En 1783, une controverse à propos du mariage civil déchaîne les foules. Un pasteur, défendant le mariage religieux, pose une question : « Qu'est-ce que les Lumières ? ».
Kant et Mendelssohn entreprennent, sans s'être consultés, de lui répondre.
Ces deux opuscules présentent une réflexion sur les Lumières à l'heure de leur apogée : décadence ou heureux triomphe de la raison ?
Traduit de l'allemand par Dominique Bourel et Stéphane Piobetta.
Édition établie par Cyril Morana.
De la mort de Louis XIV à la convocation des États généraux, la France des Lumières est un laboratoire où des administrateurs dévoués au roi comme à l'État inaugurent des chantiers aussi ambitieux que risqués, de la refonte fiscale à la réorganisation de la monarchie administrative. Les gens de lettres animent l'espace public et bousculent les frontières du secret du roi. Jamais un appareil d'État n'a reçu autant de projets de réformes. Pourtant, lorsqu'il s'agit de passer de l'expérimentation à l'application, roi et ministres hésitent et souvent trébuchent.Louis XV rompt avec la représentation traditionnelle du souverain de guerre pour se poser en roi de paix et en roi citoyen, serviteur du bien public, rendant perceptible le processus de désacralisation de l'autorité monarchique. Mais la croissance économique inégalement répartie met la société sous tension. Hors des frontières nationales, l'heure est aux expériences audacieuses, de l'alliance franco-anglaise défendue par le régent Philippe d'Orléans à l'intervention armée aux côtés des Insurgents américains en lutte contre leur souverain.
Comment saisir les vies oubliées, celles dont on ne sait rien ? Comment reconstituer au plus près l'atmosphère d'une époque, non pas à grands coups de pinceau, mais à partir des mille petits événements attrapés au plus près de la vie quotidienne, comme dans un tableau impressionniste ?
Arlette Farge offre ici ce qu'on appelle les déchets ou les reliquats du chercheur : ces bribes d'archives déclarées inclassables dans les inventaires, délaissées parce que hors des préoccupations présentes de l'historien. Ce sont des instantanés qui révèlent la vie sociale, affective et politique du siècle des Lumières. Prêtres, policiers, femmes, ouvriers, domestiques, artisans s'y bousculent.
De ces archives surgissent des images du corps au travail, de la peine, du soin, mais aussi des mouvements de révolte, des lettres d'amour, les mots du désir, de la violence ou de la compassion. Le bruit de la vague, expliquait Leibnitz, résulte des milliards de gouttelettes qui la constituent ; Arlette Farge immerge son lecteur dans l'intimité de ces vies oubliées. Une nouvelle manière de faire de l'histoire.
Une nouvelle lecture d'une période majeure de l'histoire de France, à la fois modernisatrice et traumatique, à travers les grandes questions qu'elle pose à notre imaginaire.
Plus de deux siècles après les événements, la Révolution, de la prise de la Bastille jusqu'au coup d'État de Bonaparte, apparaît toujours dans la mémoire collective comme un moment fondateur. Mais aussi comme le plus sujet aux fantasmes et à l'idéologie. D'où la nécessité de faire le point, loin des certitudes acquises dans les manuels scolaires et des partis pris qui déchaînent encore les passions.
Le phénomène révolutionnaire transforma profondément le paysage politique, économique et social de la France. Mais il reste nécessaire de s'interroger sur sa nature et ses limites. Le processus révolutionnaire était-il inévitable ? Louis XVI était-il coupable ? La Terreur sauva-t-elle la République ? La Révolution libéra-t-elle les paysans, les femmes et les esclaves ? Détruisit-elle l'économie et le catholicisme ? A-t-elle libéré l'Europe, etc. ? L'auteur apporte à chacune de ces interrogations des réponses claires et nuancées.
1559-1629 est une séquence dramatique pour le royaume de France, profondément divisé par la question religieuse. Les protestants constituent environ 10% de la population française au début des années 1560. Les monarques sont de jeunes hommes incapables de gouverner par eux-mêmes ou des princes déconsidérés aux yeux de leurs sujets. En dépit des efforts de Catherine de Médicis et du chancelier Michel de L'Hospital, qui accordent aux protestants la liberté de culte, le royaume sombre dans le chaos:exactions et batailles se succèdent et les violences culminent en 1572 avec la Saint-Barthélemy. On assiste même à deux régicides (Henri III en 1589 et Henri IV en 1610).Temps de crise sans précédent, les guerres de Religion constituent le creuset de la monarchie absolue d'Ancien Régime. Henri IV parvient à reconstituer l'unité du royaume autour de l'idéal d'obéissance à la figure royale et son fils Louis XIII bénéficie de ses succès pour achever de créer une monarchie puissante capable de s'imposer sur la scène européenne.
Depuis 1961, la France a mené 20 guerres sur 3 continents et 13 grandes opérations militaires de police internationale. La guerre est un état permanent de la France de la Ve République.
Pour autant, les Français ne le savent pas toujours, car ces opérations sont limitées dans leur ampleur et souvent lointaines. Du Tchad au Mali en passant par le Liban, le Rwanda ou l'Afghanistan, des centaines de milliers de « soldats nomades » ont ainsi été engagés pour la défense de la France. Michel Goya décrit cette « guerre mondiale en miettes » que conduit chaque président pour maintenir notre statut de puissance à travers plusieurs grandes périodes stratégiques et jusqu'aux bouleversements de la guerre en Ukraine. C'est une histoire qui n'a jamais été racontée ainsi, ni surtout analysée de manière critique par un historien et stratégiste, lui-même acteur de certains de ces engagements.
Premier tsar de Russie, Ivan le Terrible (1530-1584) est le personnage noir par excellence, et pourtant bien aimé, de l'histoire russe. Infanticide, tyrannique et paranoïaque, il incarne néanmoins la figure paternelle du souverain, proche du peuple, face aux ennemis et aux abus des puissants.
Héritier du trône de Moscou, il montre des penchants pervers dès l'enfance. Jeune adulte, il fait figure de prince éclairé. La période glorieuse du règne, marquée par les premières conquêtes, semble combler toutes les attentes. Mais les revers de fortune ne tardent pas. Ivan donne alors libre cours à ses moeurs violentes et licencieuses. Massacres et sanglants coups de théâtre ponctuent les vingt dernières années de sa vie.
En restituant la personnalité contrastée d'Ivan, Pierre Gonneau démêle les faits de la légende et met en lumière les aspirations et les tensions d'une époque. La relecture du personnage, comme premier rempart de son pays contre la « russophobie » occidentale, le ramène sous les feux de l'actualité.
La route des thés oscille entre nomadisme et sédentarité, elle est faite d'étapes, comme autant de points d'attache dans un mouvement perpétuel. Elle symbolise le voyage. Les buveurs de thé sont une confrérie dont fait partie la grande voyageuse Lucie Azema. L'autrice parcourt l'histoire de ce breuvage millénaire, des premières caravanes aux colonisations, de ses usages à ses significations. Elle explore cette tension entre arrêt et mouvement, qui nous incite à embrasser nos propres errances et nos ancrages, à approcher une philosophie du voyage par étapes, à naviguer en suivant les aléas des chemins et des rencontres, à emprunter des routes aussi bien physiques qu'imaginaires.
On la connaît aujourd'hui surtout comme poète, mais elle compose également des traités de morale. Réputée pour sa défense et illustration de la femme, Christine de Pizan figure parmi les tout premiers penseurs politiques du XVe siècle.
Née à Venise vers 1365, Christine de Pizan arrive à 4 ans à Paris où son père, médecin et astrologue, a été appelé par Charles V. Elle passera presque toute sa vie auprès de la cour, à l'époque brillante et troublée de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, du premier humanisme, de la guerre de Cent Ans et du Grand Schisme. Son milieu familial, son goût pour l'étude et la nécessité de gagner sa vie la poussent à écrire.
Avec une grande maîtrise, Françoise Autrand raconte les tribulations de cette observatrice sans complaisance de la société et des pouvoirs.
Les femmes font aujourd'hui du bruit ? C'est en regard du silence dans lequel les a tenues la société pendant des siècles. Silence des exploits guerriers ou techniques, silence des livres et des images, silence surtout du récit historique qu'interroge justement l'historienne. Car derrière les murs des couvents ou des maisons bourgeoises, dans l'intimité de leurs journaux ou dans leurs confidences distraites, dans les murmures de l'atelier ou du marché, dans les interstices d'un espace public peu à peu investi, les femmes ont agi, vécu, souffert et travaillé à changer leurs destinées.Qui mieux que Michelle Perrot pouvait nous le montrer ? Historienne des grèves ouvrières, du monde du travail et des prisons, Michelle Perrot s'est attachée très tôt à l'histoire des femmes. Elle les a suivies au long du XIXe et du XXe siècles, traquant les silences de l'histoire et les moments où ils se dissipaient. Ce sont quelques-unes de ces étapes que nous restitue ce livre.
Les « guerres de Religion » désignent ordinairement les conflits, achevés par huit paix, qui se déroulèrent en France de 1562 à 1598. On a pu faire commencer la période des troubles civils un peu plus tôt, notamment avec la mort accidentelle d'Henri II en 1559, et intégrer les guerres dans les années 1620 pour prendre en compte l'ensemble des violences et campagnes militaires ayant opposé es partis confessionnalisés au début de l'époque moderne. Les affrontements qui se déroulèrent dans les cantons helvétiques autour de 1530, puis dans le Saint-Empire dans les années 1540 et 1550, constituent eux aussi, assurément, des guerres de Religion, et les anciens Pays-Bas basculèrent à leur tour dans la guerre à partir de 1566. Quant à l'Angleterre, elle connut des troubles, mais ne sombra pas dans la guerre civile, ce qui ne l'empêcha pas de participer aux conflits européens, tout comme la monarchie catholique espagnole et les puissances italiennes, à commencer par la papauté. Proposer une approche à la fois nationale et transnationale des affrontements religieux du XVIsup>esup> siècle, en soulignant le poids des circulations et des échanges à travers l'Europe, mais aussi des logiques territoriales de rivalité ou de solidarité, tel est le but de cet ouvrage.
Des Farnèse, on retient le faste, la grandeur, mais aussi l'ascension extraordinaire.Enracinée au Moyen Âge dans la région du lac de Bolsena, au nord de Rome, cette famille de condottieri prend son élan au XVe siècle.
Alexandre, devenu le pape Paul III en 1534, favorise alors les intérêts de son clan. Ses descendants, ducs de Parme, alliés aux plus grandes dynasties, connaîtront des destins de premier plan, à l'image d'Alessandro, petit-fils de Charles Quint, le plus illustre capitaine de son temps, ou d'Élisabeth Farnèse qui accédera au trône d'Espagne au XVIIIe siècle.
Cette saga foisonne de personnages aussi romanesques que la belle Giulia, la maîtresse de Rodrigo Borgia, ou le cruel et débauché Pier Luigi, fils de Paul III. Jean-Marc de La Sablière livre à travers eux un captivant tableau de l'époque.
La reine de l'Ancien Régime .
Si on ne présente plus Simone Bertière, on est loin de connaître l'intégralité de son oeuvre. À preuve, ce recueil d'essais, articles et conférences presque tous inédits, qui portent sur les passions de sa vie d'historienne : les figures de proue (les reines naturellement, mais aussi Retz, Condé, Mazarin, Louis XIV et Louis XVI), les crises (en particulier la Fronde), la Cour et le pouvoir royal. Tous ont été revus et corrigés pour cette édition et sont précédés d'un essai stimulant sur l'absolutisme dont l'éminente auteure conclut qu'il n'existe pas.
En voici le sommaire :
1/ 24 heures de la vie d'une reine 2/ Quelques remarques sur le genre biographique 3/ Quatre femmes pour un trône : le remariage de Henri IV 4/ La légende noire de Catherine de Médicis 5/ Régence et pouvoir féminin 6/ Marie de Médicis contre Richelieu, la journée des Dupes 7/ La découverte de la politique par Anne d'Autriche 8/ Retz, un cardinal de cape et d'épée 9/ Tivelin sur le trône. L'image de Mazarin dans les Mémoires de Retz 10/ Retz fut-il un disciple de Machiavel ?
11/ Le prince de Condé, grandeur et faiblesse d'un héros 12/ Mazarin, éducateur de Louis XIV 13/ La prise de pouvoir de Louis XIV 14/ Mazarin et les Français, histoire d'un malentendu 15/ Louis XIV et Mme de Maintenon, la transparente énigme 16/ Marie-Antoinette et Louis XVI. Un couple disjoint 17/ Marie-Antoinette, une femme d'aujourd'hui ?
Un siècle de réconciliation culturelle entre l'islam et la chrétienté.
Mahomet, c'est Tartuffe les armes à la main , écrit Voltaire au cours de la polémique soulevée par sa tragédie Le Fanatisme ou Mahomet le prophète, en 1741. Le ton est donné.
Le XVIIIe siècle, celui des Lumières et de la Raison, est plus nuancé dans ses jugements sur le Prophète. Depuis 1730, où Boulainvilliers, dans sa Vie de Mahomed, voit en ce dernier un déiste éclairé, jusqu'en 1840, où il devient un héros romantique sous la plume de Thomas Carlyle, le débat fait rage entre les nostalgiques de la croisade et les philosophes déistes ou athées. Au fil des querelles, la figure de Mahomet évolue : le faux prophète se transforme en grand législateur, le Coran en un code de lois, et l'Empire ottoman, l'homme malade de l'Europe , en modèle d'une autre civilisation qui fascine de plus en plus le voyageur. Le siècle des Lumières, en sécularisant le débat sur l'islam, façonne l'image d'un Mahomet devenu estimable. Cette tentative de rationalisation , teintée de fascination, aboutit cependant à un échec, lorsque l'esprit de guerre sainte resurgit à partir de l'expédition d'Égypte de Bonaparte en 1798, dernière fille paradoxale des Lumières, à l'instar de son chef et de son admiration pour le Coran. Ce livre raconte la genèse de cette grande confrontation culturelle et politique, dont les conséquences façonnent encore le monde actuel.
Un souverain puissant à la tête d'un gouvernement impérieux singularise l'histoire de France. Du premier Capétien au dernier des Bourbons, la tentation et l'affirmation « absolutistes » n'ont cessé d'être la marque de la monarchie des lys.
Les XVIe et XVIIe siècles constituent un effervescent laboratoire politique qui expérimente les formes de gouvernements centrés sur l'autorité du roi. Entre le début du règne de François Ier (1515) et la fin de celui de Louis XIV (1715), le monarque est le moteur du pouvoir.
Cet ouvrage nous place au coeur de cette « obsession française » qui se cristallise sur la personne du souverain. Des châteaux de la Loire à Versailles, de la Saint-Barthélemy à la Fronde, en passant par la formation des rois, Joël Cornette éclaire d'une manière riche et originale cette histoire renouvelée de la monarchie.
De la chute de l'Ancien Régime à celle de Napoléon, ce volume aborde l'une des périodes clefs de l'histoire de France, fondamentale pour comprendre le fonctionnement de notre démocratie. Le plan mêle une approche thématique et un récit des événements. La moitié des chapitres est ainsi ordonnée autour des grandes ruptures:1789, «année sans pareille», bien sûr, mais aussi la naissance de la République en 1792, la Terreur, les années du Directoire, puis celles du Consulat et de l'Empire, aujourd'hui au centre des nouvelles recherches des historiens. Les chapitres thématiques abordent les questions économiques et sociales, les religions, l'histoire culturelle, la Contre-Révolution et l'émigration, les relations internationales et les problèmes coloniaux, les questions militaires.Dans «l'atelier de l'historien», un aperçu de l'historiographie de la période rappelle à quel point la Révolution, le Consulat et l'Empire ont été, deux siècles durant, un enjeu dans les querelles entre historiens, tant que l'idée même de révolution déclenchait des oppositions partisanes, aujourd'hui en grande partie apaisées. C'est une période centrale de l'histoire de France qui se trouve ici revisitée.
1515 ? La réponse sonne comme une évidence : Marignan ! Mais qui sait où se trouve Marignan ? Que la bataille se déroule les 13 et 14 septembre ? Qu'elle est remportée contre les Suisses à l'apogée de leur puissance ? Que plus de la moitié des combattants de l'armée française sont des lansquenets allemands ?
À la conquête du lointain duché de Milan, François Ier se jette dans la mêlée au prix de risques insensés, soucieux d'affirmer son attachement aux valeurs chevaleresques. Pourtant, ce n'est ni par ses faits d'armes ni par son courage que le jeune roi a remporté la victoire, mais grâce aux ressources financières colossales que lui procure le peuple le plus nombreux d'Europe.
La plus célèbre bataille de l'histoire de France est enfin racontée, dans un tableau aussi savant que captivant.
Le 20 août 1700, à Salvador de Bahia, au Brésil, «la noire Pascoa aujourd'hui libre, qui fut la captive de Francisco Álvares Tavora», est arrêtée par l'Inquisition. Elle est embarquée sur un bateau vers Lisbonne où siège le tribunal du Saint-Office. Pascoa est accusée de bigamie : elle s'est mariée au Brésil alors que son premier conjoint, épousé en Angola, est encore vivant. Les sources du procès de Pascoa nous sont parvenues, mettant au jour la réalité des sociétés esclavagistes de l'Atlantique Sud ainsi que le contrôle de l'Église exercé tant sur les esclaves que sur leurs maîtres. Les minutes du procès témoignent du caractère pointilleux de la justice inquisitoriale, dont l'enquête est menée sur trois continents, révélant ainsi une étonnante préoccupation pour le mariage des esclaves. Elles donnent la parole à une femme qui, face au terrible Tribunal de la Foi, ne s'avoue jamais vaincue. C'est la voix de Pascoa que ce récit fait entendre.
Les nièces de Mazarin sont des étoiles filantes dont les aventures ont sidéré l'Europe. La plus célèbre est sans doute Marie Mancini qui faillit épouser Louis XIV, mais Marie avait quatre soeurs et deux cousines. Mazarin, désireux d'inscrire son nom dans la grande Histoire, les avait fait venir en France alors qu'elles n'étaient que des enfants appartenant à la petite noblesse romaine. Choyées par la régente Anne d'Autriche, elles devinrent les compagnes de jeux de Louis XIV et de son frère. Elles avaient toutes reçu en partage la beauté, un charme exceptionnel et un goût inné pour les arts et les lettres.
Mazarin négocia pour elles des alliances prestigieuses. Soumises aux volontés de leur mari, elles savaient qu'elles devaient leur donner des héritiers. Mais allaient-elles se comporter en épouses sages, régulièrement enceintes ? Trois d'entre elles furent vertueuses, mais les autres ne s'embarrassaient ni de morale ni de religion. Éprouvant le désir d'exister réellement, elles refusèrent de vivre dans le silence des passions. Elles ont préféré se lancer à la conquête de situations imprévues et embrasser les périls de la liberté pour s'accommoder de la vie. Chacune a trouvé sa voie avec plus ou moins de bonheur. Alors que la plupart des femmes de la Cour essayaient de sauver les apparences, elles n'ont pas hésité devant le scandale qu'elles étaient sûres de provoquer.
Les nièces de Mazarin sont des héroïnes de roman.
11 novembre 1630 : à l'issue d'une journée mouvementée, Louis XIII choisit de maintenir sa confiance en Richelieu pour s'engager, à ses côtés, dans une politique dominée par les préceptes de la raison d'État. 1&ersup; septembre 1715 : Louis XIV meurt au terme du règne le plus long et le plus brillant de l'histoire de France. D'une date à l'autre, ce siècle fut le temps des rois absolus, qui portèrent à son comble la sacralité du pouvoir monarchique en mobilisant toutes les ressources littéraires et artistiques. Les fastes de la religion royale furent mis au service d'une autorité inouïe. Pour en rendre compte, les contemporains regroupèrent sous le terme générique d'« Extraordinaire » les impôts nouveaux, les tribunaux exceptionnels, les pouvoirs confiés aux intendants, etc.La guerre, avec son cortège de malheurs et de nécessités impérieuses, fut la manifestation la plus sensible de l'autorité royale. Elle exigea une mobilisation toujours croissante de la société et de l'État, dont elle fut la matrice. Pour la financer, le recours au crédit et à la vente d'offices modifia profondé-ment les structures sociales du royaume. Les élites inves-tirent massivement dans ces charges vénales qui, parfois, les anoblissaient en entretenant la confusion entre dignité sociale et service du Roi. Ainsi débutait la longue histoire d'une relation singulière entre la société française et l'État.
Elles vivent dans un monde d'hommes. Reines, favorites ou paysannes, peu importe leur statut : les femmes de la Renaissance connaissent la tutelle d'un père ou d'un mari, la pression d'enfanter, les difficultés du veuvage...
La réalité de la Renaissance, période d'ouverture au monde et de diffusion des savoirs, coexiste avec la violence des guerres de Religion qui embrasent la France. Toutes les femmes éprouvent cette brutalité, quand elles n'y participent pas elles-mêmes. Souvent accusées de tous les maux (adultère, sorcellerie, manipulations...), elles se battent pour vivre leurs passions, faire respecter leurs droits et reconnaître leurs talents.
Sylvie Le Clech explore le destin de quinze femmes issues de toutes les couches de la société. Avec les portraits de Marguerite de Navarre, Vannina d'Ornano ou Jacquette Saddon, sorcière du Berry, elle nous éclaire sur la vie mouvementée et intime des femmes de la Renaissance.
Querelles fratricides,luttes pour le pouvoir,dénonciations, arrestations, exécutions,puissance dévastatrice de haine et débats passionnels... La Terreur, pendant laquelle la force l'a emporté sur la loi et le droit, fut l'une des plus grandes déchirures de l'histoire de France.
C'est cette fureur toujours recommencée qu'Évelyne Lever évoque ici. Elle livre un récit brûlant des événements ayant pour cadre la capitale pendant les mois qui voient la chute de la monarchie, l'exécution du roi, la radicalisation de la Révolution et l'instauration d'une dictature révolutionnaire. La Terreur institutionnalisée devient un moyen de gouvernement. Les principaux acteurs sont présents dans cette fresque haletante : Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton, Marat et Robespierre, sans oublier des femmes passionnées par les causes qu'elles défendent, telle Manon Roland, ainsi que les Parisiens dans leur vie quotidienne, qu'ils soient aristocrates, bourgeois ou sans-culottes.
Il a fallu à la Révolution trois jours et deux nuits, du 14 au 16 octobre 1793, pour juger et exécuter Marie-Antoinette. Elle était condamnée d'avance. C'est bien sûr le procès d'une reine, c'est aussi celui d'une étrangère, c'est enfi n celui d'une femme et c'est celui d'une mère.
Née dans la Maison royale du Piémont, Marie-Thérèse de Savoie-Carignan (1749-1792) est mariée en 1768 au prince de Lamballe. Épouse délaissée, elle est veuve à 18 ans. Marie-Antoinette la prend sous sa protection et en fait sa favorite. Mais cette amitié conduira la princesse vers un effroyable supplice.
Marie-Thérèse traverse les scandales royaux avec une sincérité d'âme et tente de se frayer un chemin dans une belle-famille compliquée. La révolution précipite sa perte. D'abord emprisonnée avec la famille royale, elle est assassinée lors des massacres de septembre 1792.
Depuis le palais royal de Turin jusqu'à la prison de La Force, en passant par Versailles et Rambouillet, la vie de la princesse est un roman tragique, comme celui de Marie-Antoinette à qui elle manifeste la plus belle des fidélités