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Escampette
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" Un jour, j'ai changé d'odeur.
Je me suis mis à sentir le végétal. D'un coup. Moi, je n'avais rien demandé à personne. Mais à chaque fois c'était pareil : j'éteignais la lumière, je me déshabillais, j'ôtais mon tee-shirt, et pendant que ma tête se retrouvait coincée entre mon torse et le tissu, mon nez avalait de pleines bouffées de terre. Je me débattais avec. Plus de sueur, plus de traces de sueur, plus de cette odeur naturelle qui me collait si bien à la peau et plaisait aux femmes.
" Antoine Percheron. Le texte de ce livre a été retrouvé dans les papiers d'Antoine Percheron après sa mort. Il avait vingt-cinq ans et souffrait d'une tumeur au cerveau. Cela explique le caractère inachevé de ces pages, respecté jusque dans les blancs ménagés par l'auteur en vue d'une révision qu'il n'a pu faire.
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En première lecture, ce livre est un essai sur le film de james whale (1935), ses origines (le célèbre roman de mary shelley), l'écriture de son scénario, le choix de ses acteurs, la relation avec la censure, etc.
Mais, plus profondément, c'est un essai sur la création, sur les relations du créateur avec sa création, sur la prédominance de l'acte de création sur tout autres considérations philosophiques, religieuses ou morales. c'est aussi un essai sur le mal, sur la tentation de puissance, sur le vertige des interdits. a sa première apparition, le visage du monstre est présenté par manguel comme l'une des icônes de notre temps, au même titre que le visage de greta garbo.
Cela fait partie des nombreuses réussites de ce livre provoquées par ces rapprochements inattendus oú nous entraînent l'intelligence et la culture de manguel. la comparaison, du point de vue de la création pure, entre la fiancée créée par frankenstein et la mariée mise à nu par ses célibataires créée par duchamp est un grand moment d'analyse et de jubilation ! enfin, et d'une façon assez classique dans la littérature et le cinéma fantastiques, la monstruosité n'est peut-être pas là oú on le penserait.
Le monstre n'aspire qu'à une harmonie que la société des hommes " normaux " lui refuse. l'instant de bonheur que connaît le monstre en compagnie d'un vieillard aveugle est une scène magnifiquement décrite.
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En remontant les ruisseaux : Sur l'Aubrac et la Margeride
Jean Rodier
- Escampette
- 21 Janvier 2010
- 9782356080165
"C'est une promenade de pêcheur mais ce n'est pas un livre de pêche, c'est une description des cours d'eau mais ce n'est pas un guide, plutôt un vagabondage dans le Haut Gévaudan, l'histoire d'un enchantement devant ses monts, ses vallées, sa flore, sa faune, ses eaux vives - le tout émaillé de souvenirs, de "rêveries", de quelques agacements, avec, en contrepoint, des citations d'auteurs anciens ou modernes. " Ce livre illustre ce que nous espérons, au plus haut, de la littérature : le point de rencontre du visible et de l'invisible, de la réalité et du rêve, du dessus et du dessous. Les pages où le pêcheur est à l'affût, les sens tendus vers la «mouche», sont réellement des merveilles d'équilibre et de précision, tout en s'inscrivant dans le vertige de la littérature.
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Il s'agit d'un dictionnaire, totalement subjectif, où l'auteur, loin de chercher à nous instruire, nous promène avec jubilation sur les étagères de sa solide bibliothèque avec un don de la moquerie très affirmé et un goût prononcé pour la provocation. Tout au long de son livre, Yves Dolé laisse ainsi transparaître ses goûts littéraires qui vont vers les grands stylistes, sans oublier d'égratigner les maigres faiseurs... De Rabelais à Nabe, tels sont les compagnons de lecture d'Yves Dolé.
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Léo Ferré est mort le 14 juillet 1993.
Ce livre n'est pas à proprement parler un hommage, encore moins une hagiographie. Il est plutôt le constat rigoureux de l'influence qu'un artiste hors normes a pu avoir sur un jeune homme, et au-delà sur toute une génération, née entre 1940 et 1960. Influence qui n'a cessé de se propager pour toucher les générations suivantes... jusqu'à aujourd'hui.
Ce livre marque aussi le vide immense laissé par Ferré.
C'est surtout un texte sur la poésie, sur l'amour, sur l'engagement.
Qui, mieux que Lionel Bourg, pouvait signer ce merveilleux aveu de fidélité ?
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Bernard Manciet un marcheur de la langue et de La Lande
Serge Pey, Jean-Luc Chapin
- Escampette
- 19 Avril 2024
- 9782356081247
Quand Serge Pey, un poète se revendiquant catalan, dit le portrait intime, sensible, filial et blessé, d'un autre poète, Bernard Manciet (1923-2005), ce « diseur génial », cet « inventeur de souffle » qui proférait « un gascon parlé par les chiens et des paquets de mer, et des lapins-mouettes », ce ne peut être que pour crier un art poétique. Une histoire de brames, de landes et de dunes, de « menhirs descendus des nuages », « une histoire de mondes parallèles », « une désobéissance civile manifeste ». Parce que, n'est-ce pas, « la poésie est intelligente et brutale, sinon elle dégouline et poétise comme la confiture sur des dentelles ».
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Manciet cherche à travers des souvenirs, des impressions fugaces, des bribes de dialogues, ce qu'une quête obstinée de l'universel ne donnerait jamais. Il parvient à fixer l'âme (ou le secret) des gens et des choses et, ainsi, à décrire la condition humaine.
Manciet s'amusait beaucoup à écrire ces historiettes. Il les appelait des " dictées " car elles évoquaient pour lui ces dictées d'autrefois que le maître lisait mot à mot et qui charriaient, sans en avoir l'air, des vérités éternelles...
Le premier volume avait été traduit par Guy Latry, celui-ci est traduit directement par l'auteur. Il a accompli ce travail, extrêmement vite, pressentant qu'il lui restait peu de temps à vivre et voulant à tout prix en voir la fin. C'est dire qu'il considérait ces textes comme une part essentielle de son oeuvre.
Ces traductions nous sont parvenues deux jours avant sa mort.
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Allain Glykos est bien connu des lecteurs de L'Escampette. Il y a publié 12 ouvrages (romans, récits et poésie) salués par de nombreux critiques, tels que Jérôme Garcin (L'Observateur), Josyane Savigneau (Le Monde), Alain Nicolas (l'Humanité), Philippe Lefait (Des mots de minuit) ou Claude Villers (France Inter). Certains ont fait l'objet de traduction ou d'adaptations théâtrale et cinématographique.
Depuis de nombreuses années, Allain Glykos explore les possibilités qu'offre l'écriture pour mettre en perspective, en collusion parfois, la langue de la famille et celle de la littérature. La famille est en effet son terrain de prédilection, son « champ de bataille », se plaît-il à dire. Mais au-delà de textes qui frôlent souvent l'autofiction, s'expriment des sentiments que chacun de nous peut ressentir à l'occasion de la mort d'un proche ou d'un différend fraternel.
Cette fois-ci, Allain Glykos nous convie à une confrontation avec lui-même dans des circonstances où il a pu ressentir la solitude, celle qui oblige à un dialogue de l'âme avec ellemême.
Nous avons tous des souvenirs de solitude. Solitudes d'enfance que nous avons subies souvent sans recours, sans secours. Solitudes d'adulte que nous avons tant bien que mal apprivoisées, mises à distance par des subterfuges.
Dans ces cinq nouvelles, l'auteur nous raconte avec humour, tendresse et autodérision des moments où il a dû affronter des solitudes de jeunesse et de maturité. Être témoin à douze ans d'une mort violente, vivre l'éloignement de la mère ou découvrir un milieu qui vous est étranger par la culture, la religion, la classe sociale. Puis, devenu adulte, affronter l'incompréhension, l'humiliation et en rire pour ne pas en pleurer. Mais l'adulte n'est-il pas un enfant couvert de cicatrices ?
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Le monde est une huitre
Allain Glykos, Benjamin Caillaud
- Escampette
- Depaysement
- 19 Avril 2024
- 9782356081223
« Huîtres, qui êtes-vous ? », s'interroge l'auteur. Et quoi de mieux, pour approcher l'existence de ces mollusques marins où se réfléchit une part du destin commun aux êtres vivants, que d'accompagner des ostréiculteurs au travail ? Au gré d'une tournée à travers les parcs ostréicoles, d'un piquet à l'autre, la quête de sens se déploie, dans l'écoute et l'observation. Une forme de méditation, en somme, entre gravité et plaisir, que les mots orchestrent : « Portugaises, hollandaises, japonaises, Ostras, oesters ou kaki, que vos noms sonnent doux à mes oreilles, vous qui êtes venues peupler nos estrans ! »
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Je marche dans la salle des pas perdus d'une gare ancienne, monumentale, d'une grande ville qui pourrait être autrichienne. Gare terminus où s'arrêtent des voyages sans fin. Il s'y trouve comme nulle part ailleurs. Il marche et écoute ses souliers. Bruits sonores détachés comme ceux d'une cloche de cuir et de petits clous. Résonances allant jusqu'à l'écho. Il se sent des oreilles d'organiste. Il ne lève pas les yeux. Le sol suffit à ses vertiges. André Balthazar.
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Invitation au vagabondage et à la découverte dans le quartier de la prison de la Santé : ce livre est une gageure, presque une provocation ! Mais la réussite est totale et Pierre Strobel nous embarque dans ses promenades qui sont aussi des excentricités pleines de malice et de tendresse...
C'est de la vraie littérature voyageuse..
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" On dit de lui qu'il est l'ami le plus intime du soleil : d'accord, si le soleil est obstiné et sévère.
On dit de lui qu'il est poète : d'accord, si les mots nous donnent des nouvelles de la véhémence du sang. On dit de lui qu'il est difficile : d'accord, si on n'oublie pas la bonté d'enfant nichée dans la colombe du sourire qui, de temps à autre, éclaire ses pas et les nôtres et nous montre l'unique sentier qui, par delà les pommiers, mène droit au fleuve. " Antônio Lobo Antunes
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Voici un traité de la paranoïa ! Ou comment un être, apparemment sensé, posé, calme, finit par analyser tous les aspects de sa vie et de ses relations aux autres et au monde, à travers le prisme d'une seule phrase.
Pour quelques mots prononcés un jour en sa présence, tout défilera dans sa mémoire, la prime enfance, l'adolescence, l'inconfort des premiers logements, tout ! Parce qu'un jour aura été dit : " Je ne me souviens pas l'avoir vu se laver. " Allain Glvkos tient son exercice à bout de bras, à bout de plume, sans trébucher et parvient à nous tenir en haleine avec ses élucubrations à dormir debout.
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" Vivant dans le nord de la Syrie, où je me suis volontairement exilé durant deux années, je possédais une grande partie de mes jours et, afin de ne pas sombrer dans un désoeuvrement complet qui ne laisserait derrière lui aucune trace, j'optai, pour la première fois de ma vie, pour une forme de discipline qui fut ma façon de ne pas sombrer dans l'absolue perte de langage ou une sorte de déraison dont on ne revient pas. Il m'eut été facile de rédiger un journal de route, des carnets de voyage, de raconter en somme mon séjour. Tout au contraire, j'empruntai une autre direction, celle que suscitaient quelques images fortes que m'avait délivrées l'existence car ne cessaient de surgir les évidentes absences qui m'avaient frappé et qui, un jour ou l'autre, nous frappent tous. Ma mémoire tourbillonnait autour de cet abîme que provoque toujours l'absence irréversible. Je m'en tins donc à déployer ces fragments qui ne ressemblent à rien. Ni à un journal, ni à un récit. Mais qui poursuivent l'aventure entamée depuis bientôt trente ans. J'écrivais en regardant tomber la neige sur ce pays que j'aimais chaque jour davantage, en éprouvant aussi ses chaleurs torrides. Puis un jour, je décidai de rentrer par la route, très lentement. Ce livre raconte un peu ce lent détour, une manière serrée d'avoir tenté de saisir l'essentiel, la vie nue, les visages de l'absence qui ne cessent de nous hanter. "
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La meilleure des poignées de mains : Musée du Président Jacques Chirac
Jacques Jouet, Eva Avril
- Escampette
- Curiosites
- 19 Avril 2024
- 9782356081230
Jacques Jouet est l'auteur d'un roman-feuilleton, La République de Mek-Ouyes (P.O.L.). Il s'y connaît donc en hommes politiques. Et comme il a aussi donné un roman intitulé Le Directeur du Musée des Cadeaux des Chefs d'État de l'Étranger (Seuil), nul n'était mieux placé que lui pour escorter les lecteurs désireux de découvrir le Musée du président Jacques Chirac. Précisons cependant, probité oblige, que la poignée de mains évoquée par l'auteur oulipien ne saurait être exposée aux visiteurs : s'il l'abrite dans ses réserves, le musée, consacré aux cadeaux reçus par le Président, ne pourrait la montrer au public qu'au prix d'une incohérence coupable, chacun le comprendra.
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Ce livre, La Proie, resté inédit depuis 1977, évoque, par des métaphores baroques, une relation amoureuse d'une intensité à la fois physique et spirituelle qui nous entraîne aussi bien vers un « combat avec l'ange » que vers des langueurs « fin de siècle ».
La traduction de l'occitan, effectuée par l'auteur, est davantage une réécriture qu'une traduction. Comme toujours avec Manciet !
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Tout lecteur l'est d'abord de lui-même, c'est du moins ce que Marcel Proust expose longuement dans Le temps retrouvé.
Ce qu'il cherche ainsi dans les livres, qui l'émeut, l'intrigue ou se cabre, sans doute est-ce cette part de soi chez d'autres plus familière, qu'ils récusent parfois, l'enchantement comme la protestation n'y peuvent rien, de sorte que tout livre écrit avec honnêteté (...) ne s'adresse à personne, ne vise ni, l'expression militaire parle crûment, ne cible aucun public en particulier, l'écrivain ne se penchant sur ses feuillets que pour sa seule gouverne (...).
L'écriture, sous peine de se restreindre à d'habiles ou maladroits exercices qui s'efforceront d'apparaître convaincants, agréables, beaux même, frappés de cette beauté admise en tout cas, dont les canons s'adaptent aux goûts comme aux normes d'une époque - un soupçon d'originalité, une dose de scandale n'en sont accueillis qu'avec plus de zèle - ne peut être qu'expérience singulière, la tâche du lecteur, Jean-Christophe Bailly l'analyse fort bien, consistant à aller au devant d'une singularité devenue contagieuse.
(...). Ce que j'avais en tête (...) c'était d'indiquer, de mieux cerner peut-être, dans l'espace parfois marginal de mes lectures, le rapport que j'entretiens avec l'acte d'écrire et de montrer combien toute approche importante, décisive quelquefois, d'un livre, d'un auteur, implique une réflexion pour moi mal séparable de l'autobiographie, (...). M'arrêtant à tel ouvrage, confrontant mes jours à ceux que certains livres traduisent, en étroite sympathie avec eux ou, au verso d'une page, notant ce qui m'en éloigne, je n'ai souhaité que cette intimité, cet échange qui me fondent.
Le reste est vanité. Je lis et n'écris qu'afin d'éclaircir un peu mon obscure existence.
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C'est l'automne, pas encore vraiment l'hiver, sur le chemin de la vie et des bois.
J'y marche un peu chaque jour, les arbres se colorent et s'effeuillent en même temps, plus de lumière passe au travers, des choses cachées se révèlent. Ces notes, de près comme de loin, ont balisé le chemin, marqué des saisons, accompagné des éveils printaniers, des torpeurs et des orages, des envolées soudaines après les premières gelées, la froide nudité par où la bise année après année s'engouffre.
Elles disent d'elles-mêmes ce qui en avait dicté le choix, que je ne puis renier à quelques détails près. Le temps ne les a pas affectées. Elles n'ont pas vieilli à mes yeux. Nul ordre chronologique. Ce qu'elles disent est volé au Temps. J'aimerais seulement être sûr d'avoir marché toujours, de marcher encore au plus près du cap qu'elles indiquent. (Automne 2000)
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