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marek vadas
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Martha la terrible
Daniela Olejníková, Marek Vadas
- Éditions Thierry Magnier
- Albums Jeunesse
- 23 Août 2023
- 9791035206475
À l'approche des grandes vacances, les animaux de la ferme commencent tous à trembler : Martha la Terrible va débarquer et, pour eux, le cauchemar recommencer. Mais vont-ils se laisser faire cette fois-ci ?! Un conte drôle et impertinent, au graphisme audacieux réhaussé de couleurs fluos, qui parle avec malice de cruauté envers les animaux.
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Construit à partir de nombreux allers-retours entre la Slovaquie et le Cameroun, Le Guérisseur de Marek Vadas invoque la notion de moirure et s'inscrit dans la mouvance littéraire européenne des écritures de l'entre-deux, des mélanges, des seuils et des marges. En permettant aux fables traditionnelles d'Afrique noire de côtoyer certains contes plus sombres et teintés d'existentialisme tirés de traditions culturelles européennes, le travail de floutage qu'opère Marek Vadas ouvre la voie à la fantaisie et au rêve, et bouscule le très sage art de l'écrit occidental grâce au rythme de l'oralité camerounaise.
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1928, petit village de P., Slovaquie. Sans crier gare, les habitants se lancent dans une chasse à l'homme et massacrent six concitoyens Rroms avant qu'une chape de plomb soit coulée sur l'événement. Nul ne s'en souvient. Marek Vadas s'empare du sujet et nous offre un récit polyphonique où différents points de vue se mêlent et se superposent pour nous permettre de retrouver la mémoire :
« Certaines choses sont parfaitement visibles, même si elles se déroulent au milieu de la nuit. Du haut de la tour, surmontée d'une girouette rouillée en forme de coq, on a vue sur la place et les rues adjacentes. Le coq qui grince doucement a dans son champ de vision toute la petite ville tranquille et sans intérêt de P., nichée quelque part en dehors du regard des agences de presse, en marge du monde civilisé, bien que ses habitants soient fiers d'appartenir à l'Europe, où la culture et les lois règnent en maîtres, et non pas à un endroit perdu dans les steppes barbares. On est le soir, début octobre 1928, c'est la fête du village.
Le coq de la tour tourne dans le vent et voit des hommes, des dizaines d'hommes, sortir en courant du bar. Ils portent la justice dans leurs mains - houes, bâtons, crochets de fer, couteaux, revolvers. Ils poursuivent leurs victimes jusque dans leurs maisons, à travers les rues et les champs alentour. Ils laissent derrière eux des têtes scalpées recouvertes de plumes d'oreillers déchirées, des restes humains torturés ingénieusement et de manière compliquée, des morceaux de corps, le cadavre d'une fillette de six ans, abattue sous les yeux de sa mère. Au clair de lune, un oeil écarquillé, sans vie, fixe le coq à travers les fentes entre les planches d'une maison d'été.»