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Un texte très personnel d'Hubert Védrine qui révèle Albert Camus sous un jour inattendu.
Adolescent, Hubert Védrine a été ébloui par le Camus de Noces, de L'Été et de L'Étranger. Si par la suite, la vie l'a emmené vers d'autres horizons, il n'a pour autant jamais oublié Camus, et ses rencontres avec René Char, Jean Daniel et d'autres l'ont régulièrement ramené vers lui. Avec le temps, Hubert Védrine a eu envie de relire l'oeuvre entière, de comprendre comment Camus avait incarné et continue d'incarner une éthique de vie, moins fondée sur la morale que sur la droiture, et comment il peut encore nous " protéger des temps sans esprit ". Alors, le désir l'a saisi de nouer avec Camus une sorte de dialogue fraternel. Ce texte très personnel raconte ces retrouvailles qui révèlent l'auteur sous un jour inattendu.
" Saisi, je l'ai été par la simple beauté et la sensualité de ses mots méditerranéens, écrit Hubert Védrine. J'ai commencé mon parcours Camus par ce moment de beauté, de langue pure et claire, de sensualité hellénique et panthéiste. Il ne m'a jamais quitté. " -
Saint-Exupéry : Un Petit Prince en exil
Jean-Claude Perrier
- Bouquins
- Document
- 4 Avril 2024
- 9782382922224
Un ouvrage célébrant les 80 ans de la mort de l'auteur du Petit Prince.
Depuis l'arrivée d'Antoine de Saint-Exupéry à Ellis Island, le 31 décembre 1940, où il est chaleureusement accueilli par la foule et les journalistes, jusqu'à sa mort en solitaire en 1944 au-dessus de la Méditerranée, ce livre retrace les dernières années d'un des auteurs les plus mythiques du xxe siècle.
Refusant sa nomination au Conseil national de Vichy, sans se rallier pour autant au général de Gaulle, Saint-Exupéry tient depuis New York une position politique nuancée, mal comprise, qui entraînera une polémique avec le philosophe Jacques Maritain. L'aviateur continue toutefois d'encourager la Résistance et s'engage dès 1943 pour libérer son pays.
Cet exil américain, d'une importance cruciale dans la vie de l'écrivain, est aussi l'occasion de multiples rencontres, notamment celles de Jean Renoir, avec qui il se liera d'amitié, d'André Breton, à qui tout l'oppose, ou encore de Silvia Hamilton, l'une des nombreuses femmes de sa vie. Enfin, c'est durant ces trois années que vont germer des oeuvres capitales comme Pilote de guerre, Le Petit Prince ou Citadelle.
De New York à Montréal, Jean-Claude Perrier s'est lancé dans une vaste enquête littéraire sur les traces de l'écrivain. À l'occasion des 80 ans de sa mort, il apporte ici autant d'éclairages nouveaux que de révélations captivantes pour la connaissance de son oeuvre. -
À bien des égards, Les Essais constituent l'oeuvre fondatrice des lettres françaises et de la pensée occidentale moderne, dont Montaigne est l'un des pères. Or rares sont ceux qui, en France, peuvent vraiment lire Montaigne, hormis les spécialistes, à cause des difficultés du moyen français. Une nouvelle édition des Essais s'imposait, non pas « modernisée » et encore moins « traduite en français moderne », mais rajeunie et rafraîchie, pour rendre enfin accessible l'oeuvre du plus contemporain de nos classiques, le seul qui sache allier savoureusement des réflexions sur l'amour, la politique, la religion, et des confidences plus intimes sur sa santé ou sa sexualité.
L'objectif de cette monumentale entreprise conduite par Bernard Combeaud, avec le concours de Nina Mueggler, est d'offrir des Essais restaurés et revitalisés, à partir de l'édition de 1595, pour que chacun puisse s'entretenir commodément avec un écrivain aux idées foisonnantes, salué par Stefan Zweig comme « l'ancêtre, le protecteur et l'ami de chaque homme libre sur terre ».
Les traductions du grec et du latin sont toutes originales, les notes ont été réduites au minimum. Seules la ponctuation, l'accentuation, l'orthographe ont été systématiquement modernisées dans le souci constant de préserver la saveur originelle d'une langue si singulière, de préserver les images, les jeux de mots, les idiotismes gascons ou latinisants propres au style de Montaigne.
Dans une longue préface inédite et percutante, Michel Onfray désigne l'auteur des Essais comme l'un de ses maîtres à penser et à vivre. Il explique « pourquoi et comment il faut lire et relire Montaigne », philosophe qui apprend à « savoir jouir loyalement de son être ».
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Annie Le Brun est poète. Elle a écrit des essais consacrés, entre autres, au genre noir à la fin du XVIIIe siècle, au marquis de Sade, à la littérature, à la laideur et à la beauté. Cet ouvrage donne à lire la part essentielle de son oeuvre.
De ne m'être jamais prise pour un écrivain ni de n'avoir jamais projeté de faire oeuvre, j'ai écrit seulement pour savoir où j'allais. Il s'ensuit que façon d'être, façon de penser, façon d'écrire sont alors si imbriquées que tout y fait sens. Aucun soir ne ressemble à un autre, surtout quand la formulation d'une impression, d'une sensation et même d'une idée en dépend...
S'il m'est arrivé d'évoquer la dérive au long cours à laquelle j'ai souhaité que ma vie ressemble, alors les livres correspondent autant aux îles abordées qu'à la constitution de nouveaux atolls, les unes et les autres continuellement retravaillés par les vents et courants d'un enchevêtrement de temps courts et de temps longs. Comme s'il s'agissait de trouver la forme susceptible d'affronter le néant sinon de le conjurer. Sans doute n'ai-je jamais cédé sur le désir insistant, formulé dès le départ, de voir s'élargir l'horizon, mais je dois à une note tardive de Victor Hugo de supposer que je n'ai cessé d'y chercher ce qui pourrait bien ressembler à l'infini dans un contour.
A. L. B.
?Ce volume contient :
Ombre pour ombre ; Les Châteaux de la subversion ; Soudain un bloc d'abîme, Sade ; Appel d'air ; Surréalisme et subversion poétique ; Perspective dépravée ; Pour Aimé Césaire ; Du trop de réalité ; Si rien avait une forme, ce serait cela ; " Voici venir l'amour du fin fond des ténèbres " ; Ce qui n'a pas de prix. -
C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.
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Que dire à des jeunes de vingt ans pour leur conduite dans ce monde qui part à la dérive ? La civilisation s'effondre, les valeurs s'inversent, la culture se rétrécit comme une peau de chagrin, les livres comptent moins que les écrans, l'école n'apprend plus à penser mais à obéir au politiquement correct, la famille explosée, décomposée, recomposée se retrouve souvent composée d'ayants droit égotistes et narcissiques.
De nouveaux repères surgissent, qui contredisent les anciens : le racisme revient sous forme de racialisme, la phallocratie sous prétexte de néo-féminisme, l'antisémitisme sous couvert d'antisionisme, le fascisme sous des allures de progressisme, le nihilisme sous les atours de la modernité, l'antispécisme et le transhumanisme passent pour des humanismes alors que l'un et l'autre travaillent à la mort de l'homme, l'écologisme se pare des plumes anticapitalistes bien qu'il soit le navire amiral du capital - il y a de quoi perdre pied.
J'ai rédigé une série de lettres à cette jeune génération pour lui raconter les racines culturelles de notre époque : elles ont pour sujet la moraline, le néo-féminisme, le décolonialisme, l'islamo-gauchisme, l'antifascisme, la déresponsabilisation, la créolisation, l'antisémitisme, l'écologisme, l'art contemporain, le transhumanisme, l'antispécisme.
L'une d'elles explique en quoi consiste l'art d'être français : d'abord ne pas être dupe, ensuite porter haut l'héritage du libre examen de Montaigne, du rationalisme de Descartes, de l'hédonisme de Rabelais, de l'ironie de Voltaire, de l'esprit de finesse de Marivaux, de la politique de Hugo.
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Les civilisations naissent, croissent, vivent, connaissent un temps de puissance, décroissent, chutent, tombent et disparaissent avant d'être remplacées par d'autres. Les plus lucides le savent, les plus intellectuellement encrassés le nient.
Notre civilisation judéo-chrétienne est en phase terminale. Il est politiquement sot et niais, sinon dangereux, de prétendre redonner de la santé et de la vitalité à un centenaire subclaquant. N'importe quel médecin promettant de remettre sur pied un vieillard cacochyme passerait illico pour un charlatan. Mais pour une civilisation, les vendeurs d'illusion font toujours florès.
Ce deuxième volume de La Nef des fous est le journal voltairien, au jour le jour, de cet inévitable naufrage. On y trouve tous les délires de notre fin de millénaire wokiste désireux de faire du passé table rase...
M.O.
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La nef des fous : des nouvelles du Bas-Empire
Michel Onfray
- Bouquins
- La Collection
- 25 Février 2021
- 9782221252048
Sous la forme d'une éphéméride, et ce sur presque tous les jours de cette année 2020, je consigne chaque délire dont notre temps est capable.
Dans ce journal se croisent une petite fille de huit ans qui veut changer de sexe depuis l'âge de quatre ans ; des égorgeurs présentés comme de pauvres victimes d'elles-mêmes ; une jeune fille qui ne va plus à l'école et prophétise la catastrophe climatologique dont le clergé de son pays nous dit qu'elle est le Christ ; des femmes qui vendent des enfants pendant que d'autres les achètent ; l'Église catholique qui court après les modes du politiquement correct ; le journal Libération qui se dit progressiste en célébrant la coprophagie et la zoophilie ; des végans qui militent contre les chiens d'aveugles ; une anthropologue qui trouve qu'il y a trop de dinosaures mâles et pas assez de femelles dans les musées ; des pédophiles qui achètent des viols d'enfants en direct sur le Net ; un Tour de France qui commence au Danemark et un Paris-Dakar ayant lieu en Amérique du Sud ; un parfum élaboré par une femme à partir des odeurs de son sexe ; un chef de l'État qui, entre autres sorties, se félicite que ses ministres soient des amateurs ; Le Monde qui estime courageuse une mise en scène théâtrale qui présente Lucien de Rubempré en femme ; le pape et Tariq Ramadan pour qui le coronavirus est une punition divine - et autres joyeusetés du même genre... Entre rire voltairien et rire jaune, cette Nef des fous est un genre de journal du Bas-Empire de notre civilisation qui s'effondre.
M. O.
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De 1952 à 1970, pendant près de vingt ans, François Mauriac a régné sur le journalisme politique, à L'Express puis au Figaro, dont il fut l'éditorialiste vedette. Il y a inventé une catégorie particulière, celle de l'écrivain-journaliste. Il connut à travers son Bloc-notes un rayonnement exceptionnel. Son influence sur l'opinion lui valait d'être craint par les pouvoirs en place, de droite comme de gauche, dont il ne cessa de stigmatiser, souvent avec férocité, la corruption, l'impuissance et la médiocrité.
Mauriac maniait avec un brio implacable l'art de la polémique et rares sont ceux qui eurent grâce à ses yeux : essentiellement Pierre Mendès France, qu'il défendit avec fougue au moment de son bref passage à la tête du gouvernement, et Charles de Gaulle, auquel il apporta un soutien fervent, notamment durant la guerre d'Algérie et jusqu'à son départ.
Malgré son peu d'indulgence, Mauriac s'exprimait en tant que chrétien au nom d'une exigence de justice et de charité. Ce sont ces convictions qui inspirèrent son combat en faveur de la décolonisation et contre toutes les formes d'oppression et de discrimination.
Oeuvre d'engagement, son Bloc-notes raconte et traverse deux décennies d'histoire française comme une véritable dramaturgie romanesque. L'écrivain y livre aussi beaucoup de lui-même, de sa foi, de ses goûts littéraires, de son amour de la nature et des paysages qui lui sont restés familiers depuis son enfance. Témoin tour à tour fasciné, amusé, indigné et plus rarement admiratif d'une actualité souvent tragique, il ne s'éloigne jamais de lui-même en parlant des autres, explorateur inlassable des passions humaines.
Jean-Luc Barré.
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De 1952 à 1970, pendant près de vingt ans, François Mauriac a régné sur le journalisme politique, à L'Express puis au Figaro, dont il fut l'éditorialiste vedette. Il y a inventé une catégorie particulière, celle de l'écrivain-journaliste. Il connut à travers son Bloc-notes un rayonnement exceptionnel. Son influence sur l'opinion lui valait d'être craint par les pouvoirs en place, de droite comme de gauche, dont il ne cessa de stigmatiser, souvent avec férocité, la corruption, l'impuissance et la médiocrité.
Mauriac maniait avec un brio implacable l'art de la polémique et rares sont ceux qui eurent grâce à ses yeux : essentiellement Pierre Mendès France, qu'il défendit avec fougue au moment de son bref passage à la tête du gouvernement, et Charles de Gaulle, auquel il apporta un soutien fervent, notamment durant la guerre d'Algérie et jusqu'à son départ.
Malgré son peu d'indulgence, Mauriac s'exprimait en tant que chrétien au nom d'une exigence de justice et de charité. Ce sont ces convictions qui inspirèrent son combat en faveur de la décolonisation et contre toutes les formes d'oppression et de discrimination.
Oeuvre d'engagement, son Bloc-notes raconte et traverse deux décennies d'histoire française comme une véritable dramaturgie romanesque. L'écrivain y livre aussi beaucoup de lui-même, de sa foi, de ses goûts littéraires, de son amour de la nature et des paysages qui lui sont restés familiers depuis son enfance. Témoin tour à tour fasciné, amusé, indigné et plus rarement admiratif d'une actualité souvent tragique, il ne s'éloigne jamais de lui-même en parlant des autres, explorateur inlassable des passions humaines.
Jean-Luc Barré.
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c'était un homme à la conscience paisible, chimiste de son état, né dans une famille de juifs assimilés, " nobles, inertes et rares ", établis depuis longtemps dans la région de turin, et qui cultivaient l'amour des livres.
le désastre d'une europe livrée aux puissances du mal l'a déraciné, autant qu'on peut l'être, et a jeté cet " homme normal, doué d'une bonne mémoire ", dans la peste d'auschwitz où il a connu l'expérience la plus anormale qu'un homme puisse connaître. pendant tout le temps de sa déportation, " penser et observer " ont été les principaux facteurs de sa survie. primo levi, qui avait eu des talents d'écriture dans sa jeunesse, décida à son retour de témoigner de ce qu'il avait vécu à auschwitz et de " méditer sur ce qui s'était produit ".
livre après livre, depuis si c'est un homme jusqu'à maintenant ou jamais en passant par la trêve, hanté par la présence sans visage des damnés d'un siècle infernal, l'écrivain a mené sa réflexion jusqu'aux frontières de l'humain, explorant même la " zone grise ", " cet espace qui sépare (pas seulement dans les lager nazis !), les victimes des persécuteurs ". au printemps 1987, cet homme tranquille, qui avait manifesté une si violente volonté de vivre pendant qu'il était à auschwitz, se jette dans la cage d'escalier de son immeuble, à turin.
peu après sa mort, l'écrivain claudio magris avait écrit en guise d'adieu : " nous ne pouvons qu'embrasser primo levi et le remercier pour nous avoir montré, par sa vie, de quoi pouvait être capable un homme, de nous avoir appris à rire même de sa monstruosité et à ne pas en avoir peur. "
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Ce volume rend hommage à l'oeuvre d'une exploratrice passionnée et d'une pédagogue hors pair de la connaissance des langues universelles.
Le premier ouvrage de ce triptyque offre un véritable voyage dans le temps et l'espace, commencé avec la rencontre, il y a plus de sept mille ans, des habitants de la « vieille Europe » et de populations venues de la mer Noire, porteuses de langues indo-européennes d'où sont nées la plupart de celles qui sont parlées dans l'ouest de notre continent. On y découvre, dans son étonnante pluralité, le paysage actuel de cette centaine de langues, qu'elles soient officielles ou plus marginales.
Le deuxième ouvrage évoque l'histoire peu commune du français et de l'anglais, deux langues voisines et néanmoins amies, qu'Henriette Walter nous fait revivre à la manière d'une aventure sentimentale au pays des mots. En s'appuyant sur une foule d'exemples, de jeux insolites et de piquantes anecdotes, elle montre que l'érudition n'est pas forcément ennuyeuse et que l'on peut apprendre tout en s'amusant.
Le dernier ouvrage est consacré aux relations entre l'arabe et le français, langues lointaines et distinctes par leurs origines, mais qui n'ont pourtant cessé de s'influencer depuis près d'un millénaire. C'est un peu la longue histoire des relations entre l'Orient et l'Occident que ce texte retrace en filigrane et par touches successives. Henriette Walter, en démontrant la vitalité de tels échanges, bouscule autant d'idées toutes faites qu'elle apporte d'utiles éclaircissements.
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Littératures réunit l'ensemble des conférences données par Vladimir Nabokov entre 1941 et 1958 dans plusieurs universités américaines où il enseigne la littérature européenne. On y trouve, outre deux essais, « Bons lecteurs et bons écrivains » et « L'art de la littérature et du bon sens », des réflexions et analyses originales et percutantes consacrées aux oeuvres de Dickens, Flaubert, Stevenson, Proust, Kafka, Joyce, ainsi qu'à celles de ses compatriotes russes, Gogol, Tourgueniev, Dostoïevski, Tolstoï, Tchekhov et Gorki. Ce volume propose enfin une longue étude, tout aussi iconoclaste, du Don Quichotte de Cervantès.
Balayant la plupart des idées admises concernant ces chefs-d'oeuvre, Nabokov affirme avec superbe, humour et ironie sa propre conception de la littérature : rejet de l'approche historique, sociologique ou psychologique (Freud, le « charlatan viennois », est constamment la cible de ses sarcasmes), suprématie de la structure, du style, du détail et de l'agencement des détails entre eux. « Caressez les détails, les divins détails », tonitrue-t-il de sa chaire. Et encore : « La littérature est invention. La fiction est fiction. Appeler une histoire "histoire vraie", c'est faire injure à la fois à l'art et à la vérité. Tout grand écrivain est un grand illusionniste. » Nabokov, qui abandonna l'enseignement en 1958 après le succès de Lolita, avait l'intention de réunir ses cours sous une forme « publiable ». Si ce projet ne vit pas le jour de son vivant, ce fut chose faite grâce à l'éminent professeur américain Fredson Bowers, qui construisit le livre à partir des notes - le plus souvent manuscrites - et des croquis laissés par Nabokov, et de ses exemplaires annotés des ouvrages qu'il citait à ses élèves. Les cours sont devenus essais, mais sans rien perdre de leur caractère enveloppant ni de la merveilleuse chaleur qu'ils dégageaient sur le plan pédagogique. Dans son introduction, John Updike relève « l'accent, le plaisir communicatif de faire sonner les phrases, la présence de comédien de ce conférencier qui, alors corpulent et presque chauve, avait été autrefois un athlète, et qui s'inscrivait dans la tradition russe des flamboyants exposés oraux ».
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Paru en 2011 et indisponible depuis plusieurs années, cet ouvrage de référence est enfin réédité dans une version revue et augmentée.
Tintin a aujourd'hui atteint une renommée planétaire. Mais connaît-on bien son créateur, le très discret Hergé, né Georges Remi (1907-1983) ? La personnalité de ce pionnier de la bande dessinée francophone n'émerge pas toujours de façon distincte des ouvrages qui lui ont été consacrés jusqu'ici. Sous le masque du jeune reporter, apparu en 1929 dans Tintin au pays des Soviets, se dissimule un tempérament complexe, insaisissable et ambitieux. Les auteurs de ce livre en font un portrait précis et attachant tout en proposant un nouveau décryptage de son travail.
Parmi les révélations qu'ils apportent figure notamment l'importance de la mère de l'artiste, une femme fragile, dont Hergé partageait le caractère inquiet. La folie emportera Élisabeth Remi et irradie l'oeuvre de celui qui, depuis son plus jeune âge, se réfugie dans le dessin. Alors que les premiers albums de Tintin, publiés en noir et blanc, faisaient de celui-ci le héraut d'une Europe encore triomphante, le séisme de la seconde guerre mondiale modifie profondément la vision du monde d'Hergé. À partir d'Objectif Lune (1953), l'humoriste intégrera à sa « comédie humaine » ses tourments les plus intimes. Son premier mariage ne sera pas épargné par ce renversement des valeurs. À partir des années 1960, une nouvelle vie s'offre à lui avec Fanny Vlamynck. Auprès d'elle, il trouve la sérénité, se passionne pour le taoïsme, l'art contemporain... Hergé et Tintin finiront alors par se confondre, dérobant aux yeux du public le véritable Georges Remi, que ce livre fait enfin apparaître. -
Pierre Loti est un écrivain marin - tout le monde le sait. Mais Victor Hugo ? Selon Simon Leys, Hugo est tout simplement le plus grand écrivain marin de la littérature universelle, et il en apporte la démonstration éclatante. Chemin faisant, le lecteur fera auprès d'auteurs qu'il croyait connaître des découvertes tout aussi saisissantes, biscornues, inspirées, drôles, bouleversantes...
L'une des originalités du livre de Simon Leys est de montrer comment la mer a inspiré les écrivains français les plus divers, de toutes les époques et de tous les styles. De Montaigne, Pascal, La Fontaine ou Corneille à La Bruyère, Rousseau, Chateaubriand, Voltaire, Flaubert ou Michelet. Et parmi les écrivains plus contemporains : Apollinaire, Bloy, Maupassant, Nerval, Rimbaud, sans parler de Jules Verne.
Simon Leys rassemble ici des oeuvres consacrées non à la littérature de la mer, excluant récits et témoignages d'exploration ou de navigation, mais à la mer dans la création littéraire. Son choix porte exclusivement sur des textes d'écrivains, poètes ou romanciers. Leys s'est aussi fixé comme règle de n'accueillir que des auteurs de langue française ou dont les écrits ont été, comme c'est le cas de Joseph Conrad, directement rédigés dans notre langue. Il montre ainsi la place prédominante que la mer occupe dans notre patrimoine littéraire et à quel point elle fut et demeure pour la plupart des écrivains un thème constant et inépuisable d'inspiration.
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Auteur d'une vingtaine de livres et de plusieurs centaines d'articles, parent de Bergson et de Proust, ami de Drieu la Rochelle et de Malraux, Emmanuel Berl a occupé une place importante dans la littérature de l'entre-deux-guerres. Modèle d'esprit critique, sans conformisme ni dogmatisme, il est un représentant très original de la pensée libérale. Il est aussi, par l'acuité de son jugement et la limpidité du style, un grand moraliste français.
Essayiste, historien, pamphlétaire, journaliste politique, écrivain d'art, mémorialiste, Berl a touché à beaucoup de genres. Il passe de Tamerlan à l'affaire Dreyfus, d'un cours de Bergson à une lecture de Simone Weil, de la sagesse de Goethe à l'amour chez Proust, de la Kabbale à la psychanalyse. À travers mille anecdotes, portraits, souvenirs ou citations, il s'interroge aussi sur l'oubli, le progrès, le langage, la culture, la révolution, la mort. Il avait un goût extrême de l'amitié. Dans les hommages qu'il a rendus à tel ou tel de ses amis - Daniel Halévy, Martin du Gard, Camus et bien d'autres -, c'est lui que nous voyons comme dans un miroir. Dans ces textes, classés par thèmes mais si divers, on trouvera le meilleur de Berl. Car il n'est jamais plus frappant que quand il réagit à une lecture ou à un événement, passe de la réaction à la réflexion et s'élève avec facilité à l'essentiel.
La lecture de Berl est l'une des plus enrichissantes qui soient, souligne Bernard de Fallois dans sa préface. Elle nous permet de rencontrer l'un des esprits les plus complets, les plus intelligents, les plus justes de notre temps. -
Cet ouvrage embrasse les multiples aspects de l'oeuvre de Marc Fumaroli et permet d'en apprécier toute la force et l'originalité. Critique littéraire, critique d'art, observateur de la vie publique, Fumaroli se montre ici tour à tour admiratif, mordant, léger ou solennel, attaché avant toute chose à un libre exercice de l'intelligence dans tous ses domaines de prédilection.
Le grand lecteur qu'il est nous entraîne dans une traversée éblouissante de la littérature classique, de ses racines antiques à la période contemporaine. Ces exercices d'admiration témoignent de ce que toute littérature a vocation à nous offrir : une forme de bonheur et d'accomplissement personnel. S'il s'intéresse aux auteurs de son temps, Marc Fumaroli ne cache pas sa nostalgie du Grand Siècle, ni l'attrait qu'exerce sur lui le temps des Lumières, deux époques majeures façonnées par les génies conjugués de la grandeur, de l'imagination et de la sensibilité. Fumaroli inscrit sa vision de la création littéraire dans le sillage de ceux qui sont restés ses maîtres et inspirateurs : La Fontaine, Voltaire et Chateaubriand. C'est à cette aune qu'il apprécie l'oeuvre de contemporains estimés comme Jean d'Ormesson, Claude Lévi-Strauss ou René Girard.
La seconde partie de ce volume rassemble ses différentes interventions dans le débat public. Le polémiste plaide avec vigueur pour la sauvegarde des humanités face à l'excès des spécialités. Il rappelle l'enjeu fondamental de toute politique éducative : d'abord former des êtres libres. Il affirme ses préférences esthétiques et se livre à une critique décapante des dérives de l'art contemporain comme de l'emprise idéologique de l'« État culturel ».
Autant de partis pris qui sont chez Marc Fumaroli la marque d'un intellectuel et esthète passionné et exigeant, porté par une éclatante indépendance d'esprit.
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Rééditer Maurras ? À l'heure où paraît ce volume, la question fera probablement débat. Au nom de quels principes des livres déjà existants devraient-ils se voir interdits de nouvelle publication ? Ce serait abdiquer face à des diktats incompatibles à nos yeux avec cette liberté d'expression dont notre pays reste l'un des meilleurs symboles. Pour autant, faut-il livrer tels quels des textes d'auteurs réprouvés à juste titre pour certains de leurs engagements ? L'un des intérêts de les exhumer est précisément de pouvoir apporter aux lecteurs, en s'appuyant sur le travail des meilleurs historiens, tous les moyens de les apprécier en connaissance de cause.
Charles Maurras fut au XXe siècle une figure centrale de notre histoire nationale. Après l'avoir influencée de son vivant, ses écrits ont continué d'irriguer, de manière plus souterraine, la vie politique de notre pays, en inspirant aussi bien l'esprit monarchique de nos institutions que les choix géopolitiques de notre diplomatie.
Maurras fut aussi l'un des écrivains les plus admirés de sa génération : Proust, Apollinaire ou Malraux ont salué en lui un esthète exigeant et un poète métaphysique dont l'oeuvre puise aux sources gréco-latines, toscanes et provençales.
Ce sont tous ces aspects du kaléidoscope Maurras, des polémiques les plus ignobles aux méditations les plus élevées, qui sont présentés dans ce volume. Il rassemble la plupart des grands textes politiques de Maurras, un choix de ses articles de L'Action française, des poèmes érotiques inédits, ainsi que des extraits de son procès de 1945. Le tout accompagné d'un appareil critique non seulement nécessaire, mais surtout parfaitement éclairant.
Jean-Luc Barré.
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François Mauriac a toujours pris le journalisme au sérieux. Il y avait dans chacune de ses chroniques quelque chose d'unique, un mélange électrique de talent et de coeur. La presse convenait à sa nature de grand bourgeois bordelais, catholique, moderne, chamailleur, curieux de tout et d'abord de sont temps. Il reste l'inventeur et le modèle d'un journalisme essentiellement solitaire, même si généreux et tourné vers les autres, soucieux de les convaincre ou de les affronter. Jean-Luc Barré a rassemblé ici les volumes successifs du Journal, ainsi que les recueils du Bâillon dénoué et des Mémoires politiques. Ces textes nous permettent de suivre l'écrivain dans son dialogue avec lui-même et dans la pluralité de ses engagements. Nous le voyons jouer de tous les registres de son talent et passer en "dix lignes", comme le disait Françoise Giroud, "du cri au murmure, de la colère au soupir, de l'actualité à l'éternel, du chuchotement à l'interpellation". Le temps a passé, mais la vigueur est intacte, les mots pétillent sous la cendre. L'épreuve du temps, impitoyable pour les médiocres, est toujours l'alliée des natures complexes. Mauriac ne cesse de s'élever au-dessus de lui-même, de ses foucades et de ses mots. "Ni homme de parti ni dignitaire d'aucun régime", comme l'écrit Jean-Luc Barré dans sa préface, il s'est contenté d'être le témoin assidu de son temps. Et il nous apparaît maintenant comme il fut sans cesse, en réalité, à contre-courant, dérangeant, irritant pour tous les conformismes. Irremplaçable.
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Pour Henriette Walter l'aventure des mots se confond avec celle des hommes dont elle nous fournit quelques clés essentielles. Suivant une méthode d'investigation qui la conduit à avancer pas à pas et mot à mot dans cette histoire parallèle, la grande linguiste offre ici au lecteur des incursions inédites dans son univers de chercheur et les coulisses de l'analyse lexicale. Elle montre, avec cette érudition sérieuse et ludique à la fois qui la caractérise, par quels « traits de sens » particuliers les différents noms imposent leur spécificité : tel le sabot distinct des autres chaussures par sa semelle de bois ; ou l'interrogatoire, forme de dialogue caractéristique, comme la chaise ne saurait se confondre avec le fauteuil.
Au fil des pages, on apprend que dans les toponymes se cachent les plus vieux mots de la langue (caillou, calanque, chalet...), que le vocabulaire du corps humain et celui des soins qui y sont apportés se partagent entre origine latine (anatomie) et grecque (physiologie et médecine), que les noms des vêtements, de la monnaie ou de la parenté sont des produits de l'histoire, quand ceux du mouchoir ou du pain renvoient plutôt à la géographie.
On sera surpris de découvrir pourquoi les sièges ont des noms imagés vraiment énigmatiques (bergère, marquise ou duchesse brisée, ou encore crapaud), tandis qu'on trouvera tout naturel que les mots d'amour occupent une place de choix dans les chansons et la littérature.
Dans sa préface, où il évoque le travail de sa mère pour la première fois, Hector Obalk souligne tout ce qu'il doit, comme chaque lecteur d'Henriette Walter, à cet apprentissage savant des mots, manière passionnante et savoureuse de mieux saisir la richesse du réel. -
éloge du temps perdu : à l'usage de ceux qui aiment les livres et la lecture
Frank Lanot
- Bouquins
- Essai
- 12 Janvier 2023
- 9782382923313
L'auteur célèbre dans ces pages ludiques et sensibles son amour de la lecture et de la littérature.
Pour quelles raisons Zola descend-il à la mine ? Dom Juan est-il un prédateur sexuel ? Qu'est-ce que le commencement d'un livre ? Pourquoi a-t-on fait un procès à Flaubert ? Avec quel adverbe Annie Ernaux suggère-t-elle le lien si particulier qui l'unit à son père ? Que nous racontent les rhinocéros d'Eugène Ionesco, l'agneau de La Fontaine ou le cygne de Mallarmé ?
Les livres agissent en nous, ils nous interpellent, nous intriguent. Frank Lanot arpente - selon son humeur, son goût et son caprice - une bibliothèque singulière et universelle. Il encourage ses lecteurs à se mettre dans un état critique, à passer de l'impression à l'expression, à trouver, avec lui, les mots pour énoncer ce qui a parfois été confusément ressenti.
Ce livre est constitué de cinquante chapitres qui, en quelques pages, interrogent un texte, un auteur, un ensemble d'oeuvres appartenant à la littérature. Lire n'est pas un plaisir solitaire. La lecture est affaire de rencontres. Elle nous concerne tous. -
Les langages de l'humanité ; une encyclopédie des 3000 langues parlées dans le monde
Michel Malherbe
- Bouquins
- 25 Août 2010
- 9782221115817
Nous parlons, aujourd'hui, quelque langues à travers le monde. Serions nous encore poursuivis par la malédiction de Babel ? Comment tant de langues peuvent-elles subsister ? Cette multitude de façons de penser n'est-elle pas pourtant une richesse dont l'humanité ne peut se passer ?
Michel Malherbe a fait le pari de démêler cet écheveau apparemment inextricable : Les Langages de l'Humanité, panorama complet de l'univers des langues, aborde aussi de manière pratique l'étude du langage humain.
Plus qu'un moyen de communication, ou même l'expression d'une culture, chaque langue est un territoire original que l'auteur vous invite à explorer au cours de deux voyages linguistiques autour de la Terre.
- Le premier pour découvrir les mécanismes du langage, ses différentes composantes, puis les grandes familles linguistiques et les particularités des langues les plus importantes;
- Le second est une tentative inédite d'entrer dans l'intimité de 171 langues de toutes les familles. L'apprenti explorateur trouvera pour chacune d'entre elles un portrait grammatical et culturel, ainsi qu'un lexique de quelques centaines de mots, même dans les langues les plus exotiques : tagalog des Philippines, zoulou d'Afrique du Sud, malayalam ou télougou de l'Inde, nahuatl, langue des Aztèques... ou même le houalilou des Kanaks de Nouvelle-Calédonie !
Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter bon voyage en... zoulou : Haniba kahle !
Guy Schoeller. -
Le Mont-Blanc de A à Z ; un abécédaire avec une pointe d'humour
Corinne Labasse
- Les Passionnes De Bouquins
- 24 Novembre 2020
- 9782363510969
Le saviez-vous ?
- Depuis quand ce mont est-il nommé Blanc ?
- À quelle altitude trouve-t-on un peu d'exotisme?
- Comment redescendre hors-piste si l'on a grimpé outre pente?
- Où déguster un Mont-blanc ?
- Qui lira cet abécédaire vertical ?
Des questions qui méritent une réponse simple, parfois en faisant usage de l'humour pour tenter de raconter les multiples facettes de cette surprenante montagne et ne pas la réduire à son incomparable beauté.
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On ignore tout d'Alfred Agostinelli, le chauffeur de Proust présenté par ce dernier comme son secrétaire. Cette première biographie du principal modèle d'Albertine éclaire le rôle primordial qu'il eut dans l'existence de l'auteur de la Recherche et la genèse de son oeuvre.
Alfred Agostinelli fut ce jeune homme à la réputation sulfureuse, rencontré à Cabourg en 1907, dont Proust disait qu'il était avec son père et sa mère la personne qu'il avait le plus aimée. En première page du Figaro, il évoque son « jeune visage imberbe », le compare à sainte Cécile, à « une nonne de la vitesse » et prophétise sa mort dans un accident. Il l'abrite sous son toit avec sa compagne, note ses faits et gestes dans ses carnets, le poursuit jusqu'à Monaco pour obtenir son retour après leur séparation.
Documents inédits issus d'archives publiques et privées, témoignages, brouillons de l'écrivain ont permis à Jean-Marc Quaranta de dépasser les clichés et de dresser pour la première fois un portrait précis d'Agostinelli, de livrer le récit de sa vie et surtout de restituer la véritable relation, d'une rare intensité, qu'il entretint avec Marcel Proust jusqu'à leur rupture et à sa disparition tragique en mai 1914.
Des informations inattendues et solidement étayées sur la biographie de l'écrivain renouvellent de manière décisive les connaissances que l'on pouvait avoir sur les années 1913-1914, essentielles dans l'élaboration de son oeuvre. Grâce à ces éléments nouveaux, il est possible de mieux cerner et comprendre les prémices de La Prisonnière et d'Albertine disparue dont Agostinelli fut le principal inspirateur.