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Prix
olympe bhely quenum
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La réédition revue de Un piège sans fin d'Olympe Bhely-Quenum dans la collection du livre de poche s'imposait.
Ce roman, en effet, est sans doute une des pièces maîtresses de la production de cet écrivain ; il s'agit, de toute façon, d'une oeuvre importante de la littérature negro-africaine. Ce roman, classique de forme, est celui d'une vie, celle d'un être beau, juste, innocent, musicalement accordé à lui-même et au monde, jusqu'au jour où une dissonance défait cette existence harmonieuse. Evénement dérisoire : le fantasme ci une femme, mais tel est le piège qui fait qu'a l'harmonie succèdent l'absurde et l'errance, le chaos et le crime, pour s'achever dans le supplice et la mort.
Symbole remarquable, c'est par le feu purificateur que périt cet innocent pathétique. Il a été salué en 1960 par un grand nombre de journaux dont l'Express, la Croix, la Réforme, Combat, les Lettres françaises, etc. Le quotidien belge le Soir écrivait : " Le romancier va bien au-delà du message des lieux grâce à sa formation intellectuelle et à la sûreté de son langage. L'écrivain prend pied dans le monde des âmes en nous narrant une aventure qui se charge progressivement d'une signification inattendue, et ce roman demeure une fenêtre ouverte sur la vie intérieure de l'homme, sur sa solitude aussi, a quelque climat qu'il appartienne.
".
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Ce roman est dominé par un personnage: le docteur Kofi-Marc Tingo, tout d'abord, étudiant en France où déjà sa personnalité hors du commun s'affirme ; puis en Afrique où, avec sa femme blanche, il exerce la médecine.
Son savoir, la maîtrise de soi dont il fait preuve, ses pouvoirs sur les êtres trouvent leur source et leur efficacité dans deux traditions. Celle proprement africaine, fondée sur des connaissances d'un autre ordre et sur la pharmacopée africaine; l'autre rationaliste, issue d'Europe. Marc Tingo est la synthèse vivante des approches méthodiques spécifiques de la science occidentale, et " d'une puissance archaïque, d'une force nègre " à laquelle il a été initié.
Le docteur Tingo reste toutefois un Africain moderne, sa victoire sur le vieux Djessou, dont le nom signifie " la Mort ", symbolise aussi une Afrique ouverte au progressisme des lumières. Par sa maîtrise des techniques littéraires et de la langue française, l'auteur conduit implacablement le lecteur vers l'idéal d'accomplissement visé par l'étonnant personnage que ce roman propose à notre attention et à notre admiration.
Publié pour la première fois en 1979, L'Initié a complètement été revu, corrigé, remanié, restructuré et redimensionné par l'auteur. Tout en laissant intacts les problèmes fondamentaux: quarante ans d'indépendance n'ont rien changé ; l'Afrique francophone, au lieu de se prendre en main, de s'affirmer par ses idées, actes et réalisations, vit encore à la traîne en acceptant de recevoir des leçons, même de ceux qui n'ont ni l'intelligence, ni les compétences de nombre de ses ressortissants contraints à l'exil.
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Une phrase d'aristote déclenche au coeur de ce roman une excitation sensuelle, tandis que la foule descendue dans les rues de wanakawa manifeste en faveur des droits sociaux.
Le tocsin se met à tinter, l'angoisse s'empare du pays.
C'était à tigony est campé dans une région que l'auteur semble bien connaître. les principaux protagonistes sont une géophysicienne et son mari mutés en afrique, un jeune africain vendeur de journaux, l'envoyé permanent d'un grand quotidien et une ethiopienne qui déclame en hébreu le cantique des cantiques et la haggadah. la découverte d'une mine d'or et son exploitation par un consortium international fait prendre conscience que les richesses du sous-sol et du sol du pays ne devraient pas être au seul bénéfice de l'occident.
Tandis qu'une sourde tragédie s'amorce au pied de la mine, les droits sociaux gagnent du terrain. dans c'était à tigony, olympe bhêly-quenum pose l'un des problèmes cruciaux du continent.
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promenade dans la forêt est la réédition revue, corrigée et augmentée de trois inédits, du recueil de nouvelles paru en 1968 sous le titre de liaison d'un été, qui comportait déjà ce rêve qu'olympe bhêly-quenum avait raconté à andré breton quand ils se sont rencontrés en 1949 ; le maître du surréalisme s'étant aperçu que l'étudiant africain n'avait pas encore lu freud, devait déclarer et la suggestion serait décisive dans la vie du futur auteur d'un piège sans fin, le chant du lac, l'initié, les appels du vodou, etc.
"c'est le rêve à l'état brut. il faudrait le transcrire avant de lire freud. avant de devenir écrivain. " arrivé en france en 1948, le jeune homme avait 21 ans en 1949 quand il rencontra andré breton ; bien qu'il n'eût pas hésité à suivre le conseil du grand homme de lettres, il ne se doutait pas qu'il serait écrivain. la mort de l'auteur de naja, en 1966, l'affecta et il lui rendit hommage dans un in memoriam en rappelant leur rencontre.
c'est à lui qu'il dédia liaison d'un été, publié en 1968 ; en publiant récemment années du bac de kouglo, écrit en 1950-1951, l'auteur de c'était à tigony et de as-tu vu kokolie ? déclara : "le rêve de 1949, plus précisément sa transcription en suivant 1e conseil d'andré breton, était fondateur : le fondement de nombre de mes écrits. " c'est aussi pour rendre hommage à andré breton dont des objets ont été bradés dans une vente aux enchères que la réédition de liaison d'un été a pris le titre de promenade dans la forêt.
en présentant ce récit et son auteur dans l'anthologie jazz and palm wine, willfried f. feuser qualifia d'emblée olympe bhêly-quenum de "l'un des grands maîtres de la nouvelle africaine" "one of the great masters of the african short story", souligna d'autre part "la force et la beauté troublante du récit intitulé la reine au bras d'or. ".
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Sans avoir été traduit en anglais, World Literature Today (USA) a consacré un long article à Un Enfant d'Afrique. On lit dans la postface de la traduction en russe : « L'oeuvre d'Olympe Bhêly-Quenum suscite beaucoup de sympathie pour cette Afrique, qui, quoique lointaine, nous est devenue tellement proche grâce à lui ». D'éminentes personnalités se sont exprimées sans détour : président du Sénégal, membre de l'Académie française, le grand poète Léopold Sédar Senghor avait écrit à l'auteur : « Votre livre est bon, la pédagogie en est fort appréciable, mon fils Philippe le lira. ».
Henri Queffélec, de l'Académie Goncourt, confiait dans une lettre manuscrite sa « très délicate surprise en lisant dans le beau livre Un Enfant d'Afrique, une référence concernant le Journal d'un Salaud ».
Le directeur général de l'Unesco, René Maheu écrivit : « un livre pour les enfants d'Afrique et ceux des autres pays ! [.] quel plaisir aussi que de découvrir dans ce beau livre, des enfants de paysans alphabétisant leur père ! » La Commission culturelle de l'Organisation de l'Unité africaine a souhaité la traduction de cet ouvrage en plusieurs langues afin qu'il soit accessible à tous les jeunes.
Lors de l'hommage rendu au célèbre écrivain nigérian, Chinua Achebe, Olympe Bhêly-Quenum a fait le récit de leurs échanges : « Trois ans avant son décès, il m'a téléphoné pour savoir si Un Enfant d'Afrique était traduit en anglais, puis il précisa qu'il voulait collaborer à un livre pour les jeunes africains et qu'un lecteur l'avait informé que ma description du marché d'Onisha et de ses mystères était remarquable. »
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Dans les profondeurs d'un lac africain les dieux vivaient encore.
Beaucoup y croyaient, certains, craignant leur colère et leur chant de mort ; des jeunes surtout, touchés par les temps nouveaux, refusaient la terreur qu'ils inspiraient et leurs mystérieux pouvoirs. une nuit, sur le lac, une femme, ses enfants et son fidèle piroguier sont entraînés par les éléments déchaînés dans les eaux oú séjournent les dieux : deux monstres marins qu'ils parviennent à vaincre.
Les dieux sont morts, les puissances obscures démythifiées. le jour se lève, splendide, sur un monde qui pleure ses dieux anciens, symbole évident d'une afrique qu'inquiètent et fascinent à la fois son passé et son avenir.
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