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Aden Belgique
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Quand lui arrivent les informations sur les journées de février 1934 en Autriche, Anna Seghers habite la banlieue parisienne.
Elle a quitté l'Allemagne au lendemain de l'incendie du Reichstag. L'émigration ne signifie pas pour elle le refuge dans une tour d'ivoire mais une possibilité de continuer, par la littérature, à combattre. Ce livre donne l'impression d'une caméra qui se déplace sur les lieux mêmes des événements. Anna Seghers rapporte, sans presque jamais les habiller de commentaires, les propos ou conversations des individus rencontrés.
Ici, aucune mise en scène des faits, de ce qui les précède et peut les expliquer. La plongée est immédiate. Influencée par le cinéma, cette technique narrative, bien qu'utilisée déjà par Alfred Döblin ainsi que par John Dos Passos, ne manque pas d'originalité pour un type de récit que son auteur veut politique. Anna Seghers a retracé avec une imagination, une ardeur et une rapidité stupéfiantes la dernière des phases à la fois glorieuses et désespérantes des luttes du mouvement ouvrier dans l'Europe du XXe siècle.
Pilonné par la police de Daladier dans le cadre des opérations de police visant à détruire les organisations du PCF, ce livre est longtemps resté introuvable. Le voilà à nouveau édité, enrichi d'une préface de Lionel Richard et d'un hommage à la traductrice du roman, Jeanne Stem, par Pierre Radvanyi.
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Radeau de la Meduse : Journal d'un prisonnier politique 1940-1941
Léon Moussinac
- Aden Belgique
- Fonds Rouge
- 4 Septembre 2009
- 9782930402864
Léon Moussinac, fondateur avec Vaillant-Couturier et Aragon de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires, directeur des Éditions sociales internationales, est arrêté en avril 1940 pour "propagande communiste", enfermé à la Santé pendant des mois puis interné au camp de Gurs.
Il est acquitté en novembre 1941 au terme d'un long calvaire. C'est la période comprise entre son arrestation et son acquittement qu'il raconte dans ce journal de captivité. Témoignage terrible et haletant des prisons et des camps d'internement en France, ce livre est aussi le bilan du travail d'un homme qui s'est placé au croisement de toutes les tendances culturelles et littéraires de l'époque, en liaison avec son engagement révolutionnaire.
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Lévy, premier livre de contes était introuvable depuis des dizaines d'années.
Il rassemble six nouvelles - ici appelées "contes" - de l'écrivain Jean-Richard Bloch (1884-1947) qui le font apparaître comme une des personnalités des lettres françaises du XXe siècle. Les nouvelles de Lévy sont un florilège d'originalité et de subtilité. La haute maîtrise de la langue dans les expressions raffinées comme dans le parler populaire est indiscutablement une des marques de Jean-Richard Bloch.
Mais cet aspect va de pair avec un regard lucide et profond sur la vie de son temps qui lui permet de montrer de manière très singulière l'envers du décor de la vie française. Que ce soit dans Lévy, qui évoque les suites en province de l'Affaire Dreyfus et va au coeur de la question juive telle qu'elle se posait alors, ou dans des satires comme Une irruption de nouveaux dieux, Jean-Richard Bloch excelle à mettre en lumière ce qu'on aimerait bien laisser de côté.
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La maison Artamonov est un des grands romans de Maxime Gorki, qui peut être lu comme la chronique annoncée de la Révolution d'octobre. Il relate l'aventure de ces familles qui ont bâti des entreprises devenues rapidement très grandes et qui de ce fait leur échappent. Du premier des Artamonov, libéré du servage en 1861 et fondateur de la filature qui porte son nom, à son petit-fils qui doit en hériter, deux générations se sont écoulées, et bien des changements sont intervenus dans les mentalités et les rapports sociaux. L'argent l'emporte sur l'honnêteté, la combine sur la parole donnée. Gorki excelle à montrer le carcan de l'argent dans lesquels les Artamonov sont pris sans retour, et les tourments des personnages en quête du sens de leur existence.