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Éditeurs
Christian Bourgois
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Les cercueils de zinc
Svetlana Alexievitch
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 25 Mai 2002
- 9782267016307
Ce livre présente un intérêt exceptionnel à plusieurs titres : c'est tout d'abord un témoignage unique sur la conduite des soldats soviétiques à la guerre et sur les rapports humains au sein de l'armée. C'est aussi la façon dont la population civile, le pays profond a vécu la guerre, et à cet égard, Les Cercueils de zinc est un document passionnant sur la révision morale et intellectuelle qui, au-delà du seul problème de l'Afghanistan, a déchiré le pays. C'est enfin une photographie étonnante de la mentalité russe, qui nous est offerte par une voix courageuse issue de la Perestroïka.
Cette réédition est enrichie de trois textes dans lesquels l'auteur, après un bref « récit de plus en guise d'épilogue », revient sur le procès que lui valut la parution du livre en Biélorussie. Svetlana Alexievitch fut en effet violemment accusée d'avoir déformé et falsifié les récits des soldats et de leurs mères. Après quelques extraits de presse de l'époque, le procès est présenté sous forme de « chronique » des auditions, avec les témoignages de l'accusation et des défenseurs de Svetlana Alexievitch, et enfin le jugement rendu.
Les accusations, particulièrement celles portées par les mères de soldats et par les témoins mêmes du livre, frappent par leur violence et jettent une lumière nouvelle sur le terrible chagrin de ses femmes pour qui plus s'éloigne dans le temps la guerre d'Afghanistan, plus la mort de leurs enfants engagés dans cette désastreuse entreprise semble absurde. Ces nouveaux textes révèlent à quel point ce livre a paru être une offense à tous ceux pour qui la vérité sans fard sur la guerre d'Afghanistan est un fardeau trop lourd à porter.
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Playing in the Dark
Toni Morrison
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 7 Novembre 2024
- 9782267047950
Playing in the Dark puise son origine dans une série de conférences sur le roman américain, données par Toni Morrison à l'université de Harvard. La lauréate du prix Nobel analyse le rôle attribué aux personnages noirs dans les oeuvres d'auteurs américains classiques, tels que Melville, Twain, Cather, ou encore Poe et Hemingway. Autant d'oeuvres écrites pour un lectorat supposé blanc, et sur lesquelles Toni Morrison apporte un éclairage nouveau et personnel. L'autrice démontre comment l'identité blanche américaine s'est constituée au fil de l'histoire littéraire, à partir de la fiction américaine, et au détriment de la présence silencieuse des Noirs.
Écrit avec la vision artistique qui lui a valu une place prééminente dans les lettres modernes, Toni Morrison dévoile ses talents de critique, affirmant qu'une présence africaniste existe aux côtés de l'histoire de la littérature américaine, et que sa compréhension est essentielle à tout corpus critique. -
La source de l'amour-propre
Toni Morrison
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 14 Mars 2024
- 9782267049787
Plus d'une quarantaine de textes de Toni Morrison sont réunis dans ces pages. Des textes écrits durant plusieurs décennies et qui, chacun à sa façon, attestent de la généreuse intelligence de Toni Morrison. Elle débat et analyse des thèmes aussi variés que le rôle de l'artiste dans la société, l'imagination en littérature, la présence afroaméricaine dans la culture des États-Unis ou encore les pouvoirs du langage. La Source de l'amourpropre révèle ce qui fait la puissance de ses romans : l'examen des dynamiques raciales et sociales, l'empathie et le pragmatisme politique.
« Comment faire en sorte que personne ne soit plus perçu comme un étranger en son propre pays ? » Pour répondre à cette question, Toni Morrison rend hommage à ses prédécesseurs : James Baldwin, Martin Luther King et plusieurs peintres noirs qui, tous, ont théorisé ou incarné les tiraillements identitaires de l'Amérique. Un puissant appel à l'action, au rêve, à l'espoir. -
Une langue silencieuse : Discours à l'Académie suédoise
Jon Fosse
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 28 Mars 2024
- 9782267049077
« J'ai toujours su que l'écriture pouvait sauver des vies, peut-être même a-t-elle sauvé la mienne. »
Dans son discours prononcé à Stockholm le 7 décembre 2023, le dramaturge et romancier Jon Fosse revient sur la naissance de sa vocation d'écrivain. Il raconte comment la peur de prendre la parole en public a influencé sa manière d'écrire, se traduisant par des silences dans ses pièces de théâtre, et l'utilisation de la répétition dans sa prose. Puisant de nombreux exemples dans Septologie, l'écrivain nous livre un texte émouvant sur sa tentative de trouver les mots pour l'indicible : par l'écoute d'abord, puis en faisant entendre le silence.
La présente édition est augmentée d'un entretien exclusif accordé par Jon Fosse la veille de la cérémonie à Marianne Meunier de La Croix. -
Dans Le style Camp, Sontag tente de définir l'indéfinissable.
Le Camp, c'est une façon de voir le monde autant qu'une manière d'être. Cet art de valoriser l'artifice pourrait avoir pris corps selon Sontag pour la première fois dans Les Fourberies de Scapin, de Molière, en 1671, et autour de la figure de Louis XIV. La beauté androgyne de Greta Garbo, le film King Kong de 1933, ou encore Mozart, incarnent tous la sensibilité Camp - un mélange d'extravagance, de ludisme et de sérieux. Le Camp, en tant que subversion des normes sexuelles, est aussi une forme d'expression et un regard propre aux communautés queer.
Dans Culture et sensibilité d'aujourd'hui, Susan Sontag va plus loin encore. En théorisant notre « nouvelle sensibilité », elle suggère qu'il n'est plus possible de différencier l'art noble et l'art populaire et redéfinit la nouvelle fonction de l'art depuis la révolution industrielle. Emblématique d'une époque et de ses mouvances contestataires, ce second essai est une véritable déclaration d'indépendance par rapport à la critique traditionnelle : c'est l'un des textes critiques les plus lus et les plus influents des années 1960.
Publié à l'origine en 1964 et inclus dans son premier recueil d'essais emblématique, Against Interpretation, Le style Camp et Culture et sensibilité d'aujourd'hui ont été les premiers essais critiques à abolir les frontières entre la « haute » et la « basse » culture ; ils ont propulsé la carrière de Susan Sontag dans les années 1960. Ces essais ont initié une nouvelle façon de penser, ouvrant la voie à un tout nouveau style de critique culturelle. -
Devant la douleur des autres
Susan Sontag
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 6 Octobre 2022
- 9782267046717
Dans cet essai rédigé un an après le 11 septembre, Susan Sontag dresse un bilan des emplois de la photographie devant les souffrances de la misère et de la guerre. On prête volontiers aux images le pouvoir d'inspirer la protestation, d'engendrer la violence ou de produire l'apathie : autant de thèses que Susan Sontag réévalue en retraçant la longue histoire de la représentation de la douleur des autres - depuis Désastres de la guerre de Goya jusqu'aux documents photographiques de la Guerre de Sécession, de la Première Guerre mondiale, du lynchage des noirs dans le sud des États-Unis, de la guerre civile espagnole, des camps de concentration nazis, aux images contemporaines venues de Bosnie, de Sierra Leone, du Rwanda ou d'Israël et de Palestine.
Comment la photographie a-t-elle modifié la perception des évènements dramatiques au fil de son histoire ? Peutelle provoquer le rejet total et sans concession de la guerre et de sa violence ? Ou du moins permettrait-elle de mieux comprendre les causes et les conséquences des crimes et conflits passés ? Un texte d'une grande actualité sur le pouvoir des images et l'expérience de la guerre. -
Souvenirs d'un chasseur de trésors littéraires
Jean-claude Zylberstein
- Christian Bourgois
- Titres
- 20 Janvier 2022
- 9782267045444
Lecteur insatiable, Jean-Claude Zylberstein crée et dirige des collections de livres depuis plus d'un demi-siècle tout en poursuivant une activité d'avocat spécialisé dans le droit d'auteur. D'abord critique de jazz, il chronique les romans policiers au Nouvel Observateur avant de préparer les oeuvres complètes de Jean Paulhan. Chez 10/18 notamment outre les « Grands détectives », il développe son « Domaine étranger » avec Harrison, Fante, Kennedy Toole, Primo Levi, Van Gulik, Rigoni Stern et plus tard Winston Churchill car son inlassable curiosité l'a conduit sur les chemins de l'Histoire et des idées.
Ses mémoires nous font pénétrer les arcanes du « plus beau métier du monde » - auquel il n'épargne pas quelques critiques -, à travers mille anecdotes et ses rencontres avec des légendes telles que Bernard de Fallois et Christian Bourgois. Avocat, il a notamment défendu Françoise Sagan, Yves Navarre, Salman Rushdie ou Daft Punk. Le récit de cette vie riche en péripéties de tous ordres est une ode à la lecture traversée par la lumière d'une figure de femme, baignée de musique.
Nouvelle édition, revue et augmentée de plusieurs chapitres inédits.
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L'élargissement du poème
Jean-Christophe Bailly
- Christian Bourgois
- Detroits
- 9 Avril 2015
- 9782267027587
Élargir, c'est agrandir, mais c'est aussi libérer ce qui était détenu. À partir de la « poésie élargie » de Novalis, ce livre forme une boucle dont le poème est le noeud. Ce qu'il envisage, c'est une sortie hors des limites, non seulement du poème et de la littérature, mais aussi des hommes, confinés dans les enclos qu'ils se sont donnés. L'indice et l'écho, le ricochet, la connexion, la résonance et l'évasion - tels sont les mots clés de cet élargissement proposé ici comme méthode.
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La poésie comme expérience
Philippe Lacoue-labarthe
- Christian Bourgois
- Titres
- 15 Octobre 2015
- 9782267029147
La question d'Adorno « la poésie, après Auschwitz, est-elle encore possible ? » était également, bien que sur un autre mode, la question même de Paul Celan. Celle qui, aggravant la poésie, ne cessait de la rendre plus difficile. C'est parce qu'il portait en lui une telle question que Celan, en 1967, accepta de rencontrer Heidegger avec l'intention de lui demander - à lui, le penseur de la poésie mais aussi le penseur de cet âge du monde qui est le nôtre, de s'expliquer sur son attitude dans les premiers temps du national-socialisme et, surtout, de sortir du silence obstiné qu'il avait observé depuis la fin de la guerre sur Auschwitz : sur l'extermination, cet « évènement sans réponse » comme dit Blanchot. Heidegger ne dit pas un mot. Fit comme s'il ne comprenait pas. Sur le fond de cet épisode, emblématique, ce livre essaie de s'interroger sur la tâche aujourd'hui, et la destination de la poésie.
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« Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond ? Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir ? Encore et toujours nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en de longues rangées, à demi vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller ; à la place, nous regardons la télévision et ratons le spectacle. » Annie Dillard
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Publiée en 1976 dans la collection 10/18 (alors dirigée par Christian Bourgois), La Légende dispersée a été rééditée en 2000 aux éditions Christian Bourgois. Avec cette sortie dans la collection « Titres » il s'agira donc de sa troisième édition. Le choix et l'ordre des textes choisis sont inchangés, la préface d'origine est maintenue, seul un nouvel avant-propos a été ajouté. Il revient sur la nécessité qu'il y eut de réunir ces textes à une époque où le romantisme allemand était fort mal connu en France, et il explique comment aujourd'hui, malgré un travail de traduction et d'interprétation souvent remarquable, l'énergie de ce mouvement philosophique et littéraire reste trop peu utilisée et sa véritable nature occultée.
Des extraits de 27 auteurs, certains très connus comme Kleist, Hoffmann ou Novalis, d'autres moins, se répartissent en quatre parties, tendant un arc historique allant des prémisses du mouvement à ses dernières lueurs. Nombreux sont les textes qui ont été ici traduits pour la première fois en français (par Henri-Alexis Baatsch, également traducteur des deux volumes de Büchner paraissant également dans la collection « Titres » cette année). Le livre ne se propose pas comme un travail savant mais comme une traversée du romantisme allemand, comme un voyage à travers un mouvement profus qui voulut embrasser la littérature tout entière et entraîner les genres (poésie, drame, roman, essai) au-delà d'eux-mêmes. Venant à la suite des Lumières, le romantisme allemand, surtout celui de la période d'Iéna, dès la fin du XVIIIe siècle et le tout début du XIXe, chercha à en émanciper la leçon, en faisant porter l'accent sur une nouvelle idée de la Nature, non plus considérée comme un simple objet d'étude et de conquête mais comme un tissu vivant et hypersensible, directement perçu par l'esprit.
Une science du fragment, un sens aigu de la formule et de l'axiome, une philosophie de la nature intuitive et non dogmatique, un art du récit et du merveilleux - tels sont les éléments que le lecteur retrouvera dans ce livre, ouvert par une introduction qui restitue la fièvre dans laquelle s'inventa ce que beaucoup considèrent aujourd'hui comme le berceau de l'idée moderne de littérature.
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Oeuvres complètes Tome 9 ; sous le signe de Saturne
Susan Sontag
- Christian Bourgois
- Titres
- 18 Avril 2013
- 9782267024821
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L'hymne ne désigne pas dans ce livre une forme poétique particulière mais l'ensemble des dispositifs que la modernité a dû abandonner pour se tendre. Le mouvement des essais qui le composent est celui d'une généalogie, moins au sens d'une perspective proprement historique qu'à celui d'une récapitulation faisant la part au caractère dispersé des indices. Les noms qui jalonnent cette recherche - Hölderlin, Büchner, Baudelaire, Leopardi, Stendhal ou, plus près de nous, Benjamin et Mandelstam - définissent le réseau de sens où ces indices prennent consistance en se relançant les uns les autres.
La Fin de l'hymne a précédemment paru dans la collection « Détroits » en 1991.
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" l'histoire que je voudrais raconter (ou réciter : c'est peut-être malheureusement une sorte de mythe) est donc celle d'un renoncement.
"renoncer" a voulu dire : annoncer, énoncer. "phraser", en grec, dit à peu près la même chose. aujourd'hui toutefois " renoncer " signifie : ne pas vouloir, accepter. par exemple un destin ou une fatalité : ce qui est dit. admettons par conséquent qu'il faille apprendre à renoncer, lentement ; à ne plus vouloir prononcer. alors il peut y avoir une phrase toujours la même; revenant de loin, nombreuse, saccadée.
J'appelle aussi bien littérature cette paraphrase infinie. ".
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Premier ouvrage posthume de Susan Sontag, ce recueil rassemble seize essais et discours auxquels elle travailla jusqu'aux derniers moments de sa vie. Ses considérations sur la beauté, la littérature russe et l'art de la traduction littéraire voisinent avec des textes manifestes sur la situation en Israël, le 11 septembre et Abou Ghraib. Mais plus que dans aucun autre livre, Susan Sontag exprime sa foi en la littérature et le pouvoir qu'elle lui confère. Elle y dévoile ses centres d'intérêts majeurs - la lecture, l'écriture, la traduction - ainsi que ces qualités qu'elle prisait avant tout, dans son travail comme dans sa vie : l'honnêteté intellectuelle et morale, et l'esprit de sérieux.
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" Me voilà assis à attendre que la chronique se décide à venir. Je n'ai jamais d'idée ; je me limite à attendre le premier mot, celui qui entraîne les autres derrière lui. [...] C'est comme chasser des antilopes sur la rive du fleuve : on reste adossé à un tronc jusqu'à ce qu'elles arrivent, en silence, sans parler. Et voilà qu'un petit bruit s'approche : la chronique, méfiante, regarde de tous côtés, avance d'un rien la patte d'une phrase, prête à se sauver à la moindre distraction, au moindre bruit. Au début, on la voit à peine, cachée dans le feuillage d'autres phrases, de romans écrits par nous ou par d'autres, de souvenirs, d'imaginations. Puis elle devient de plus en plus nette quand elle s'approche de l'eau du papier, qu'elle prend de l'assurance, et la voilà, tout entière, qui penche le cou en direction de la page, prête à boire. C'est le moment de viser soigneusement avec son stylo-bille, en cherchant un point vital, la tête, le coeur. "
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Livre, enfance, pays, langue, époque : les cinq parties de ce livre d'essais désignent cinq formes d'expériences du temps. Par-delà l'étude des oeuvres (Benjamin, Eisenstein, Platonov, Baudelaire, Büchner ou Lucile Desmoulins) ou des lieux (la Russie) ou des pratiques (la lecture, les arts), il s'est agi de configurer un temps ne serait ni celui des horloges, ni celui du souvenir, ni celui de la prophétie, mais celui d'un éveil qui les confondrait en un seul cours. Retracer les chemins et les signes d'un éveil, en repérer l'émotion dans différents champs, tel est le propos de ce livre.
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« Ils montent des eschaffaulx, et dessus montent des décors, et dedans montent des mystères. Ils
jouent. Ils se réunissent pour assister au spectacle. Ils meurent, remplis des beautés de la scène.
Ils s'enterrent debout. »
Ce livre est une traversée des savoirs, des histoires, des gestes, des fictions de la peste. Il
s'aheurte à la question de l'inimaginable et, en même temps, à la suite d'Artaud, il interroge
l'exigence de théâtre que porte avec elle la légendaire peste. Ce livre est une dramaturgie, plus, le
moment d'un spectacle : une adresse à des acteurs livrés au risque de jouer les dernières
nouvelles de la peste. « Le texte que vous allez lire ici, modeste Virgile, vous prend par la main,
modestes Dante, pour un voyage de savoir et de folie vers un purgatoire ou un enfer historiques ».
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Thomas Mann écrivit son roman Docteur Faustus entre 1943 et 1946. Dans ce roman
philosophique, il exprime par l'intermède de son héros les souffrances de l'Allemagne humiliée de
l'après première guerre mondiale. Le journal du Docteur Faustus, qui rassemble des notes
chronologiques sur cette période, constitue le pendant de cet ouvrage. A cette époque, Thomas
Mann était l'exilé allemand le plus célèbre des Etats-Unis. Il rencontrait tout le monde : des
hommes politiques de premier plan, des savants comme Einstein, de grands musiciens tels que
Schoenberg et des philosophes comme Adorno. Le journal du docteur Faustus constitue aussi le
récit et le témoignage d'une grande aventure intellectuelle et politique par un écrivain au sommet
de son art et de sa notoriété.
L'auteur
Né en 1875 à Lubeck et issu de la bourgeoisie munichoise, Thomas Mann a été un témoin privilégié
de la chute de son milieu ainsi que de bouleversements historiques. Il a d'abord travaillé dans une
compagnie d'assurances mais a vite abandonné ce métier qu'il juge bourgeois pour se consacrer à
l'écriture. Il se fait d'abord remarquer grâce à un recueil de nouvelles, puis 'Les Buddenbrook',
publié en 1901, le porte au devant de la scène littéraire et sera considéré comme 'l'un des
classiques de la littérature contemporaine'.
Arguments commerciaux
"Publié pour la première fois en France, il y a plus de trente ans, le Journal du Docteur Faustus,
loin de ne concerner que les exégètes de Thomas Mann, ne cesse de nous surprendre par sa
richesse. De l'Amérique des années 40 à l'Europe en ruine de l'après-guerre, c'est tout un pan de
l'histoire intellectuelle et politique européenne qu'il nous invite à redécouvrir et à méditer. A la
condamnation sans appel de l'Allemagne que les critiques y virent jadis, on y trouvera aujourd'hui
plutôt ce qui constitue la chair même du livre : des notes tissées d'angoisse, de souffrance, de
révolte et qu'accompagne une immense pitié." (Jean-Michel Palmier, 1994)
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Ecriture meme : a propos de barthes (ne) (l')
Susan Sontag
- Christian Bourgois
- 22 Décembre 2002
- 9782267016659
" pédagogue, homme de lettres, moraliste, philosophe de la culture, connaisseur des idées fortes, mémorialiste protéen de sa propre vie.
Parmi toutes les notabilités intellectuelles qui sont apparues en france depuis la deuxième guerre mondiale, roland barthes est celui dont l'oeuvre est, j'en suis persuadée, la plus sûre de durer.
" c'est barthes l'écrivain qui est my subject et à travers barthes âccomplishment as a writer (promeneur solitaire dans la grande tradition, et un écrivain plus immense encore que ses plus fervents admirateurs ne le prétendent), je tiens à déchiffrer quelques procédés fondamentaux de la modernité littéraire et de la vision esthétique du monde.
" susan sontag, 1982.
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Si les impasses du désir font sens pour vous, pouvant aller jusqu'au rejet voire à la haine, même celle qu'on n'éprouve pas mais qu'on retrouve à l'oeuvre, venue on ne sait d'oú ; si les effets de blocage, compulsion, culpabilité, pensée obsédante vous interrogent ; si l'idée vous tente de renouveler les vieux concepts de l'hystérie par les repères plus précis du devenir femme (ou de ce que je nomme l'entre-deux-femmes) ; si la transmission du féminin et celle de l'identité vous concernent ; si vous vous demandez comment tout cela rebondit dans la trame sociale, à travers des violences qui relèvent de la haine identitaire (bien plus que de ce qu'on nomme à tort " racisme") ; ouvrez ce livre, il a plus de trente ans, et lisez tranquillement.
Quelques mouvements devraient s'ensuivre.
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La guerre comme expérience intérieure
Ernst Jünger
- Christian Bourgois
- Titres
- 17 Janvier 2008
- 9782267019575
" Ce manifeste est un texte fou mais nullement le texte d'un fou. Une histoire pleine de bruit, de fureur et de sang, la nôtre, est anticipée sans qu'il convienne d'en tenir responsables ces quelques pages ivres et hagardes, possédées par une Mauvaise Nouvelle qu'elles tentent fiévreusement d'énoncer comme Bonne. Comment, demanderez-vous, lecteurs d'aujourd'hui, ne pas s'inquiéter après coup de l'éloge du brise-tout pour qui "vivre égale mourir" ? Comment ne pas frémir face à l'apologie sulfureuse des frénétiques "dont le pas de charge disperse au vent comme feuilles d'automne toutes les valeurs de ce monde" ? Vous avez raison. Même à l'orée du XXIe siècle de telles propositions donnent la chair de poule... Certes mais les commodités faciles d'une condamnation rétrospective risquent pourtant de masquer l'ampleur d'un texte où l'avenir de la planète (pas seulement de l'Allemagne) bégaie avant de passer à l'acte. "
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La véridiction ; sur Philippe Lacoue-Labarthe
Jean-Christope Bailly
- Christian Bourgois
- Detroits
- 6 Octobre 2011
- 9782267022254
Ce livre est avant tout un hommage à un homme et à sa pensée. Né en 1940, agrégé de philosophie, Philippe Lacoue-Labarthe a été influencé et a écrit sur Martin Heidegger, Jacques Derrida, Jacques Lacan, le romantisme allemand, Paul Celan, Mallarmé et la déconstruction. Il a également traduit en français nombre d'oeuvres de Martin Heidegger, Paul Celan, Friedrich Nietzsche, Friedrich Hölderlin et Walter Benjamin. En 1980, il a fondé avec Jean-Luc Nancy le Centre Recherche Philosophique sur le Politique qui a été actif pendant quatre ans. Il est mort en 2007.
Les trois textes ou chapitres qui le composent ne sont pas à lire comme un recueil, mais comme une suite où l'effet de tuilage, avec ce qu'il comporte aussi de reprises et de leitmotive, est volontaire. Le premier, consacré à Phrase, fut commencé du vivant de Philippe Lacoue-Labarthe, dans le vide sidéral où en était alors la réception de ce texte hors du commun (c'est tout le contraire aujourd'hui). Les deux autres ont été écrits à l'occasion de deux colloques qui se sont tenus, l'un à Athènes en octobre 2008, l'autre à Strasbourg un an plus tard. Ils ont tous été publiés en revue, dans des numéros ou des cahiers spéciaux consacrés à la pensée de Philippe Lacoue-Labarthe. Mais le geste de les réunir en les modifiant légèrement, destiné à créer autour d'eux un nouvel horizon de lecture, s'il est un geste classique et même attendu, prend ici un tout autre sens que celui de la simple réunion : envers l'ami disparu, il a quasi le caractère d'une obligation.
Les deux colloques de Strasbourg et d'Athènes, auxquels il faut ajouter celui de New York qui, en avril 2008, les précéda, les numéros de revues, les articles et même aujourd'hui les livres, sans parler des rééditions ou du travail, en cours, d'édition de textes inédits ou qui étaient encore en chantier, tout cela témoigne du rayonnement de la pensée de Philippe Lacoue-Labarthe. Ce rayonnement conserve pourtant, et je crois qu'il le faut, quelque chose de secret, qui prolonge tout ce qui, dans une telle expérience de pensée et d'écriture, avait trait justement à l'expérience - un mot qui n'avait pas connu dans la pensée, pour la pensée, un tel destin, un tel retentissement, depuis Bataille.
Loin de prétendre embrasser la multiplicité des facettes et des angles d'attaque d'une oeuvre difficile et ardente dont beaucoup reste à découvrir, ce petit livre s'inscrit dans l'ombre portée de ce rapport de l'expérience à elle-même. Les chemins qu'il suit, via les questions du poème, de la diction et de la césure, se succèdent comme des paliers : depuis une approche encore relativement descriptive et presque littéraire jusqu'à la considération d'un noyau de sens fondamental, celui qui nous a été légué par Philippe Lacoue-Labarthe juste avant sa disparition.
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L'amitié littéraire entre Alain Robbe-Grillet et Roland Barthes a duré vingt-cinq ans. Tout témoigne de leur profonde et mutuelle estime intellectuelle : leur correspondance privée, leurs textes publiés comme les propos qu'ils ont tenus, notamment dans le fameux dialogue qui donne son titre à cet ouvrage. Si Robbe-Grillet disait volontiers n'avoir eu que très peu de véritables amis, il citait toujours, aux côtés de Jérôme Lindon, le nom de Roland Barthes. En 1980, il écrit son " J'aime, je n'aime pas ", publié ici pour la première fois, en pensant à son ami. En 1985, il pronostique : " C'est son oeuvre d'écrivain qui précisément restera " Dix ans plus tard, en 1995, il l'imagine en romancier impatient, allègre, s'amusant à récrire, " dans l'euphorie, avec un inépuisable bonheur ", Les Souffrances du jeune Werther. Ces textes de Robbe-Grillet sont comme l'écho différé de ceux que Roland Barthes lui a consacrés dans ses Essais critiques en 1964.