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Sciences économiques
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Du temps acheté ; la crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique
Wolfgang Streeck
- Gallimard
- Nrf Essais
- 9 Octobre 2014
- 9782070143597
Sociologue de l'économie, Wolfgang Streeck analyse la crise financière et fiscale de 2008 non pas comme un événement singulier, mais comme une séquence de l'évolution du capitalisme depuis 1945. Plus particulièrement de ce que l'auteur appelle le «capitalisme démocratique» - ce régime économique qui, jusqu'aux années 1970, achetait l'adhésion des populations occidentales grâce à la promesse d'un constant progrès de leur condition sociale et par les possibilités d'emprunt et de crédit. Il fallait gagner du temps sur la crise éventuellement à venir. Dès les années 1980, suite à la résistance à l'impôt des producteurs de richesses financières et à leur lutte pour les allègements fiscaux, un nouveau régime se met en place, marqué par l'inflation et les déficits budgétaires nationaux. Le financement de la dette publique passe à des institutions privées qui exigent en retour la consolidation par la dérégulation des marchés financiers, puis la compensation de leur faillite par les États. Plus que jamais, l'économie ne relève pas d'une gestion technicienne, mais d'une instabilité constante dans les rapports de force entre producteurs de biens et producteurs de profits:aujourd'hui les marchés entendent s'internationaliser sans plus rencontrer d'obstacles politiques du fait des Parlements nationaux ni de leur législation. La globalisation est un leurre qui masque la réalité:à l'État fiscal classique a succédé dans les années 1970 l'État débiteur, qui entendit, par les emprunts publics et les crédits privés, désamorcer les antagonismes sociaux et maintenir une forme de croissance. Aujourd'hui, nous vivons dans l'État de consolidation - celui qui fait payer aux citoyens le service de la dette par des réformes de structure visant à se délester de ses fonctions régaliennes et de certaines missions de service public au profit d'institutions hors de portée des représentations démocratiques nationales:l'euro et la Banque centrale européenne en sont deux exemples avérés.
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L'homme économique ; essai sur les racines du néolibéralisme
Christian Laval
- Gallimard
- Tel
- 7 Septembre 2017
- 9782072739248
Le néolibéralisme entend triompher partout dans le monde comme la norme unique d'existence des êtres et des biens.
Il n'est pourtant que la pointe émergée d'une conception anthropologique globale qu'au fil des siècles l'Occident a élaborée. Celle-ci pose que l'univers social est régi par la préférence que chacun s'accorde à lui-même, par l'intérêt qui l'anime à entretenir les relations avec autrui, voire l'utilité qu'il représente pour tous. La définition de l'homme comme «machine à calculer» s'étend bien au-delà de la sphère étroite de l'économie, elle fonde une conception complète, cohérente, de l'homme intéressé, ambitionnant même un temps de régir jusqu'aux formes correctes de la pensée, à l'expression juste du langage, à l'épanouissement droit des corps.
Cette anthropologie utilitariste, fondement spécifique de la morale et de la politique en Occident, fait retour avec le néolibéralisme contemporain sous des formes nouvelles.
En retraçant, dans un vaste tableau d'histoire et de philosophie, les racines du néolibéralisme, Christian Laval donne à voir la forme, le contenu, la nature de la normativité occidentale moderne telle qu'elle s'affirme aujourd'hui dans sa prétention à être la seule vérité sociale, à se poser en seule réalité possible.
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La science de la richesse ; essai sur la construction de la pensée économique
Jacques Mistral
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 31 Janvier 2019
- 9782070177844
Le langage de l'économie est devenu la lingua franca de notre époque. Sans son concours, le monde actuel serait aussi inintelligible que le serait l'univers sans la physique newtonienne. Ce livre expose d'abord comment a germé l'idée audacieuse d'une «science de la richesse» et déploie, en explorant ses lignes de faille, la généalogie intellectuelle d'une discipline qui a donné corps à cette ambition. Mais l'histoire de la pensée économique n'est pas qu'une curiosité intellectuelle. Elle est depuis quatre siècles étroitement associée à la philosophie politique:Montchrestien, Smith, Marx, Walras, Keynes ou Friedman ont, au même titre que Hobbes, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Rawls ou Hayek, accompagné les bouleversements des Temps modernes et c'est conjointement qu'ils donnent sens à la formation progressive, depuis quatre siècles, d'une société d'individus, à la fois agents économiques et sujets politiques. Il y a toujours eu une tension entre les sphères économique et politique mais l'ère néolibérale, dont nous vivons aujourd'hui le délitement, pousse cette tension à son paroxysme. Ce livre iconoclaste décrypte de manière novatrice les paradoxes et les dilemmes de l'individualisme contemporain. Face au désarroi que révèle la montée des populismes, la tâche du XXI? siècle consiste à renouveler le pari keynésien et à surmonter le divorce actuel entre lucidité économique et volonté politique.
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La culture de la croissance ; les origines de l'économie moderne
Joêl Mokyr
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 27 Février 2020
- 9782072740435
On a beaucoup écrit sur la Révolution industrielle, ses lieux et ses étapes. Ce livre-ci prend le problème tout autrement. Il développe les conditions culturelles de cette révolution technologique et sociale. L'auteur, Joel Mokyr, professeur à Princeton et économiste parmi les nobélisables, est en même temps un historien de l'économie dont la réputation est internationale.
Pourquoi la Révolution industrielle a-t-elle eu lieu en Europe et pas en Chine ou au Moyen Orient dont les conditions intellectuelles et sociales pouvaient faire des régions à prétention industrielle ?
Pour l'auteur, le mérite de l'Europe n'est pas dans l'économie de marché ni dans l'innovation technologique mais dans une culture de la croissance qui s'enracine dans deux raisons, d'une part la fragmentation des États et des rivalités internationales et d'autre part, une République des sciences parallèle et intérieure à la République des Lettres. Les vraies raisons du développement européen tiennent à une forme de libéralisme qui fermente de 1500 à 1700 et s'épanouit avec les Lumières.
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Histoire économique ; esquisse d'une histoire universelle de l'économie et de la société
Max Weber
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 3 Janvier 1992
- 9782070724888
Issue de conférences données par Max Weber peu avant sa mort, l'Histoire économique, que la présentation de Philippe Raynaud situe vigoureusement, occupe une place particulière dans l'oeuvre du grand sociologue comme dans la pensée économique.Moins systématique qu'Économie et société, riche en aperçus originaux et en intuitions profondes, cet ouvrage éclaire en effet d'un jour nouveau les problèmes que Weber n'a pas cessé de méditer:celui, épistémologique, de la possibilité d'une compréhension de l'histoire comme celui, plus proprement historique, de la particularité du développement «capitaliste» de l'Occident.Dans sa peinture de la formation du capitalisme, Weber emprunte plus d'un trait à l'oeuvre de Marx:comme chez l'auteur du Capital, le capitalisme apparaît comme le fruit du plein développement de la production marchande, il présuppose la séparation des travailleurs et des moyens de production et il est à l'origine d'une augmentation importante de la productivité du travail; Weber reste cependant étranger à la perspective socialiste, car le marché est pour lui une forme généralement plus efficace que la direction centralisée.Weber se situe donc en dehors de l'opposition entre les libéraux et leurs critiques socialistes:l'économie moderne est le fruit d'une histoire violente et partiellement contingente, mais il n'y a pas pour autant d'au-delà économique du capitalisme, car celui-ci incarne au plus haut point la dimension économique de la rationalisation sociale.
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Un jour, une crise, grave, brutale, dévasta l'économie mondiale : les usines fermèrent, le chômage explosa, les maisons furent hypothéquées, leurs habitants jetés sur les routes et les banques cessèrent de prêter à ceux qui en avaient le plus besoin. On parla alors de dépasser le marché, de moraliser l'économie libérale, d'inventer un avenir humaniste alternatif. On parla même d'un retour du marxisme. Enfin Keynes parut et l'économie mixte dont il s'institua le théoricien insuffla une deuxième vie au système capitaliste, démentant du même coup les prédictions de Marx. Mais ce système n'était-il pas appelé à se heurter de nouveau, un autre jour, à des limites historiques ? A cette question essentielle, Paul Mattick (Berlin 1904 - Boston 1981), militant et théoricien de la gauche allemande révolutionnaire et antistalinienne, refusant la dictature du parti centralisé au profit de l'auto-organisation ouvrière à travers des conseils élus, a consacré cet ouvrage qui traite de problèmes fondamentaux - l'accumulation du capital, la monnaie, l'automation, le sous-développement, le capitalisme d'Etat, etc. De la confrontation entre Keynes et Marx, il conclut que nombre d'analyses de ce dernier ont encore partie liée avec l'avenir, notre avenir.
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L'odysée de l'euro
Edouard Pflimlin, Stephane Kesler
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 12 Octobre 1999
- 9782070534524
1999 : naissance de l'euro.
Une première ? pas tout à fait : il y eut, avant lui, les monnaies de rome et celle de l'union latine ; il y eut aussi, en réponse au morcellement monétaire du continent, des systèmes communs, de la lettre de change à l'étalon-or. mais, trop souvent, ils n'étaient que le reflet de la domination d'un pays. avec l'euro, en moins de cinquante ans, l'europe sort de ses divisions et se dote d'une monnaie commune, en renonçant aux monnaies nationales.
Edouard pflimlin retrace cette histoire aux allures d'épopée, oú se mêlent l'aspiration à une paix européenne définitive et la volonté de remédier aux désordres monétaires internationaux. enfin, au-delà des chiffres et des rapports de puissance, il montre, point par point, comment cette odyssée change la vie quotidienne de tous les habitants du vieux continent.
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Dictionnaire de l'autre économie
Jean-Louis Laville, Antonio David Cattani
- Gallimard
- Folio Actuel
- 5 Octobre 2006
- 9782070319169
Le libéralisme passe pour le seul modèle possible. Son succès a longtemps laissé dans l'ombre une partie importante de l'économie réelle. Cette prétention est aujourd'hui contestée, en particulier par le mouvement de l'altermondialisation. Mais, loin de se réduire à la seule critique, ce dernier élabore des propositions concrètes afin de promouvoir plus de solidarité et de démocratie. Visant à favoriser cette réflexion sur l'autre économie, ce dictionnaire propose la première synthèse fiable et accessible des connaissances disponibles. Interdisciplinaire autant qu'international, il offre une définition approfondie d'une cinquantaine de termes clés : commerce équitable, développement durable, organisations internationales, service public, droits des femmes... Ces notions s'inscrivent dans l'histoire comme dans l'actualité la plus récente. Outil indispensable pour les acteurs, les chercheurs et les étudiants, cet ouvrage allie une approche théorique à la prise en compte de pratiques sociales jusqu'ici méconnues.
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Violence et ordres sociaux
Douglass c. North, John joseph Wallis, Barry b. Weingast
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 23 Septembre 2010
- 9782070128563
L'émergence au cours de la dernière décennie de nouveaux pays au rythme de croissance quatre à cinq fois plus rapide que celui de l'Europe au XIXe siècle remet en cause les représentations traditionnelles.
S'attelant à cette question. Douglass C North, John Joseph Wallis et Barry R Weingast soulèvent un coin du voile sur une faille majeure de la pensée occidentale ce n'est pas le progrès économique qui constitue le fondement des sociétés. mais la stabilité de l'ordre social. Selon les auteurs, le principal problème des sociétés humaines est celui de la régulation de la violence en leur sein. La plupart d'entre elles.
Qualifiées d'Etats naturels. endiguent la violence par le biais d'une manipulation politique de l'économie visant à établir rentes et privilèges. Ces privilèges dissuadent certes les individus puissants de recourir à la violence pour accéder au pouvoir ou s'y maintenir, mais ils entravent également le développement. Réintroduisant l'économie politique dans nos grilles de lecture du monde. ce cadre conceptuel inédit permet de comprendre comment les sociétés développées, qui garantissent un accès ouvert aux organisations (partis politiques.
Entreprises. syndicats, médias. ONG, etc.). ont atteint leur niveau politique et économique. Au vu des enjeux actuels du développement, ce cadre rend bien compte de la complexité du processus de décollage économique. que seule une poignée de pays a su enclencher depuis soixante ans.
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«Les accidents monétaires se succèdent. Pourquoi cette crise de confiance ? Jean Lecerf en a suivi l'histoire au jour le jour. Il raconte en termes simples comment elle naquit vers 1960 lorsque se durcissait la guerre froide ; comment la politique de Kennedy et la prospérité même l'amplifièrent ; comment de Gaulle posa brutalement le problème de l'or ; comment «les spéculateurs» dans le contexte de la guerre du Moyen-Orient, de l'escalade au Vietnam et des révoltes étudiantes, firent chuter la livre, fermer le pool de l'or, et s'en prirent à la fois au franc et au mark. Pour conclure, Jean Lecerf explique les solutions présentées et en fait le bilan.»
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L'économie morale ; pauvreté, crédit et confiance dans l'Europe préindustrielle
Laurence Fontaine
- Gallimard
- Nrf Essais
- 18 Septembre 2008
- 9782070785773
L'air du temps, chez les économistes, les sociologues, voire les historiens, est à la réflexion : existe-t-il une alternative à cette forme nouvelle d'ensauvagement qu'est devenu le libéralisme économique, pour lequel tout peut désormais s'échanger, y compris la vie, comme des biens ordinaires ?
Réponse la plus courante : le retour à l'économie du don et le développement du microcrédit, observé dans les pays du tiers monde. Aidant les êtres à se désengluer de la misère plutôt qu'à faire fructifier l'argent sur le marché de la spéculation financière, le microcrédit est aujourd'hui paré des atours d'une économie morale, parce que solidaire.
Ces deux formes d'activité économique ont déjà existé dans l'Europe moderne. L'économie, fondée sur la confiance et le crédit, est alors encastrée dans des enjeux sociaux qui la dépassent. Loin de consolider un cloisonnement, le crédit et sa toile embrassent toutes les hiérarchies - groupes sociaux, institutions et régions - dans des dépendances où chacun - les hommes et les femmes selon des modalités spécifiques - se trouve être à la fois prêteur et endetté. Se tissent ainsi des réseaux d'obligations en cascade, donc de pouvoir, dans les espaces géographiques et sociaux les plus variés. La relation de confiance entre créanciers et débiteurs, prêteurs et emprunteurs, constitue un lien social fondamental.
Deux cultures économiques - la féodale et la capitaliste - se côtoient, chacune portée par des valeurs spécifiques, s'affrontent mais également s'influencent au point de se transformer. Restituer le champ des expériences possibles ou communes rend, du même geste, les multiples tensions qui traversent les sociétés : au niveau collectif, entre des sociétés d'ordre et de statut et le développement parallèle de rationalités économiques ; au niveau individuel, entre les exigences contradictoires des diverses appartenances des individus, leurs aspirations et la réalité éprouvée de leur expérience ordinaire.
Des allers-retours entre hier et le plus contemporain, servis par le sens de l'exemple, de l'anecdote et de la narration, Laurence Fontaine en use à la manière de Marc Bloch - comme d'une baguette de sourcier -, pour l'intelligence de la réalité passée, telle qu'elle peut être reconstituée, et la préfiguration utopique d'un univers plus humain.
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Publié en 1967, cet ouvrage est devenu un classique. Il a bousculé les idées reçues en montrant, par une analyse du système économique américain, qu'un ensemble quasi omnipotent de grandes sociétés anonymes conditionne désormais le comportement du consommateur et impose largement sa loi à la puissance publique. La «techno-structure», sorte d'autorité collégiale dont les motivations et les objectifs n'ont qu'un lointain rapport avec ceux des actionnaires et des managers d'hier, mène une série d'actions stratégiques (planification, maîtrise des prix, publicité) dont la fin n'est plus la maximisation du profit, mais la croissance pour la croissance. Cette hégémonie a ses dangers (l'un d'eux est la course aux armements). L'économiste se fait donc philosophe et moraliste et appelle à la constitution de «pouvoirs compensateurs» : la collectivité scientifique et enseignante peut en être un. L'auteur considère comme définitive la troisième édition que voici. Il y riposte à ses critiques, notamment sur la prétendue souveraineté du consommateur, sur le profit maximum, sur le rôle du capitaliste et celui du bureaucrate. Il précise sa pensée sur les deux modes de planification : celui qui répond au marché, celui qui remplace le marché. Il constate aussi deux changements importants : l'épanouissement des conglomérats d'entreprises de second rang, pris en charge par la technostructure, et leur fonctionnement au détriment du profit.
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L'illusion économique ; essai sur la stagnation des sociétés développées
Emmanuel Todd
- Gallimard
- 14 Janvier 1998
- 9782070748853
La chute des taux de croissance, la montée des inégalités et de la pauvreté, l'incohérence des évolutions monétaires sont des phénomènes bien réels, et de nature économique. Ils ne font cependant que refléter des déterminants culturels et anthropologiques beaucoup plus profonds. Le déclin éducatif américain, le choc malthusien produit en Europe par l'arrivée des classes creuses à l'âge adulte, l'émergence d'une stratification culturelle inégalitaire, l'affaissement des croyances collectives - parmi lesquelles la nation - définissent ensemble bien plus qu'une crise économique : une crise de civilisation. Mais l'idée d'une contrainte économique agissant «de l'extérieur» sur les États-Unis, le Japon, l'Allemagne ou la France, baptisée mondialisation, n'est qu'une illusion. Le sentiment d'impuissance qui paralyse les gouvernements ne sera surmonté que si renaît l'idée de nation.
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Le débat de fond en matière de politique économique a disparu, au moment où nous en aurions le plus besoin. Certes, il existe une vigoureuse protestation altermondialiste, mais son propos relève plutôt de la dénonciation que de la compréhension du capitalisme tel qu'il va. Certes, concède le discours officiel, il subsiste des nuances entre " politiques de droite " et " politiques de gauche ", mais les prémisses en sont les mêmes. Or ce sont elles qu'il s'agit d'interroger : qu'est-ce que cette fameuse concurrence supposée avoir remède à tout ? La vénérable théorie des avantages comparatifs, justifiant l'ouverture mondiale des échanges, est-elle toujours valable ? Vivons-nous réellement dans une " société post-industrielle " ? Comment fonctionne la sphère financière ? Autant de questions clés que Jean-Luc Gréau reprend ici à nouveaux frais, dans la ligne de ses précédents ouvrages, Le Capitalisme malade de sa finance et L'Avenir du capitalisme (tous deux parus dans la même collection, en 1998 et en 2005).
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De quoi l'avenir intellectuel sera-t-il fait ? enquêtes 1980-2010
Collectif
- Gallimard
- Le Debat
- 25 Mai 2010
- 9782070129553
Le Débat avait lancé à ses débuts, en 1980, une enquête auprès d'une vingtaine de jeunes auteurs sur le thème : «De quoi l'avenir intellectuel sera-t-il fait ?» L'idée s'imposait, pour marquer le trentième anniversaire de la revue, de recommencer l'expérience auprès d'un échantillon de la nouvelle génération. Mais c'était aussi l'occasion de demander à ceux qui avaient répondu autrefois de réagir à leur contribution, trente ans après. «Génération 1980» reprend donc les réponses à l'enquête initiale ; «Aujourd'hui» rassemble les réactions de ceux dont une bonne partie de l'avenir est derrière eux ; «Génération 2010», enfin, les réponses de dix-sept jeunes personnalités qui ont l'avenir devant elles.
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«La mode est à la contestation du système économique. Mais trop peu nombreux sont ceux qui acceptent de faire face aux choix qui conditionnent tout départ nouveau. La logique de l'économie est pourtant impitoyable. C'est en vain que les révolutionnaires se proposent d'humaniser la chose économique s'ils cherchent en même temps à se distinguer sur le plan des performances technico-productivistes. En développant l'idée d'un socialisme non productiviste, Pierre Kende, qui enseigne à l'Université de Nanterre, ouvre le champ d'une réflexion qui, tout en se réclamant de l'utopie créatrice, se garde bien de l'auto-mystification idéologique.»
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Culture, les raisons d'espérer ; actes du forum d'Avignon : culture, économie, médias (15-17 novembre 2012)
Collectif
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 12 Septembre 2013
- 9782070142415
La culture, solution pour la crise ? Utopique, à l'heure des enjeux de compétitivité et de mondialisation ? C'est oublier que de l'atelier, de la table à dessin ou d'écriture sont issues les formes et les innovations qui ont changé le monde économique d'aujourd'hui. Les 450 participants du Forum d'Avignon 2012 venus de plus de 40 pays différents ont partagé leurs raisons d'espérer dans la culture. Au-delà de son impact économique réel, avec 6,1 % du PIB au niveau mondial pour un chiffre d'affaires de 2 700 milliards de dollars, 4 % du PIB de l'Union européenne et 8 millions d'emplois directs, la culture met en résonance le rôle de l'imagination, la créativité dans la cohésion sociale, et la transmission d'un patrimoine culturel dans une période de perception d'accélération du temps. De nouvelles voies de réflexion s'ouvrent sur la fabrique de la culture et les emplois de demain, en mettant en lumière des initiatives ou des pratiques culturelles fédératrices et des dynamiques territoriales exemplaires. Parmi les participants de l'édition 2012 qui prennent la parole : Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, Paul Andreu, Julien Anfruns, Carlo d'Asaro Biondo, Elie Barnavi, Mircea Cantor, Renaud Capuçon, Rick Cotton, Axel Dauchez, Régis Debray, Kitsou Dubois, Amos Gitaï, Claudie Haigneré, Barbara Hendricks, Pierre Lescure, Richard-David Precht, Stéphane Richard, David Throsby, Zahia Ziouani...
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L'économie des singularités
Lucien Karpik
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 22 Mars 2007
- 9782070775323
Et si notre savoir nous aveuglait sur la réalité marchande? Lorsque nous cherchons un bon roman, un bon film, vin, restaurant, médecin ou avocat, nous ne doutons pas que ces pratiques familières et répétées ne relèvent d'une connaissance sérieuse. Et, cependant, ces produits culturels, ces services professionnels personnalisés et, plus généralement, tous ces produits ici assimilés à des singularités, caractérisés par la valeur symbolique et par l'incertitude sur la qualité, restent étrangement indéterminés. Leur marché conserve tout son mystère. Telle est l'origine de l'économie des singularités. Comme système d'analyse, elle est organisée autour de deux principes généraux qu'impose le particularisme des marchés des singularités. D'une part, la nécessaire intervention, pour que l'échange puisse se former, des dispositifs de connaissance:les appellations, labels, marques, stars, marketing et promotion, critiques, prix littéraires ou cinématographiques, best-sellers, hit-parades ainsi que les réseaux. D'autre part, la primauté de la concurrence par les qualités sur la concurrence par les prix. La démarche s'oppose si frontalement à l'orthodoxie économique qu'elle appelle l'épreuve du réel. De là, des études concrètes qui portent aussi bien sur les dispositifs de connaissance, comme les guides (Michelin, Hachette, Parker), le Top 50 ou les réseaux, que sur les marchés:ceux des grands vins, par exemple, des films, des disques de variétés, des avocats et des médecins, des cours particuliers, des biens de luxe. L'économie des singularités ouvre ainsi la voie à une connaissance nouvelle. Elle rejoint aussi une des grandes inquiétudes anthropologiques du temps associée aux menaces qui pèseraient sur les singularités. Mais, loin du fantasme, elle dispose des outils d'analyse pour prendre la mesure de la réalité de cette évolution, la rendre intelligible et, par là, la soumettre à l'action humaine.
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Histoire de l'analyse économique Tome 1 ; l'âge des fondateurs
Joseph Aloys Schumpeter
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 24 Novembre 1983
- 9782070235902
Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. «Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser suffisamment les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune dans la formation des économistes.» La véritable culture économique exige donc de combiner la vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident. III. L'âge de la science Libéralisme et Sozialpolitik. Jevons, Menger, Walras, l'école autrichienne, Pareto. Les marxistes. Marshall. L'«école mathématique». Walras et l'«équilibre général». Wicksell, la monnaie et les cycles. Keynes et la macrodynamique.
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Histoire de l'analyse économique Tome 2 ; l'âge classique (1790 à 1870))
Joseph Aloys Schumpeter
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 24 Novembre 1983
- 9782070236398
Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. «Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser suffisamment les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune dans la formation des économistes.» La véritable culture économique exige donc de combiner la vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident. III. L'âge de la science Libéralisme et Sozialpolitik. Jevons, Menger, Walras, l'école autrichienne, Pareto. Les marxistes. Marshall. L'«école mathématique». Walras et l'«équilibre général». Wicksell, la monnaie et les cycles. Keynes et la macrodynamique.
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La science économique et l'intérêt général
John Galbraith
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 28 Novembre 1974
- 9782070291038
Voici le troisième et dernier panneau d'une vaste fresque de l'économie américaine. La première partie met en relief le trait fondamental de la société économique américaine : la juxtaposition du système planificateur et du système de marché. Vient ensuite l'analyse des problèmes qui tiennent à cette dualité : inégalité de développement des secteurs économiques et des revenus, mauvaise répartition des ressources publiques, atteintes à l'environnement, inutilité pratique de certaines innovations technologiques, défaut de coordination (la crise de l'énergie en dit long sur ce point). L'inflation enfin. L'auteur propose une théorie réformatrice qui s'attaque hardiment aux faits de la vie moderne, aux croyances, à la politique. Quand on aura lu ce livre, on verra clairement comment fonctionne le système économique le plus évolué de notre temps ; on saura aussi ce que propose, pour en parer les effets les plus désastreux, l'un des esprits les plus subtils de la gauche américaine.
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L'évolution inquiétante de l'économie mondiale conduit, inexorablement, à une remise en question du libre-échange et à une redécouverte du protectionnisme.
Son plus important théoricien, Friedrich List (1789-M46), apparaît dans les manuels comme un acteur assez mal défini du nationalisme allemand de la première moitié du XIXe siècle. Son oeuvre, souvent mentionnée, n'est que rarement analysée. List fut pourtant bien autre chose qu'un nationaliste revendicatif et un économiste improvisé. Citoyen du monde ayant vécu en Allemagne, aux Etats-Unis et en France, il fut et reste l'un des critiques les plus formidables de l'économie classique.
Parce qu'il ne se laisse pas emprisonner par le concept de valeur, il est un opposant à l'économisme plus radical que Marx. Parce qu'il admet l'existence de l'homme économique et de sa liberté, il est aussi un réformateur plus efficace. La Russie post-marxiste est un champ de ruines. Les Etats-Unis, postlistiens, l'Allemagne et le Japon, listiens par leur mentalité industrielle protectionniste, dominent encore l'économie mondiale.
Le Système national d'économie politique (1841) a déjà retrouvé sa place au coeur des débats américains. Conçu et écrit pour l'essentiel à Paris, le voici enfin réédité en français.
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Le nouveau livre de Pierre Massé est le fruit d'une expérience, d'un événement et d'une réflexion. En 1965, dans Le Plan ou L'anti-hasard, l'auteur s'interrogeait sur les ambiguïtés de la croissance. La réponse a été Mai 1968. Nous nous sommes aperçus que la science, qui a pénétré les secrets de la matière et à demi déchiffré ceux de la vie, achoppe devant le mystère des comportements.
L'espérance toutefois demeure dans ce nouvel âge marqué par l'ouverture au monde, l'avènement des masses, le règne de l'instant. C'est que le développement, en dépit de la crise qu'il traverse, porte en lui-même une éthique. L'espèce et la personne, la société et l'individu, n'échappent aux conflits de valeurs que par des compromis tâtonnants et créateurs. Pierre Massé esquisse une éthique sans certitude et une théorie économique, acceptant le progrès et refusant le vertige, complétant la possession des choses par l'accomplissement de l'être. -
La grande récession (depuis 2005)
Jean-luc Gréau
- Gallimard
- Folio Actuel
- 9 Novembre 2012
- 9782070449637
Analyste au scalpel de la Grande Récession qui a germé à partir de 2005 en Occident pour se déployer avec force à compter de 2008, Jean-Luc Gréau a très tôt mis en relief, malgré l'aveuglement de la plupart des économistes, la gravité «systémique» de la crise financière de 2007 et 2008, centrée sur le marché de la dette privée américaine. Il a dénoncé le leurre d'un rétablissement définitif de l'Occident après le rebond de 2009 et définit la crise européenne depuis l'hiver 2010 comme ayant sa source non pas dans la défaillance des pays les plus fragiles ou les plus irresponsables, mais dans le credo d'une concurrence illimitée, que nulle autre puissance dans le monde n'a fait sien à ce jour.
Il a indiqué comment la France est acculée à une politique de survie, sous la menace d'une double faillite des banques et des États en Europe. Ce faisant, il n'a cessé de mesurer les décalages incessants entre le discours de l'économie institutionnalisée (FMI, OCDE, Commission européenne) et la réalité économique vécue par les peuples et par les entreprises. L'expérience néolibérale n'est pas, comme on le clame souvent, une déréglementation aveugle, mais une organisation nouvelle, ancrée au premier rang sur les banques centrales indépendantes et les agences de notation, qui a libéré les économies de toute réglementation, contraint l'État à un retrait stratégique et organisé la prise en charge des marchés par les institutions de marché.
C'est de ce pouvoir, dissimulé dans les infrastructures financières occidentales et d'autant plus difficile à atteindre qu'il se présente comme un fait de la nature, que l'économie mondiale paie l'échec.