La crise économique et financière qui nous assaille est d une violence exceptionnelle. À la mi 2011 aucun pays membre de l OCDE, malgré une succession de plans de relance financés à coup d aides et d endettement publics jamais vus, n avait retrouvé son rythme de croissance tendanciel de la fin 2007. Pour l auteur de ce livre qui avait publié chez Economica, Le Retour de la Très Grande Dépression (1997), les ouvertures commerciales et financières irréfléchies sont la cause principale des difficultés actuelles qui couvaient depuis trois décennies. De ce point de vue, malgré sa profonde originalité, la crise que nous vivons présente de fortes similitudes avec celles auxquelles l économie de marché est périodiquement confrontée. Nos lointains prédécesseurs, qui vivaient pourtant dans des sociétés réputées aussi prospères que solides, ont déjà subi les rudesses de la compétition généralisée. Toutes ont débouché sur de longs mouvements dépressifs : le marché unique de l empire romain au IVe siècle, l Europe chrétienne du XIVe siècle, la crise de 1929. En prenant en compte les spécificités de notre époque, l auteur conclut que notre XXIe siècle pourrait être marqué à son tour par une crise globale de longue durée. Elle nécessite d urgence une remise en cause de tous les tabous économiques et la recherche commune d une sortie par le haut.
L'économie politique s'est construite sur le mythe d'un état de nature comme esquisse d'une économie de marché : un monde irénique fondé sur l'échange, la confiance, oú la recherche par chacun de son intérêt particulier bénéficie à tous.
Le lien social s'y noue naturellement dans une harmonieuse combinaison des intérêts. la nature, autant dire le marché, ressemble à une société d'arcadie oú bergers et bergères échangent, sinon soupirs et baisers, du moins des moutons contre des petits cochons pour le plus grand bonheur de tous. le monde de hobbes, à l'inverse, est celui de la peur de l'autre, de la défiance, des pactes trahis, de l'affrontement des pouvoirs.
D'oú, par les logiques de la raison et le jeu des passions, l'enfer de la guerre de tous contre tous. et cet enfer, cette peur conduisent les hommes à se soumettre à l'autorité absolue d'un etat qu'ils construisent afin que l'effroi qu'il inspire se substitue à la crainte de l'autre. une économie de la peur impose une politique de la terreur. malgré les horreurs du xxe siècle, les crises, les guerres civiles et étrangères, les terreurs d'état, les pays occidentaux ont réussi à préserver la démocratie et une certaine prospérité, mais ces victoires sont étroitement localisées et elles restent fragiles dans un xxie siècle hésitant.
Cela nous impose de regarder en face une pensée comme celle de hobbes pour éviter que demain ne ressemble à ses craintes.
La guerre, aujourd'hui, est d'abord urbaine : Grozny, Beyrouth, Bagdad, Mitrovica, Bassorah, Abidjan, Binj Beil...
Loin des images héritées de la Seconde Guerre mondiale, elle ne se limite plus au combat mais se constitue de missions diversifiées et complexes. La ville devient le symbole de l'élargissement du métier militaire et de la dualité, sociale et guerrière, du soldat. Au coeur des villes, donc au coeur des populations et des sociétés, cette nouvelle foule d'affrontement impose aux nouveaux soldats de nouveaux métiers, de nouveaux savoir-faire et de nouveaux savoir-être : ils doivent être tour à tour combattants, agents de l'ordre, diplomates, humanitaires, manageurs...
La ville exige de repenser les équilibres, les structures, les équipements, la formation des hommes et de leurs chefs. Guerres urbaines - Nouveaux métiers, nouveaux soldats vient donc à point nommé dans les réflexions et les débats urgents à conduire sur l'évolution des conflits, du métier de soldat et des systèmes de force.
Le capitalisme évolue et se transforme.
Mais quelle est la nature de cette transformation ? la financiarisation actuelle du capitalisme entrave-t-elle la mutation vers un nouveau capitalisme ? evolue-t-on vers une recomposition du salariat ? comment peuvent s'articuler les nouvelles formes d'organisation des firmes (firmes en réseau en particulier) avec la finance ? assiste-t-on à une marchandisation sans précédent des connaissances ou au contraire à leur émancipation ? incontestablement, le nouveau capitalisme est synonyme de tensions.
Ces tensions s'expriment plus particulièrement dans les conflits de commandement et de pouvoir dont l'enjeu est de dire quelle est la valeur. finance et connaissance s'opposent et se combinent dans un choc de sens et de temporalités. etudier de façon ouverte les relations entre les aspects cognitifs, les aspects financiers et la dimension salariale du capitalisme contemporain, tel est l'objectif que se sont fixés les auteurs rassemblés dans cet ouvrage par gabriel colletis (professeur d'économie à l'université des sciences sociales à toulouse) et bernard paurle (professeur d'économie à l'université de paris i).
Avons-nous renoncé à atteindre le Plein Emploi ? Si ce n'est pas le cas, que devons-nous tenter ? Voilà les questions fondamentales que James Meade pose et auxquelles il cherche une réponse dans ce petit livre qui paraît à son heure.
Le Professeur Meade attire notre attention sur certains facteurs économiques et financiers qui sont oubliés dans le débat politique actuel, et suggère un nouvel ensemble de mesures qui pourraient être utilisées pour attaquer le problème du Plein Emploi. Il déplore que l'on ait négligé l'analyse macro-économique dans la recherche des solutions au chômage ; il estime que c'est la valeur monétaire du total de la production intérieure, de préférence au niveau des prix, qui doit être l'objectif d'une politique monétaire et budgétaire conjointe, politique qui devrait être orientée vers une baisse des taux d'intérêt plutôt que vers une baisse des impôts.