Deux étudiants en agronomie, angoissés comme toute leur génération par la crise écologique, refusent le défaitisme et se mettent en tête de changer le monde. Kevin, fils d'ouvriers agricoles, lance une start-up de vermicompostage et endosse l'uniforme du parfait transfuge sur la scène du capitalisme vert. Arthur, enfant de la bourgeoisie, tente de régénérer le champ familial ruiné par les pesticides mais se heurte à la réalité de la vie rurale. Au fil de leur apprentissage, les deux amis mettent leurs idéaux à rude épreuve.
Du bocage normand à la Silicon Valley, des cellules anarchistes aux salons ministériels, Gaspard Koenig raconte les paradoxes de notre temps - mobilité sociale et mépris de classe, promesse de progrès et insurrection écologique, amour impossible et désespoir héroïque... Une histoire de terre et d'hommes, dans la grande veine de la littérature réaliste.
«?Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas «être à sa place». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ??» Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons - quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues, celles que nous redoutons de perdre - et interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Encore reste-t-il à savoir si l'on finit tous par trouver une place, ou si le propre d'une place n'est pas plutôt de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer...
« J'allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d'Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J'allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. » Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d'un anti-héros romantique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération.
« Septembre 1980. Je vogue en direction d'Alexandrie. Je vais rejoindre le poste de doctorant qui m'attend au Caire pour ma thèse sur les mouvements islamistes. J'ai 25 ans et j'inaugure ma vocation... » Prophète en son pays est un récit de formation qui couvre les quatre décennies pendant lesquelles Gilles Kepel a parcouru le monde arabe et musulman, de l'Égypte au Maghreb en passant par le Levant et le Golfe, ainsi que les « banlieues de l'islam » de l'Hexagone et de l'Europe. Kepel fut en effet le premier à identifier et à étudier les mouvements islamistes, lors de l'assassinat de Sadate, en 1981, et à observer la naissance de l'islam en France dans ses significations multiformes.
Malgré l'écho international de sa vingtaine de livres, traduits en de nombreuses langues, ses analyses se sont régulièrement heurtées aux idéologies dominantes à l'Université - du tiers-mondisme d'hier à l'islamo-gauchisme d'aujourd'hui - comme aux politiques à courte vue des dirigeants français et de leur administration.
Sa mise en perspective de l'évolution du jihad faisant désormais autorité, et ses réflexions sur le «?jihadisme d'atmosphère?» alimentant le débat public, il en éclaire ici la controverse avec humour et érudition, face à la déferlante woke qui menace les études circonstanciées de l'islam contemporain et obère la libre réflexion sur notre société française.
Sur le papier, Macron avait tout du gendre idéal. En 2017, sa campagne brillante et allègre lui fait gagner le statut d'outsider original, éloigné des clivages sclérosés de la droite et de la gauche. En 2022, la crise des Gilets jaunes, l'épidémie de Covid-19, la guerre entre la Russie et l'Ukraine et les prises de position et de parole malencontreuses du jeune président ont considérablement éraflé cette image de renouveau dynamique.
Macron, président par défaut ? Avec un atterrant taux d'abstention à 26,3%, Macron ne doit sa réélection en 2022 qu'à la peur que continuent d'inspirer les extrêmes. Et tandis que le trio de tête de ces dernières présidentielles - Macron-Le Pen-Mélenchon - ne cesse de prouver la dislocation de la scène politique telle qu'on la connaît, la Ve République tremble sur ses fondations. Aujourd'hui, les Français sont dans la rue et crient à la tyrannie... pour quelles suites ?
Alain Duhamel analyse les splendeurs et misères du 8e président de la République et des candidats à sa succession ; un portrait affuté des acteurs de la Ve, de leurs électeurs, des dynamiques et tensions économiques, sociales et philosophiques à l'oeuvre dans le paysage politique contemporain d'aujourd'hui et de demain.
A l'aube des années 1960, Sylvia Plath fait déjà parler d'elle : jeune poète admirée de ses contemporains, elle forme avec Ted Hughes le couple d'artistes en vogue. Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia aspire au bonheur et c'est dans la famille qu'elle le trouvera, affirme-t-elle : c'est elle qui insiste pour quitter Londres et s'installer à la campagne, la petite Frieda à son bras et Nicholas encore dans le ventre. Mais dans cet havre de paix, rien ne se passe comme elle l'avait prévu : accaparée par les tâches du quotidien, la pression familiale et ses propres obsessions, la jeune femme n'a plus le temps d'écrire. Sa vie se délite à mesure que celle de Ted prend un nouvel essor, de plus en plus demandé à Londres par ses éditeurs et ses maîtresses. Alors que son corps ne semble déjà plus suffisant pour la porter, épuisé par un accouchement, la fièvre et les travaux harassants du foyer, l'esprit de Sylvia ne tient qu'à un fil, n'aspirant qu'à un peu de repos, enfin. Elin Cullhed imagine la dernière année de Sylvia Plath et s'approprie son style foudroyant ; tout en sensibilité douloureuse, sa plume épouse la noirceur lumineuse de la vie de l'écrivaine. Une oeuvre monumentale qui se fait le témoin d'un destin hautement symbolique : la « folie » de Plath n'est-elle pas, tout compte fait, celle du monde et de ses contradictions ?
Hannah est une Nisei, une fille d'immigrés japonais. Si son père l'a bercée de contes nippons, elle se sent avant tout canadienne ; alors pourquoi les autres enfants la traitent-ils de "? sale jaune ? " ?? Jack, lui, est un creekwalker, il veille sur la forêt et se réfugie dans les légendes autochtones depuis le départ de son frère à la guerre. Le jour où l'ermite tombe nez à nez avec un ours blanc au coeur de la Colombie-Britannique, il croit rêver - la créature n'existe que dans les mythes anciens.
Pourtant, la jeune femme inconsciente qu'il recueille semble prouver le contraire : marquée des griffes de la bête, Hannah développe d'étranges dons à son réveil. Des années 1920 à l'après-guerre, Marie Charrel brosse le portrait d'une Amérique du Nord où la magie sylvestre s'enchevêtre à la fresque historique. Contes japonais et légendes indigènes se lient dans une fabuleuse ode à la nature et à la fraternité.
L'attente, quand on a 17 ans, brûle plus encore que le soleil de Palma - mais attendre quoi ? Un signe de son père, activiste en cavale, qui exige son silence pour échapper aux autorités?? L'aide d'une bande de déserteurs, menaçants et armés, qui défilent dans le salon maternel?? Ou le retour de ce mystérieux agent du gouvernement promettant à l'ado la liberté s'il livre son père ?...
Notre héros, lui, a d'autres préoccupations : le surf, les cours, les filles... et ce garçon, Esteban, surgi dans sa vie comme une déflagration. Quand ce nouvel ami lui propose de tout plaquer pour le suivre, son destin bascule. Doit-il trahir son père et abandonner sa mère ? Fuir sans se retourner vers la France et les vagues du Pays basque??
Vincent Quivy raconte l'adolescence dans un premier roman nerveux et mélancolique, celle d'un garçon qui veut simplement aimer et vivre, libéré du poids de l'héritage familial.
A Varosha, ancien lieu de villégiature des stars hollywoodiennes, le temps s'est figé en 1974 lors de l'annexion du nord de Chypre par la Turquie. Depuis, ce quartier de la ville de Famagouste, qui accueillait sur ses plages des touristes de tout le Moyen-Orient et des célébrités comme Sophia Loren ou Brigitte Bardot a été déserté, prisonnier des barbelés et des bougainvilliers qui se dressent au milieu des maisons, là où, autrefois, la vie battait son plein.
De nos jours, à Nicosie, ville divisée, une jeune femme, Ariana, débarrasse les tables du Tis Khamenis Polis, le café de « La Ville Perdue », où se réunissent ceux qui vivaient à Varosha et qui n'ont désormais plus rien : ni passé, ni racines, ni futur ou certitudes.
Ancienne étudiante en architecture, elle n'a plus qu'un seul espoir:
Pouvoir, un jour, reconstruire la maison où est né son père, et où vécurent ses grands-parents, Aridné et Ioannis, dont elle ne connaît que des bribes de vies, comme si les barrières de fortune interdisant l'accès à Varosha avait aussi fait barrage à leur mémoire.... et leurs secrets. Quand Ariana apprend que la maison sera démolie par les bulldozers turcs et qu'avec ses murs disparaîtra l'histoire d'Aridné et Ioannis, la jeune femme , aidée par une écrivaine, double captivant de l'auteure, décide de tout mettre en oeuvre pour sauver ce qu'il reste de la mémoire familiale et de comprendre quel est le lourd secret qui pèse sur ses ancêtres.
En plein coeur de la Coupe du monde de rugby 2023, et à l'approche des Jeux olympiques de Paris, Yannick Nyanga et Aurélie Jean unissent leurs forces dans un ouvrage captivant sur les nouvelles manières d'entraîner les sportifs de haut niveau.
Découvrez comment l'analyse de données et les technologies de pointe transforment radicalement le monde du sport, permettant aux athlètes et aux équipes d'améliorer encore et encore leurs performances de façon spectaculaire.
Du rugby au football, en passant par la danse et l'athlétisme, Data & sport?: la révolution dévoile comment chaque discipline tire parti des données pour optimiser les performances. Bien sûr, les auteurs explorent également les menaces soulevées par l'utilisation de ces data, et les problématiques qui en découlent pour la vie privée, la sécurité et l'équité.
Que vous soyez passionné ou sportif du dimanche, utilisateur ou professionnel de la data, ou simplement curieux de comprendre comment les nouvelles technologies bouleversent l'entraînement des athlètes, plongez au coeur de cette révolution qui façonne l'avenir du sport, et découvrez comment, dans un futur proche, l'usage de la data touchera tous les sportifs.
Des scientifiques, de plus en plus nombreux, nous promettent que la «?révolution de la longévité?» est pour demain, que nos petits-enfants pourront vivre cent cinquante ans, voire davantage, encore jeunes et en bonne santé physique et psychique. Ce livre fait le point sur ces recherches, sépare science et fantasmes et pose la question de fond?: à quoi bon vivre aussi longtemps?? Face à cette interrogation, deux conceptions de la vie heureuse s'opposent. La première nous vient de ces sagesses anciennes que la psychologie positive remet au goût du jour. Elles nous invitent à dire «?oui au réel?», à nous résigner à l'ordre naturel des choses afin d'accepter dans la sérénité la vieillesse et la mort. Les modernes philosophies de l'histoire et de la liberté plaident pour une tout autre spiritualité?: si une éducation tout au long de la vie, voire une perfectibilité potentiellement infinie, sont le propre de l'Homme, allonger la vie en bonne santé pourrait offrir à l'humanité l'occasion de devenir enfin moins bornée, moins violente, et, pourquoi pas, plus sage qu'elle ne le fut au xxe siècle. Ce sont les termes de ce débat désormais crucial que présente ce livre. L.F.
EUROPE CENTRALE - ANNEES TRENTE. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le Continent sombre dans la guerre, les danseurs sont séparés, et Maria disparaît. Pour venger sa soeur tant aimée, Sylvin ira jusqu'à se glisser dans la peau d'une femme.
Et c'est ainsi travesti qu'il s'engage dans la Résistance pour lutter contre les nazis. HAMBOURG - 2017. Lukas, jeune homme à l'identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin dansait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l'Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite, aussi, la violence et l'intolérance.
Jusqu'à ce que Lukas commette l'irréparable pour protéger Iva... A près d'un siècle de distance, Marie Charrel retrace le destin d'artistes épris de liberté, rattrapés par la folie du monde. Mais prêts à se battre jusqu'au bout pour défendre qui ils sont.
Autrefois magnat du pétrole et l'homme le plus riche de Russie, Mikhaïl Khodorkovski a été condamné pour avoir dénoncé la corruption de l'État. Dépouillé de sa fortune et emprisonné pendant plus de dix ans, il est un témoin direct des déviances du régime de Vladimir Poutine.
L'histoire de Mikhaïl Khodorkovski se confond avec celle de son pays : jeune soviétique devenu patron d'industrie, puis puissant initié et dissident politique. Il devient PDG de la compagnie pétrolière Ioukos en 1995, crée la fondation Open Russia et critique les déviances du régime poutinien. Son fameux discours sur la corruption, décrivant un État mafieux, lui vaut d'être arrêté en 2003 pour « escroquerie et évasion fiscale », et détenu 10 ans en Sibérie.
Témoin de premier plan, Khodorkovski connait l'âme de son pays qu'il se désole de voir aussi maltraitée que son peuple. Son récit glaçant du Goulag rappelle le récit de Soljenitsyne et les heures sombres de l'histoire russe.
Désormais militant prodémocratie en exil, il décrit et analyse avec acuité la réalité de la Russie d'aujourd'hui : la « démocratie aménagée » de Poutine, sa gestion de la dissidence, le groupe Wagner, la fracture du pays, l'expansionnisme russe face à l'Otan, les victimes et martyres de Poutine (Litvinenko, Politovskaia, Navalny, Kara-Mourza)...
Du Kremlin au Goulag : l'odyssée d'un oligarque face au système Poutine révèle le véritable visage de Vladimir Poutine et répond aux questions que se posent les Occidentaux sur la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
Khodorkovski donne enfin quelques perspectives d'avenir et possibilités (maigres) de changement.
Mikhaïl Khodorkovski vit à Londres depuis 2015. Il a reçu, en 2013, le prix Lech-Walesa qui récompense les personnes travaillant « pour la paix et le respect des droits humains ». Martin Sixsmith est journaliste.
Il y a quelque chose de magique à Sjena, Pierre le sent ; le garçon voit bien l'effet étrange qu'ont l'île, ses ruines et ses criques hantées sur son petit frère, le délicat Orphée, et surtout sur sa mère - car c'est à Sjena que la sibylline Bérénice quitte ses oripeaux de tristesse pour devenir la danseuse flamboyante que les deux enfants vénèrent.
Il y a quelque chose de tragique à Sjena, lorsque les lieux menacent d'engloutir Bérénice. Orphée, lui, sait comment la sauver. Commence la quête éperdue d'un petit garçon pas comme les autres prêt à braver tous les fantômes pour sa mère adorée, et de son grand frère qui a juré de le protéger. Mais l'île a des défis pour les rêveurs : sa mer belliqueuse, ses loups chassant les faons égarés et autres créatures de la nuit pas tout à fait de notre monde... Les rêves sont parfois des cauchemars.
Claire Conruyt tisse d'une plume gracieuse la frontière entre les mondes, et l'amour tendre, parfois cruel, de deux garçons et de leur mère. Un conte aux doux reflets de valse macabre.
Depuis que les émotions ont été abolies, le petit pays de DF ne s'est jamais aussi bien porté. Du Centre pour l'enfance où sont élevés les nourrissons à la zone pavillonnaire où se voient assignés les adultes, les habitants de DF sont des êtres résolument raisonnables. C'est simple, tout ce qui est susceptible d'émouvoir est interdit : à quoi bon le rouge et le jaune, quand existent le gris 422 et le noir 727 ; finie la notion poussiéreuse de famille, ici le couple est un partenariat à visée reproductive en CDD ; et qui a besoin de musique et de peinture lorsqu'il y a la salle de sport où exsuder ses humeurs ?
Aussi lorsque Fausto est surpris en flagrant délit d'émotivité, il n'y a pas de temps à perdre : direction l'hôpital. Mais comment ne plus ressentir quand la doctoresse Anna Cordio est si jolie et que son voisin de chambre cache des livres sous son matelas ? Les habitants de DF sont des êtres résolument raisonnables... jusqu'à l'étincelle.
Giulio Cavalli poursuit son exploration du roman d'anticipation comme arme politique et littéraire. Une grande oeuvre, désespérément drôle, joyeusement tragique.
Né à Milan en 1977, écrivain, journaliste et dramaturge, Giulio Cavalli vit depuis 2007 sous protection policière pour son engagement dans la lutte antimafia. Après À l'autre bout de la mer (Observatoire, 2021), L'Ultime Testament est son deuxième roman publié en France.
France, 2050. Deux scientifiques éradiquent toutes les maladies grâce à une miraculeuse puce électronique que le monde entier s'implante. Bientôt, la puce régule également l'alimentation et les émotions dites violentes ; le « mal » est endigué à la racine. Pour le meilleur... et le pire ? Dans une société de plus en plus aseptisée, une résistance se forme.
Chloé est une star : c'est elle, la scientifique qui a révolutionné le monde avec la création de la puce thérapeutique. Son invention lui échappe lorsque son compagnon Ash entre au gouvernement qui voit en la technologie un outil de contrôle et de surveillance des populations ; très vite, ceux qui refusent de porter la puce sont mis au ban de la société. Oona prend la tête de ces parias. La jeune femme, artiste et danseuse, refuse de rentrer dans le moule étriqué que la puce impose : car une fois toutes les émotions purgées, que reste-t-il sinon une dictature sous lobotomie ? Lorsque Oona et Chloé se rencontrent pour discuter d'une trêve entre les deux camps, la tension est palpable ;
Le pays est au bord de la guerre civile, et les deux femmes, qui se sont connues par le passé, ont du mal à contenir l'émotion de ces retrouvailles. Mais une menace bien plus terrible plane sur le monde, et pucés et résistants devront bientôt unir leurs forces.
Amanda Sthers et Aurélie Jean se projettent dans le futur ; un roman dystopique pas si éloigné de la France contemporaine, où les clivages sociaux sont mis en scène dans une jubilatoire épopée où violence, amour et surnaturel s'entrelacent.
Entre témoignage intime et pamphlet sur nos sociétés désenchantées, le nouveau livre de Sonia Mabrouk invite le lecteur à s'ouvrir pleinement au monde, et à ne plus refuser ce qu'il ne comprend pas. «Ma conversion au sacré s'est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse. Je dirais aussi que, dans mon cas, j'ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s'imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre: la vie s'en est mêlée, et depuis, tout a changé.»
L'auteur se questionne sur la succession d'événements ayant mené l'extrême droite aussi proche du pouvoir. Il s'intéresse à tous les partis politiques français, qu'il accuse d'être responsables par leur passivité de la normalisation du discours extrémiste dans les médias. Après des décennies d'échec, selon lui, il propose une manière de stopper son ascension.
Pour la directrice de la Fondation iFRAP, le constat est édifiant : la France est le pays le plus taxé d'Europe ? 1100 milliards d'euros d'impôts par an ? mais tous ses services publics s'effondrent les uns après les autres. Et ce n'est pas un problème de moyens. Malgré des dépenses qui ne cessent d'augmenter, l'hôpital n'est plus que l'ombre de lui-même, l'école de la République s'enfonce un peu plus chaque année, les transports publics dysfonctionnent en permanence... La justice et la police sont débordées, les prisons saturent... Tout craque de partout, rien ne semble plus fonctionner malgré les milliards d'euros injectés. Où passe donc notre argent ?
« Le grand gaspillage » que dénonçait l'historien Jacques Marseille il y a vingt ans est pire que jamais. Et le scandale a pris de l'ampleur :
L'État est endetté à hauteur de 3000 milliards d'euros et les gaspillages nous coûtent des dizaines de milliards sans que rien ne semble fait pour endiguer l'hémorragie...
Il est temps de réformer le système, d'arrêter le matraquage fiscal et les dépenses publiques inconsidérées. Stoppons l'incitation à la dépense sans contrôle de notre argent, à la corruption et à l'économie souterraine. Faisons la lumière sur les fuites de l'argent public et sortons vite de ce piège pour notre démocratie et notre liberté !
Des premiers émois de l'enfance aux plus grands rôles de Molière et Shakespeare dans des salles combles, Jacques Weber se souvient, par flashs, d'une vie monumentale. Se côtoient dans une joyeuse effervescence les muses Marguerite Duras et Grace de Monaco, les comparses de scène Francis Huster, Jacques Villeret ou Isabelle Adjani, l'admiration émue pour Catherine Deneuve, Gérard Depardieu... les souvenirs familiaux, également, ne sont jamais loin, comme celui de sa mère pleurant la disparition de Gérard Philippe ou celui de son frère adoré, Bernard.
L'exercice autobiographique devient vite le prétexte au tableau d'une époque, d'une génération ; celle de jeunes brûleurs de planches promis à un avenir radieux - du moins, pour ceux qui ne se consumeront pas en cours de route. C'est à eux, également, que Weber rend hommage avec une douce mélancolie.
Cléo est une jeune femme à l'image de son rire : solaire. Dès l'enfance, elle a appris à franchir d'un bond fougueux les obstacles que la vie, joueuse, lui présente. Pourtant, tout n'est pas que lumière dans son monde... Mais par-delà ses failles et ses blessures, elle avance.
Lorsqu'elle croise le chemin de Théo, lui aussi accidenté de la vie, elle est bien décidée à lutter pour leur droit au bonheur. Théo est veuf ; il a deux enfants. Comment les choses pourraient-elles être simples ?
Guidée par sa soif inextinguible de vie, Cléo engage son plus beau combat pour leur amour, cette aventure folle, et, surtout, pour ce lien véritable plus fort que tout - plus fort que celui du sang - entre elle et leurs enfants.
Thibault Bérard nous entraîne au coeur de vies entre¬mêlées par le pouvoir des épreuves relevées et signe une ode au lien maternel sous sa forme la plus pure, la plus belle et la plus véritable.
Après le succès de De l'autre côté de la Machine, Aurélie Jean nous entraîne dans un nouveau voyage : au coeur de nos institutions juridiques et des algorithmes qui s'y exercent. Comment la loi est-elle pensée et appliquée au temps des algorithmes ? Comment les algorithmes sont-ils utilisés au sein du système judiciaire ? Et est-il vraiment possible de les réguler ? C'est un fait : les algorithmes rythment nos vies. Ils nous aident à nous déplacer, à travailler, à nous soigner, et même à légiférer. Certains, alarmistes, diraient qu'ils sont de partout... Or, peu d'entre nous les comprennent, sans parler d'en maîtriser les subtilités. Nos dirigeants, parlementaires et nos juristes n'y font pas exception, et participent pour certains à augmenter la confusion autour de leur utilisation et de leur supposé danger... Pourtant, il est aujourd'hui nécessaire, voire capital, de comprendre le fonctionnement des algorithmes développés, mais aussi d'anticiper leur développement, de l'encadrer et de l'accompagner aussi judicieusement que justement. Une chose demeure cependant certaine : les algorithmes ne disposent d'aucune personnalité juridique face à un tribunal. En revanche, s'ils ne peuvent réellement faire la loi, ils l'influencent et en orientent désormais la pratique. Mal employés, ils deviennent une menace pour ses principes de transparence et d'équité. Bien maîtrisés, ils peuvent, au contraire, guider ceux qui la font et l'exercent afin de garantir le traitement égalitaire de chacun face à la justice. Consciente du défi qui nous attend, Aurélie Jean nous appelle à agir et propose de dompter (plutôt que de réguler) les algorithmes à travers des lois souples et anticipatrices, afin de ne rien sacrifier au progrès tout en les pensant dans la plus grande objectivité scientifique, sociale et économique. Car c'est cette même transparence intrinsèque à l'exercice de la justice qui doit s'appliquer dans le champ des algorithmes afin de permettre à chacun - du citoyen au législateur - de garantir l'harmonie, la justice et l'essor intellectuel au sein de nos sociétés.
Dans l'opacité du plus grand système totalitaire de la planète, sacré pour la troisième fois à la tête du Parti ?communiste, de l'armée et de l'État, Xi Jinping est le maître absolu de la Chine, aujourd'hui deuxième économie mondiale. Un développement extraordinaire qui, en deux générations à peine, a sorti de la misère des centaines de millions de personnes, et assuré leur immense fortune à des entrepreneurs hors pair. Comme aux États-Unis, 1 % des Chinois les plus fortunés contrôlent plus du tiers de la richesse nationale. On les connaît à peine, les Jack Ma d'Alibaba, Pony Ma de Tencent, Ren Zhengfei de Huawei, Zhang Yiming qui a créé TikTok, Yang Huiyan, la patronne de Country Gardens, ou la reine du botox Zhao Yang... Trop d'influence, trop d'arrogance - au risque de casser les ressorts de l'économie, Xi Jinping les a mis sous tutelle et a maintenu pendant près de trois ans 1,4 milliard de personnes dans le carcan du zéro Covid. La croissance fléchit, le chômage grimpe, des manifestations surgissent. Début 2023, changement radical, priorité à l'économie. Ukraine, Taïwan, haute technologie?: la confrontation avec les États-Unis durcit. Xi Jinping peut-il réussir son pari sans les milliardaires rouges, et imposer au monde la suprématie chinoise??
« Je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche », expliquait Montaigne à propos de la longue chevauchée qu'il fit à travers l'Europe en 1580.
Gaspard Koenig aussi sait ce qu'il fuit : les injonctions permanentes des gouvernements et des algorithmes. Il s'est donc lancé sur les traces de Montaigne, en suivant le même itinéraire, avec le même moyen de transport : un cheval, ou plutôt une jument, Destinada. Pour rejoindre Rome, le cavalier et sa monture ont parcouru 2 500 kilomètres pendant cinq mois, passant par le Périgord, la Champagne, les Vosges, la Bavière, la Toscane...
Toquant aux portes pour trouver gîte et couvert, parcourant les campagnes mais aussi les zones commerciales et les centres-villes, l'écrivain a eu tout le loisir de « frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui », comme le recommandait Montaigne. Dans cette plongée au coeur des territoires, la générosité et l'hospitalité sont presque toujours au rendez-vous.
Au rythme du pas, notre modernité révèle ses vertus et ses travers. L'occasion pour l'auteur de renouer avec certains thèmes chers à Montaigne : la relation entre l'homme et l'animal, l'art du dépouillement, les conflits religieux, la diversité des cultures ou les leçons de la nature...
Au fond, que Gaspard Koenig pouvait-il bien chercher dans un tel vagabondage, sinon la liberté ? La sienne, celle que l'on cultive dans cette « arrière-boutique » où se réfugiait Montaigne. Mais aussi la nôtre, exigence politique plus contemporaine que jamais.