L'économie est désormais au coeur du débat politique, au point que les deux domaines se confondent presque. « Comment financez-vous cette mesure ? » ; « Laisserez-vous filer la dette ? » ; « Cette proposition est-elle crédible dans le cadre européen ? » : telles sont quelques-unes des questions qui résonnent sur les plateaux de télévision, à la radio, dans la presse ou sur les réseaux. Mais, avec ses chiffres, ses statistiques et ses théories parfois abstraites, l'économie intimide. De sorte que certains n'osent se prononcer sur ces sujets - et renoncent par là même à se forger une opinion sur des pans entiers de la vie publique.
Quoi de mieux pour y remédier qu'un dictionnaire ? Entrée par entrée, notion par notion, le lecteur pourra progressivement s'y réapproprier les termes d'un débat trop souvent confisqué.
A contre-courant de la pensée dominante, l'auteur y livre ses analyses. Libre à chacun d'y adhérer ou pas. L'essentiel est de relancer la réflexion, voire la controverse, et de permettre à toutes et tous d'y prendre part.
De « Déficit public » à « Planification écologique » en passant par « Homme déconstruit » ou « Argent magique », avec la gravité qui s'impose mais non sans une pointe d'ironie, ce livre offre un tour d'horizon de nombreuses problématiques cruciales pour notre présent et notre avenir.
Un dictionnaire en forme d'acte citoyen.
Nous connaissons des emprunteurs (États, entreprises, particuliers...), plus rarement des prêteurs.
De même, nous avons assisté à des dépenses spectaculaires, comme le renflouement des banques à la suite de la crise des subprimes ou le soutien à l'économie pendant la pandémie de covid, mais souvent sans nous interroger sur la provenance de cet argent.
Au coeur de ces questions se trouve une réalité à laquelle nous sommes confrontés tous les jours, dont nous avons quotidiennement l'usage, dont la possession nous rassure voire nous comble, et dont le manque nous angoisse : la monnaie.
D'où vient-elle? Qui est autorisé à en émettre? À quelles conditions? Dans quel but? Où des États déjà endettés trouvent-ils de quoi s'endetter plus encore? Et comment le discours politique peut-il passer au gré des circonstances de «les caisses sont vides» à «l'État paiera»?
Au terme d'une relecture historique des différentes théories monétaires produites par la science économique depuis ses origines, ce livre démontre que les réponses à toutes ces questions relèvent avant tout de choix politiques. La monnaie n'est pas neutre, et le rôle qui lui a été assigné ces quarante dernières années se trouve au coeur de ce qu'il est convenu d'appeler le néolibéralisme. Or d'autres conceptions et usages de la monnaie demeurent possibles, qui pourraient authentiquement changer le monde.
Bruno Colmant est membre de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Docteur en économie appliquée, il a été président de la Bourse de Bruxelles et membre du comité de direction du New York Stock Exchange.
Chaire Pauvreté et politiques publiques Au cours des vingt dernières années, une nouvelle méthode d'étude du développement économique a émergé : l'approche expérimentale. Elle consiste à évaluer les politiques de lutte contre la pauvreté au moyen d'expériences pilotes menées avec la rigueur des essais cliniques. Quinze ans après sa première leçon inaugurale, Esther Duflo dresse le bilan des succès et des échecs de ces politiques dans le monde.
Malgré des évolutions positives constatées dans certains domaines, nous sommes aujourd'hui à un point de bascule : la pauvreté augmente et les conséquences du réchauffement climatique, dont les pays les plus défavorisés seront les premières victimes, menacent d'effacer la plupart des gains que nous pensions acquis. Quelles leçons en tirer face à l'urgence des problèmes auxquels sont confrontés les plus démunis ?
Esther Duflo est économiste, professeure au MIT, cofondatrice et codirectrice de J-PAL, laboratoire d'action contre la pauvreté. Co-lauréate en 2019 du prix de la Banque de Suède en sciences économiques créé en mémoire d'Alfred Nobel, elle a été nommée en 2022 professeure au Collège de France, titulaire de la chaire Pauvreté et politiques publiques.
La valeur des choses est une dénonciation percutante du système financier mondialisé actuel. Mariana Mazzucato y étudie avec rigueur et brio la manière dont la valeur a été définie par les économistes des différentes écoles de pensée depuis le xviiie siècle jusqu'à nos jours, où le débat autour de la notion, trop souvent rabattue au simple prix, a complètement disparu.
C'est ainsi que la distinction entre création de la valeur et extraction de la valeur est devenue de plus en plus floue. Cette confusion a permis à certains acteurs économiques de se considérer comme producteurs de valeur, alors qu'ils ne faisaient en réalité que déplacer la valeur déjà existante, voire tout simplement en profiter, sous prétexte d'avoir pris tous les risques. De la Silicon Valley au secteur financier et à la grande industrie pharmaceutique - dont l'analyse vibre d'actualité depuis la pandémie de Covid -, ce phénomène touche tous les secteurs du capitalisme et est à l'origine de graves distorsions dans les politiques économiques.
Pour sauver notre économie de la prochaine crise et pour permettre une croissance à long terme et durable, il nous faut redéfinir comment nous devons et souhaitons mesurer la valeur dans nos sociétés. Il s'agit rien de moins que de repenser le capitalisme, le rôle de la politique, et rêver à un avenir meilleur.
Traduit de l'anglais par Christophe Beslon Lauréate du Prix Léontieff 2018 pour l'avancement des limites de la pensée économique, Mariana Mazzucato est professeure d'économie de l'innovation et de la valorisation des biens publics à l'University College London (UCL), où elle a fondé et dirige l'Institut pour l'Innovation & l'Intérêt général (IIPP). Elle est l'auteure d'ouvrages très remarqués : L'État entrepreneur (Fayard, 2021), qui a reçu le prix Colbert 2021 de l'Institut de France, Mission Économie (Fayard, 2022) et, avec Rosie Collington, The Big Con (2023), sur les sociétés de conseil. Elle conseille les décideurs politiques du monde entier sur la croissance durable, inclusive et fondée sur l'innovation.
Le point de vue éclairé de deux économistes d'aujourd'hui, sur cette crise inédite du Covid-19 qui met les Etats devant des responsabilités fortes.
Penser l'après-Covid est vital. Deux scénarios sont envisageables. Le premier est celui d'une aggravation de la crise sanitaire, économique et sociale, faute de réponses adaptées. Le scénario alternatif est celui de la maîtrise, même imparfaite, de la pandémie et d'une refondation de l'économie mondiale sur des bases plus saines et durables.
Pour définir où se fixera le curseur entre ces deux scénarios, tout dépendra des politiques économiques et sanitaires mises en oeuvre - de l'entreprise à l'économie mondiale en passant par un nouveau paradigme du travail et de l'emploi. Première solution : le repli sur soi, le protectionnisme et la guerre des monnaies, terreau de tous les populismes. Seconde solution : la prise de conscience que la coopération et la solidarité sont les seuls piliers d'une sortie de crise par le haut.
La politique à mettre en oeuvre ne peut pas être réformiste. Il faut des ruptures. Ce livre court et incisif en propose huit (revenu universel de base, transition énergétique, décentralisation, syndicalisme...). Il dessine ainsi le « chemin de crête » étroit qu'il est possible de suivre pour sortir de cette crise historique de manière équitable et pérenne.
Le capitalisme est bloqué. Il n'apporte pas de réponses aux problèmes qui, depuis plusieurs décennies, constituent pourtant les défis vitaux de notre temps : les maladies, les inégalités, la crise environnementale.
Pour les résoudre, nous devons voir grand et restructurer fondamentalement le capitalisme de l'intérieur, l'orienter par un esprit d'innovation axé sur des missions, concrètes, impulsées par la puissance publique. L'État ne peut se contenter d'être un simple correcteur des marchés, mais doit au contraire les créer, gouverner les rapports entre les sphères publique et privée, et défendre le sens de l'intérêt général.
Mission Économie, dont les idées ont fait des émules dans le monde entier, propose une méthode pour sortir de l'impasse actuelle, en déterminant la nature même du capitalisme que nous voulons, inclusif, durable et gouverné par le bien public.
« La dette publique est un danger pour les générations futures », « La France n'a pas fait de réformes depuis plus de trente ans », « Notre modèle social est inefficace », « Le Code du travail empêche les entreprises d'embaucher », « Une autre politique économique, c'est finir comme le Venezuela » ; telles sont les affirmations ressassées en boucle depuis plus de trente ans par une petite élite bien à l'abri de ce qu'elle prétend nécessaire d'infliger au reste de la population pour sauver la France.
Ces idées ont tellement pénétré les esprits qu'elles ne semblent plus pouvoir faire l'objet du moindre débat. C'est justement l'objet de ce livre : regagner la bataille des idées, refuser ce qui peut paraître du bon sens, tordre le cou à ces prétendues « vérités économiques ».
Savez-vous qu'il y a eu plus de 165 réformes relatives au marché du travail depuis 2000 en France ? Que nous avons déjà connu une dette publique représentant 200 % du PIB ? Que plus de la moitié de la dépense publique profite au secteur privé ?
Dans ce traité d'économie hérétique, Thomas Porcher nous offre une contre-argumentation précieuse pour ne plus accepter comme une fatalité ce que nous propose le discours dominant.
Thomas Porcher est économiste. Membre des Économistes atterrés, docteur en économie à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, il est professeur associé à la Paris School of Business. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages notamment Introduction inquiète à la Macron-économie (Les petits matins) et de publications dans des revues académiques internationales.
La finance fonctionne aujourd'hui en vase clos, au service avant tout de ses propres intérêts. Or les banques sont censées répondre aux besoins des sociétés. De financer des projets et de gérer les risques : comment a-t-on pu oublier ainsi l'essentiel ? Pourquoi les Etats servent- il aussi docilement les intérêts du secteur financier ? Pareilles questions échappent au débat démocratique car le jargon qui règne dans ces milieux les rend inintelligibles aux citoyens.
L'essai de Laurence Scialom ambitionne de démystifier la finance et de permettre une réflexion autonome de chacun sur ces interrogations. Il renforce les capacités d'autodéfense de nos économies face à une finance souvent devenue prédatrice : cessons de nourrir l'ogre ! En appliquant les réformes esquissées dans cet ouvrage, nous parviendrions à considérer la finance avec lucidité et à la remettre à sa juste place.
Consommateurs ou citoyens ? D'ordinaire, les deux termes ne sont pas jugés antagoniques. Benjamin Barber démontre qu'ils le sont. Car le capitalisme a radicalement changé. S'il a pu être historiquement associé à des vertus qui ont aussi contribué à fonder la démocratie, il est aujourd'hui lié à des vices qui la détruisent.
L'éthique protestante de Max Weber, qui privilégiait le travail, l'épargne, la vie simple, la probité, la responsabilité et une économie oeuvrant à la satisfaction de vrais besoins, s'est muée en son contraire : un éthos infantiliste qui glorifie la consommation, la superficialité et la dépense inutile pour assouvir de faux besoins. Les ex-citoyens sont transformés en grands enfants, tandis que les vrais enfants et les adolescents deviennent l'épicentre et la cible privilégiée du marketing.
Benjamin Barber étudie sous divers angles cette régression culturelle, insistant notamment sur les progrès extravagants d'une privatisation qui dynamite le contrat social et n'épargne même plus les fonctions régaliennes de l'Etat, comme la police et l'armée, ou encore sur la création d'identités factices autour des marques.
Comment en finir avec cette éclipse de la démocratie, avec cette vie publique schizophrénique ? Pour l'auteur, ce n'est pas en essayant de miner le capitalisme consumériste de l'intérieur, en tant que consommateurs, ni en tentant de le brider, comme autrefois, dans le cadre devenu étriqué d'un Etat national. Le remède aux maux qui accablent la démocratie au sein des nations, c'est plus de démocratie entre les nations, et une action citoyenne mondiale.
C'est bien connu : le bonheur et l'amour sont dans le pré. Ces images bucoliques nourrissent notre imaginaire, pourtant, depuis des décennies, le monde agricole ne cesse de subir une brutalité quotidienne : celle des marchés. Cette réalité a des retombées concrètes dans nos champs et nos assiettes.
S'appuyant sur quinze ans d'expériences associatives et professionnelles, Aurélie Trouvé retrace ici de façon pédagogique l'essor de l'agro-business et sa mainmise sur l'alimentation. Comment les multinationales et les fonds financiers en ont fait un instrument de profit, détruisant au passage l'emploi et la nature tout en utilisant des slogans pseudo-écologistes, voire éthiques.
Mobilisations contre la ferme des 1 000 vaches et le barrage de Sivens, contre les OGM et l'accord transatlantique, réquisition de terres, développement du bio, de circuits courts ou de coopératives locales... Le business est dans le pré veut plus que jamais témoigner des luttes et alternatives qui transforment déjà nos façons de produire, de consommer et d'échanger.
Aurélie Trouvé, 35 ans, est ingénieur agronome, maître de conférences en économie et spécialiste des questions agricoles et alimentaires. Elle a été coprésidente d'Attac France de 2006 à 2012 et copréside son Conseil scientifique.
Le 15 septembre 2008, les dirigeants américains laissent la banque d'affaires Lehman Brothers faire faillite et déclenchent une panique financière. Pourquoi cette méprise ?
Début 2011, la zone euro fait le choix de l'austérité budgétaire. La fragile reprise européenne est cassée net. Pourquoi cet égarement ?
Depuis plus de trente ans, la France ne parvient pas à réduire son chômage alors que bien d'autres l'ont fait. Pourquoi cette impuissance ?
Économiquement et socialement, ces erreurs ont été extrêmement coûteuses. Elles sont pour beaucoup dans le discrédit dont souffrent aujourd'hui les gouvernants.
En politique économique, il y a bien des manières de faire fausse route. À qui la faute ? démonte les mécanismes de l'erreur. Il montre comment des dirigeants bien intentionnés peuvent prendre des décisions catastrophiques. Il met au jour les logiques qui les conduisent à la défaillance ou à l'échec. Et il formule des propositions pour des décisions mieux conçues et mieux exécutées.
Selma Mahfouz a exercé des responsabilités au ministère des finances, au ministère des Affaires Sociales et à France Stratégie. Elle est directrice de l'animation de la recherche, des études et des statistiques au ministère du Travail.
Jean Pisani-Ferry est commissaire général de France Stratégie et professeur à la Hertie School of Governance de Berlin. Après avoir exercé à Bercy et au Conseil d'analyse économique, il a dirigé jusqu'en 2013 le think tank européen Bruegel.
Depuis des mois, « la » question s'invite dans le débat : la création de l'euro ne fut-elle pas une tragique erreur et ne faudrait-il pas « en sortir » au plus vite ? Après le Brexit, le Frexit ?
À Paris comme à Londres ou à Rome, le divorce semble consommé entre l'Europe et des citoyens qui ne croient plus que l'Union européenne soit capable de leur garantir prospérité et emploi, et encore moins de relever les défis des années à venir. La belle idée de fraternité européenne a cédé la place à un euroscepticisme vengeur, fondé sur les déceptions accumulées depuis la création de l'euro et le rejet des classes dirigeantes.
Malfaçons originelles, dérives de la gouvernance... Les auteurs analysent comment l'Europe est arrivée au bord de la dislocation mais surtout pourquoi une « sortie » de l'euro serait une véritable folie qui pénaliserait d'abord les plus fragiles.
Ils formulent aussi des propositions à la fois économiques et institutionnelles pour sauver l'euro et faire de l'Europe un pôle de prospérité et de stabilité dans un monde de plus en plus imprévisible.
L'Échéance ! Nous y sommes, comme tous les pays surendettés. Mais nous ne voulons rien voir. La pression des marchés financiers fera voler en éclats les programmes électoraux et imposera une tout autre politique. Pas d'illusions, elle exigera « du sang, de la sueur et des larmes ». Ce peut être l'occasion de redresser la France comme en 1945.
Deux crises se conjuguent : celle des finances publiques et celle de la finance privée. Elles forment ensemble une machine infernale qui étrangle la France.
Cette enquête implacable met en lumière les faits, souvent inconnus, les décisions oubliées et les comportements qui, pour la première fois de son histoire, ont ruiné notre pays en temps de paix.
Nulle fatalité dans ce désastre. La mondialisation et la financiarisation sont les mêmes pour tous. D'où vient que la France ait moins bien résisté que la Suède, le Canada, l'Allemagne et bien d'autres ?
Il va nous falloir prendre des décisions radicales, révolutionnaires parfois. Interdire les déficits et accroître l'investissement, surtaxer les hauts revenus et contrôler les prestations sociales, briser l'économie de spéculation et soutenir l'économie réelle, défendre les droits des jeunes et pas seulement les droits acquis des aînés, imposer une réglementation plus stricte à l'activité bancaire comme au droit de grève, renforcer les syndicats et favoriser les entrepreneurs... Bref, mener une politique de crise qui échappe à notre clivage droite-gauche tout en empruntant à l'un et à l'autre.
Après avoir lu L'Échéance, vous ne pourrez plus en douter : nous n'avons de choix qu'entre une révolution culturelle et le chaos.
Avec l'indépendance et la clarté qui ont fait le succès de ses précédents ouvrages, François de Closets révèle les dessous d'une invraisemblable démagogie. Journaliste financière à Challenges, Irène Inchauspé démonte les perversions qui ont transformé l'activité bancaire en une émission de fausse monnaie.
Serons-nous tous ruinés dans dix ans ? Jamais, sauf en période de guerre mondiale, la dette publique des grands pays de l'Occident n a été aussi élevée. Jamais les dangers qu elle fait peser sur la démocratie n ont été aussi graves. Pour comprendre les raisons profondes qui peuvent conduire des Etats comme l'Islande ou la Grèce à la faillite, Jacques Attali retrace l histoire de la dette publique, qui est aussi celle de la constitution progressive de la fonction souveraine et de ce qui menace de la détruire. Tel est l'enjeu de la dette publique actuelle, née avec la crise financière et nécessaire à sa solution, mais dont chacun sent bien qu elle ne peut continuer de croître sans conduire aux pires catastrophes. Il est encore possible de régler ces problèmes, d éviter la dépression, l'inflation et le moratoire, en repensant le rôle du Souverain et la part des dépenses publiques, en mettant en place d autres règles comptables et une tout autre architecture financière et politique, que ce soit en France, en Europe ou au niveau mondial.
Et si la monnaie était une chose trop sérieuse pour être confiée à nos banquiers centraux ?Mario Draghi (zone euro), Janet Yellen (États-Unis) et quelques autres, encore inconnus hier, sont devenus les nouveaux maîtres du monde et jouissent désormais d'un pouvoir fou.En 2008, ils ont voulu éviter un désastre encore plus grave que celui de 1929 en injectant des milliers de milliards de dollars ou d'euros dans l'économie. Aujourd'hui, on compte sur eux pour faire repartir la croissance, combattre la déflation, résoudre les problèmes d'endettement des États ou empêcher l'éclatement de l'euro.Mais nos banquiers centraux ont échoué à faire redémarrer la machine. Pis encore, en nous inondant de liquidités, ils jouent un jeu dangereux. Par leur inconséquence, ils nous ont installés dans l'ère de la crise financière permanente, où chaque secousse sera suivie de répliques encore plus courtes et dévastatrices.Les auteurs décortiquent l'engrenage infernal dans lequel les banques centrales nous entraînent et expliquent à quoi pourrait ressembler une « bonne » politique monétaire, créatrice de prospérité, de richesses et d'emplois. Chef économiste de Natixis, Patrick Artus est professeur à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Marie-Paule Virard est journaliste économique. Elle a notamment publié avec Patrick Artus Le capitalisme est en train de s'autodétruire, La France sans ses usines et Croissance zéro, comment éviter le chaos ?
Après Une brève histoire de l'avenir, Devenir soi et Prévoir l'avenir, Jacques Attali renouvelle entièrement son regard sur les quinze prochaines années, à la lumière des nouvelles connaissances accumulées dans tous les domaines, scientifiques, démographiques, idéologiques, géopolitiques, artistiques. Des menaces et des promesses du monde. Il est allé enquêter en mille endroits sur les signaux faibles qui préparent l'avenir. Il en arrive à des conclusions radicalement neuves et surprenantes sur ce qui nous attend et surtout sur ce que nous pouvons faire.
Car, même si beaucoup de nuages s'accumulent à l'horizon, les moyens ne manquent pas de construire le meilleur du monde, de devenir soi, d'éviter que la colère et la rage ne se transforment en violence planétaire, d'échapper aux menaces climatiques, au terrorisme et au suicide technologique. À condition de comprendre que la meilleure façon d'y parvenir, d'être heureux dans un monde serein, est d'aider les autres à devenir soi, de remplacer l'égoïsme suicidaire par un altruisme lucide. Ainsi pourra-t-on dire : Vivement après-demain !
L'argent joue dans la crise que nous traversons un rôle central : l'hypertrophie de la finance a fait que l'économie financière a pris la place de l'économie productive.
De grandes puissances comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se sont spécialisées dans le service financier, c'est-à-dire dans la manipulation de l'argent. Il est ainsi devenu durant la deuxième moitié du XXe siècle la principale marchandise faisant l'objet d'un commerce ! Alors que la crise financière progressait, des sommes gigantesques sont parties en fumée. La surprise fut générale : ceux qui plaçaient leur argent s'étaient faits à l'idée que d'autres produiraient de la richesse à l'aide de ces sommes, que l'argent non seulement reviendrait vers les prêteurs, mais aussi qu'il rapporterait, comme par une sorte de loi naturelle...
Est-il possible d'assigner à l'argent une place plus " juste "? Et si l'argent, au lieu d'aller en priorité et majoritairement à ceux qui le possèdent déjà, investisseurs ou " capitalistes ", prêteurs d'argent qu'ils ont en trop en échange d'intérêts ou de dividendes, revenait vers les authentiques créateurs de richesses? Voici quelques-unes des nombreuses questions que pose L'Argent, mode d'emploi.
En proposant un regard véritablement neuf et concret sur l'argent, Paul Jorion analyse en profondeur l'évolution du rapport que l'homme a entretenu avec lui et refonde d'autres perspectives pour l'avenir.
Vous avez du mal à comprendre pourquoi la crise a explosé en 2008 ? Vous trouvez bien difficile de savoir si elle est vraiment terminée ? Normal : du début jusqu'à la fin, au lieu de nous expliquer le fond des choses, on nous a menti. Et en essayant de nous faire croire que la finance peut s'autoréguler, que le chômage est une fatalité, que l'Europe va imploser ou que la croissance verte sauvera l'humanité, on continue de nous raconter des salades.
Il fallait le talent d'économistes aussi brillants que pédagogues pour détricoter les légendes dont s'accommodent nos gouvernements, nos chefs d'entreprises... et que nous finissons par accepter comme la réalité. Agissons maintenant en tant que citoyens, à notre échelle, et contribuons à faire bouger les choses !
Olivier Pastré, professeur d'économie à l'université Paris VIII, est producteur à France Culture, membre de la Commission de surveillance de la Caisse des Dépôts et administrateur de plusieurs banques.
Jean-Marc Sylvestre, économiste, est éditorialiste sur sur I-télé après avoir officié sur TF1 et LCI. Il est docteur en sciences économiques, diplômé de l'université Paris-Dauphine.
« La crise actuelle se terminera un jour, laissant derrière elle d'innombrables victimes et quelques rares vainqueurs. Pourtant, il serait possible à chacun de nous d'en sortir dès maintenant en bien meilleur état que nous n'y sommes entrés.À condition d'en comprendre la logique et le cours, de se servir de connaissances nouvelles accumulées en maints domaines, de ne compter que sur soi, de se prendre au sérieux, de devenir un acteur de son propre destin et d'adopter d'audacieuses stratégies de survie personnelle.
Mon propos n'est donc pas ici d'exposer un programme politique pour résoudre cette crise et toutes celles qui viendront, ni de vagues généralités moralisantes, mais de suggérer des stratégies précises et concrètes permettant à chacun de chercher des fissures dans l'infortune, de se faufiler entre les écueils à venir, sans s'en remettre à d'autres pour survivre, pour sur-vivre.Et d'abord pour survivre à la crise actuelle.» J. A.