus purs potes parmi les jeunes potes amricains en activit aujourd'hui. Lee Bartlett, American Book Review.
La Srie Amricaine des ditions Corti :
ANNE CARSON, Verre, Ironie et Dieu
E. E. CUMMINGS, Pomes choisis
EMILY DICKINSON, Une me en incandescence
- Lettres au Matre, l'ami, au prcepteur, l'amant
- Avec amour, Emily
- Y aura-t-il pour de vrai un matin ?
MARIANNE MOORE, Posie complte, Licornes et sabliers
Michal PALMER, Premire figure
JEROME ROTHENBERG, Les Techniciens du Sacr
CLAUDIA RUSKINE, Si toi aussi tu m'abandonnes
WALLACE STEVENS, Harmonium
- l'instant de quitter la pice
COLE SWENSEN, Si Riche heure
- L'ge de verre
KEITH WALDROP, Le Vrai sujet
WALT WHITMAN, Feuilles d'herbe
WILLIAM CARLOS WILLIAMS, Paterson
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Poursuivant son effort d'interrogation du paradigme esthétique dominant et de déhiérarchisation de la culture, Beautés, cette fois, creuse et complique la question, à laquelle la destinait son nom, de la «?beauté?». Cela revient à faire le pari qu'il peut jaillir une pensée prolixe et plurielle d'une aporie énigmatique?: la beauté étant ce qui échappe toujours quand on tente de la définir, ou, pour le dire avec Maurice Blanchot, «?ce qui se dérobe sans que rien ne soit caché?». Cela, cependant, ne signifie pas qu'on ne puisse rien en dire. Au contraire, la beauté est peut-être ce qui par excellence met en mouvement la pensée. Prenant acte de la fin d'une prétention européenne à l'universalisme, comme de la fin de la prétention à «?l'exception humaine?» selon la formule de Jean-Marie Schaeffer, Beautés croise des approches philosophiques, anthropologiques ou sociologiques (celles de Yves Le Fur, Michel Thévoz, Yves Michaud, Philippe Descola) et des réflexions esthétiques, éthiques, politiques de plusieurs artistes contemporains (dont Claire Chesnier, Estèla Alliaud, Fabrice Lauterjung). Ainsi Yves Le Fur cherche-t-il à «?débusquer de la beauté dans de nombreux domaines qui ne relèvent pas des catégories habituelles?», comme celui des pierres recelant des paysages cosmiques, ou celui de la sculpture africaine, dont la perception est souvent biaisée par un ethnocentrisme. Mais on peut songer aussi aux hypothèses théoriques et pratiques formulées par Claire Chesnier, qui interroge la possibilité de «?coudre ensemble une averse?», pour suggérer que «?définir le terme de beautés reviendrait à encapsuler une multitude intenable?». La morale de l'histoire racontée par ces différentes voix issues des champs des sciences humaines et de l'art est peut-être que, si la beauté est avant tout «?ce qui se dérobe?», ce qui échappe, qu'on ne peut ni rechercher ni prévoir, elle est pourtant là, à portée de chacun de nos regards jetés dans l'insignifiance quotidienne. C'est du moins ce que suggère avec justesse Michel Thévoz?: «?On s'avisera peut-être bientôt, mais trop tard, que, à l'aube du troisième millénaire, l'art était partout, sur les façades urbaines, sur les wagons de chemin de fer, parfois même sur les voitures de police, partout sauf dans les centres d'art contemporain et dans les espaces institutionnellement dévolus. Je conclurai sans craindre l'emphase?: les graffitis n'ont que faire de la beauté, sauf à la redéfinir dans son rapport avec l'horreur. Ils nous mettent en arrêt devant «la Chose» en putréfaction : le capitalisme.?»
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Mon but ici est de progresser dans/le sentiment du temps, la leçon/du temps. » Le Temps est un livre composé de 8 sections, dont 7 portent le nom des jours de la semaine, de dimanche à samedi. Chaque jour est un prosimètre, se compose d'un texte en prose puis d'un poème en vers. Ici articulée au temps - au sens du rhytme des jours de la semaine mais surtout du temps météorologique qui donne le titre original au livre - l'écriture de Robertson est d'une intense insistance, faite de déchirures du sens, de répétitions, de strates. Le temps est un livre composé de phrases courtes, incisives, saisissantes. Le lecteur est frappé par la rapidité de la perception, de la pensée. C'est une poésie au présent, traversée par la présence des éléments, par tout ce qui traverse l'esprit. Une poésie de la « description étincelante », du « maintenant scintille ».
« Lumières saccadées : notre attention est du verre. La pluie mitraille le verre : nous cherchons à produire du plaisir. La peau fait pivoter la lumière ; c'est une guerre conceptuelle. »
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Variable (sections 069-099)
Eric Suchère
- Contre-Pied
- Autres & Pareils
- 21 Décembre 2009
- 9782916252193
« Se souvenir de tout : de deux nuages symétriques transversaux au-dessus d'un bâtiment, des arbres enneigés, de la neige sur des arbres, d'un hall de gare, des souterrains, des voies de métro, d'une amplitude, les suites de la suite des d'images et de tableaux : une traversée express. » Éric Suchère
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« Je suis né le 25 octobre 1967. Depuis le mois d'octobre 1997, j'envoie, le 24 de chaque mois (ou le 23 si le 24 est férié), une carte postale à un nombre fixe de correspondants. Cette carte, identique pour tous les correspondants, comprend une image au recto et un texte au verso. Cette image est toujours un autoportrait et la carte ne peut être envoyée qu'à des personnes que je connais physiquement. » E.S.
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62 séquences pour 62 planches d'album de la bande dessinée Tintin, description minutieuse des cases. Alors reconnaîtrez-vous de quel album la planche est tirée et peut-être mieux, plus précisément quelle est la planche décrite par Eric Suchère. Un livre plein d'humour, d'originalité mais aussi étrange et inquiétant car «Il se passe des choses mystérieuses et d'autant plus mystérieuses que la ligne est claire et que tout semble dit dans la plus grande transparence ou c'est parce qu'il y a la plus grande transparence que les choses sont mystérieuses et quand la figure qui est un vide rencontre ces choses mystérieuses, elle ne peut que suer à grandes gouttes.»
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Éric Suchère est critique d?art et poète, non pas dans le sens d?une double activité menée de concert, mais dans celui d?une création duale avec tout ce que ce mot contient de porosité, de perméabilité, d?ambivalence. Ses textes dits de critique d?art sont soit véritablement de la poésie en prose, soit ces textes s?apparentent pleinement à des dispositifs littéraires.
Et ces dispositifs d?écriture ?uvrent toujours en cohérence avec l?artiste qui est le motif du texte et dont le texte est le motif. Il écrit pour l?art tout autant que sur l?art. La position de Suchère est unique.
Et comme tout poète il interroge ses outils et la place de la création dans le monde actuel, ses enjeux sociétaux, les modes ? non sans ironie et critique, seules voies pour avancer.
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Avec ce livre l'auteur prolonge dans une recherche formelle très exigeante et une lecture du monde profondément humaine. Pendant deux années, il a tenu un journal au sens le plus classique du terme, en notant la météo, ses activités, ses rencontres, les petits événements. à partir de ce matériau, il a essayé de construire un livre de 365 pages... Ce livre, illustré, n'a ni début, ni fi n. On peut le prendre à partir de n'importe quelle section ou n'en lire qu'une page. Une par jour serait l'idéal...
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Entre mémoire et oubli
Camille Saint-Jacques, Eric Suchère
- L'Atelier Contemporain
- 13 Mai 2022
- 9782850350757
Depuis deux siècles l'histoire de l'art occupe le passé, elle ordonne les musées, l'enseignement, les discours esthétiques et critiques, établit les hiérarchies, restaure les vérités, les réputations et finit par cautionner les valeurs du marché. Face à l'histoire l'artiste et l'amateur d'art, manquant d'autorité et de statut, sont souvent démunis. Il n'empêche, la mémoire du passé nous hante, elle s'immisce de nos esprits de mille manières au hasard des découvertes et s'impose en provoquant des confrontations anarchiques avec le présent. Bien au-delà de l'ordonnance didactique des salles des musées, l'art d'autrefois, avec ses fantômes innombrables, nous poursuit au point que nous aspirons aussi à un oubli salutaire. Pour exister face au poids de l'histoire, l'art doit aussi « du passé faire table rase » et s'en remettre au « présentisme » contemporain au point de s'en tenir parfois à des formes conceptuelles ne laissant d'autres traces que le document ou le certificat. Ainsi vivons-nous dans une « tradition du nouveau » qui embrasse à la fois le culte d'hier et un besoin d'amnésie. Beautés aborde le dilemme de notre relation à la mémoire et à l'oubli en tenant d'en souligner la complexité, les multiples facettes, et quelques-unes des contradictions les plus fécondes. Avec des contributions de Jean-Christophe Bailly?; Marie-Laure Bernadac?; Giovanni Carreri?; François Hartog?; Karim Ghaddab?; Fabrice Lauterjung?; Roland Recht?; François Raison?; Christian Rosset?; Camille Saint-Jacques?; Éric Suchère
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Majeur/mineur vers une déhiérarchisation de la culture
Camille Saint-Jacques, Eric Suchère
- L'Atelier Contemporain
- Beautés
- 19 Mars 2021
- 9782850350290
Un simple coup d'oeil dans l'histoire de la culture semble suffire pour constater que son évolution découle d'échanges continus entre ce qu'on appelle le « majeur » et le « mineur », le « haut » et le « bas », l'« élevé » et le « vil », le « noble » et l'« ignoble ». Ces catégories - par conséquent poreuses - et les clivages - fluctuants - qu'elles entretiennent seraient donc, sinon superflus, du moins en partie étrangers aux phénomènes culturels ; ils témoigneraient de l'insertion de ces derniers dans des logiques qu'on préfèrerait imaginer sans rapport avec eux, et en particulier dans des logiques de profit marchand et de distinction sociale.
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Le chef-d'oeuvre inutile
Camille Saint Jacques, Eric Suchère
- L'Atelier Contemporain
- Beautés
- 21 Février 2020
- 9782850350047
L'usage contemporain du terme de chef-d'oeuvre semble paradoxal. D'un côté, on le voit dénié par la réalité de l'art, qui procède désormais d'un travail produisant des pièces par séries ; décrié par l'époque, qui le rejette comme une notion anachronique, voire réactionnaire, en opposant à sa verticalité de couronnement d'une oeuvre l'horizontalité de pratiques moins hiérarchisées, démocratiques et ouvertes à tous ; dévoyé, enfin, par un marché de l'art qui n'y recourt plus que pour désigner celui des travaux d'un artiste qui se vend le plus cher.
De l'autre, il subsiste pourtant à l'état de repère, de nec plus ultra, sous la forme d'un désir ou d'une nostalgie de l'expérience esthétique suprême, et jamais les visiteurs de musées n'ont été plus nombreux à se presser devant les toiles de maîtres.
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Il y a plusieurs strates de textes dans Trajectoires, chacune correspondant à un mode de notation : carnet de voyages (les passages les plus « larges »), photographies (à la justification réduite) et enregistrements sonores (à la justification encore plus réduite). Il y a une quatrième strate qui est la reprise inversée du texte qui a une justification entre le «carnet» et la description des photographies. Ainsi, le dernier alinéa est repris dans le deuxième mais réduit de moitié au signe près et ainsi de suite. Le mouvement va également en sens inverse puisque le premier est repris en avant dernier, toujours réduit exactement de la moitié de sa longueur. L'idée suivie par l'auteur étant de créer un sentiment d'anticipation et un autre de réminiscence, les deux s'interpénétrant et conférant au lecteur un rôle d'acteur. Une impression de déjà vu, mais pas tout à fait identique, dans lequel les temps se mélangent et la chronologie est bousculée au profit de formes figées du souvenir.
A tout cela s'accolent plusieurs procédures et contraintes, toutes s'enrichissant l'une l'autre :
- l'idée d'une phrase qui soit en même temps paragraphe et dans laquelle se lit, à quelques reprises, l'influence de l'alexandrin. Avec cette question : comment créer du rythme dans le «vers libre»?
- l'expulsion du sujet. Le sujet, le «je» disparaît. Qu'est-ce que cela suppose en termes d'organisation formelle? Comment la phrase demeure- t-elle saisissable et qu'est ce qui sourd d'elle quand sujet et objet y deviennent difficilement discernables? Comme dans cet exemple : « S'observent les échanges de » au lieu de « J'observe les échanges de ».
- l'instantané : que cela impose-t-il à la phrase et au rythme d'être d'abord suscité par une primauté iconique? Car c'est l'oeil, l'image, qui est ici première.
Le tout produit, au sens propre, une expérience de lecture.
Pourquoi lire, sinon?
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Depuis près de 25 ans, Éric Suchère a écrit et continue d'écrire sur l'art. Il y a ce que l'on appelle communément des commandes pour des préfaces de catalogue, mais il y a, également, des rencontres et des dialogues dans une volonté non de gagner le tiercé gagnant des futures valeurs du marché ou de défendre des choix singuliers mais de les faire partager à l'amateur. De Kimber Smith (né en 1922) à Gabriele Chiari (née en 1978), plusieurs générations d'artistes se croisent et s'entremêlent dans cette anthologie de textes s'échelonnant de 1996 à 2016, anthologie qui tente de définir d'autres modes d'écriture critique - flirtant parfois avec la poésie - que ceux de l'écriture analytique blanche contemporaine.
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Je suis né le 25 octobre 1967. Depuis le mois d'octobre 1997, j'envoie, le 24 de chaque mois (ou le 23 si le 24 est férié), une carte postale à un nombre fixe de correspondants. Cette carte, identique pour tous les correspondants, comprend une image au recto et un texte au verso. Cette image est toujours un autoportrait et la carte ne peut être envoyée qu'à des personnes que je connais physiquement. Ce sont les relations que j'entretiens avec ces personnes qui justifient l'envoi ou non de la carte. Ce projet commencé le jour de mes trente ans devrait s'achever en 2028 après mes soixante ans ; il sera, alors, constitué de 365 textes pour : une correspondance, une éphéméride, un autoportrait en continu, un journal, un résumé, un condensé, un précipité, une commémoration. " Ce livre fait suite à " .un autre mois 1997-2002., Lent " éd. Le Bleu du Ciel éditions, Bordeaux,, 2008, logique d'un projet poétique singulier. " Éric Suchère invente une écriture agrammaticale et abstraite, atonale et sensible. Un journal intime poétique à lire lentement ". Xavier Person, Le Matricule des Anges.
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Les peintures abstraites de Claude Tétot, de grands formats horizontaux, sont composées d'aplats colorés intenses d'où émergent des formes souvent insaisissables qui, posées sur ce fond monochrome, jouent avec la profondeur du tableau. Formes luttant avec le fond, entre émergence et recouvrement, recherche de ce point juste avant la chute, où chaque motif plastique semble tenir tel un dé en équilibre précaire sur l'un de ses angles, rapprochement de couleurs enfin, chaudes et froides, dont la confrontation fait naître des accords aigus. Éric Suchère nous guide dans la grammaire des formes et des surfaces. En quoi, la peinture de Claude tétot est-elle vraiment une peinture abstraite ? Douze tableaux récents donnent lieu à douze analyses qui nous permettent de rentrer pleinement dans l'univers de l'artiste.Coédité avec la galerie Jean Fournier, Paris
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La composition de ce livre nous montre à quel point un ouvrage qui retrace les étapes de l'activité d'un artiste est - lorsqu'il s'agit d'une monographie réussie - une sorte de somme. Une somme, certes ; mais cela ne signifie pas que, pour autant, nous y lisions simplement la résolution d'une équation plastique. L'oeuvre de Laube, qui s'étend ici sur plus de vingt ans, est mise en relief d'une façon inédite par la mise en pages du livre même : les chapitres chamboulent la chronologie de l'oeuvre, et la chronologie ainsi composée* nous donne une vision renouvelée de son long travail sur la forme et sur la matérialisation de son dessein artistique. Par cette fragmentation du temps dans l'objet-livre, la matière des oeuvres résonne dans leurs reproductions photographiques, irradie l'expérience visuelle d'une manière inédite. Et cela éclaire l'activité de l'artiste, dans un curieux excursus incursif.
Réel abstractif. Comme Éric Suchère le remarque, avec une clarté critique rare (dans ses 62 notes d'analyse généreuse, chapitre 7), Jean Laube pratique un art de la confrontation. Il travaille de manières variées l'architecturalité, par les modalités d'une "frontalité de la construction" (dans sa série Carton-Crimée), tente d'épuiser les "moyens primitifs de modélisation" (série des Chambres), tend, depuis un épuisement de la peinture (Éphémérides n° 2), jusqu'à une recherche profonde de la structure, de la forme en reliefs (Cartons-La Calade. Ainsi de La Calade n°27). L'activité de Laube oscille entre d'étranges maquettes et des sortes de polyèdres, toutes formes abstraites travaillées par sa volonté de représenter ; volonté aiguisée encore par un désir de scénographie (les Chambres. Voir Sous-sol, ou Warschauer). De la peinture à la sculpture (et retours), le geste construit, à travers ces objets, un rapport, sans cesse renouvelé, entre l'effort d'abstraction et sa source d'inspiration dans le réel. DV * (par une interpolation sensée des séries d'oeuvres. La chronologie réelle relierait les chapitres ainsi : 6, 3, 4, 1, 2, 5).
Ce livre a été publié avec le soutien de la Ville de Marseille, du Conseil général des Bouches-du-Rhône, du Centre national des arts plastiques (aide à l'édition), ministère de la Culture et de la Communication, du 19 Crac, Montbéliard et de l'association La Tournure.
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Éric Suchère est né en 1967, a collaboré à Art Press de 1992 à 2002, a collaboré à Beaux Arts Magazine de 1992 à 1996, publie des textes en prose depuis 1994, a fait parti du comité de rédaction du Journal des Expositions de 1994 à 1996, est commissaire d'expositions depuis 1995, publie ses traductions des textes des autres depuis 1996, expose des pièces visuelles et sonores depuis 1997, a fait parti du comité technique du F.R.A.C. Auvergne de 1997 à 2000, a collaboré à Art In America de 1997 à 1998, a organisé avec Camille Saint-Jacques les soirées Zigzag de 1997 à 1999, dirige seul l'association Single depuis 1998, a organisé les Soirées expresses de 1999 à 2001, a collaboré aux Cahiers Critiques de Poésie de 2001 à 2005, a obtenu une bourse du Centre National du Livre en 2001, est membre du comité de rédaction d'Action Poétique depuis 2002, a été résident au centre international de poésie Marseille en 2003, a obtenu une bourse du Centre National du Livre en 2004, a été en résidence au Beeldedende Kunst à Vlissingen aux Pays-Bas en 2005, a été membre de la commission poésie du Centre National du Livre de 2006 à 2009, a obtenu une Mission Stendhal à San Francisco et à Vancouver en 2007, dirige avec Camille Saint-Jacques la collection « Beautés » aux éditions Lienart depuis 2009, a été en résidence à la Vertalerhuis à Amsterdam aux Pays-Bas en 2009.
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Fixe, désole en hiver
Eric Suchère
- LES PETITS MATINS
- Les Grands Soirs
- 18 Décembre 2008
- 9782915879049
Ici, un narrateur se souvient d'un paysage, d'une femme, d'une ville, et zoome sur ces quelques images. Ces boucles, bribes, fragments d'histoires apparaissent, s'estompent, se déplacent puis s'intensifient, se fixent jusqu'au gel.