Dans ces conférences où Freud prouve une fois de plus son talent à exposer ses idées, nous sommes guidés au coeur de la révolution ps ychanalytique : le moi n'est pas maître chez lui. Rien d'obscur ou de désincarné ici, mais le mouvement même de la psychanalyse, les phénomènes qu'elle prend en compte (rêves, lapsus, symptômes), les problèmes majeurs qu'elle aborde (interprétation des rêves ou théorie de la névrose), et les notions qu'elle a forgées (libido, transfert, inconscient, etc.).
Livre précurseur sur le psychisme des premiers stades de la vie, «Le Traumatisme de la naissance» a permis à Melanie Klein ou Donald Winnicott de construire leur oeuvre. Pourquoi la mère est-elle tantôt objet d'amour, tantôt objet de haine ? Pourquoi les moments de séparation sont-ils générateurs d'une si profonde angoisse chez le nourrisson ? Pour Otto Rank, que Freud considérait comme son "fils adoptif", le traumatisme de la naissance n'est pas celui de l'accouchement, il s'agit plutôt d'une perte. Chaque nouvelle vie trouve son premier objet, la mère, pour le perdre aussitôt : c'est la catastrophe originaire. Même avec la plus douce des mères et la naissance la moins violente, l'être humain naît dans l'angoisse. Voici l'acte premier d'une tragédie qui se vit autant dans le corps que dans le psychisme, et qui ouvre à notre relation ambivalente à la mère, avant tout oedipe.
Au début de l'année 1924, Otto Rank, qui commençait à s'écarter de la doctrine freudienne classique, publia un livre iconoclaste qui allait le rendre célèbre: "Le Traumatisme de la naissance". Il y soutenait l'idée qu'à la naissance tout être humain subit un traumatisme majeur qu'il cherche ensuite à surmonter en aspirant inconsciemment à retourner dans l'utérus maternel. Autrement dit, il faisait de la première séparation biologique d'avec la mère le prototype de l'angoisse psychique. Cette thèse, proche de celle que commençait à élaborer Melanie Klein, allait être adoptée, à quelques variantes près, par tous les représentants de l'école anglaise: non seulement par les kleiniens, qui lui donneront un contenu différent en situant l'angoisse de séparation dans la relation ambivalente de l'enfant avec le sein de la mère, mais aussi par les Indépendants, de Donald Winnicott à John Bowlby, qui ne cesseront de s'interroger sur l'aspect biologique et existentiel du phénomène de séparation. Loin de s'en tenir à une conception classique du complexe d'oedipe, Rank s'intéressait donc déjà à la relation précoce (et préoedipienne) de l'enfant à sa mère et à la spécificité de la sexualité féminine. De l'intérêt porté au père, au patriarcat et à l'oedipe classique, il passait à une définition du maternel et du féminin, et donc à une critique radicale du système de pensée du premier freudisme, trop exclusivement fondé à ses yeux sur la place du père et le phallocentrisme.
Pour s'initier à la pensée freudienne, il existe deux livres : Psychopathologie de la vie quotidienne (1904, disponible en PBP) et Cinq leçons sur la psychanalyse. Composé de cinq conférences que Freud donna aux Etats-Unis, en 1909, à la Clark University de Worcester, ce dernier est le plus lu de toute l'oeuvre du fondateur de la psychanalyse, en particulier par les élèves de terminale. Le public étant alors peu au courant des théories freudiennes, l'objectif de Freud n'était pas de faire un cours de psychanalyse mais de convaincre un auditoire ignorant, voire méfiant. Dans un style enlevé, oral, séduisant (n'oublions pas que Freud avait du style et qu'il sera lauréat en 1930 du prix Goethe), il raconte une triple naissance : celle du mouvement psychanalytique (la psychanalyse devient une institution scientifique) ; celle de la méthode (le modèle de la cure type) ; et celle de l'édifice théorique (modélisation de la vie psychique et genèse des grands concepts).
Pour la présente édition, la traduction a été révisée, pour l'essentiel d'un point de vue scientifique, par la psychanalyste et universitaire Gisèle Harrus-Révidi et une préface inédite de la psychothérapeute Frédérique Debout replace l'oeuvre dans son contexte, en donne le « fil rouge » et dégage une thématique précise, en l'occurrence l'importance cruciale de la résistance dans la psychanalyse.
De nationalité autrichienne, Sigmund Freud est le créateur de la science psychanalytique. Son oeuvre constitue l'un des événements les plus importants qu'ait eu à enregistrer l'histoire des sciences de l'esprit.
Cet essai examine les principes dominants du comportement humain de la doctrine freudienne et les instincts de vie et de mort qui les accompagnent. Il constitue une introduction naturelle à l'essai précédemment paru dans la Collection Lyre Audio Classiques : Le Moi et le Ca.