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Paulina éclata de rire :
- vous m'avez dit l'autre jour, sur le schlangenberg, que vous étiez prêt, sur un mot de moi, à vous jeter en bas, la tête la première et nous étions bien à mille pieds de haut.
Je dirai ce mot un jour, uniquement pour voir si vous vous exécutez et soyez certain que je montrerai du caractère. je vous hais justement parce que je vous ai permis tellement de choses, et je vous hais encore plus parce que vous m'êtes si nécessaire.
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À peine arrivé dans la ville de N..., Tchitchikof, personnage mystérieux et diabolique, s'y adonne à un étrange commerce : il entreprend d'acheter aux propriétaires terriens leurs serfs décédés entre deux recensements - leurs «âmes mortes»-, en vue de se constituer une propriété fictive qui lui permettra de contracter un emprunt... Récit loufoque d'une descente aux Enfers ? Tableau réaliste et satirique de la noblesse provinciale ? Poème baroque de la terre russe ? Ou encore, épopée sur la trivialité universelle ? Les Âmes mortes, dont seule la première partie fut publiée, en 1842 - la suite, dont il nous reste les brouillons, fut brûlée par l'auteur, et l'oeuvre demeura inachevée à sa mort-, est le roman le plus énigmatique de Gogol, et l'une des oeuvres les plus riches de la littérature russe.
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«Ma pièce est déjà prête dans ma tête. Elle s'appelle La Cerisaie, il y a quatre actes, dans le premier on voit par les fenêtres des cerisiers en fleurs, tout un jardin blanc ininterrompu. Et les dames sont vêtues de blanc.»Lettre de Tchekhov, 5 février 1903Après cinq ans d'absence, Lioubov retourne dans la maison de son enfance avec une émotion intacte. Elle retrouve la splendide cerisaie qui entoure son domaine comme un abri hors du temps. Mais cet inestimable trésor est aussi un patrimoine délaissé, criblé de dettes et qu'il va bien falloir vendre... Dernière pièce de Tchekhov, La Cerisaie (1904) est la peinture de la fin d'un monde. Par l'évocation de ce jardin d'Éden voué à la disparition, Tchekhov dresse, un an avant la première révolution russe, un état des lieux d'une classe qui meurt pour être restée étrangère à la marche du temps.
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Au début de l'été 1833, à peine âgé de seize ans, Vladimir rencontre l'amour pour la première fois dans la maison de campagne où il passe ses vacances.
Mais la belle jeune fille qui l'a ébloui, plus âgée que lui, forte et indépendante, va bientôt le réduire au désespoir...
En racontant la passion malheureuse du novice Vladimir pour la séduisante Zinaïda, Tourguéniev compose un émouvant récit d'apprentissage mêlé de souvenirs autobiographiques.
L'édition :
- Questionnaires de lecture - Parcours de lecture - Groupements de textes :
- les scènes de première rencontre - la complexité du sentiment amoureux - Culture artistique :
- le baiser dans l'art - l'amour en musique.
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Débarrasser l'humanité d'un «pou» malfaisant, satisfaire son idéal de justice et s'illustrer par un geste sublime : tels sont les motifs qui poussent Raskolnikov à tuer une vieille usurière. Mais sitôt que la hache s'abat sur sa victime, l'étudiant perd la raison... Nul mieux que Dostoïevski n'a peint la déchéance d'un homme : terrifié à l'idée qu'on découvre son crime, en proie au remords, au délire et à la paranoïa, le coupable erre dans les bas-fonds de Saint-Pétersbourg, rongé par cet insoutenable secret.Histoire d'une plongée en enfer, Crime et châtiment (1866), qui tient à la fois du roman policier, de la fresque sociale et du récit psychologique, est l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature russe. Interview : «Jean-Philippe Toussaint, pourquoi aimez-vous Crime et châtiment ?»
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Elle haïssait la dépravation chez les autres, elle la jugeait avec une dureté impitoyable et elle était elle-même dépravée... Veltchaninov était convaincu qu'il existe des femmes de ce genre ; et il était également convaincu qu'il existe un type de maris correspondant à ce type de femmes, et n'ayant d'autre raison d'être que d'y correspondre. Pour lui, l'essence des maris de ce genre consiste à être pour ainsi parler «d'éternels maris» ou, pour mieux dire, à être toute leur vie uniquement des maris, et rien de plus. «L'homme de cette espèce vient au monde et grandit uniquement pour se marier, et sitôt marié, devient immédiatement quelque chose de complémentaire de sa femme, quand bien même il aurait un caractère personnel indiscutable. La marque distinctive d'un tel mari, c'est l'ornement que l'on sait. Il lui est aussi impossible de ne pas porter de cornes qu'au soleil de ne pas luire ; et non seulement il lui est interdit de jamais en rien savoir, mais encore il lui est interdit de connaître jamais les lois de sa nature.»
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«Il n'y a pas d'erreur, c'est un roi, d'une essence et d'une qualité telles que seul Shakespeare pourrait, chez les modernes, lui être comparé... Peut-être est-il, après Eschyle et Shakespeare, l'humain qui est descendu le plus profondément, le plus âprement dans l'abîme des coeurs et des corps...» Léon Daudet
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Lorsque Khlestakov, jeune voyageur pétersbourgeois endetté et affamé, arrive dans "un petit trou de province", il ne s'attend pas à un tel accueil. Hébergement, vins, cigares, vêtements et équipages élégants : rien ne lui est refusé par Anton Antonovitch, le gouverneur qui vient à sa rencontre. D'abord surpris par tant d'hospitalité, il comprend bientôt qu'on le prend pour un révizor, c'est-à-dire un inspecteur envoyé par le gouvernement...
Miroir de la société sous Nicolas Ier ? Satire de l'administration russe ? Comédie de tous les temps et de tous les pays ? Autant d'interrogations qui font la richesse du Révizor (1836), parabole à l'humour corrosif sur la corruption et l'imposture.
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Dans la Russie du XVIIIe siècle, où la rébellion menace, le jeune Griniov est contraint de rejoindre une misérable forteresse afin de devenir officier. Il tombe alors amoureux de Marie, la fille du capitaine. Pendant ce temps, l'armée de Pougatchev avance dangereusement.
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Récit historique, épopée et extraordinaire roman d'aventures tout à la fois, Tarass Boulba est l'oeuvre de Gogol la plus lue et la plus souvent traduite. Véritable plongée au coeur de l'Ukraine du XVII? siècle, ce roman retrace, à travers l'histoire d'un chef cosaque haut en couleur et de ses deux fils, le destin d'une communauté en lutte, d'un côté, contre l'occupation polonaise, et, de l'autre, contre les agressions tatares. Par-delà les expéditions guerrières, les chevauchées dans la steppe et le récit des séjours au camp - cette étrange république où l'on festoie autant que l'on s'entraîne -, le romancier met en scène une idylle interdite, celle qui unit le fils cadet de Tarass Boulba à une jeune Polonaise... Nul mieux que Gogol n'a su faire jaillir avec tant d'acuité l'éclat de ce «siècle à demi sauvage», ainsi que l'a noté Henri Troyat : «Malgré l'horreur de ce drame, tout éclaboussé de sang, une sorte d'optimisme s'en dégage. [...] La robuste santé des protagonistes, la simplicité de leurs passions, la grandeur homérique de leurs exploits, la beauté des paysages qu'ils traversent, tout cela, mystérieusement, réconforte le lecteur [...]. Au vrai, Tarass Boulba est un roman écrit par un peintre.»
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On a souvent fait d'Un héros de notre temps le premier roman psychologique de la littérature russe. Mais l'analyse y est toujours subordonnée à cette ironie dominante, à ce regard distancié et critique que Petchorine, personnage principal et narrateur, jette sur ses aventures. À juste titre, on y lira les signes d'un certain essoufflement de la sensibilité romantique ; mais on verra aussi en Petchorine l'aîné de ces héros sombres qui peupleront les plus grands textes de Gontcharov, Tourgueniev ou Dostoïevski. À bien des égards, en effet, le court roman de Lermontov, étrange, décousu, fascinant, annonce les romans russes de la deuxième moitié du XIXe siècle.
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Histoire de la russie et de son empire
Michel Heller
- Flammarion
- Champs Histoire
- 17 Octobre 2009
- 9782081235335
Dans ce livre, achevé quelques mois avant sa mort et fruit de dix années de travail, Michel Heller brosse le tableau fascinant de mille ans de l'histoire russe. Comment ce " continent de steppes ", peuplé de nomades, devient-il au fil des siècles un gigantesque Etat multinational forgé par un pouvoir impérial brutal et singulier ?Chef-d'oeuvre d'érudition et de rigueur, l'Histoire de la Russie et de son empire éclaire la décadence de Kiev puis la domination de Moscou, la plus faible des principautés russes. Elle mettra à profit le joug tatar pour s'élever au-dessus de toutes les autres. De multiples événements ponctuent cette magistrale fresque d'un univers marqué par la violence et la démesure. La chute de Byzance qui permet à Moscou de se proclamer la Troisième Rome, le régime d'Ivan le Terrible, le " temps des troubles " au début du XVIIe siècle, l'avènement de Pierre le Grand, puis de Catherine II, l'" apogée de l'autocratie " avec Nicolas Ier jusqu'à l'abdication de Nicolas II. Par deux fois au cours du XXe siècle, la Russie aura perdu son empire. Quelles leçons tirera-t-elle du passé ? Quelles réponses apportera-t-elle au défi de l'histoire ?
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En quoi consiste le bonheuroe Est-il à notre portéeoe Dans Oncle Vania (1897), les personnages s'interrogent. Aux élans d'espoir et de joie succèdent l'abattement et la détresse. Le dégoût d'être laid, vieux, malade. L'ennui d'habiter en province, où jamais rien ne se passe; de travailler comme un forcené, sans reconnaissance aucune. La douleur d'aimer sans retour. La fadeur de ne pas aimer. Ailleurs, à une autre époque, dans d'autres circonstances, peut-être, ils auraient pu être heureux... Bien sûr, il y a la révolte, la tentation du meurtre, celle du suicide. Mais en vain. La vie est là, amère et crue: on s'y enlise. «Vous dites que la vie est belle. Oui, mais si ce n'était qu'une apparence! Pour nous, les trois soeurs, la vie n'a pas encore été belle, elle nous a étouffées, comme une mauvaise herbe», affirme Irina dans Les Trois Soeurs (1901). Son rêve le plus cher, partir à Moscou, restera inaccompli.
Que nul ne vienne chercher, dans ces pièces de Tchekhov, un héros classique, ou un geste grandiose; car ainsi que l'affirmait le dramaturge: «Dans la vie, les hommes ne se tuent pas, ne se pendent pas, ne se font pas des déclarations d'amour à tout bout de champ. Ils ne disent pas à tout instant des choses pathétiques. Ils mangent, ils boivent, ils se traînent et disent des bêtises. Et voilà, c'est cela qu'il faut montrer sur scène.»
Traduction d'Arthur Adamov, révisée par Michel Cadot Présentation par Michel Cadot
Couverture: Virginie Berthemet.
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Maître et serviteur ; nouvelles et récits (1886-1904)
Léon Tolstoï
- Flammarion
- Gf
- 19 Avril 2017
- 9782081408340
Ce volume rassemble cinq des plus beaux récits de Tolstoï, écrits à la fin de sa vie. Travaillés avec un soin d'orfèvre, ils mettent en scène des personnages au destin hors du commun. Dans La Sonate à Kreutzer, un mari jaloux jusqu'à l'obsession veut que sa femme l'ait trompé, afin de pouvoir accomplir le passage à l'acte criminel libérateur. Le Père Serge retrace le parcours d'un aristocrate russe engagé dans l'armée, qui, pour échapper aux tentations du monde, se fait ermite dans une cellule creusée à même le rocher. Dans Maître et Serviteur, un riche propriétaire, pour ne pas manquer une affaire, entreprend de rejoindre avec son serviteur un village voisin, mais les deux hommes se retrouvent bientôt pris dans une tempête...
Dans ces récits saisissants, Tolstoï donne à voir la complexité des êtres, l'âpreté du monde et la rudesse du chemin vers le renoncement.
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Un monde entier se dévoile à nous dans cette oeuvre, une image symbolique de la société russe que Iegorouchka traverse sans la comprendre, avec ses hiérarchies, ses coutumes, ses secrètes métamorphoses : marchands, religieux, petits commerçants juifs, paysans, anciens ouvriers, routiers, chacun peint par son parler autant que par son visage. Le voyage du jeune garçon est court. Pour quelques jours, sa petite silhouette aura longé l'immense route semée de débris et de souvenirs épiques, où se dessine une aventure qui ressemble bien au destin de la Russie : le temps de Tarass Boulba est révolu. Comme celui de la Russie terrienne et patriarcale du comte Tolstoï. Voici la Russie des hommes neufs, des énergies vagabondes, des Souvarine et des Tchekhov, des rapaces mais aussi des roturiers consciencieux et rationalistes, du progrès.
La Steppe n'eut pas de suite romanesque. La Russie bourgeoise devait vite mourir. En Tchekhov, elle avait trouvé son poète et sa conscience.
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Lorsque ce livre paraît en décembre 1987, l'événement est retentissant. Pour la première fois, le plus haut personnage de l'État soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, dénonce ouvertement les travers du système. En proposant des changements radicaux à l'intérieur comme à l'extérieur, Gorbatchev annonce au monde, soixante-dix ans après Octobre, qu'une autre révolution est en marche.Trente ans plus tard, qu'en reste-t-il ? À la lumière de la chute du bloc soviétique, on est tenté de lire en Perestroïka l'annonce de la dislocation à venir. Mais méfions-nous de l'illusion rétrospective : Gorbatchev entend bien sauver le système et non le renverser, et de nombreux contemporains ont relevé que son programme n'était en fait que bien peu révolutionnaire.Livre-choc devenu document d'histoire, Perestroïka demeure la pièce-clé d'un suspens politique à l'échelle mondiale, et le symbole d'un des temps forts de la mémoire contemporaine.
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A Saint-Pétersbourg, ville peuplée de policiers et de fonctionnaires, la vie est impeccablement réglée... Elle le serait du moins si des événements incroyables ne venaient en bouleverser le cours : le nez d'un assesseur de collège disparaît soudain et s'en va parcourir les avenues sous la forme d'un conseiller d'État, tandis qu'aux alentours du pont Kalinkine, le fantôme d'un fonctionnaire rôde à la recherche d'un manteau volé.
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«Je suis un homme malade... Je suis un homme méchant. Un homme plutôt repoussant. Je crois que j'ai le foie malade. Soit dit en passant, je ne comprends rien de rien à ma maladie et je ne sais pas au juste ce qui me fait mal. Quoique respectant la médecine et les médecins, je ne me soigne pas et ne me suis jamais soigné. Ajoutez à cela que je suis supersititieux à l'extrême ; enfin, assez pour respecter la médecine. (Je suis suffisamment instruit pour ne pas être superstitieux, mais je le suis quand même). Eh, non ! c'est par méchanceté que je refuse de me soigner. Et ça, je suis sûr que vous ne me faites pas l'honneur de le comprendre. Eh bien, moi, je le comprends. Bien entendu, je ne saurais vous expliquer à qui, en l'occurrence, ma méchanceté réserve sa volée de bois vert ; je sais parfaitement et très bien que les docteurs, ça ne les «embêtera» en aucune façon que j'y aille ou pas ; je sais mieux que personne qu'avec tout ça, je ne peux me faire tort qu'à moi-même et à personne d'autre. Mais n'empêche, si je ne me soigne pas, c'est par méchanceté.»
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Lorsque Anna Karénine rencontre Alexis Vronski, la vie de cette épouse et mère est bouleversée par les déferlements de la passion. Malgré sa lutte contre un amour coupable, elle succombe à l'infidélité dont le bonheur est aussi scandaleux qu'illusoire. Car l'histoire d'Anna est celle d'une femme perpétuellement insatisfaite qui ne trouvera jamais l'équilibre entre ennui du quotidien et sentiments destructeurs.À travers cette histoire tragique, Tolstoï traite aussi bien de la condition des femmes et de la tradition slave que des sujets éternels que sont l'amour, la jalousie, la vie, la mort... Ce roman, qui marqua l'entrée triomphale des lettres russes dans la culture européenne, continue de compter parmi les plus beaux récits de passion mortelle que la littérature ait produits.
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Récits consacrés au système pénitentiaire à l'époque des tsars, que l'auteur a écrit après cinq ans de mauvais traitements dans un bagne. Avec un questionnaire auquel a répondu l'écrivain J. Ferrari.
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J'étais jeune, plein de feu, sincère, pas idiot ; j'avais l'amour, la haine et la foi, mais pas comme les autres, je travaillais et je rêvais pour douze, je combattais les moulins, je me tapais la tête contre les murs ; sans avoir pris la mesure de mes forces, sans réfléchir, sans rien connaître de la vie, j'ai voulu soulever une charge et je me suis cassé le dos. Comme si j'avais voulu me dépêcher de gaspiller toutes mes forces dans ma jeunesse, j'étais sans cesse enflammé, excité et je travaillais sans compter. Tu peux me dire comment j'aurais pu faire autrement ? Nous ne sommes pas nombreux et le travail, il y en a beaucoup, beaucoup ! Dieu seul sait à quel point il y en a ! Et voilà avec quelle cruauté la vie, contre laquelle je me suis battu, se venge ! Je me suis cassé l'échine ! Et en voici à trente ans, les conséquences déplorables : je suis déjà vieux et il est grand temps pour moi d'aller en chaussons.
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D'abord trois hommes sont «embarqués». Ils ne se connaissent pas. Face à face dans le train de Petersbourg, Rogojine le noiraud et le blond Mychkine, prince à la race abolie, forment un contraste parfait ; bientôt ils s'appelleront «frères» et le seront. Dans la mort. Ou plutôt : auprès de la morte, ayant accompli leur destin, cousu au nom, puis au visage bouleversant de Nastassia Filippovna. Le coryphée est là aussi, sous l'aspect du fonctionnaire Lebedev [...]. L'Idiot est une tragédie biblique, un drame coupé d'apologues, commenté par toutes les voix de l'humain concert... Traduire L'Idiot, c'est vivre, pendant un an, dans une tension incessante, avec une respiration particulière : jamais à pleins poumons, toujours à reprendre son souffle, toujours en haletant, à tenir cet élan indescriptible qui fait de presque chaque mouvement de la pensée, de chaque paragraphe, voire de chaque phrase une longue montée, une explosion et une descente brusque [...]. Jamais encore auparavant l'image physique d'un auteur écrivant son roman ne m'avait autant suivi. Tous les matins, me mettant au travail avec une sorte de bonheur terrorisé, je le voyais paraître devant moi, et je me demandais : «Mais comment donc un homme peut-il écrire cela ?»
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Trente ans après la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, la paix internationale est en péril. À l'heure du Brexit, de la remise en cause américaine des accords nucléaires et de l'urgence écologique, il est plus que jamais nécessaire de penser l'avenir du XXIe siècle.Mikhaïl Gorbatchev, l'homme de la perestroïka, nous alerte contre le repli identitaire sous toutes ses formes. Dans un monde multipolaire ravagé par les inégalités et menacé par le populisme, il réaffirme les grands principes démocratiques qui l'ont animé tout au long de sa carrière politique. Il engage l'Europe, et en particulier l'Allemagne, à prendre ses responsabilités et à assumer son rôle de médiateur dans le concert des nations. Paix, liberté et coopération internationale sont les maîtres mots de ce remarquable manifeste politique.
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Par un étonnant coup du sort, Édouard, poète russe et fauché exilé à New York, est engagé comme majordome auprès de Steven Grey. Steven, qu'il surnomme Gatsby le Magnifique, est un milliardaire ombrageux qui se pique d'être un intellectuel libéral et le «meilleur ami du petit personnel, des bêtes et des enfants». Édouard, devenu fée du logis pour l'occasion, n'en demeure pas moins profondément «lui-même» et dépeint avec une verve mordante sa vie de domestique de luxe. Il restera plusieurs mois au service de son maître, jusqu'au jour où il comprendra qu'il n'y a «rien de plus proche qu'un milliardaire américain et un écrivain soviétique dans la ligne du Parti». Dans ce récit, Limonov décline toute la gamme des relations maître-esclave, passant de l'amour à la haine la plus féroce, sans jamais se départir de son humour ni de sa sensibilité rageuse.