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L'Herne
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Les cahiers de l'Herne Tome 145 : Philippe Descola
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 25 Septembre 2024
- 9791031904351
Philippe Descola a participé à renouveler en profondeur la pensée anthropologique du XXIe siècle, mettant en lumière la complexité des rapports entre humains et non-humains. Sa tentative sincère de décrire le monde dans les termes de celles et ceux qui l'habitent, traverse le domaine des sciences sociales pour toucher un très large public. Autant que Claude Lévi-Strauss, dont il a été l'élève, Descola a su tisser un dialogue qui non seulement a enrichi toutes les disciplines, mais a permis de questionner les méthodes de l'anthropologie. Dans toute son oeuvre, Descola développe ainsi une anthropologie comparative ouvrant le débat sur des questions contemporaines, notamment celles liées au changement climatique. Les contributeurs de ce Cahier discutent ainsi les apports théoriques de ses propositions, non sans faire droit à certaines critiques (Jacques Rancière, Tim Ingold,...), s'attachent à souligner son engagement et les applications concrètes auxquelles sa pensée se prête (Jérôme Baschet, Pierre Charbonnier,...), ou bien livrent des témoignages personnels revenant sur des moments majeurs de sa carrière (Eduardo Viveiros de Castro, Bruno Latour,...). Des textes, des discours et des conférences inédites mais aussi un important extrait du carnet de terrain tenu par Philippe Desocla lors d'une visite chez les Achuars dans les années 1970, et etayé de facsimilés du manuscrit et de photographies, nous donnent à voir l'importance d'une oeuvre qui s'attache à montrer l'irréductible pluralité des manières de peupler le monde que nous habitons
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Ce Cahier, à travers l'abondante correspondance, les écrits inédits de l'Auteur, les témoignages et souvenirs de ceux qui le fréquentèrent et partagèrent son intimité, révèle des aspects inconnus de l'écrivain. Il rectifie également maints détails et apporte de nombreux éclaircissements sur son oeuvre, sa personnalité, et ses idées. Les essais font la part belle au cas Céline, et tentent d'esquisser les contours de cet écrivain hors normes si complexe et si dérangeant ; depuis la révélation que constitua le Voyage au bout de la nuit sur le plan de la langue et du style, si radicalement nouveaux, jusqu'au scandale et à l'ostracisme suscités par les pamphlets et les déclarations antisémites.
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" l'objet de ce livre est une illusion exprimée par schopenhauer, dans cette formule que pour saisir l'essence de l'histoire il suffit de comparer hérodote et la presse du matin.
C'est là l'expression de la sensation de vertige caractéristique pour la conception que le siècle dernier se faisait de l'histoire. elle correspond à un point de vue qui compose le cours du monde d'une série illimitée de faits figés sous forme de choses. le résidu caractéristique de cette conception est ce qu'on a appelé " l'histoire de la civilisation ", qui fait l'inventaire des formes de vie et des créations de l'humanité point par point.
[...] notre enquête se propose de montrer comment par suite de cette représentation chosiste de la civilisation, les formes de vie nouvelle et les nouvelles créations à base économique et technique que nous devons au siècle dernier entrent dans l'univers d'une fantasmagorie. " w. b.
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Les cahiers de l'Herne : Italo Calvino
Italo Calvino
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 17 Avril 2024
- 9791031904269
En France, le nom d'Italo Calvino est connu essentiellement pour
sa trilogie héraldique que composent Le vicomte pourfendu, Le baron
perché et Le chevalier inexistant, mais la diversité de son oeuvre, mêlant
une écriture parfois proche du réalisme italien et un travail de fabuliste
appartenant davantage au surréalisme, reste encore trop méconnue. Le
Cahier propose de redécouvrir cette figure marquante de la vie culturelle italienne du xxe
siècle, qui fut tout à la fois auteur, poète, journaliste,
essayiste et chansonnier.
De nombreux textes inédits de l'auteur sont donnés à lire dans ce
volume, dévoilant une image plus profonde et intime que celle de l'auteur divertissant qu'on lui prête parfois. On pourra ainsi lire quelques
pages autobiographiques, des essais réflexifs sur la littérature, la peinture, le cinéma ou la politique, des récits de voyage, mais aussi des textes
où l'on perçoit son engagement pour l'écologie.
Les contributions d'universitaires, d'écrivains et d'historiens, éclairent
tout à la fois le parcours personnel et multiculturel de l'homme, son
engagement de jeunesse dans la résistance, son entrée à l'Oulipo et sa
présence dans les cercles littéraires de la Rome des années cinquante,
que l'incroyable multiplicité de son oeuvre. Par la pertinence de ses
réflexions sur l'écriture et la littérature, la postérité de Calvino ne cesse
de sucsiter de plus en plus d'intérêt. -
Les cahiers de l'Herne : Ernaux
Annie Ernaux
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 4 Mai 2022
- 9791031903538
Annie Ernaux est aujourd'hui, de façon incontestable, l'un des auteurs français les plus (re)connus dans le paysage littéraire contemporain, son oeuvre est traduite dans de nombreux pays et couronnée par de multiples prix (récemment encore le Prix Prince Pierre de Monaco). Ce volume qui lui est consacré permettra tout à la fois de satisfaire les lecteurs les plus érudits mais également de répondre à la curiosité littéraire d'un public de plus en plus large et fidèle. Mêlant regards critiques et interventions plus personnelles d'écrivains ou d'artistes, le Cahier explore autant les enjeux sociologiques, historiques et parfois psychanalytiques de l'oeuvre d'Annie Ernaux que sa sensibilité intime. La multitude des intervenants, issus de milieux aussi divers que le cinéma, le théâtre, la littérature, la chanson et la recherche littéraire, vise à mettre en valeur les nombreuses facettes du travail d'Annie Ernaux. Certaines parties mettent l'accent sur des ouvrages précis, L'Événement, Les Années et Mémoire de fille, quand d'autres abordent les thématiques qui traversent toute l'oeuvre ; écriture, voyages, engagement politique,... De nombreux extraits inédits du journal d'écriture d'Annie Ernaux témoignent par ailleurs du regard sans cesse éveillé que l'écrivaine pose sur le monde.
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La genèse d'un poème se compose d'un préambule de Baudelaire introduisant la méthode de composition par E.A.
Poe de son poème Le Corbeau, qui parut dans le Graham's Magazine en 1846. Poe y dévoile l'art, la manière et le contexte mental dans lequel le célèbre poème fut conçu. " Mon dessein est de démontrer qu'aucun point de la composition ne peut être attribué au hasard ou à l'intuition, et que l'ouvrage a marché, pas à pas, vers sa solution, avec la précision et la rigoureuse logique d'un problème mathématique.
" Suivent des textes critiques de Poe sur le théâtre, le roman et le conte ayant pour exemples des oeuvres aussi diverses que celles d'Euripide, Shakespeare, Defoe, La Motte Fouqué, Hawthorne ainsi qu'un article intitulé Les contes de Poe manifestement de la main de l'auteur lui-même, paru dans l'Aristidean en 1845 et dont les arguments font écho aux idées avancées dans La genèse d'un poème qu'il est en train de rédiger à la même époque.
Cet article n'a jamais été réédité aux Etats-Unis et reste inédit en France. Cette collection se propose de mettre à la disposition du lecteur les textes confidentiels des auteurs entrés dans la légende des Cahiers de L'Herne. Des textes courts, mais qui présentent souvent un nouveau visage de leur auteur. A diffusion confidentielle, ces textes avaient d'abord été sélectionnés pour les fameux Cahiers.
L'Herne souhaite leur rendre l'hommage qu'ils méritent en leur consacrant cette collection.
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Les cahiers de l'Herne : Vladinir Nabokov
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 4 Octobre 2023
- 9791031904115
Le succès de Lolita (1955) a parfois occulté l'immense oeuvre littéraire, polymorphe et multilingue de Vladimir Nabokov. Au-delà des dix-sept romans qu'il a composés entre 1926 et 1974, il s'est également essayé à tous les genres littéraires : la poésie, le théâtre, l'essai, la critique littéraire. En exposant l'itinéraire exceptionnel de cet écrivain né à Saint-Pétersbourg en 1899, forcé deux fois à l'exil, naturalisé américain en 1945, puis regagnant l'Europe en 1959, où il publia les grands romans que sont Feu pâle (1962) et Ada (1969), ce Cahier de L'Herne propose de dresser un portrait plus juste et complet de cette oeuvre multiple.
La publication de nombreux inédits de Nabokov rend ainsi compte de cette diversité : un extrait de la pièce de théâtre en vers La Tragédie de Mr. Morn ; un poème consacré à Superman ; des essais rédigés en russe et en anglais entre 1921 et 1945 sur différents sujets littéraires, artistiques et politiques ; des notes sur ses rêves nocturnes qui montrent son intérêt soutenu pour la dynamique du subconscient au-delà de sa critique acerbe de Freud ; des notes préparatoires pour ses oeuvres qui nous permettent d'explorer son laboratoire littéraire... On y retrouve aussi une correspondance de grande valeur, dont une lettre intime à sa gouvernante suisse ou encore un échange avec le premier traducteur français de Lolita.
Les différents axes du Cahier permettent d'explorer la grande richesse de la carrière et de l'oeuvre de Nabokov, ainsi que sa résonance contemporaine : ses trajectoires translinguistiques et transcutlturelles, ses affinités personnelles et culturelles, l'analyse de sa création romanesque ou encore la postérité de son oeuvre. -
Les cahiers de l'Herne : Colette
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 25 Janvier 2023
- 9791031903859
Depuis maintenant une bonne trentaine d'années, chercheurs, collectionneurs, lecteurs et spécialistes ont permis de révéler la richesse, la profondeur et la complexité de l'oeuvre de Colette ainsi que sa personnalité, inscrits dans la modernité. C'est cette modernité qu'explore le Cahier de L'Herne. Non seulement en revisitant quelques-uns des grands thèmes de l'oeuvre, mais aussi en s'interrogeant sur la radicalité dont Colette fait preuve dans ses choix. À propos des bêtes, de la nature, ou encore de sa position ambivalente à l'égard du féminisme, dont certains travaux et textes prouvent que Colette professe un féminisme non pas théorique et militant, mais un féminisme du quotidien, on serait tenté de dire : un féminisme constitutif. Le développement des « gender studies » (études de genre), venues des États-Unis, a contribué à faire relire Colette dans cette optique. Car il s'agit, là aussi, d'une interrogation essentielle qui irrigue toute son oeuvre et bien souvent sa vie, lui permettant de questionner les représentations classiques du féminin/masculin en les détournant, voire en les inversant.
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Les cahiers de l'Herne : Cheng
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 5 Octobre 2022
- 9791031903705
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Les cahiers de l'Herne : Karl Kraus
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 24 Avril 2024
- 9791031904276
Karl Kraus a marqué la Vienne du début du XXe siècle par ses polémiques et ses satires incissives, qui lui ont probablement valu autant d'admirateurs que de contestataires. À force de fustiger les défauts et les erreurs de la société viennoise, il s'est imposé comme un révélateur essentiel d'une civilisation austro-hongroise sur le déclin. Le Cahier de L'Herne, paru pour la première fois en 1974, reste aujourd'hui une référence pour qui souhaite approfondir l'oeuvre de cette figure intellectuelle, pourtant encore mal connue en France.
Les témoignages et études réunis dans ce volume, souvent contradictoires, parfois polémiques, sont à l'image même de l'homme qui a trop méprisé la prudence pour faire jamais l'unanimité sur lui. Ils ont moins pour but de faire de ce Cahier une commémoration que de permettre aux lecteurs français de voir comment a évolué la réception de Kraus. C'est une tentative d'introduction à la lecture d'un auteur jusqu'ici peu accessible en français et, à travers lui, à une société, à une époque tout entière. Le Cahier montre dans son entièreté le caractère d'un écrivain qui se voulait provocateur, qui, souvent avec maladresse, mettait trop de lui-même dans tout ce qu'il entreprenait et avait la naïveté de croire qu'éthique et politique doivent forcément se rejoindre. Walter Benjamin a décelé dans ses écrits un « étrange mélange de théorie réactionnaire et de praxis révolutionnaire ». Il reconnaît aussi que Kraus resta jour et nuit, « avec un rare dévouement à son poste pour défendre des causes pourtant perdues ». C'est pour cela qu'il ne cesse de fasciner. -
Les cahiers de l'Herne : Echenoz
Johan Faerber
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 21 Septembre 2022
- 9791031903569
Depuis la parution du Méridien de Greenwich en 1979, Jean Echenoz s'est imposé comme l'un des écrivains parmi les plus singuliers et les plus novateurs du paysage littéraire français de notre temps, reconnu par la critique et suivi par un public toujours plus enthousiaste. Ce Cahier de L'Herne propose d'interroger une oeuvre qui, jalonnée de récits majeurs comme L'Équipée malaise, Les Grandes Blondes, Ravel ou encore 14, n'a cessé de déplacer ses enjeux pour interroger de nouvelles formes narratives. De fait, loin d'être figées, l'interprétation et la connaissance de l'oeuvre de Jean Echenoz se voient constamment remises en jeu par les romans successifs que l'auteur a pu faire paraître, chaque nouveau récit éclairant d'une lumière neuve les romans précédents. Le volume révèle plusieurs périodes de l'écriture de Jean Echenoz rendues lisibles grâce aux carnets personnels de l'écrivain, accessibles pour la première fois et dont la lecture modifie en profondeur la saisie de l'oeuvre. Alternant les contributions de spécialistes, qui interrogent la poétique même d'Echenoz, avec des interventions d'autrices et d'auteurs qui, toutes générations confondues, rendent hommage à l'influence majeure de Jean Echenoz dans la littérature contemporaine, ce Cahier entend dessiner le portrait de l'un des romanciers qui, s'il se tient parmi l'un des plus discrets de sa génération, n'en est pas moins l'un des plus influents.
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Né dans une petite rue de la rive gauche, élevé dans le Quartier latin, Huysmans a très tôt connu les églises de Paris et devient très vite fasciné par « l'extraordinaire page écrite autour de Notre-Dame ». Son regard sur l'iconographie des cathédrales le plonge dans la nostalgie du Moyen Âge que lui inspire également sa passion pour les Primitifs, qui parlent eux aussi une autre langue.
Huysmans s'est abondamment documenté sur Notre-Dame de Paris et sur son « quartier ». Les textes qu'il leur a consacrés en témoignent. La cathédrale de Paris, telle que des siècles de destructions et de reconstructions la lui livrent, reflète d'autres évolutions qu'il déplore. Elle a perdu la pureté des formes que les architectes anonymes du XIIe et du XIIIe siècle lui avaient donnée. Le siècle de Viollet-le-Duc et de Victor Hugo l'a revisitée et « rafistolée ». Et le peuple s'est éloigné d'elle. Les maisons qui jouxtaient ses flancs ont été détruites. Désormais le tourisme de masse, qui commençait à envahir la capitale à la fin du XIXe siècle, impose sa loi et crée le vide autour des monuments.
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Les cahiers de l'Herne : Jankélévitch
Vladimir Jankélévitch
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 8 Février 2023
- 9791031903743
Nul besoin de caution pour s'intéresser à l'oeuvre monumentale de Vladimir Jankélévitch (1903-1985) qui traverse de bout en bout le XXe siècle. Philosophe, écrivain, pianiste, musicologue, résistant, témoin et victime d'une guerre qui a « coupé sa vie en deux », infatigable marcheur de la gauche, professeur en Sorbonne... C'est tout cela que fut Vladimir Jankélévitch. Les visages de l'homme sont multiples et ce Cahier, à partir de conférences et d'articles de Jankélévitch désormais introuvables (sur la musique, la religion et son judaïsme), de documents historiques (un CV corrigé de la main de Jankélévitch, une attestation de Résistance), d'engagements publics (sur l'enseignement de la philosophie, sur l'Université française, sur la Shoah, sur l'Allemagne d'après-guerre), mais aussi, du pinceau de ses maîtres, de ses collègues, de ses disciples et de ses fidèles amis, permet d'en dessiner tous les contours.
Toutes les pages de ce Cahier démontreront sans peine l'actualité d'une pensée qui lie tous les champs du savoir classique à l'exigence quasiment existentielle de la morale. -
Si l'essentiel de l'oeuvre de Marcel Proust est déjà publié et connu, la publication de ce Cahier permet du moins, si ce n'est d'accroître nos connaissances, de maintenir cette oeuvre en vie et de lui garantir une forme d'immortalité. On trouvera dans ce volume quelques inédits et quelques lettres et poèmes mais surtout un grand nombre de documents ou témoignages peu connus, peu accessibles ou même oubliés : les cahiers de brouillon de Proust, le premier texte écrit sur Céleste Albaret, une nouvelle inconnue de Stephen Hudson qui date de 1924,...
Les contributions originales de chercheurs incontournables comme Nathalie Mauriac-Dyer, Pyra Wise, Isabelle Serça, Mireille Naturel, Luc Fraisse, Antoine Compagnon ou Jean-Marc Quaranta, apportent un nouvel éclairage sur l'étude de l'oeuvre et des auteurs prestigieux tels Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Jacques Réda, témoignent de ce que Proust leur a apporté. À chaque fois, Proust est différent. Cinquante masques pour un seul visage.
Le Cahier s'attache aussi à décrire certains aspects négligés de l'oeuvre, comme les figurants analysés par Michel Schneider, le marquis de Palancy présenté par Michel Crépu, les opinions politiques de Proust au fil des années, lui qui a eu dans sa famille trois ministres, dont l'un a eu des funérailles nationales, et dont les parents étaient liés au président de la République.
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Ce qui suffirait pour démontrer que le comique est un des plus clairs signes sataniques de l'homme et un des nombreux pépins contenus dans la pomme symbolique, est l'accord unanime des physiologistes du rire sur la raison première de ce monstrueux phénomène. Le rire, disent-ils, vient de la supériorité. Je ne serais pas étonné que devant cette découverte le physiologiste se fût mis à rire en pensant à sa propre supériorité.
Aussi, il fallait dire : Le rire vient de l'idée de sa propre supériorité. Idée satanique s'il en fut jamais ! Orgueil et aberration ! Or, il est notoire que tous les fous des hôpitaux ont l'idée de leur propre supériorité développée outre mesure. Je ne connais guère de fous d'humilité. Remarquez que le rire est une des expressions les plus fréquentes et les plus nombreuses de la folie.
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Les cahiers de l'Herne : Arendt
Martine Leiboici, Aurore Mréjen
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 29 Septembre 2021
- 9791031903163
La figure d'Arendt aujourd'hui n'est pas seulement celle d'une « théoricienne de la politique » comme elle aimait à se désigner. Des livres, des films, des pièces de théâtre s'intéressent de plus en plus à la femme qu'elle était, car la personnalité d'Arendt et ses prises de position ont toujours déclenché des passions et continuent de le faire. Ainsi la première partie du Cahier dresse le portrait de cette femme, revenant sur les principaux évènements de sa vie et dévoilant des facettes moins connue de la philosophe allemande étayées par des extraits de correspondance inédits : avec Judah Magnes, David Riesman, Hermann Broch, Hilde Frankel, Kurt et Helen Wolff.
Ce Cahier rassemble aussi des contributions qui évoquent son oeuvre, et son travail majeur sur le totalitarisme mais aussi son expérience historique et personnelle, les moments forts de sa vie et la réflexion qu'ils ont suscité en elle, notamment sa judéité. Le Cahier se penche aussi sur la relation d'Arendt avec Heidegger en revenant sur la controverse d'une telle relation.
De nombreux inédits trouvent leur place dans ce Cahier, essentiellement en anglais et en allemand, issus des archives Arendt de Washington :
Des extraits de cours, des conférences.
Le parti pris du Cahier n'est pas de constituer Arendt en icône intouchable qu'il serait scandaleux de critiquer, mais de considérer que la critique de son oeuvre n'est intéressante que si elle est formulée par un lecteur à qui elle donne aussi à penser. Non parce qu'Arendt apporte des solutions aux problèmes de notre temps, mais parce qu'elle nous aide à les identifier et nous donne des clés pour les formuler et les penser.
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Cesse-t-on jamais d'être de son village ? En « vingt arrondissements et deux rives de fleuve », Colette a cherché à retrouver à Paris sa province perdue. Jusqu'à découvrir le Palais-Royal. D'abord entre 1926 et 1930, dans son « tunnel », un sombre entresol aux fenêtres en demi-lune ; puis, de 1938 à sa mort en 1954, dans la « seigneurie retrouvée », un premier étage dont les hautes baies donnent directement sur le jardin « Ma Province de Paris » écrit Colette à propos de cette enclave de verdure en plein coeur de la capitale.
Un village en somme avec ses autochtones, ses habitants anonymes ou illustres (Cocteau, Bérard, Bove etc.), ses lieux de rencontres, ses boutiques et ses restaurants (le Grand Véfour).
Immobilisée par l'arthrose à partir de la fin des années 40, l'écrivaine, devenue pour tous « la bonne dame du Palais-Royal », observe le monde depuis son lit-radeau. Elle restitue avec un émerveillement sans cesse renouvelé, le petit monde du Palais-Royal. Ses spectacles petits et grands. Toujours à la recherche du « mot meilleur que meilleur » et de cet accord sensible avec le monde qui est la marque de son style.
Les Monuments nationaux rendront hommage à « la bonne dame du Palais-Royal » au travers d'une exposition qui sera présentée dans les jardins à l'automne 2014. -
Les cahiers de l'Herne : Bobin
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 18 Septembre 2019
- 9791031902234
Ce Cahier est l'exploration de ce que Christian Bobin appela dès ses vingt ans Les différentes régions du ciel, et qui n'est autre qu'une sorte de chemin buissonnier contournant les croyances et les incroyances du monde. Les nombreux textes de Christian Bobin réunis dans ce volume démontrent la puissance de son écriture lumineuse qui ne cesse de conquérir un public fervent, et touche comme seule touche l'écriture des poètes.
Écrivains (Sylvie Germain, Jacques Réda, Dominique Pagnier, Yves Leclair...), poètes (Alain Borer, Jean-Philippe de Tonnac, Pierre Bettencourt,...), philosophes (André Comte-Sponville...), universitaires (Serge Linarès, Bertrand Degott), artistes (Olivier Py, Franck Olivar...), compositeurs de musique (Benoît Menut, Olivier Bogé), journalistes (Jérôme Garcin) ou lecteurs anonymes, offrent au lecteur une polyphonie de textes et de réflexions où seront débattues les idées reçues qui depuis quarante ans déforment l'oeuvre de ce penseur libre.
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Cet essai est un classique du marxisme. Rosa Luxemburg (1871-1919), théoricienne et révolutionnaire allemande, prend vivement parti contre ce qu'on appelait alors le « révisionnisme », comme elle marquera plus tard son désaccord avec Lénine sur la question de l'organisation du parti. Eduard Bernstein incarne à ses yeux le courant opportuniste, qui cherche à donner une assise théorique au réformisme, qui défend l'idée que l'on peut améliorer la société par des modifications légales progressives, en restant dans le cadre institutionnel, plutôt que par la révolution.
Rosa Luxemburg soutient au contraire qu'il n'y a pas d'autre voie d'accès au socialisme que par la révolution, c'est-à-dire par la transformation radicale et violente de la société. Derrière des querelles datées, des argumentations désuètes, des visions certes dépassées, demeurent une question non résolue, qui agite encore les esprits : le capitalisme est-il améliorable graduellement ? Et donc faut-il se résoudre, par réalisme, au triomphe de la social-démocratie ?
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Les cahiers de l'Herne : mondes invisibles
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 15 Mars 2023
- 9791031904009
L'étude des rapports entre sciences humaines, ésotérisme et occultisme irrigue intrinsèquement toutes les disciplines des sciences humaines. Si les historiens, anthropologues et ethnologues ont de longue date investi ces domaines de la culture occidentale, les spécialistes de littérature ont tendance à regarder ces objets avec suspicion, même si ces derniers font intrinsèquement partie de la pensée des auteurs ou de leur bagage culturel. L'ambition de ce Cahier est donc de parcourir cette création littéraire, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'à l''émergence du concept de « contre-culture » à la fin des années 50. Pour envisager une telle perspective diachronique, l'approche littéraire est indissociable d'une histoire culturelle et des mentalités. C'est pourquoi le cahier « Mondes invisibles » a été conçu comme le lieu d'un dialogue interdisciplinaire et transéculaire.
Organisé en quatre volets, le Cahier aborde autant de thématiques telles que le spiritisme et les formes occultes et ésotériques qu'il revêt au XIXe siècle, la tension dialectique entre sciences et parasciences, les héritages ésotériques, les individualités remarquables du mouvement, ou encore les phénomènes collectifs qui ont alluvionné la création littéraire.
Ce volume explore les enjeux intellectuels et culturels des mondes invisibles dans une perspective historique, littéraire et anthropologique. Il réunit une cinquantaine de contributions de spécialistes, de nombreux textes rares, dont une traduction d'un inédit de Conan Doyle, ainsi qu'une vingtaine d'illustrations. -
Vivant aux Etats-Unis pendant la guerre, Bertrand Russell publie son « Outline of intellectual rubbish » (De la fumisterie intellectuelle) en 1943. Désespérant de voir de « grandes nations, qui avaient guidé la civilisation, être dévoyées par des prêcheurs d'absurdités grandiloquentes», il se tourne vers l'étude du passé, pour découvrir, comme l'avait fait Erasme, « que la folie est éternelle et que pourtant l'humanité a survécu ».
La lecture de cet essai peut nous fournir au moins une sorte de consolation, à une époque où les passions identitaires et religieuses menacent de plonger une nouvelle fois l'humanité dans le désastre. Toute sa vie, Russell a partagé sa passion pour la vérité avec son aversion envers la cruauté humaine, luttant par la plume contre ce qu'il nomme ailleurs « l'océan de folie sur lequel flotte, de façon incertaine, la fragile barque de la raison humaine ». Il a toujours réservé ses flèches les plus acérées pour les superstitions qui justifient la cruauté.
Dans cet essai, Russell passe au scalpel de son ironie les préjugés religieux, philosophiques, nationalistes et politiques du passé et du présent. Les éditions de l'Herne sont heureuses de publier, pour la première fois en français, cet essai à la fois amusant et caustique du plus grand penseur rationaliste du 20è siècle.
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Le texte de Simone Weil que nous publions est extrait de Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (1934), un ensemble d'études consacrées à la critique politique et sociale. Son « grand oeuvre », dira-t-elle, qui fit fort impression sur son ancien professeur de khâgne, le philosophe Alain. Il en parlera comme d'un travail de première grandeur.
Elle a vingt-cinq ans mais c'est un travail qu'elle ne publiera pas de son vivant. Nous sommes au milieu des années 30, la Russie est sous la chappe stalinienne, Hitler vient d'arriver au pouvoir, la France est confrontée à des mouvements politiques et sociaux d'une rare violence. C'est dans ce climat de grande incertitude que Simone Weil entreprend un travail de réflexion fondamentale sur la nature de l'oppression dans toutes les sociétés, y compris communistes (l'oppression peut subsister lorsque l'exploitaion disparaît). Et sur les conditions d'une liberté effective, qui passe par une libération de la force spirituelle des individus et des peuples.
« Et pourtant rien au monde ne peut empêcher l'homme de se sentir né pour la liberté. Jamais, quoi qu'il advienne, il ne peut accepter la servitude ; car il pense. Il n'a jamais cessé de rêver une liberté sans limites, soit comme un bonheur passé dont un châtiment l'aurait privé, soit comme un bonheur a venir qui lui serait dû par une sorte de pacte avec une providence mystérieuse. »
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Condition première d'un travail non servile
Simone Weil
- L'Herne
- Carnets L'herne
- 22 Janvier 2014
- 9782851972644
S'il est un travail vivant - mode d'activité essentiellement humain - c'est d'abord le travail manuel, méprisé par les Anciens, véritable levier qui met le monde en mouvement et pivot spirituel de la communauté réconciliée. Il faudra libérer le travail, pour que naisse une société d'hommes libres, pour qu'autour de la production se cristallise la fraternité. Il appartient aux travailleurs de se réapproprier l'appareil productif, pour que s'élargisse « peu à peu le domaine du travail lucide ».
Avec le travail ainsi entendu, l'homme sort de l'imaginaire et se conforme « au vrai rapport des choses ». Le travail peut devenir transfiguration. Il peut être une « forme de sainteté ».