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L'Observatoire
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Deux étudiants en agronomie, angoissés comme toute leur génération par la crise écologique, refusent le défaitisme et se mettent en tête de changer le monde. Kevin, fils d'ouvriers agricoles, lance une start-up de vermicompostage et endosse l'uniforme du parfait transfuge sur la scène du capitalisme vert. Arthur, enfant de la bourgeoisie, tente de régénérer le champ familial ruiné par les pesticides mais se heurte à la réalité de la vie rurale. Au fil de leur apprentissage, les deux amis mettent leurs idéaux à rude épreuve.
Du bocage normand à la Silicon Valley, des cellules anarchistes aux salons ministériels, Gaspard Koenig raconte les paradoxes de notre temps - mobilité sociale et mépris de classe, promesse de progrès et insurrection écologique, amour impossible et désespoir héroïque... Une histoire de terre et d'hommes, dans la grande veine de la littérature réaliste. -
Berkeley, 1973. Département de dynamique des systèmes. Quatre jeunes chercheurs mettent les dernières touches au rapport qui va changer leur vie. Les résultats de l'IBM 360, alias « Gros Bébé », sont sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel qu'on le connaît s'effondrera au cours du xxie siècle. Au sein de l'équipe, chacun réagit selon son tempérament ; le couple d'Américains, Mildred et Eugene Dundee, décide de monter sur le ring pour alerter l'opinion ; le Français Paul Quérillot songe à sa carrière et rêve de vivre vite ; et l'énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, surdoué des maths ? Gudsonn, on ne sait pas trop. Certains disent qu'il est devenu fou. De la tiède insouciance des seventies à la gueule de bois des années 2020, Cabane est le récit d'une traque, et la satire féroce d'une humanité qui danse au bord de l'abime. Après Soeur (sélection prix Goncourt 2019) et Le Voyant d'étampes (prix de Flore, finaliste Renaudot et sélection Goncourt 2021), Cabane est le troisième roman d'Abel Quentin.
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«?Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas «être à sa place». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ??» Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons - quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues, celles que nous redoutons de perdre - et interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Encore reste-t-il à savoir si l'on finit tous par trouver une place, ou si le propre d'une place n'est pas plutôt de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer...
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Hannah est une Nisei, une fille d'immigrés japonais. Si son père l'a bercée de contes nippons, elle se sent avant tout canadienne ; alors pourquoi les autres enfants la traitent-ils de "? sale jaune ? " ?? Jack, lui, est un creekwalker, il veille sur la forêt et se réfugie dans les légendes autochtones depuis le départ de son frère à la guerre. Le jour où l'ermite tombe nez à nez avec un ours blanc au coeur de la Colombie-Britannique, il croit rêver - la créature n'existe que dans les mythes anciens.
Pourtant, la jeune femme inconsciente qu'il recueille semble prouver le contraire : marquée des griffes de la bête, Hannah développe d'étranges dons à son réveil. Des années 1920 à l'après-guerre, Marie Charrel brosse le portrait d'une Amérique du Nord où la magie sylvestre s'enchevêtre à la fresque historique. Contes japonais et légendes indigènes se lient dans une fabuleuse ode à la nature et à la fraternité. -
« J'allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d'Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J'allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. » Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d'un anti-héros romantique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération.
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Sur les plages de Hyères, en 1945, l'été a un goût doux-amer. La guerre est finie, certes, mais les plaies sont encore béantes et les sols regorgent de pièges : les mines dorment sous les pieds, souvenir mortel laissé par les Allemands...
Vincent revient des prisons allemandes pétri de crainte ; cela fait des années qu'il n'a plus de nouvelle d'Ariane, la femme qu'il aime. Pétri d'espoir, aussi : ces retrouvailles ne pourraient-elles renouer leur relation là où la guerre l'a laissée ? Mais Vincent doit vite se rendre à l'évidence : Ariane a disparu, et n'a laissé aucune trace derrière elle. Sa
seule piste est celle du château d'Eyguières, où la jeune femme était employée par les nazis. Ces derniers, prisonniers de guerre, sont utilisés comme chair à canon au service de déminage de la ville. Pour les approcher et obtenir les précieuses informations, Vincent est prêt à tout, même à s'engager comme démineur. Sur son chemin, il
rencontrera Saskia, jeune juive aux yeux plein de fantômes, Fabien, autre démineur prompt à enfouir les douloureux souvenirs dans le sable de la plage où dorment les torpilles, ou encore Lukas, étrange et délicat Allemand qui aurait, assure-t-il, croisé Ariane...
Vincent doit agir vite, car la langueur estivale assourdit le tic-tac des mines, qui promet pourtant de tout souffler sur son passage.
Dans un premier roman puissant, Claire Deya brosse le portrait tout en fragilités et meurtrissures de la France de l'immédiat après-guerre. Une fresque romanesque puissante, où les récits croisés nous content un autre versant de la reconstruction, douloureux mais plein d'espérance.
Claire Deya est une scénariste et autrice française. Un monde à refaire est son premier roman. -
Eufrasia Vela et les sept mercenaires
Gustavo Rodriguez
- L'Observatoire
- Fiction
- 21 Août 2024
- 9791032929414
De nos jours, à Lima, Eufrasia Vela est aide à domicile pour personnes âgées. Pour ses chers patients perclus de douleurs et de solitude, cette petite femme solaire est prête à tout - quitte à s'oublier elle-même. Pourtant, malgré les bons soins de leur gardienne, les retraités n'aspirent qu'à une chose : le repos, et éternel s'il vous plaît ! Pourtant, lorsque doña Carmen lui demande de l'aider à mourir, notre héroïne hésite : est-elle vraiment prête à tout pour ses petits vieux ? Avec tendresse et drôlerie, Gustavo Rodriguez raconte le road-trip d'attachants vieux fourneaux et de leur aide-soignante. Un roman sur la liberté et le refus de laisser la morosité régir sa vie. Gustavo Rodríguez est l'un des auteurs péruviens les plus lus dans son pays et lauréat du prix du Roman Alfaguara, en 2023. Après Les Matins de Lima (L'Observatoire, 2020), il s'agit de son deuxième roman publié en France. Traduit de l'espagnol (Pérou) par Margot Nguyen Béraud.
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Stockholm, hiver 1970. Le jeune Björn, quinze ans, se présente aux auditions de Mort à Venise. Il ignore que sa rencontre avec Luchino Visconti est sur le point de changer sa vie : le maestro a trouvé « le plus beau garçon du monde ». Deux destins s'entremêlent, unis par cette beauté - offerte à l'un, révérée par l'autre. C'est l'histoire d'un orphelin et de sa traversée du miroir aux alouettes ; l'histoire d'une famille souveraine et victorieuse dont les relents, déjà, se font sentir. Les armoiries des Visconti étaient formelles : le serpent, toujours, dévore l'enfant. D'une plume virtuose, Guillaume Perilhou dépeint l'écrin doré des palais vénitiens, ou le théâtre funeste du monde ancien. Guillaume Perilhou est écrivain. Après Ils vont tuer vos fils (L'Observatoire, 2022), La Couronne du serpent est son deuxième roman.
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« Au fond, la seule façon, aujourd'hui, de réactiver la fonction essentielle qui fut celle de la gauche, c'est d'en finir avec la gauche.
Réinventer la gauche, ce n'est ni la dupliquer ni la reproduire. C'est réactiver, c'est réenclencher le processus qui fit qu'une gauche émergea, comme une héritière qui mit son héritage au service d'une rupture.
Ne vint-il pas un moment où, pour renouer avec le plus novateur dans la radicalité, il fallut achever le Parti radical ? Où la seule chance de sauvetage d'une réalité socialiste fut la mort du socialisme réel ?
Cette remise en question exige que ce qui reste de la gauche interpelle son rapport à soi, à la désignation de soi, à la qualification de soi, à l'Histoire, à son histoire (surtout à son histoire !), à la notion de peuple et au concept de classe, aux antagonismes sociaux, à la démocratie représentative, à la trahison, aux mots, au réel, à la vérité. » -
L'esprit artificiel : Une machine ne sera jamais philosophe
Raphaël Enthoven
- L'Observatoire
- 24 Janvier 2024
- 9791032920619
De la science au droit, de la médecine aux questions militaires, l'intelligence artificielle bouleverse tous nos champs de compétence. Tous ? Non ! En philosophie, l'IA ne sert à rien. Le prototype d'agent conversationnel ChatGPT, qui peut répondre à toute question, trouver une recette de cuisine à partir du contenu d'un réfrigérateur, rédiger un article ou composer un poème sur le sujet de notre choix, qui puise dans l'intégralité du savoir disponible pour en livrer une synthèse en quelques secondes... se trouve comme une poule devant un couteau quand on lui demande de réfléchir.
Quelle énigme ! Pourquoi le geste tout simple qui consiste à trouver une problématique, c'est-à-dire à transformer une question en problème pour en faire la colonne vertébrale d'une réflexion, demeure-t-il hors de sa portée ? À quoi tient cette singularité, ce je-ne-sais-quoi ? Pourquoi la pratique de la philosophie est-elle inaccessible à l'intelligence artificielle ? Et pourquoi l'humanité demeure-t-elle un casse-tête pour la machine ? C'est la même question. -
« Aujourd'hui, nous voilà réduits à défendre la liberté et la laïcité, à nous défendre de n'être ni racistes, ni colonialistes, ni «islamophobes». Nous, les universalistes, humanistes, nous voilà coupables de considérer tous les hommes égaux face aux nouveaux racistes qui défendent la naissance comme identité, la couleur de peau comme personnalité, qui excusent l'antisémitisme quand il émane de la religion des opprimés, l'homophobie et la misogynie quand elles sont dites par des cultures non occidentales.
Ça suffit ! Soyons conscients des erreurs honteuses du passé et fiers des avancées humanistes, mais cessons de retenir notre cri face à l'horreur de l'islamisme. L'islamisme tue des musulmans athées au Pakistan, des étudiants iraniens, des femmes indonésiennes, des catholiques nigérians, des mécréants partout, des juifs en Occident comme en Israël...
Nous pouvons remercier ceux qui se battent et qui meurent là-bas pour défendre ce qui n'est plus unani-mement partagé ici, par lâcheté, par peur, par culpabilité mal placée. Soyons à leur hauteur. » -
« Septembre 1980. Je vogue en direction d'Alexandrie. Je vais rejoindre le poste de doctorant qui m'attend au Caire pour ma thèse sur les mouvements islamistes. J'ai 25 ans et j'inaugure ma vocation... » Prophète en son pays est un récit de formation qui couvre les quatre décennies pendant lesquelles Gilles Kepel a parcouru le monde arabe et musulman, de l'Égypte au Maghreb en passant par le Levant et le Golfe, ainsi que les « banlieues de l'islam » de l'Hexagone et de l'Europe. Kepel fut en effet le premier à identifier et à étudier les mouvements islamistes, lors de l'assassinat de Sadate, en 1981, et à observer la naissance de l'islam en France dans ses significations multiformes.
Malgré l'écho international de sa vingtaine de livres, traduits en de nombreuses langues, ses analyses se sont régulièrement heurtées aux idéologies dominantes à l'Université - du tiers-mondisme d'hier à l'islamo-gauchisme d'aujourd'hui - comme aux politiques à courte vue des dirigeants français et de leur administration.
Sa mise en perspective de l'évolution du jihad faisant désormais autorité, et ses réflexions sur le «?jihadisme d'atmosphère?» alimentant le débat public, il en éclaire ici la controverse avec humour et érudition, face à la déferlante woke qui menace les études circonstanciées de l'islam contemporain et obère la libre réflexion sur notre société française. -
Encore debout : La République à l'épreuve des mots
Rachel Khan
- L'Observatoire
- 3 Avril 2024
- 9791032931820
« Islamophobie », « violences policières », « wokisme »... Entretenant la victimisation, la peur et la lâcheté politique, certains mots, employés à tort et à travers, divisent notre société et fragilisent notre démocratie dans un monde profondément heurté.
Rachel Khan épingle avec ironie tous ceux qui en usent et en abusent, et les appelle à la barre d'un tribunal imaginaire. Coupable, l'extrême gauche victimaire qui ne sait qu'accuser ses adversaires de « racisme systémique » ou de « sexisme ». Coupable, l'extrême droite qui entretient la peur du « grand remplacement » et de la « crise de civilisation ». Coupable, les technocrates qui, par lâcheté, privilégient toujours le « pas de vague ».
Au milieu de ces démagogues (ou de ces opportunistes), Rachel Khan offre une vibrante plaidoirie en faveur des universalistes, qui chérissent et défendent avec courage la « laïcité », la « fraternité », la « liberté d'expression », l'« humanisme » et l'« humour ». Pour elle, ce sont ces mots-là qui tiennent la République encore debout. Ils prouvent que nous ne sommes un peuple ni ethnique, ni religieux, ni racial, mais bien politique. Il est là, notre pacte, notre contrat, notre avenir. -
Hannah Arendt, penser ce qui nous arrive
Bérénice Levet
- L'observatoire
- 11 Septembre 2024
- 9791032915110
Spécialiste d'Hannah Arendt, la philosophe Bérénice Levet nous révèle l'extrême modernité et actualité de la pensée de cette grande intellectuelle et nous donne les clés pour entrer et s'orienter dans son oeuvre.
Contemporaine d'une constellation foisonnante de penseurs - Sartre, Beauvoir, Camus, Merleau-Ponty, Aron, Hans Jonas -, Hannah Arendt (1906-1975) reste, plus que tout autre, d'une incroyable modernité et actualité. Longtemps regardée comme l'intellectuelle ayant le mieux pensé le totalitarisme (Les origines du totalitarisme), Arendt est aussi et avant tout la penseuse de la condition humaine (Conditions de l'homme moderne), du commun sur lequel chaque civilisation compose et interprète sa propre partition - salutaire réflexion à l'heure où l'universel est contesté et où chacun se trouve enkysté dans sa « race », son « sexe », son « genre », sa « religion ».
Sa pensée, d'une remarquable cohérence et fécondité, nous permet de saisir les enjeux de questions demeurées, ou devenues, pour nous cruciales et souvent épineuses : réconciliation avec le passé, « tenaille identitaire », biotechnologie, écologie, consumérisme, dissolution de la culture dans le culturel, conscience morale... Et dépasse les alternatives stériles dans lesquelles nous nous embourbons.
Spécialiste de la grande intellectuelle, la philosophe Bérénice Levet nous donne les clés pour entrer et s'orienter dans l'oeuvre d'Arendt, et nous permet de nous approprier les concepts et notions dont elle a enrichi le vocabulaire de la philosophie et de notre intelligence. -
#me first ! Manifeste pour un égoïsme au féminin
Corinne Maier
- L'Observatoire
- 31 Janvier 2024
- 9791032930564
« L'égoïsme, c'est la santé ! », disait Benoîte Groult - et pourtant, force est de constater que les femmes, prisonnières de leur souci de l'autre, l'oublient bien trop souvent. Comment se fait-il qu'encore aujourd'hui, alors qu'on ne cesse de parler à tout bout de champ d'égalité des sexes et des chances, la vie professionnelle et l'épanouissement individuel des femmes passent encore trop souvent au second plan ? Les chiffres sont parlants : 17 % des femmes au chômage ont quitté leur emploi pour s'occuper d'un proche contre 1 % des hommes, les temps partiels sont occupés à 75 % par les jeunes mères après une naissance, seulement 18 % des entreprises ont à leur tête une directrice... Le dénominateur commun, dans toutes ces données ? Le sacrifice altruiste de femmes « aliénées par l'amour », prêtes à mettre de côté leurs ambitions pour privilégier le bien-être d'un conjoint, des enfants, des parents... Corinne Maier propose de se réapproprier un terme trop souvent pardonné chez les hommes, honni chez les femmes : l'égoïsme. Puisque l'apprentissage du care et de l'empathie aux petits garçons ne fonctionne pas, ou pas assez vite, insurgez-vous, mesdames, apprenez à vous mettre au premier plan, car l'égoïsme se cultive et se travaille - et ainsi, du geste individualiste, naîtra le bienfait collecti
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Octobre 1799. Joséphine Bonaparte voit d'un mauvais oeil le retour d'Égypte de son général de mari. Auréolé de ses victoires récentes et acclamé par le peuple français, Napoléon pourrait avoir dans l'idée de renverser son allié Paul Barras, l'homme fort du Directoire, et surtout de répudier son épouse... Alors, lorsque le jeune militaire tout juste arrivé à Paris rend une visite surprise à Barras, chacun affûte ses armes. Derrière les lambris, débute une joute verbale sur le point de faire basculer le destin de la France. S'exprimeront toute l'ambition et la passion de ces personnalités hors du commun. Leurs mensonges et trahisons, également. Tous les coups sont permis dans cette dangereuse valse à trois temps - et une femme, surtout, est prête à en battre la mesure. C'est dans une France à bout de souffle, aux résonances étonnamment contemporaines, que nous plonge Serge Hayat. Une France aux plaies laissées vives par la Révolution, sur laquelle l'ombre de l'Empire se déploie déjà. Un huis-clos sulfureux à fleurets mouchetés.
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EUROPE CENTRALE - ANNEES TRENTE. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le Continent sombre dans la guerre, les danseurs sont séparés, et Maria disparaît. Pour venger sa soeur tant aimée, Sylvin ira jusqu'à se glisser dans la peau d'une femme.
Et c'est ainsi travesti qu'il s'engage dans la Résistance pour lutter contre les nazis. HAMBOURG - 2017. Lukas, jeune homme à l'identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin dansait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l'Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite, aussi, la violence et l'intolérance.
Jusqu'à ce que Lukas commette l'irréparable pour protéger Iva... A près d'un siècle de distance, Marie Charrel retrace le destin d'artistes épris de liberté, rattrapés par la folie du monde. Mais prêts à se battre jusqu'au bout pour défendre qui ils sont.
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Pourquoi le monde est-il devenu si sérieux ?
« Le rire n'est pas un animal domestique qui vient quand on l'appelle. Il faut de longues heures d'observation, de patience, d'attente et d'approche stratégique pour avoir la chance d'apercevoir sa beauté fuyante, et pour s'émerveiller devant sa puissance et sa grâce.
À l'exemple de certains dessinateurs qui, avec quelques traits, suggèrent une merveilleuse totalité, j'ai réuni dans ces pages quelques traits du rire dont j'ai improvisé l'agencement, parfois au terme de très longues et méticuleuses réflexions. J'en ai tiré quelques profits que je tiens à partager avec toi, lecteur. Ce partage, c'est la raison d'être de mon livre. Je crois y avoir mis assez de soin pour qu'après l'avoir refermé, il te donne la curiosité de continuer, avec ton expérience personnelle, à faire apparaître le rire dans la jungle de tes tourments. Le jeu n'est pas sans risques, mais non sans bénéfices : à l'existence souillée par la tristesse, le remords, la peur, le ressentiment, la culpabilité, la crédulité, la honte, seul le grand souffle du rire redonne l'éclat éblouissant de l'éternelle nouveauté. » -
Le gaslighting ou l'art de faire taire les femmes
Hélène Frappat
- L'Observatoire
- La Releve
- 11 Octobre 2023
- 9791032927427
« Tu es sûre que tu vas bien ? Tu as l'air fatigué en ce moment. Et puis tu oublies beaucoup de choses... » Gaslight, film fondateur réalisé par George Cukor en 1944, raconte le calvaire de Paula. Son mari la persuade qu'elle est folle en baissant progressivement la lumière des lampes à gaz pour installer l'obscurité dans la maison et les esprits...
Le gaslighting désigne originellement une relation conjugale reposant sur la manipulation d'une femme par son époux. Il est devenu un mot-clé de la psychologie américaine, puis un outil critique du féminisme, avant récemment de définir un type de langage politique mensonger et la violence qui en découle.
Le repérer, c'est d'abord pointer les abus subis par les victimes, le plus souvent des femmes, ainsi que le processus mis en oeuvre pour brouiller ce statut même de victime - le gaslighteur est maître dans l'art d'inverser les rôles. C'est ensuite élucider comment les fondements de la réalité, voire de la vérité, sont progressivement sapés. Car cette notion, qui permet de retracer comment les femmes ont été réduites au silence, est devenue une arme politique dangereuse.
Hélène Frappat livre la première définition philosophique d'un mot au coeur de tous les débats de notre époque. -
Le chat et le renard : Présidents et Premiers ministres : deux ou trois choses que je sais d'eux...
Patrice Duhamel
- L'Observatoire
- 17 Janvier 2024
- 9791032924563
Avec la complicité de Jean de La Fontaine et de ses Fables, Patrice Duhamel dévoile dans ce nouvel essai toute l'arrière-scène du pouvoir, nous livrant ses souvenirs les plus personnels sur les dirigeants qui ont façonné la Ve République. Lui qui a bien connu ces grands fauves politiques, leurs ambitions, leurs déceptions, leurs souffrances, il explore les rapports difficiles, voire orageux, entre présidents et Premiers ministres. Il relate des instants étonnants, comme ce clash, dont il est le témoin direct, entre Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac?; des épisodes inédits où l'on voit François Mitterrand et Michel Poniatowski, l'émissaire de Giscard, se rencontrer secrètement?; des scènes surprenantes avec Jacques Chirac, Michel Rocard, Nicolas Sarkozy ou encore Édouard Philippe. Des moments parfois comiques, souvent insolites, toujours captivants. De la singulière complexité des relations entre Charles de Gaulle et Georges Pompidou aux tensions entre Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, en passant par les trois cohabi-tations, chaque duo a sa propre alchimie - un mélange de conflits ouverts et de batailles feutrées... Patrice Duhamel a vécu de l'intérieur l'histoire de ces duettistes devenus duellistes. Cet essai vous convie ainsi au coeur des affrontements et des rivalités qui ne cessent d'animer le sommet de l'État. Éditorialiste politique, ancien directeur général de France Télévisions, Patrice Duhamel est un témoin privilégié de la scène politique depuis 1970. Il est l'auteur de plusieurs livres avec Jacques Santamaria, dont L'Élysée. Histoire, secrets, mystères (Plon, 2017) et, aux Éditions de l'Observatoire, De Gaulle, l'album inattendu (2020), La République abîmée (2019) et Les Jours d'après (2017).
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C'est une bourgade entre mer et champs, avec son église, ses fermes, ses habitants rugueux et taciturnes. Avec ses cauchemars aussi, car ce qu'on a fait au cheval des jumeaux Bellay, aucun animal n'en serait capable. Julia, vétérinaire, et Stéphane, maréchale-ferrante, ex-citadines fraîchement arrivées dans la région, en sont persuadées : seul un homme a pu commettre pareille atrocité. Au fil des jours, de nouvelles carcasses sont retrouvées, et les villageois entrent en émoi - le Varou, monstre de légende assoiffé de vengeance, est revenu ! Au même moment, d'étranges événements se produisent dans les sous-bois alentours, alors qu'un gosse bizarre, « l'enfant-fée » comme on l'appelle, rôde autour des dépouilles d'animaux. À travers l'enquête de deux femmes décidées à se reconstruire, Adeline Fleury nous conte une terre marécageuse balayée par les vents et les légendes ancestrales, et les secrets d'un village français. Un roman envoûtant, noir et vénéneux, où les grenouilles, parfois, tombent du ciel.
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A l'aube des années 1960, Sylvia Plath fait déjà parler d'elle : jeune poète admirée de ses contemporains, elle forme avec Ted Hughes le couple d'artistes en vogue. Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia aspire au bonheur et c'est dans la famille qu'elle le trouvera, affirme-t-elle : c'est elle qui insiste pour quitter Londres et s'installer à la campagne, la petite Frieda à son bras et Nicholas encore dans le ventre. Mais dans cet havre de paix, rien ne se passe comme elle l'avait prévu : accaparée par les tâches du quotidien, la pression familiale et ses propres obsessions, la jeune femme n'a plus le temps d'écrire. Sa vie se délite à mesure que celle de Ted prend un nouvel essor, de plus en plus demandé à Londres par ses éditeurs et ses maîtresses. Alors que son corps ne semble déjà plus suffisant pour la porter, épuisé par un accouchement, la fièvre et les travaux harassants du foyer, l'esprit de Sylvia ne tient qu'à un fil, n'aspirant qu'à un peu de repos, enfin. Elin Cullhed imagine la dernière année de Sylvia Plath et s'approprie son style foudroyant ; tout en sensibilité douloureuse, sa plume épouse la noirceur lumineuse de la vie de l'écrivaine. Une oeuvre monumentale qui se fait le témoin d'un destin hautement symbolique : la « folie » de Plath n'est-elle pas, tout compte fait, celle du monde et de ses contradictions ?
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À une époque où tout se confond, où l'écoute et la nuance se font rares, où le sens du collectif s'estompe et un certain féminisme s'égare, il est nécessaire de raconter une femme dont les combats, résolument modernes, sont au service de toutes et tous : Élisabeth Badinter.
Qu'il s'agisse de défendre la laïcité, l'éducation, les femmes, ou nos valeurs universelles, elle est toujours cette voix juste et posée, cette voix de la raison qui nous rappelle à l'essentiel. Elle écoute tous les mondes, veille sur notre société, s'engage et combat toujours avec courage et détermination à l'heure où nous avons un besoin essentiel de repères et d'intelligence.
Sophie Sachnine brosse le portrait passionnant de cette intellectuelle clairvoyante, philosophe et historienne, spécialiste du xviiie siècle et des Lumières. Un hommage vibrant à une grande figure inspirante et contemporaine, nourri des témoigna-ges éclairants de Caroline Fourest, Anne-Élisabeth Lemoine, Philippe Val, Élisabeth Moreno, Caroline Roux, Philippe Labro, Abnousse Shalmani, et tant d'autres de ses « héritiers », célèbres ou anonymes. -
Après L'Homme nu, la nouvelle enquête de Marc Dugain et Christophe Labbé sur nos comportements de demain. Ces dernières années ont bouleversé nos vies quotidiennes. Ce bouleversement, qui profite formidablement aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), sera durable?: autant l'analyser et le comprendre le mieux possible. C'est le pari de Marc Dugain et de Christophe Labbé dans ce nouveau livre, qui se concentre sur ce virage de civilisation pour mieux dessiner la société du futur. Une société où tout sera fait pour éviter les contacts?; où chacun, faute de se confronter véritablement à l'altérité, risque de s'enfoncer dans une solitude délirante, au beau milieu du métavers... Télétravail, objets connectés, voitures autonomes, applications de rencontres, paiement sans contact, données personnelles livrées à qui accepte de payer ces data?: quel sera l'impact de cette numérisation massive de nos activités quotidiennes?? À mi-?chemin entre journalisme et narration littéraire, Marc Dugain et Christophe Labbé portent leur regard sur l'avancée inexorable de ces phénomènes, au point que les politiques se dispensent bien de les évoquer dans leurs programmes. Est-il vraiment trop tard?? Resterons-nous humains si plus rien ne nous touche??