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En 1939, dans un paquebot reliant New York à Buenos Aires, le champion du monde d'échecs est mis en difficulté par un inconnu lors d'une partie improvisée. L'homme confie alors au narrateur sa terrible histoire. Rescapé de la terreur nazie en Autriche, il a été soumis pendant plusieurs mois à la torture psychologique d'un isolement total, auquel seul le jeu d'échecs, qu'il pratiquait mentalement, lui a permis d'échapper. Le Joueur d'échecs, que Zweig rédige en 1941 depuis l'exil et qu'il achève peu de temps avant de se donner la mort, est l'unique texte de fiction dans lequel il évoque frontalement le nazisme. OEuvre d'un auteur orphelin de sa patrie comme de ses idéaux, cette nouvelle est aussi une réflexion sur le destin de l'Europe et du monde, ce monde devenu, à l'heure où écrit Zweig, un grand échiquier où « plus rien n'est à sa place ». DOSSIER - Significations politiques et métaphysiques du jeu d'échecs - Échecs, exil, folie : de Nabokov à Zweig - Isolement carcéral contre univers concentrationnaire : témoignages.
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Un beau matin, Gregor Samsa, fils d'une famille de petits-bourgeois à l'existence médiocre, se réveille changé en un coléoptère monstrueux. Face à cette transformation aussi soudaine qu'inexplicable, c'est le comportement de tout son entourage qui se métamorphose... Régi de bout en bout par une implacable logique, La Métamorphose (1915), récit cocasse et terrifiant, est le plus célèbre des textes de Kafka.
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Côte d'Azur, années 1900 : la fuite d'une mère de famille avec un séducteur rencontré la veille jette le trouble parmi les résidents d'une pension cossue. Tandis que tous condamnent l'épouse infidèle, un homme prend sa défense, suscitant l'intérêt d'une Anglaise distinguée. Elle lui raconte alors les vingt-quatre heures qui ont failli faire basculer sa vie, vers 1880, à Monte- Carlo : le spectacle d'un jeune Polonais dévoré par le démon du jeu lui avait inspiré une passion charnelle fulgurante...
Dans cette célèbre nouvelle mêlant réalisme balzacien, démonisme russe et théorie freudienne, Stefan Zweig explore les origines de la passion et met au jour la puissance subversive du désir physique féminin.
Illustration : Virginie Berthemet © Flammarion
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Un matin, au réveil, alors qu'il n'est coupable d'aucun crime, Joseph K. est accusé et arrêté. Arrêté mais laissé entièrement libre. Accusé, mais sans savoir ni de quoi ni par qui. Ainsi s'ouvre Le Procès, qui dépeint les affres d'un personnage aussi implacable qu'insaisissable, la Loi. Terreur, mépris, révolte, indifférence : quoiqu'il éprouve ou fasse, le prévenu s'enferre, aggrave son cas, court à sa perte. Et, à mesure que s'effondrent toutes ses hypothèses, la réalité se dévoile pour ce qu'elle est... un univers de faux semblants. Roman de la justification impossible, Le Procès (1925) nous invite à emboîter le pas à Joseph K., au narrateur et à Kafka lui-même, pour méditer sur le destin d'un individu, le sens de la vie et la question du salut.
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En 1903, Rilke entame une correspondance avec un jeune homme de vingt ans, Franz Kappus, qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. Plusieurs lettres suivront, que Kappus publiera en 1929, trois ans après la mort de Rilke.
Ces textes sont devenus immédiatement célèbres et comptent parmi les plus beaux de Rilke : au fil du temps et des réponses, ils composent une superbe méditation sur la solitude, la création, l'amour, l'accomplissement de l'être.
Au-delà de ce recueil, d'autres lettres ont été ajoutées, adressées à Lou-Andréas Salomé, Friedrich Westhoff et Clara Rilke.
Elles continuent de parler « de la vie et de la mort, et de ceci que l'une et l'autre sont grandes et magnifiques ».
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Sur la psychanalyse ; cinq leçons
Sigmund Freud
- Flammarion
- Gf ; Philo'
- 19 Février 2020
- 9782081488250
En 1909, Freud est invité à la Clark University, aux États-Unis, pour présenter une discipline nouvelle : la psychanalyse. Devant un public d'intellectuels, il en retrace la genèse, la méthode et les principales découvertes : la mise au jour de l'inconscient, le processus du refoulement, l'interprétation des rêves, l'existence de la sexualité infantile... Introduction essentielle à la théorie freudienne, ces cinq leçons témoignent de l'ampleur des énigmes que Freud s'est efforcé d'élucider.
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«C'était le soir tard, lorsque K. arriva. Le village était sous la neige. La colline du Château restait invisible, le brouillard et l'obscurité l'entouraient, il n'y avait pas même une lueur qui indiquât la présence du grand Château. K. s'arrêta longuement sur le pont de bois qui mène de la route au village, et resta les yeux levés vers ce qui semblait être le vide...» K. entame là un long et harassant combat avec un mystérieux Château, comme dans Le Procès un autre K. luttait contre un Tribunal omniprésent et pourtant insaisissable. Le fondé de pouvoir Joseph K. rêvait de se justifier. Le géomètre K. désire être reconnu et accepté. Parviendra-t-il même à prendre la mesure de son impuissance et de son ignorance ?
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"C'est à toi seul que je veux parler, raconter tout pour la première fois ; tu connaîtras ma vie entière, qui a toujours été à toi et dont tu n'as jamais rien su." Ainsi s'ouvre la lettre posthume que reçoit un romancier viennois, dandy séducteur et volage. À travers cette missive écrite par une inconnue qui l'a follement aimé et dont il n'a gardé aucun souvenir, une image en creux de sa propre existence lui est soudain offerte, dans toute sa légèreté, sa vacuité, auxquelles s'oppose le tableau effrayant et admirable d'une passion totale. Parue en 1922, la Lettre d'une inconnue est un pur joyau de la littérature amoureuse. Zweig y campe un autoportrait trouble, et, par personnage de femme interposé, règle des comptes avec la part insouciante de lui-même, celle que les tragédies de la Première Guerre mondiale et le spectacle de la souffrance humaine n'avaient pas encore assombrie.
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Les souffrances du jeune Werther
Johann Wolfgang von Goethe
- Flammarion
- Gf
- 4 Janvier 1999
- 9782080701695
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Interroger le fanatisme de la vérité qui gouverne la philosophie, reconnaître la vie seule pour source de toute valeur, l'indépendance pour la vertu suprême du philosophe, et rechercher une réconciliation inédite de l'art et de la science : tel est pour Nietzsche le sens du gai savoir. Publié en 1882, réédité et augmenté en 1887, cet ouvrage met en oeuvre les principaux thèmes de la pensée de Nietzsche, dont celui de l'éternel retour, qu'il introduit ici pour la première fois. L'auteur y déploie le projet d'une guérison de l'humanité, d'un regain de force et d'amour de la vie : «suprême espérance» qui ne saurait se conquérir que dans la douleur... et dans l'ivresse.Dossier1. La force de vivre : comment surmonter les idéaux maladifs ?2. La philosophie de l'avenir : une thérapeutique culturelle3. Le gai savoir : l'affirmation de la vie- Glossaire des principales notions de la philosophie de Nietzsche
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1915. Tandis que la Première Guerre mondiale ensanglante l'Europe, un auteur quasiment inconnu publie son premier roman, qui connaît un succès foudroyant. Placé sous le signe du Golem, cette créature d'argile façonnée jadis par un rabbin, et qui revient hanter la ville tous les trente-trois ans, le livre ressuscite la Prague du tournant du siècle : Prague et son ghetto, rasé quelques années avant la guerre par des autorités soucieuses d'«assainissement». Dans ses rues tortueuses où sont tapis des êtres fantastiques, dévorés par la passion et la haine, des crimes se commettent, tandis que les couples dansent dans des cabarets sordides. La folie sourd des vieilles pierres... Elle poisse les songes et les souvenirs, elle sème sous les pas des passants des arcanes indéchiffrables. Jusqu'où le narrateur ira-t-il pour se libérer de son emprise et connaître enfin son destin ?
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Cathédrale philosophique, la Critique de la raison pure demeure dans la réflexion contemporaine un sommet inégalé. Kant y développe la première déconstruction systématique de la métaphysique spéculative. Pourtant, parce que son oeuvre majeure fonde aussi la perspective d'un usage légitime de la raison après sa critique, les exigences intrinsèques de la rationalité y conservent un sens pour une humanité reconduite à l'épreuve de sa condition. Ainsi la démarche kantienne se démarque-t-elle des critiques antirationalistes du discours rationnel. La Critique de la raison pure ouvre la voie, non à une destruction périlleuse de la raison, mais à sa transformation postmétaphysique. En ce sens, elle continue d'offrir à la modernité philosophique un autre destin que celui qui la conduisait vers l'affrontement stérile de la spéculation et de sa simple dénégation.
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Chef-d'oeuvre précoce de Marx et Engels, le Manifeste marque un tournant dans l'histoire du mouvement ouvrier : retraçant brièvement la genèse de la lutte des classes, Marx et Engels voulaient aussi doter la classe ouvrière d'un programme donnant des fondements scientifiques et durables à toute action révolutionnaire. Le résultat fut cette oeuvre brève, mondialement diffusée et dont la première édition vit le jour en 1848. Le présent volume comporte, outre le texte du Manifeste, un dossier qui inclut les préfaces des différentes éditions et des extraits de la correspondance entre Marx et Engels.
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Sur le paquebot qui le ramène de Calcutta en 1912, un jeune touriste européen rencontre un médecin des Indes néerlandaises dont les confidences lui dévoilent l'envers des splendeurs exotiques qu'il laisse derrière lui : lieu de domination raciale et sociale exacerbée, les colonies sont le tombeau des idéaux humanistes et un enfer propice aux coups de folie autodestructeurs. Déclenchée par une sordide histoire d'avortement clandestin, la crise de furie - ou «crise d'amok» - qui a fait du médecin cette loque repoussante aux yeux rougis par les larmes et l'alcool est pourtant aussi, pour lui, l'occasion d'une rédemption par l'amour... Sous la misère des êtres, la souffrance des corps, la violence des conditions, l'auteur nous laisse entrevoir la force libératrice de la passion humaine. Écrit en 1922, marqué par l'audace expressionniste des années folles, ce récit est l'un des plus noirs et des plus crus de Zweig.
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Notre corps ne ment jamais. Quand nous tombons malades, quand nous faisons l'expérience de la dépression, de la toxicomanie, de l'anorexie, c'est que nous sommes traversés par un conflit intérieur entre ce que nous ressentons et ce que nous voudrions ressentir. D'un côté, notre corps garde intacte la mémoire de notre histoire - tout particulièrement des mauvais traitements que nos parents ont pu nous infliger -, de l'autre, il y a notre esprit, qui nous détermine à aimer et à honorer ces mêmes parents. Si ce livre explore les conséquences parfois dramatiques de ce conflit, il montre aussi qu'il existe des raisons d'espérer. Non, nous ne sommes pas obligés d'être les «bons» enfants de nos parents s'ils nous ont fait du mal ou s'ils continuent de pratiquer le chantage affectif. Oui, notre responsabilité est d'être attentifs aux signaux d'alerte que nous envoie notre corps. Au terme de ce chemin exigeant, il y a l'espoir de naître à une authentique liberté intérieure.
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En 1901, Freud publie Sur le rêve, un « résumé » de L´Interprétation du rêve, paru un an plus tôt. Et il y accomplit un tour de force : exposer de façon alerte, claire et concise les concepts ayant une valeur opératoire pour l´élucidation des rêves, qu´il illustre par de nombreux exemples.
Il traite successivement : la question immémoriale du sens de la vie onirique ; celle, alors toute récente, de la méthode psychanalytique et de ses résultats ; un exemple inédit de mise en oeuvre de cette méthode ; le contenu manifeste et les pensées latentes du rêve ; le travail du rêve (condensation, déplacement) et ses procédures de transposition d´un mode d´expression dans un autre ; la déformation qui en résulte, due à l´accomplissement voilé du dormeur ; le refoulement et le compromis passé à la faveur du sommeil entre les intentions d´une instance psychique et les exigences d´une autre ; l´oubli du rêve, quand la censure recouvre sa pleine vigueur à l´état vigile ; les cas limites où le rêve ne peut plus remplir sa fonction de gardien et libère l´angoisse en provoquant le réveil ; le traitement des stimuli exogènes susceptibles d´influencer le contenu onirique ; enfin, le problème des désirs érotiques que découvre l´analyse dans la plupart des rêves des adultes.
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En pleine bataille de Solférino, le sous-lieutenant Joseph Trotta sauve la vie de l'empereur d'Autriche. À titre de récompense, cet humble descendant de paysans slovènes est anobli et promu capitaine. Mais ce qui aurait dû être une bénédiction se mue en douloureuses questions pour sa descendance : comment être à la hauteur de l'exploit de l'aïeul ? Quel destin s'inventer dans un monde pétrifié par les obligations militaires ? Avec sensibilité et une ironie tendre pour ses personnages, Joseph Roth offre un portrait crépusculaire de l'Empire austro-hongrois alors que la Première Guerre mondiale menace.
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Accepter de se confier à un témoin empathique, apprendre à aimer son enfance, lever le refoulement et vivre ses émotions enfouies, tel est le chemin par lequel passe la véritable liberté intérieure. Cet ouvrage reprend toute la pensée d'A. Miller en rendant compte de ses recherches les plus récentes et de l'efficacité de la méthode thérapeutique qu'elle a mise au point.
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Le Malaise dans la culture est le plus " philosophique " des écrits du fondateur de la psychanalyse.
Ce petit livre, publié en 1930, est en effet le seul véritable exposé de la conception de la réalité sociale et de la philosophie politique de Freud. Son diagnostic en a troublé plus d'un - la culture s'efforce d'endiguer l'irréductible agressivité humaine sans jamais remporter de victoire décisive -, et l'on a voulu y voir la preuve du pessimisme d'un vieil homme rongé par la maladie et rattrapé par l'histoire.
Bien au contraire, en leur montrant qu'ils n'ont rien à attendre d'un retour à la ,nature", d'une société sans classes ou encore d'un paradis régi par les lois du marché, Freud délivre les hommes de leur dernière chaîne : celle qui les liait à la croyance et à l'espoir. Contrairement à ce qu'a dit Dante, ce n'est pas en enfer que l'on entre quand on abandonne toute espérance, mais dans le royaume de la liberté où l'illusion n'a plus cours.
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"La loi morale est sainte (inviolable). L'homme est sans doute très éloigné de la sainteté, mais il faut que l'humanité dans sa personne soit sainte pour lui. Dans la création tout entière, tout ce que l'on veut, et ce sur quoi on a quelque pouvoir, peut aussi être employé simplement comme moyen ; l'homme seul, et avec lui toute créature raisonnable, est fin en soi-même. Il est, en effet, grâce à l'autonomie de sa liberté, le sujet de la loi morale, laquelle est sainte. C'est précisément en raison de cette liberté que toute volonté, même la volonté propre à chaque personne et dirigée sur elle-même, est bornée par la condition de l'accord avec l'autonomie de l'être raisonnable, à savoir de ne le soumettre à aucune intention qui ne serait pas possible suivant une loi pouvant trouver sa source dans le sujet même qui pâtit, et donc de ne l'utiliser jamais simplement comme moyen, mais en même temps en lui-même comme une fin. Cette condition, à bon droit, s'impose, pour nous, même à la volonté divine relativement aux êtres raisonnables dans le monde, en tant qu'il s'agit de ses créatures, parce qu'elle repose sur la personnalité de ceux-ci, par laquelle seule ils sont des fins en soi." Kant
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C'est pour ton bien ; racines de la violence dans l'éducation de l'enfant
Alice Miller
- Flammarion
- Champs Essais
- 11 Mars 2015
- 9782081347328
La psychose, la drogue, la criminalité sont-elles les répercussions codées des expériences des premières années de la vie ?
Alice Miller dénonce les méfaits de l'éducation traditionnelle, qui a pour but de briser la volonté de l'enfant pour en faire un être docile et obéissant. Elle montre comment les enfants battus battront à leur tour, les menacés menaceront, les humiliés humilieront. Car à l'origine de la pire violence, celle que l'on s'inflige à soi-même ou celle que l'on fait subir à autrui, on trouve presque toujours le meurtre de l'âme enfantine.
Cette « pédagogie noire », selon l'expression de l'auteur, est illustrée par des textes des xviiie et xixe siècles, stupéfiants ou tragiques, reflétant les méthodes selon lesquelles ont été élevés nos parents et nos grands-parents, et par trois portraits d'enfances massacrées : celle de Christine F., droguée, prostituée, celle d'un jeune infanticide allemand et enfin celle d'Adolf Hitler, que l'on découvrira ici sous un jour tout à fait inattendu.
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En quoi la philosophie est-elle demeurée jusqu'à présent prisonnière de préjugés ? Pourquoi le projet même de recherche du vrai est-il suspect ? C'est l'examen de ces deux questions qui conduit Nietzsche, dans Par-delà bien et mal, à récuser la problématique de la vérité pour lui substituer celle, plus radicale, de la valeur. Et c'est pourquoi ce texte de 1886 - «une sorte de commentaire de mon Zarathoustra» ainsi que le présente Nietzsche - constitue sans doute l'ouvrage le plus propre à faire saisir la logique spécifique, déroutante autant que rigoureuse, de la réflexion nietzschéenne, tout comme il est celui qui en détaille le plus clairement les aboutissements : la définition nouvelle du philosophe, du «philosophe de l'avenir», comme créateur de valeurs, et l'interprétation de la réalité comme volonté de puissance.
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«Combien de sang et d'horreur au fond de toutes les bonnes choses !...» écrit Nietzsche. La Généalogie de la morale applique ce principe désacralisant : l'idéal moral (ascétique) a désormais un prix, payable «en livre de chair». Principe cynique, qui découvre les pieux mensonges et les faux-semblants (autrement dit, bons sentiments et saintes intentions).Les hommes «modernes», de «progrès», ont là un miroir pour leurs interdits, leurs impuissances et leurs malentendus : la mièvrerie du consensus démocratique, la moraline du troupeau, les passions tristes qui rabotent les aspérités de la vie, la phobie de l'autorité (le «misarchisme»), la névrose généralisée du salut par l'art, la science ou la religion.Mesurons ce que l'animal humain a perdu dans l'affaire - l'innocence et la joie de l'affirmation première de la force, la vraie méchanceté, la distance, la noblesse - et son nouvel infini : réinventer un sens fort après des millénaires de sens faible.
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Critique de la faculté de juger
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 2 Septembre 2015
- 9782081366664
Longtemps sous-évaluée dans la tradition exégétique, la Critique de la faculté de juger (1790) réapparaît aujourd'hui, au fil du libre dialogue entretenu avec elle par une série de philosophes contemporains, pour ce qu'elle est vraiment : le couronnement du criticisme en même temps que l'un des plus profonds ouvrages auxquels la réflexion philosophique a donné naissance. En organisant sa réflexion autour de trois axes (la finalité de la nature, l'expérience esthétique, les individualités biologiques), Kant affrontait le problème de l'irrationnel qui, à travers le défi lancé aux Lumières par Jacobi, faisait vaciller la toute-puissance de la raison. Cette traduction, qui invite à relire la Critique de la faculté de juger à partir de sa première introduction, laissée inédite par Kant, montre que consolider la rationalité, c'était aussi sauver l'unité de la philosophie par la mise en évidence de l'articulation entre raison théorique et raison pratique. Véritable lieu de la politique kantienne selon Hannah Arendt, émergence d'une pensée de la communication selon Jürgen Habermas ou Karl Otto Apel, la dernière des trois Critiques constituait ainsi, surtout, la réponse la plus subtile de la modernité à l'antirationalisme naissant.