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Kime
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Jacques Rancière, aux bords de l'histoire : recherche sur les noms de l'histoire
Sebastien Laoureux, Isabelle Ost
- Kime
- 22 Octobre 2021
- 9782380720242
« Poétique du savoir : étude de l'ensemble des procédures littéraires par lesquelles un discours se soustrait à la littérature, se donne un statut de science et le signifie ». C'est de cette façon, en apparence modeste, que Jacques Rancière débute Les noms de l'histoire (1992). Mais comment comprendre cette affirmation a priori paradoxale selon laquelle une telle poétique utiliserait des « procédures littéraires » pour mieux se soustraire à la littérature ? Que penser, en outre, de cette idée selon laquelle l'historiographie telle qu'elle s'est pratiquée jusqu'ici aurait systématiquement occulté les conditions même de toute historicité ? L'essai s'avère rapidement être une critique lucide et radicale des fondements mêmes du savoir historique, prenant appui sur certaines hypothèses majeures que le philosophe n'aura de cesse de développer durant tout son parcours : le nouage entre politique et esthétique, l'alliance entre littérature et démocratie caractérisée par un désordre salutaire de la parole. Pourtant, malgré le caractère familier de ces termes pour le lecteur de Jacques Rancière, l'essai conserve toute sa densité, et même une certaine part d'équivocité : c'est parfois entre les lignes qu'il convient de traquer la position de l'auteur, et surtout de cerner les contours de cette « histoire hérétique » vers laquelle il nous entraîne et qui conserve toute son actualité.
Fruit d'un travail collectif consacré à cet essai, le présent ouvrage a pour ambition de rassembler des contributions dissensuelles : à l'image de la philosophie qui les inspire, celles-ci, en confrontant Rancière à ceux avec qui il entre en dialogue (Michelet, Benjamin, Althusser, Thompson et d'autres), visent à leur tour à éclairer la force, et parfois les zones d'ombre, de la poétique de cette pensée qui se veut elle-même « hérétique ».
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Le nom de Kafka est le nom propre le plus cité dans l'oeuvre de Blanchot, plus encore que celui très fréquent de Mallarmé. Kafka est le seul écrivain qui ait fait l'objet d'un ouvrage volumineux dans lequel Blanchot a regroupé la plupart des articles qu'il a publié sur l'auteur du Procès.
Jean-Paul Sartre, dès la parution d'Aminadad, soulignait la ressemblance des univers de Kafka et de Blanchot, bien qu'il rapportât dans le même article qu'au moment de l'écriture d'Aminadab, Blanchot affirmait ne pas avoir encore lu Kafka. Une lettre à Paulhan de 1942 indique pourtant qu'au moment où il rédige Aminadab, Blanchot a déjà lu, ou est en train de lire Kafka.
Pas d'écrivain littérairement, mais aussi biographiquement si proche de Blanchot que Kafka, on en esquisserait quelques traits rapides : la forte présence du religieux, la solitude, le célibat, la santé fragile, la vie vouée à l'écriture. Autant de biographèmes, qui sans justifier la totalité de l'intérêt de Blanchot pour Kafka peuvent donner du sens à cette empathie pour l'auteur tchèque, et peuvent avoir été à la source de cette reconnaissance jamais démentie.
L'ouvrage Traduire Kafka, expose un aspect encore totalement inédit de Blanchot : son long et obstiné travail de traducteur. Le lecteur pourra observer de quelle manière l'auteur de Thomas l'Obscur est fasciné par l'oeuvre de Kafka. Si ses traductions ne sont pas datées, elles attestent d'un intérêt immédiat pour la première édition publiée par Max Brod. Fascination qui ne se manifeste que pour les oeuvres les plus autobiographiques de Kafka, le journal intime, mais aussi les lettres, notamment celles adressées à ses amis, et surtout à Felice et à Milena.
Ces traductions offrent au lecteur un aspect encore totalement méconnu de l'oeuvre de Blanchot dont on verra dans les publications futures qu'il est aussi un grand traducteur de la philosophie allemande, notamment de celle de Heidegger. Plusieurs, des fragments traduits par Blanchot montrent à la fois une attention particulièrement fine à la langue de Kafka, mais aussi aux grands thèmes que développe l'écrivain tchèque. Nombre des fragments traduits sont accompagnés de commentaires personnels de Blanchot dont on retrouvera la trace dans ces articles sur Kafka.
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Les chemins difficiles de l'émancipation ; réponse à Marcel Gauchet et quelques autres
Yvon Quiniou
- Kime
- 8 Mai 2017
- 9782841747917
Yvon Quiniou, qui s'interroge depuis longtemps sur la condition désastreuse que le capitalisme impose à l'homme, analyse ici les diverses formes d'aliénation qu'il y subit :
Politique, sociale, économique, individuelle et historique ; et il insiste sur la difficulté qu'il y a à dépasser certaines d'entre elles, dans un processus pourtant souhaitable, voire impératif moralement, d'émancipation généralisée. Loin d'une emphase politique généreuse mais improductive, il en fait un examen précis, intransigeant mais lucide, à la lumière de Marx mais au-delà de lui parfois, en étant attentif en particulier à l'aliénation individuelle et à ses diverses causes : l'exploitation bien sûr, mais aussi l'idéologie et la biographie individuelle, avec son poids psychologique propre, qui amènent l'homme à vouloir ce qui le mutile. Il récuse également, tout en les prenant en considération, les diverses versions d'une anthropologie pessimiste (Hobbes, Kant pour une part, Freud, Girard et, bien entendu Nietzsche) qui déclare impossible une large émancipation de l'homme lui permettant de réaliser ses potentialités et de maîtriser son aventure historique, au nom d'une nature « mauvaise » qui le condamnerait plus ou moins à un vivre-ensemble inhumain, dominé par l'aliénation. C'est aussi une manière de répondre au pessimisme subtil de Marcel Gauchet ou à la démission intellectuelle d'une certaine gauche et, tout en soulignant les difficultés concrètes de cette tâche, d'en maintenir l'exigence, hors de toute utopie.
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Pierrot, fantasque serial killer : tel est le portrait, inquiétant et inédit, du bouffon né dans la Commedia dell'arte que la Décadence proposa à un public incrédule. Si le grand mime Deburau avait déjà donné, dans les années 1820-1830, ses lettres de noblesse littéraire au coup de pied au cul, en séduisant les Nodier, Nerval ou Gautier, la pantomime fin-de-siècle se transforme en l'écho instable des questionnements et errances qui passionnent l'époque et ses esthètes. La joyeuse cabriole n'est déjà plus, remplacée par une électrique trépidation clownesque qu'il est tentant de ranger aux côtés des pathologies alors en vogue, névrose ou hystérie... Pierrot le lunatique traverse désormais la ville vêtu de noir, comme en un impersonnel deuil, stigmate de sa mélancolie. Il est cet être de fuite, souvent tenté de retourner contre lui-même les pulsions meurtrières suscitées par Colombine, la cruelle femme fatale. Dix-sept pantomimes retracent ici ce portrait de la fin du XIXe siècle écartelé entre Naturalisme et Symbolisme : textes méconnus de Verlaine, Laforgue ou Huysmans, textes retrouvés de Jean Richepin ou Paul Margueritte interrogent la notion même de représentation et les pseudo valeurs d'un monde en quête de repères neufs. La complexité troublée du personnage de Pierrot y apparaît comme une réponse, parmi les plus captivantes, apportée à cette crise du sujet qui fit basculer le XIXe siècle dans la Modernité. C'est un rire anxieux de s'apercevoir tragique qui résonne ainsi tout au long de cette anthologie, et qui annonce la densité silencieuse d'un Buster Keaton au cinéma.
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Entretien avec Aharon Appelfeld (interview d'Antoine Nastasi). Dans cette entrevue, Aharon Appelfeld nous guide à travers le monde des visions de l'écrivain. Visions qu'il cherche à traduire avec une grande économie de mots, cherchant la justesse dépouillée et non la profusion de métaphores. Son renoncement volontaire à la langue maternelle allemande, le fondement que représente pour lui le yiddish, l'adoption de l'hébreu comme retour aux racines aussi bien que langue séculaire détachée de la langue sacrée qu'est l'hébreu biblique, autant de directions linguistiques qui portent les images internes. Écrivain Serge Ambert, Jean-Paul Sètre, Du texte au corps. C'est à partir des cahiers de Nijinski que Serge Ambert a choisi de monter la chorégraphie Comme un bond en plein ciel. Cette création interroge la traduction non plus d'une langue à une autre langue mais d'un langage textuel à un autre langage, corporel cette fois. Outre le fait que ces deux langages se construisent ici selon la narrativité de l'auteur-danseur et du chorégraphe-danseur, il n'en demeure pas moins que l'une est écrite et donc pérenne tandis que l'autre est gestuelle et éphémère.
Danseur-chorégraphe, écrivain Anna Angelopoulos, Traduire des contes judéo-espagnols des Balkans. Comment traduire une collecte de contes transmis en ladino, une langue orale employée par les communautés judéo-espagnoles. Il s'agit ici d'opérer une double traduction :
D'une part, celle d'une langue dans une autre langue, d'autre part, celle d'une langue orale dans une langue écrite.
Psychanalyste, anthropologue Batia Baum, Langue caché, perdue, retrouvée. L'auteure retrouve la langue yiddish à l'âge adulte, langue née entre les langues, du traduire d'une langue à l'autre, du texte hébraïque à la langue germanique judaïsée et nourrie d'autres sources :
Romanes ou slaves. En français, le yiddish, c'est du genre masculin. Et Batia Baum différencie cette langue du yiddishkeit, du genre féminin, dont elle a la nostalgie parce qu'il n'y a pas de lieu pour ça, c'est un lieu de mémoire, c'est tout ce dont la langue est nourrie, ce qu'elle porte en elle de racines, de sensations, d'odeurs, du lait de la mère, de pensée, de culture.
Elle montre que ce qu'elle cherchait, c'était le yiddishkeit et a fini par comprendre que ce yiddishkeit se transmettait par la langue. Écrivain, traductrice et enseignante du yiddish
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La voix actée ; pour une nouvelle ethnopoétique
Claude Calame, Florence Dupont, Bernard Lortat-jacob, Maria Manca
- Kime
- 16 Novembre 2010
- 9782841745319
Sons, sens et sentiments forment un continuum qu'explore, par de multiples exemples, cette publication du GREP. La voix actée, c'est la voix qui agit sur ceux qui l'écoutent, à travers les mots, la musique qu'elle produit, les gestes et le corps qu'elle engage. La voix actée, c'est aussi la voix qui est agie par ceux auxquels elle s'adresse, par la personne qui l'émet autant que par la sensibilité et la mémoire de tous. C'est la parole qui porte et met en acte la petite histoire et les grands événements, le ciel et la terre, le papillon qui passe. Sons, sens et sentiments se créent, se croisent et entrent en résonance de chapitre en chapitre où se rencontrent des poètes grecs archaïques, des chanteuses zarma, des slameurs du petit Montrouge, des musiciens roms, des comiques latins, des bergers éthiopiens...
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D'origine anglo-saxonne, les postcolonial studies ou études postcoloniales ont longtemps eu mauvaise presse en France, mais, depuis les années 2000, elles ont désormais acquis droit de cité, même si leur acclimatation relative s'est faite après de vifs débats dans le monde intellectuel et politique français. Les études postcoloniales constituent un ensemble théorique issu des sciences humaines et sociales qui scrute les dispositifs du savoir et la cartographie des pouvoirs dans un contexte mondial encore marqué par l'hégémonie occidentale plus d'un demi-siècle après la fin des Empires. Hybrides et transdisciplinaires, elles n'offrent pas un système théorique unifié, mais fournissent des instruments d'analyse qui ont en commun de renverser les perspectives et d'offrir un regard différent sur les relations internationales.
Au-delà des polémiques suscitées par l'introduction de penseurs comme Edward Said, Gayatri Chakravorty Spivak et Homi Bhabha - la sainte trinité postcoloniale - dans le paysage intellectuel français, l'ouvrage se propose de donner un aperçu synthétique du contexte d'émergence des théories postcoloniales, de leurs emprunts et leurs apports à la littérature et aux sciences humaines et sociales ainsi que des modalités de leur réception dans le monde français et francophone.
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Enquête sur la littérature mémorielle contemporaine
Memoires En Jeu
- Kime
- Revue Memoires En Jeu
- 16 Mars 2018
- 9782841748792
Nombreux sont aujourd'hui les écrivains qui, à un moment de leur oeuvre ou tout le long de celle-ci, abordent des questions de mémoire. Celles-ci, souvent liées aux violences collectives, permettent de revisiter l'histoire économique, politique ou sociale moderne et contemporaine.
Si certains d'entre eux sont biographiquement et intimement liés aux événements de leur récit, d'autres en sont éloignés. Pourtant, dans un cas comme dans l'autre, on sent un engagement et des partis pris repérables propres à ce que l'on pourrait nommer : la littérature mémorielle.
Mémoires en jeu leur a donné la parole.
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Faire dialoguer « rêve » et « fantastique » implique un retour aux origines, ce qui, à terme, permettrait de comprendre ce qui se fait désormais entendre.
Le fantastique semble, effectivement, bien être né d'un tremblement du rêve, de ce mouvement de bascule qui s'opère à la fin du XVIIIe siècle. Si les usages du rêve ont été nombreux depuis l'Antiquité, ses modes de représentation et la place qu'il occupe dans l'économie générale de la fiction se transforment avec les débuts du romantisme noir, en particulier dans le roman gothique où la nuit récupère les valeurs les plus inquiétantes de l'imagination. Le rêve cristallise alors tout ce que la nuit recèle de fantasmes, enfant terrible des succubes qui se donnent rendez-vous dans la chambre du rêveur et hantent les châteaux de la subversion.
Le rêve trouve ainsi dans l'esthétique fantastique un terrain d'expression privilégié dans la mesure où il partage avec elle une puissance de remise en question du réel : partant d'une même saisie subjective des phénomènes, usant des mêmes procédés de déstabilisation ou de déception - déformation du réel, incongruité des associations, soustraction à la logique rationnelle ou encore instabilité du référent -, le rêve et le fantastique paraissent sinon produire les mêmes effets, du moins s'alimenter à la même source. C'est sans doute pourquoi le rêve se prête parfaitement aux différentes approches du fantastique, et échappe à ce qui aurait pu l'enfermer dans une série de contradictions. En effet, il peut, d'une part, être mis au service d'un doute sur la nature du réel. Une telle conception, qui consiste à intellectualiser une incertitude, permet de relier le fantastique au rêve par une même modalité de lecture qui fait aller à la recherche d'un sens et d'une interprétation, trajectoire présentant potentiellement plusieurs niveaux. D'autre part, on ne peut nier qu'il participe également d'une esthétique de la monstration, puisqu'il est fait d'un surgissement d'images qui s'imposent à l'esprit dans un mouvement d'acceptation des paradoxes et de totale adhésion à l'univers, pourtant incohérent, qui est ainsi présenté. La conception du rêve comme fantasmagorie de la psyché permet aisément de l'envisager comme une oeuvre de fantaisie, autorisant les libres associations et la création la plus débridée.
Si le rapprochement entre rêve et fantastique peut être séduisant, il présente toutefois le risque de forger une conception du fantastique par analogie avec le rêve et de réduire toute production fantastique, en tant qu'elle est une oeuvre de l'imaginaire, à un rêve potentiel.
Pour éviter de voir ainsi se dissoudre la spécificité de ces deux objets de nature différente (un dispositif, un thème, une structure narrative, contre une catégorie esthétique), on propose de distinguer trois moments ou trois modalités dans la rencontre entre rêve et fantastique, qui semblent mettre en évidence un effacement progressif des seuils au profit d'un rapport de plus en plus confus entre rêve et quotidien représenté :
1) Le rêve se trouve enchâssé dans l'oeuvre fantastique, mais celle-ci trouve sa résolution dans le réveil, marqué et explicite, qui vient arracher le personnage au doute. Dans ce cas de figure, on peut s'interroger sur la fonction du rêve dans l'économie fantastique de l'oeuvre puisqu'il est à la fois embrayeur de l'expression fantastique et annulation de l'effet fantastique (c'est le cas dans les nouvelles de Nodier, Villier de l'Isle-Adam, Gautier ou encore Schnitzler comme certains blockbusters américains) ;
2) Comme dans le cas précédent, le seuil d'endormissement est tu, mais celui du réveil l'est aussi. Le rêve n'est donc plus qu'une hypothèse mise en tension avec une autre tentative d'explication qui relève cette fois du surnaturel (on pourrait penser ici à Kafka et certaines nouvelles de Maupassant).
3) Au XXe siècle semblent apparaître une nouvelle modalité de l'usage du rêve par le fantastique : l'oeuvre fantastique ne propose ni de sortie du surnaturel ni de résolution. C'est l'ensemble de l'oeuvre qui peutêtre assimilée à un rêve et propose un renversement total des niveaux de réalité. (c'est par exemple le cas des oeuvres qui alternent deux régimes de narration : Les Fleurs bleues de Queneau, La Nuit face au ciel de Cortázar, L'Existence de Mason de Kingsley Amis mais aussi les oeuvres de Philip K. Dick, le même régime de contamination du réel par le fantastique se retrouve dans ce que Franz Hellens appelle « le fantastique réel », par exemple).
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REVUE OTRANTE n.30 : fantastique de l'intime
Revue Otrante
- Kime
- Revue Otrante
- 15 Novembre 2011
- 9782841745708
Comment se manifeste, ces trente ou quarante dernières armées, la dimension intimiste des oeuvres fantastiques ? Que nous disent ces univers de notre vie secrète ? Inversement, pourquoi les créations évoquant les recoins de la conscience, la sphère familiale etc.
Ont-elles recours à des effets fantastiques ? Parcourant ce territoire aux confins de l'intime et du fantastique, où figurent des auteurs aussi différents que Julio Cortazar, Antonio Tabucchi, Carole Martinez, Bertrand Bergeron, Christoph Ransmayr, Ismail Kadaré ou Andreï Bitov, les études ici réunies s'intéressent à la reprise et au renouvellement des représentations traditionnelles des monstres intérieurs (gothiques, romantiques, voire symbolistes).
Elles débusquent volontiers des monstres étrangement historiques, et le schéma récurrent de la hantise, avec celui, corollaire, de l'impossible accès au passé, semble traduire un rapport incertain à l'Histoire et un vacillement des représentations collectives. On découvre alors que la subjectivité mise en cause dans le fantastique intérieur est fréquemment non pas repliée sur elle-même, mais mystérieusement reliée aux autres, dans les communautés familiales, nationales et même au-delà des frontières.
D'une conscience à une autre, ce volume d'Otrante tente de caractériser l'implication émotionnelle, voire inconsciente, de l'auteur et du lecteur, que l'on peut définir d'un point de vue psychanalytique mais aussi comme plaisir intellectuel d'un type particulier (goût pour l'indétermination ou le vertige interprétatif).
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Malraux ; le ministre de la fraternité culturelle ; conservations avec Malraux
Saint-Cheron (De) M.
- Kime
- 5 Novembre 2009
- 9782841744985
Voici 50 ans, André Malraux fondait le ministère des Affaires culturelles, l'un des tout premiers à être créés dans une démocratie moderne.
Ainsi, l'auteur de La Condition humaine, le combattant d'Espagne, l'antifasciste, le colonel Berger de la Brigade Alsace-Lorraine, l'" ami génial " du général de Gaulle, devenait-il le fondateur d'une politique culturelle ouverte sur le monde. Il fut l'architecte d'une grande politique sur les monuments historiques, les musées, et les grandes expositions, commandant des oeuvres à Chagall, Masson, Messiaen, Le Corbusier...
II créa les Maisons de la culture et l'Orchestre de Paris, oeuvra pour le théâtre et le cinéma et rétablit le 1% de la commande publique. Michaël de Saint Cheron retrace en quelques chapitres denses la vision qui inspira à l'écrivain devenu ministre, des actions aussi précises que flambloyantes, autant qu'un dialogue fascinant avec l'Inde et l'Extrême-Orient. Ce dialogue avec l'Orient était porteur, selon Malraux, d'une " nouvelle conception de l'homme qui le protègera contre les atteintes de la civilisation industrielle ".
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Don Quichotte en jupons ou des effets surprenants de la lecture ; essai d'interprétation de la lectrice romanesque au XVIII siècle
Jean Mainil
- Kime
- 9 Janvier 2008
- 9782841744435
Don quichotte en jupons retrace le destin romanesque de lectrices du dix-huitième siècle anglais et français qui, héritières du héros de cervantes, annoncent le personnage mythique de flaubert, emma bovary.
Au dix-huitième siècle, théologiens et moralistes d'abord, médecins et romanciers ensuite, condamnent d'une voix unanime l'effet pernicieux du roman sur le lectorat féminin. cet essai analyse comment, face à la condamnation de la lectrice romanesque et de sa fatale compagne, la femme de lettres, des romancières ont détourné, en france et en angleterre, les stéréotypes associés à la folie littéraire pour prendre la défense de la lecture et de l'écriture au féminin dans des romans qui appartiennent moins à l'anti-roman qu'à l'anti anti-roman.
Par ses analyses de la récupération poétique et romanesque de trois figures centrales de la folie littéraire au féminin - la lectrice héroïque, la sentimentale et la libertine - don quichotte en jupons souligne l'importante contribution de romancières françaises et anglaises du dix-huitième siècle à l'émergence et al développement du roman en tant que genre auto-critique et métadiscursif. il montre comment, en mettant en scène des héroïnes fantasques dont elles nuancent la folie littéraire, ces romancières ont contribué à légitimer d'une manière ironique e' oblique le roman comme source poétique de raffinement et d'éloquence.
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Après une longue domination de l'analyse formelle des textes, l'histoire littéraire et même l'historiographie littéraire connaissent aujourd'hui un regain d'intérêt. Les contributions du volume, dues à des spécialistes allemands, italiens et français, sont consacrées aux origines de l'historiographie littéraire moderne autour de 1800, à cette période de transition entre la grande tradition érudite européenne, l'historia litteraria, et l'ère des histoires littéraires nationales, à une époque où les modèles sont donc à inventer, où les concepts sont hybrides, héritage et innovation. " Histoire ", " nation ", " littérature ", " critique " structurent diversement la réflexion et la pratique des protagonistes d'un débat européen (Herder, La Harpe, les frères Schlegel, Mme de Staël, les frères Grimm) comme de contemporains moins illustres. L'étude des représentations et des productions de l'histoire littéraire dans deux espaces nationaux, le français et l'allemand, nécessitait de privilégier le décloisonnement, la mise en regard, la comparaison. Elle a aussi permis d'observer la contamination réciproque des perspectives dans l'écriture même de l'histoire littéraire.
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Auguste Comte, le fondateur du " positivisme ", a construit une des grandes philosophies systématiques du XIXe siècle. Il développe une philosophie des sciences qui réordonne toute l'encyclopédie pour arriver à fonder la " sociologie ", mais aussi une philosophie sociale et politique, qui se propose de " réorganiser " la société, après les bouleversements engendrés par la Révolution française. Comte tente également de fonder une religion sans Dieu, la " religion de l'Humanité ", qui devrait permettre de renforcer le lien social. Le positivisme connut en son temps un très grand succès, à la fois auprès des savants et des politiques, en Europe comme en Amérique latine. Depuis quelques années, la recherche s'attache à étudier plus précisément l'oeuvre de Comte en elle-même, qu'il convient de distinguer du positivisme au sens large. Les articles ici réunis portent d'abord sur la pensée scientifique de Comte, en particulier sur son oeuvre mathématique et biologique. Ils traitent ensuite de la politique comtienne, à la fois à la lumière des théories politiques et sociales de son temps, mais aussi à travers les échos que cette doctrine rencontre aujourd'hui. Ils s'attachent enfin à éclairer la signification d'une esthétique comtienne très méconnue. Ces études sont issues d'un colloque international sur Auguste Comte aujourd'hui, organisé au Centre Culturel de Cerisy-la-Salle en 2001 par Michel Bourdeau, Jean-François Braunstein et Annie Petit. Elles sont précédées dans ce volume par une préface de Michel Houellebecq qui manifeste bien la paradoxale modernité de la pensée comtienne.
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La Bibliothèque Nationale de France avec sa partenaire, la Bibliothèque Nationale du Vietnam et les laboratoires de recherche de l'ENS se sont engagés dans une réflexion commune sur un renouveau des études francovietnamiennes.
Le site France-Vietnam : Bibliothèque des Flamboyants met à la disposition des deux pays les riches collections de documents publiés au Vietnam et sur le Vietnam en France et au Vietnam jusqu'à l'indépendance, en français et dans la version romanisée du vietnamien. Son élaboration a servi de point de départ à l'élaboration d'une mémoire commune à Paris et à Hanoi, à Ho Chi Minh-ville et à Marseille. Il pourra servir de départ à de nouvelles enquêtes dont les articles rassemblés dans ce volume fournissent autant d'exemples. Les phénomènes d'hybridation et de métissage qui jalonnent l'histoire franco-vietnamienne ont notamment une dimension littéraire. La littérature française serait bien appauvrie si l'on ne tenait pas compte des auteurs vietnamiens qui comme Pham Van Ky se la sont appropriée pour parler de l'Asie. Les philosophes des Lumières comme Rousseau perdraient beaucoup de leur rayonnement si l'on venait à oublier le rôle qu'ils ont joué dans l'histoire intellectuelle du Vietnam.
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Ce travail étudie l'imaginaire de la littérature argentine contemporaine produite à Paris, en l'associant au corpus littéraire national, dans ses éléments constitutifs les plus originaux.
L'exposition s'organise en deux sections : la première récapitule l'histoire littéraire argentine depuis le début du XIXe siècle, pour explorer principalement une dimension l'importance du " voyage " dans la configuration des topiques littéraires nationaux, établissant une série de corrélations entre le voyage et la configuration d'une image propre, née du résultat de deux voyages celui des Européens en Argentine, et celui des Argentins en Europe.
Dans la seconde partie, l'auteur essaie d'élucider la spécificité complice qui, au fil des ans, s'est établie entre Paris et Buenos Aires, rendue possible du fait de l'échange et de la communication continuelle de leurs élites respectives. C'est sur ce pont imaginaire que se développe le travail des six auteurs étudiés (Marin Goloboff, Luisa Futoransky, Arnaldo Calveyra, Juan José Saer, Silvia Baron Supervielle, Héctor Bianciotti).
L'imaginaire littéraire est la colonne vertébrale des guiding fictions, c'est-à-dire l'élaboration d'un corpus littéraire afin de fournir aux individus le sentiment d'appartenance à une nation, à un peuple, pour les aider à se forger une identité nationale.
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Charlus (1860-1951) - aux sources de la scatologie et / proust
Christian Gury
- Kime
- 18 Octobre 2002
- 9782841742868
Vedette des disques Pathé, "corps d'hercule de foire [et] tête de vieille femme", chanteur au répertoire scatologique et homosexuel, ses thèmes comme son nom inspirant Proust, Charlus est un "sac à merde" emblématique.
II donne donc une enveloppe à Robert de Montesquiou-Fezensac (Fais-en-sac) ou à Lyautey, qui cherche une épouse "ayant le sac" et profère le mot de Cambronne à répétition.
En 1907, il enregistre La Petite Tonkinoise, chanson que Reynaldo Hahn aimait interpréter pour Proust.
L'héroïne en est Mélaoli (Mets-là au lit !), le baron de Charlus-Lyautey (Lit ôté) sommé d'obtempérer.
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Jean-patrick manchette - le recit d'un engagement manque
Frommer Frank
- Kime
- 13 Mai 2003
- 9782841743094
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L'extase est-elle : une forme de vie possible ? Peut-on vivre clans l'extase ? En même temps, n'est-il pas catastrophique de renoncer à la raison ? Ainsi peut se formuler le problème que Robert Musil agite clans son couvre, à laquelle cet essai propose une introduction originale.
Car, que l'existence doive être à la fois rationnelle et poétique, que la raison s'exige comme poème et le poème comme raison, cette conviction est devenue pour nous, modernes tardifs, la grâce de la pensée, celle d'une extase sans illusion et sans religion, celle d'une vie exacte.