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La critique dramatique révèle l'état de la société.
Lorsque Emile Zola et Octave Mirbeau entrent en guerre contre Francisque Sarcey, c'est à la bourgeoisie réactionnaire de la IIIe République qu'ils livrent bataille. Romain Rolland, dans le titre " Point de critique ", résume bien l'attitude des auteurs vis-à-vis de la critique d'humeur. Marcel Pagnol s'indigne. Dans L'Impromptu de l'Alma, Eugène Ionesco ridiculise les critiques de la revue Théâtre populaire, notamment Roland Barthes et Bernard Dort.
Les metteurs en scène ne sont pas les derniers à manier l'ironie féroce. Et lorsque Jacques Lassalle dénonce les médiocrités de la profession, n'adresse-t-il pas des griefs analogues à ceux que Jacques Copeau lançait à Léon Blum ? N'y aurait-il alors que de mauvais critiques ? Parole à la défense ! Les textes de Bernard Dort, Georges Banu et un entretien inédit avec Bertrand Poirot-Delpech permettent de dessiner avec finesse et lucidité les contours d'une critique exigeante.
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Si tout le monde connaît le Romain Rolland romancier, auteur de Jean-Christophe et de L'Âme enchantée, le théoricien du théâtre est aujourd'hui injustement méconnu en dépit de sa vision novatrice, voire révolutionnaire, de la scène.
Dans son essai Le Théâtre du Peuple, Romain Rolland étudie les expériences passées (de la Révolution française au théâtre de Bussang de Maurice Pottecher, premier théâtre du peuple) et fait une série de propositions pour fonder un véritable théâtre populaire " machine de guerre coutre une société caduque et vieillie [...]. Il s'agit de fonder un art nouveau pour un monde nouveau. " La force révolutionnaire de ce projet fait reculer le gouvernement qui s'était pourtant engagé à soutenir cette initiative.
Dans la préface à cette édition de Chantal Meyer-Plantureux, on peut suivre, grâce aux extraits d'un petit carnet inédit intitulé Le Théâtre du Peuple à Paris 1899-1900, le combat politique de Romain Rolland pour imposer son idée. Le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts procédera lui-même à l'enterrement de ce projet généreux et ambitieux. Le rôle précurseur de Romain Rolland fut oublié mais ses idées ont néanmoins irrigué et fécondé toutes les réalisations de théâtre populaire du XXe siècle.
Le Théâtre du Peuple, cet essai fondateur, frappe par la justesse et la modernité des analyses de Romain Rolland.
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Aspect essentiel de son oeuvre, le théâtre a littéralement habité Jean-Richard Bloch. Sa première pièce fut montée par André Antoine à l'Odéon durant la saison 1910-1911. La suivante, Le Dernier Empereur, écrite après l'épreuve sanglante de la Première Guerre, a été jouée dans plusieurs théâtres parisiens avant de connaître le succès à Berlin chez Erwin Piscator. Mais c'est Naissance d'une cité, commandée par le Front populaire et jouée en 1937 au Vel d'Hiv, qui reste l'oeuvre la plus ambitieuse de Bloch auteur dramatique. Avec ce spectacle d'avant-garde Fernand Léger a signé le décor, Arthur Honegger et Darius Milhaud, la musique , Jean-Richard Bloch veut à la fois renouveler le répertoire contemporain, rénover la mise en scène et créer le premier « théâtre de masses » français.
Depuis 1910 et son essai sur Le Théâtre du peuple, Jean-Richard Bloch a souligné la nécessité d'écrire pour son époque, d'écrire « avec du présent ». En avance sur son temps, marqué à gauche, son théâtre fut parfois mal accueilli en France. Pourtant son essai, Destin du théâtre, qualifié par Jacques Copeau d'« admirable petit livre, le plus vivant, le plus informé, le plus intelligent que j'ai lu d'une main française sur notre art du théâtre », recueille l'estime unanime de la profession.
La réédition de ces deux textes, Le Théâtre du Peuple, critique d'une utopie et Destin du théâtre, indisponibles depuis plus d'un demi-siècle, redonne à l'écriture de Jean-Richard Bloch ce goût du présent qu'il défendait et illustrait à travers son théâtre et son engagement.
L'essai d'Antoinette Blum, en introduction, retrace l'itinéraire d'un intellectuel pour lequel le «théâtre associe dans un mariage inséparable le poète et le public, l'homme et l'époque».
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Dans ses souvenirs littéraires, maxime du camp, journaliste et romancier, nous donne d'inoubliables portraits de lamartine vieillissant ; de nerval en proie à la folie, hanté par le suicide, écrivant aurélia ; de fromentin, peintre de l'exotisme, auteur du remarquable dominique ; de delacroix amoureux jusqu'au désespoir de la couleur.
On retrouve aussi george sand et alfred de musset qui se déchirent et se trahissent. mais avant tout, maxime du camp est l'ami de théophile gautier et de gustave flaubert, pour qui il agit en confident, en lecteur et en critique privilégié. ces textes pris sur le vif racontent les voyages des deux amis à travers la bretagne, la grèce, constantinople, l'égypte et la libye. maxime du camp pouvait bien écrire que ces maîtres étaient " des hommes et non des demi-dieux ", et ajouter : " j'ai vécu près d'eux et je les ai jugés en contemporain car entre eux et moi le verre grossissant de la postérité ne s'était point interposé.
".
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Julie de lespinasse ; mourir d'amour
Jean Lacouture, Marie-christine d' Aragon
- Complexe
- Destins
- 2 Octobre 2006
- 9782804801199
Fébrile, la main tremblante, Julie trace encore ces mots quelques heures avant sa mort : « Je vous aime
comme il faut aimer avec excès, avec folie, transport et désespoir. » Enfant illégitime, sans beauté et sans fortune,
domestique à seize ans des enfants de son père, dame de compagnie à vingt ans de Madame du Deffand, la
femme la plus illustre de Paris, le destin de Julie de Lespinasse semblait tout tracé... Mais Julie était le charme même. Elle ouvrira un salon, qui accueillera bientôt les esprits les plus intelligents de Paris : d'Alembert, Condorcet, Marmontel, La Rochefoucauld, Turgot, La Harpe, Grimm, viennent y refaire le monde. Elle est la muse de l'Encyclopédie ; celle qu'il faut séduire pour entrer à l'Académie française ; elle a la gloire, le pouvoir, tout
le monde l'aime. Et pourtant, en secret, seule la passion amoureuse l'anime. Julie est aimée du bon d'Alembert, mais elle aime le marquis de Mora trop amoureux, trop beau, trop jeune, trop parfait. Elle le trahit pour le comte de Guibert, avec lequel elle entretiendra une correspondance amoureuse plus brûlante que les Lettres de la Religieuse portugaise. Mais Guibert, trop volage, trop séduisant, en aime une autre et en épouse une troisième...
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Censure, autocensure et art d'écrire
Domenech. Jacqu
- Complexe
- Interventions
- 2 Novembre 2004
- 9782804800284
A quoi donc correspond le mot censure ? Littérature, philosophie, droit, sciences humaines : le champ est vaste.
Censure religieuse et politique vont souvent de pair depuis l'Antiquité : Socrate fut condamné à boire la ciguë... Mais, plus près de nous, comment oublier la censure éditoriale, la censure économique, l'autocensure ? La liberté de pensée et d'expression, idée-force de la philosophie des Lumières, inscrite dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, constitue de nos jours un principe universel , son application n'en demeure pas moins incertaine en maintes occasions.
De L'Art d'aimer d'Ovide à la Lolita de Nabokov, des lectures d'Aristote du XIIIe siècle aux écrits du marquis de Sade, ce livre suit le fil de ce phénomène paradoxal que constituent la censure et l'auto-censure : néfastes par nature pour la réception des oeuvres, elles ont souvent le pouvoir singulier d'agir efficacement sur la création littéraire ou artistique en général. Voltaire, Rousseau, Salman Rushdie et ses Versets sataniques en sont des exemples, parmi tant d'autres.
L'illusion de la fin de la censure faisait son chemin, jusqu'il y a peu, dans les démocraties occidentales... Une formule de Jean-Jacques Brochier nous ramène à la réalité : " La censure, comme le diable, prouve son existence dans sort acharnement à nous ,faire croire qu'elle n'existe pas. " Heureusement, un art d'écrire et un art de lire, tissés à travers ce volume, transcendent la censure et se présentent comme antidote au " politiquement correct " dont on sous-estime trop, aujourd'hui, la perversité.
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Des poètes, essayistes et romanciers, se rencontrent autour de l'oeuvre de Pierre Mertens.
Parce qu'ils sont eux-mêmes écrivains, ils éclairent et qualifient autrement l'énigme du geste d'écriture. Vivifiant, approfondissant, éclairant dans l'empathie cette oeuvre en liberté ou en genèse, ils aident à la découvrir jusqu'au coeur contracté des textes. Ils proposent, à leur manière, une libre déambulation à travers l'oeuvre mertensienne. Une oeuvre qui nous atteint au plus vif.
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"...
Quand enfin on a vu dans le sadisme une possibilité concernant toute l'humanité, on a continué à négliger la pensée propre de Sade, comme si l'on eût été sûr qu'il y avait plus d'originalité et d'authenticité dans le sadisme que dans la manière dont Sade lui-même avait pu l'interpréter. Or, à y regarder de plus près, il se trouve que cette pensée est essentielle et qu'au milieu des contradictions où elle se meut, elle nous apporte, sur le problème qu'illustre le nom de Sade, des vues plus significatives que toutes celles que la réflexion la plus exercée et la mieux éclairée nous avait permis jusqu'ici de concevoir.
Nous ne disons pas que cette pensée soit viable. Mais elle nous montre qu'entre l'homme normal qui enferme l'homme sadique dans une impasse et le sadique qui fait de cette impasse une issue, c'est celui-ci qui en sait le plus long sur la vérité et la logique de sa situation et qui en a l'intelligence la plus profonde, au point de pouvoir aider l'homme normal à se comprendre lui-même, en l'aidant à modifier les conditions de toute compréhension.
"
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" ...
à force de traduire, d'imiter et de remanier tout le monde, Goethe va jusqu'à se traduire et se remanier lui-même ! Il compilait, compilait, lisait beaucoup et n'imaginait rien. Nul plus que lui, non plus, n'aimait à se reprendre en sous-oeuvre, à se tracasser, à se défaire, à se refaire. Il appelait ça " de l'art ". Il a usé sa langue à lécher son petit. Il avait, quand il s'agissait de revenir sur ses oeuvres, la patience de l'insecte qui traîne son fétu et perce son lambris.
Mais la patience est particulière à l'insecte. Le génie est impatient, au contraire ; et d'un coup d'aile il finit tout. " Jules Barbey d'Aurevilly Un homme de génie peut-il être ennuyeux ? Certainement pas. Or l'ennui que diffuse Goethe, selon Barbey d'Aurevilly, est un puits sans fond. Il ennuie parce qu'il n'est jamais spontané. Faust ? Un fatras incohérent, des puérilités mythologiques, du radotage.
Ses poèmes ? Des images vulgaires et des niaiseries sentimentales. Ses romans ? Des somnifères par tonnes. Pires que tout, ses études scientifiques : de l'encyclopédisme en toc. Bref, la gloire de Goethe est un mensonge. Goethe ne représente rien d'autre que l'éternel petit-bourgeois dans toute sa mesquinerie.
Comme le montre Lionel Richard dans sa préface, Goethe n'est pas simplement malmené, parfois d'ailleurs avec raison : il n'est guère compris.
En tout cas, l'exercice est de très grand style. On est emporté par la verve caustique de Barbey d'Aurevilly. Et on rit.
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" ...
S'il est un " secret " du voyage (et de la littérature), si quelque chose se joue dans l'espace fluide de l'errance, c'est peut-être cela : ce point de réversibilité entre le Même et l'Autre, l'intérieur et l'extérieur, si difficile à penser, mais éprouvé si violemment, qui toujours nous appelle, et nous précipite indifféremment par les chemins et dans les livres. " Le lecteur ne trouvera pas ici un de ces ensembles théoriques comme nous avons pu en connaître dans les années soixante, barricadés derrière un " supposé savoir ", imposant normes et règles, tout occupés d'exclure, mais bien plutôt des variations légères sur l'art de la fugue.
Pas un des auteurs ici présents qui se revendiquerait d'une quelconque " avant-garde " - d'ailleurs, de quel corps d'armée ? Il s'agit moins pour eux, en somme, de " poser des problèmes " que de tracer des lignes de fuite, moins de " proposer des modèles " que de retrouver des énergies, moins de se vouloir d'avant-garde que de s'en aller résolument ailleurs : dehors. Après des décennies de soumission aux diktats des sciences humaines, de laminage par les chars lourds de l'idéologie, de déconstruction au nom du Signe-Roi, ou d'abandon à ses petits émois, le grand retour de la littérature ? Tel est, en tous les cas, l'enjeu.
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"Je tourmente mon esprit pour en arracher quelque formule qui exprime bien la spécialité d'Eugène Delacroix.
Excellent dessinateur, prodigieux coloriste, compositeur ardent et fécond, tout cela est évident, tout cela a été dit. Mais d'où vient qu'il produit la sensation de nouveauté? Que nous donne-t-il de plus que le passé? Aussi grand que les grands, aussi habile que les habiles, pourquoi nous plaît-il davantage? On pourrait dire que, doué d'une plus riche imagination, il exprime surtout l'intime du cerveau, l'aspect étonnant des choses, tant son ouvrage garde fidèlement la marque et l'humeur de sa conception.
C'est l'infini dans le fini. C'est le rêve! et je n'entends pas par ce mot les capharnaüms de la nuit, mais la vision produite par une intense méditation, ou, dans les cerveaux moins fertiles, par un excitant artificiel. En un mot, Eugène Delacroix peint surtout l'âme dans ses belles heures".
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