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Arts et spectacles
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De l'inconscient à l'abstraction : Le cas Hartung
Yves Sarfati
- Les presses du réel
- L'Écart Absolu - Fondamentaux
- 12 Mai 2025
- 9782378965822
Le lecteur pénètrera ainsi dans trois inconscients : l'inconscient moteur, mémoire des gestes ; l'inconscient cognitif, mécanismes cérébraux et sensoriels ; l'inconscient freudien, mémoire de l'oubli, des manques et des blancs. Fortes de cette approche multiple, les oeuvres y seront décryptées comme autant de hiéroglyphes, de psychogrammes ou de rêves dessinés.
La production de Hartung apparaîtra dès lors comme des reflets électroencéphalographiques et kinesthésiques d'états traversés tout au long de son histoire. Une vie dense qui commence en Prusse en 1904 ; s'achève à Antibes en 1989, au lendemain de la chute du mur de Berlin ; et qui s'avère scindée en son mitan par la triple expérience de la guerre, de l'amputation et du changement de nationalité. À travers le cas Hartung, et grâce à l'étude de nombreux inédits comme le journal intime de l'adolescence, on parcourra une grande biographie psychédélique, riche de 320 illustrations commentées. On visitera, chemin faisant, des indices corporels et mentaux rendus à leurs sens intimes, géopolitiques et foncièrement paradoxaux, et les oeuvres apparaîtront comme autant de révélations parlantes sur la prédestination d'un individu dans le XXe siècle. -
L'anti-origine du monde ; comment Whistler a tué Courbet
Yves Sarfati
- Les presses du réel
- 1 Mai 2017
- 9782840668336
Une étude artistique, historique et psychanalytique des relations entre Gustave Courbet et James Whistler à partir d'une relecture des mythes fondateurs autour de L'Origine du monde...
Les noms de Courbet et de Whistler sont étroitement liés. De leur vivant, ils furent confrères, proches et amis. À l'automne 1865, lors d'un séjour sur la côte normande considéré comme l'acmé de leur connivence, Courbet appelle Whistler « mon élève », terme qu'il n'a utilisé en aucune autre circonstance pour aucun autre peintre. Durant la même villégiature, Whistler, de quinze ans le cadet du maître alors au faîte de sa notoriété, réalise un portrait de son aîné sur la plage qui pastiche l'une des anciennes compositions de Courbet et illustre le dialogue étroit que les deux peintres entretinrent. Plus tard, Whistler appellerait cette toile dans l'intimité : « mon Courbet ». Le possessif dans la bouche de chacun parlant de l'autre en atteste : Whistler eut son Courbet comme Courbet eut son Whistler. Mais si Courbet et Whistler furent étroitement liés de leur vivant par leur art, leurs affinités et leurs cercles communs, leurs noms le sont plus encore aujourd'hui - et pour un tout autre motif. Cent trente-huit ans après la mort du plus vieux et cent douze ans après celle du plus jeune, les deux hommes ont à présent pour plus petit dénominateur commun le plus célèbre et le plus scandaleux nu de l'histoire de la peinture. Chacun pourra le vérifier sur le premier ordinateur venu : en accolant, selon le procédé dit de googuelisation, les deux mots COURBET WHISTLER, L'Origine du monde s'affiche aux premières occurrences de la première page du moteur de recherche. Que celle-ci soit réalisée en anglais ou en français : Whistler Courbet = L'Origine du monde.
Le présent ouvrage se propose de rencontrer au plus près le Courbet de Whistler et le Whistler de Courbet et de comprendre comment l'intersection de leurs deux noms aboutit en 2016, pour des centaines de millions d'internautes, à ce sexe de femme anonyme, une image de 1866 encore considérée, sur le web, de nos jours, comme pornographique. Où l'on verra qu'une toile du XIXe siècle en dit long sur la toile du XXIe. Où l'on verra aussi comment la relation de deux artistes qu'une génération sépare a été dévoyée par plus d'un siècle d'histoires et d'histoire de l'art en une vulgaire affaire de moeurs oedipienne. Deux hommes autour d'une même femme : une épineuse affaire sexuelle qui mérite relecture.
Voir aussi Gustave Courbet.
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Un ensemble transdisciplinaire de contributions d'historiens d'art spécialistes du peintre, de scientifiques, de psychiatres et de psychanalystes qui proposent de nouvelles interpétations de l'oeuvre de Courbet à partir de ses toiles, mais aussi de sa vie, de sa correspondance et d'archives relatives à sa famille, pour certaines encore inédites.
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La correspondance de Courbet ; 20 ans après
Yves Sarfati, Thomas Schlesser
- Les presses du réel
- 1 Août 2018
- 9782378960315
Un retour sur la correspondance de Gustave Courbet, par un ethnologue, une écrivaine, un psychanalyste, un chasseur, un philosophe, un gastroentérologue, un psychiatre, deux conservatrices du patrimoine et six historien.ne.s d'art.
Il y a 20 ans, paraissait l'intégrale de la correspondance de Gustave Courbet sous l'égide d'une chercheuse américaine : Petra ten-Doesschate Chu. Sa publication nous permettait d'accéder à un panorama autobiographique de Courbet, depuis ses 18 ans jusqu'à l'heure de sa mort. Il fallait fêter cet événement. D'une part pour remercier Petra Chu en personne, toujours très active, de son travail considérable, précis, minutieux, et obtenir ses confidences sur les origines de cette publication, avant elle plusieurs fois annoncée d'intention mais jamais aboutie. D'autre part, pour prendre la mesure des renouvellements considérables que la Correspondance de Courbet a introduits dans la réception du peintre, la compréhension de ses toiles, la perception de l'homme. À ce titre, pour beaucoup de chercheurs réunis dans cet ouvrage anniversaire, la parution de la somme de Petra Chu en 1996 est un jalon aussi important dans l'historiographie du peintre d'Ornans que l'accrochage public de L'Origine du monde au musée d'Orsay en 1993.
Autour de Petra Chu sont donc ici réunis : un ethnologue, une écrivaine, un psychanalyste, un chasseur, un philosophe, un gastroentérologue, un psychiatre, deux conservatrices du patrimoine et six historien.ne.s d'art. Une multiplicité de perspectives et de discours pour célébrer la richesse du matériau réuni par « Le Chu », en croisant les champs disciplinaires pour démontrer l'inépuisable source de l'ouvrage, et découvrir un Courbet homme de lettres, plus protéiforme, plus humain et plus subtil que jamais. Tantôt séducteur, tantôt procureur ; tantôt ostensible, tantôt inconscient ; tantôt syntone à l'interlocuteur ou à l'événement, tantôt digressif, ordalique : toujours Courbet vibre au rythme de son temps, du temps historique, politique, et du temps biologique aussi, que viennent rythmer les grands cycles de la vie du peintre, ses maladies comme ses ivresses, ses réactions irréfléchies comme ses adresses stratégiques. À la veille de son bicentenaire, un Courbet plus vivant que jamais.