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Zoe
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Toute l'oeuvre de C. F. Ramuz peut être lue à la lumière de cette conviction. Écrits entre 1905, l'année où il publie son premier roman, et 1947, un mois avant sa mort, les textes réunis dans ce volume ne sont pas de la théorie: articles, préfaces ou lettres adressées aux éditeurs Grasset et Mermod, ils sont le fruit d'une pratique acharnée, d'une confrontation quotidienne avec l'écriture. Au fil du temps, Ramuz se forge et affine son idée de la littérature, questionne les manières d'en faire, et interroge le rôle de l'écrivain.
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Comme nombre d'écrivains à son époque, Ramuz a toujours collaboré à des journaux. Travail alimentaire, la chronique est surtout un espace de réflexion et d'expérimentation littéraire : les contraintes de taille et de temps obligent l'écrivain à condenser sa pensée. Le résultat, ce sont des textes percutants, drôles ou acerbes sur la littérature, la guerre, l'argent, la science, le temps. Ce choix d'articles se concentre sur trois moments essentiels : la Première Guerre mondiale et les années qui la précèdent ; 1930-1931, une période d'intense créativité autour de la revue Aujourd'hui ; le début de la Deuxième Guerre mondiale. De sa première contribution critique en 1907 (il a 29 ans) jusqu'à peu avant sa mort, Ramuz n'aura cessé de s'intéresser à la marche du monde et à l'art d'en parler. Considéré comme l'écrivain le plus important de Suisse romande, C.F. Ramuz est un inventeur de formes romanesques, un explorateur des registres et des ressources de la langue, un essayiste et un nouvelliste hors pair. A` travers des titres choisis par Daniel Maggetti et Ste´phane Pe´termann, préfacés et annotés par des critiques aux horizons variés, la Petite bibliothèque ramuzienne ouvre l'accès a` des textes peu connus, mais fait aussi découvrir autrement les oeuvres emblématiques de l'auteur.
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Cette soixantaine de textes, dont la moitié pour la première fois en français, donnent à entendre les réflexions lucides et subtiles de Robert Walser sur l'art musical.
Envolées lyriques pour la Flûte enchantée de Mozart ou ironie acérée face aux mondanités des auditeurs et poses affectées des musiciens, le poète s'attache à toutes les mélodies.
Mais ce n'est pas une surprise s'il marque sa préférence pour les formes modestes, brèves et les sons du quotidien. Avec la précision qui le caractérise, Walser s'attache à écouter le silence de la neige, les flonflons des cafés ou la petite musique qui accompagne le badinage amoureux. Sa prose elle-même est empreinte de musicalité, tressautant tantôt gaiement d'un sujet à l'autre, tantôt entonnant des lamentos aux accents plus graves.
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Avec Taille de l'homme, Ramuz examine différentes formes d'organisations sociales pour souligner le caractère universel de la condition humaine, rendu plus évident à ses yeux par la mondialisation. Christianisme, bourgeoisie, communisme, matérialisme, autant de concepts que Ramuz déconstruit pour renouer, dans un mouvement néorousseauiste, avec une pensée proche de la nature, à taille humaine.
« Qui sommes-nous encore dans notre taille, nous autres hommes ? Quelle est encore notre mesure, alors que l'univers est chaque jour et en tout sens plus minutieusement mesure´ ? »
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Nicolas Bouvier est devenu l'incarnation d'un art de voyager, L'Usage du monde s'est imposé comme la référence de la littérature du voyage. Mais la critique sur son oeuvre n'englobe pas les relations de Bouvier à l'histoire, à la géographie, à tous ces savoirs qu'il dit vouloir ignorer afin d'être plus disponible à ce qu'il découvre. L'éloge de l'ignorance et la logique du désencombrement sont pourtant loin de mettre fin au désir de connaissance, explique Liouba Bischoff : ils visent surtout à fonder un rapport authentique au monde.
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Ces Chroniques gourmandes, parues en 2011, suivent autant le rythme des saisons que la géographie de territoires gourmands. Elles permettent à chacun d'aborder ses fourneaux avec simplicité et allégresse tout en développant son vocabulaire culinaire. Elles sont composées comme de petites nouvelles, souvent décapantes, où les mots deviennent les formidables relais de la passion cuisinière.
Préface d'Hervé This, créateur de la gastronomie moléculaire, chimiste à AgroParisTech et directeur de la Fondation Science & Culture alimentaire.
Extrait «La cuisine est un lieu où s'opère, quand tout va bien, la magie des transformations savoureuses. Il s'agit là de magie blanche, bénéfique à tous égards, sauf quand le pèse-personne devient contrariant.»
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Ceux qui ont parcouru des centaines voire des milliers de manuscrits savent qu'il y a des romans qui fonctionnent et d'autres qui ne fonctionnent pas. Ce n'est pas un gage de qualité, mais une condition essentielle d'existence. Si la liberté romanesque est immense, tout n'est pas possible dans un roman qui est une sorte de pacte, une promesse faite au lecteur. Or les entraves à ce pacte sont nombreuses et récurrentes dans les manuscrits des débutants. D'où l'idée de ce livre.
Loin des modèles normatifs proposés dans les ouvrages du genre, il s'agit ici de donner un certain nombre de clés, de disséquer les erreurs les plus fréquemment commises, d'énoncer des principes techniques, de mettre sous les yeux du romancier en herbe les dynamiques internes des grands romans (commerciaux ou chefs-d'oeuvre) et de proposer des exercices pratiques tout en gardant à l'esprit que le véritable artiste est celui qui, un jour, s'a. ranchit de ses modèles.
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cette étonnante variation sur le thème de cendrillon paraît en juillet 1901 à munich.
l'auteur vient de fêter ses vingt-trois ans. l'une des ambitions des poètes de sa génération est de saper l'illusionnisme du théâtre naturaliste. c'est dans ce contexte qu'il faut situer l'originalité et l'audace raffinée de cendrillon. jouant sur le fait que les lecteurs et les personnages eux-mêmes connaissent l'heureuse issue de l'histoire, le drame suspend l'action au beau milieu du conte, dilate l'instant oú cendrillon éprouve que son destin va basculer, grevant d'ambiguïté le dénouement attendu.
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Robert Walser : le rien et le provisoire
Nicole Pelletier, Michel Dentan
- Zoe
- Mini Zoe
- 23 Août 2008
- 9782881826238
Ce minizoé rend hommage à deux pionniers des études walsériennes en français : tout d'abord nicole pelletier, germaniste à bordeaux, dont nous reproduisons une conférence récente.
Son texte, synthèse d'une longue fréquentation de l'oeuvre, est comme une boussole pour aborder le continent walser. michel dentan, l'un des premiers lecteurs de walser en suisse romande, publie en 1962 " robert walser ou l'existence provisoire ", un essai oú il discerne, déjà, la singularité de l'écrivain, avec une netteté stupéfiante.
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Quatre lectures autour de Madame de Staël opèrent dans ce petit livre un réel décapage de la figure de la fille de Jacques Necker, ministre de Louis XVI. Un premier texte met en perspective le retour, à Paris, en 1814, de cette personnalité ; retour rendu possible grâce à l'abdication de Napoléon. On y voit combien l'oeuvre et la pensée de Germaine est moderne, notamment parce qu'elle appartient comme toute sa génération à une période de transition entre ancien régime, dont elle tient la plus grande partie de son éducation, et les divers essais de mise en place d'un régime plus libéral. Victime de la politique réaliste de Napoléon, elle s'exile à Coppet où les libéraux viennent se rallier autour d'elle.
Deux textes sur ses rapports violents avec Napoléon permettent de comprendre l'opposition entre ces personnalités majeures du début du XIXe siècle, qui se jalousaient, se respectaient, se haïssaient. L'une avec ses idées, l'autres avec ses forces armées. Leurs divergences idéologiques, politiques et artistiques, notamment leur conception différente du rôle sociale de l'écrivain, les opposaient.
Enfin, un parallèle brillant et audacieux est proposé entre la pensée de Sade et de la fille de Necker. Mélancolie, rôle des passions, intensité des sentiments, ennui, l'empreinte mortifère de la Terreur, la double présence de la mort et du suicide se retrouvent chez l'un comme chez l'autre. Des traces de la pensée de chacun dans leur oeuvre respective s'y décèlent.
Textes de Léonard Burnand, Stéphanie Genand, Doris Jakubec et Dusan Sidjanski.
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L'écriture foisonnante de Catherine Colomb défie toutes les constructions littéraires traditionnelles.
Colomb est la preuve qu'on peut écrire loin des écoles littéraires, des centres culturels et faire une oeuvre absolument originale et novatrice.
Pourquoi s'obstiner par exemple à bouleverser la linéarité du temps et du récit? C'est que cette forme lui permet de réunir dans un seul texte toutes les oppositions, les contrastes et les deuils qui la traversent.
L'écrivaine passe avec naturel d'une conversation à propos d'un investissement boursier à la présence des anges, elle se situe entre le flux de conscience de Virginia Woolf et le fantastique.
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Lettres 1925-1957 ; je travaille et commence à en avoir marre
Blaise Cendrars, Henry Poulaille
- Zoe
- 6 Mars 2014
- 9782881829116
« Mon cher Poulaille - Dévoré ton Pain quotidien cette nuit. C'est épatant, c'est épatant. » La lecture du roman d'Henry Poulaille (1896-1980) par Blaise Cendrars (1887-1961), témoigne d'une amitié faite d'admiration et d'une perception commune de l'essentiel, du « vrai ». Chacun a voulu, à sa manière, faire tomber les masques en valorisant le parler populaire. Poulaille, qui fut le fondateur de la littérature prolétarienne mais aussi romancier, éditeur et le secrétaire de presse de la maison Grasset durant près de trente ans, a partagé avec Cendrars une relation forte placée sous le signe de l'écriture, du cinéma et de l'édition. C'est ce que permettent de découvrir ces lettres inédites de Cendrars.
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Anne Pitteloud propose une critique approfondie de l'oeuvre très intime et pourtant pudique de Catherine Safonoff. Une écriture jouant constamment entre autobiographie et fiction et dont les différents livres sont envisagés comme un réseau d'îlots qui, ensemble, forment un tout signifiant. Les nombreuses citations de l'oeuvre permettent au lecteur de retrouver le plaisir éprouvé à la lecture des textes de Safonoff et d'être ramené avec force à lui-même, car ce qu'écrit Safonoff est si précis qu'il ne peut qu'être universel.
La critique est suivie d'un entretien entre ces deux femmes de lettres, une immersion dans le jardin secret de l'auteur.
C'est le premier ouvrage critique entièrement consacré à l'oeuvre de Catherine Safonoff.
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Don Quichotte chevauche par-delà les frontières ; l'Europe comme espace d'inspiration
Peter von Matt
- Zoe
- 5 Janvier 2017
- 9782889273843
Ce discours a été prononcé par Peter von Matt à l'université de Fribourg le 27 avril 2016 dans le cadre de la Journée de l'Europe. Il s'agit d'une démonstration magistrale sur l'Europe comme un espace d'inspiration dans lequel les impulsions créatrices traversent toutes les frontières. Don Quichotte en est la figure littéraire centrale, avec ses prolongements dans la peinture, en particulier en France avec Doré et Daumier.
Hamlet en est l'autre héros. C'est un thème connu qui a ressurgi au moment du 400e anniversaire de la mort de Cervantès et de Shakespeare, mais la manière dont Peter von Matt le déploie et le personnifie lui donne une force prodigieuse qui illustre les pouvoirs de la littérature.
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Des intervenants, issus d'horizons intellectuels et géographiques différents, soulignent le caractère humaniste et universel de son oeuvre. Jean Starobinski, Michel Butor, Jacques Lacarrière, Gilles Lapouge ont apporté leur contribution à cet ouvrage, ainsi que le spécialiste de poésie japonaise Alain Kervern, la musicologue Dominique Rybakov, des voyageurs comme Ingrid Thobois, des photographes (Jean Mohr), des universitaires (Doris Jakubec, Anne Marie Jaton, David Le Breton).
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Sa leçon d'adieu à l'université de genève, en juin 2007, " découvre avec virtuosité, par associations fulgurantes, le réseau caché des symboles, le rayonnement et les ruses du sens dans la conjointure du texte médiéval.
(. ) dans les menus détails d'une histoire, dans les sons et les images semés à travers tel texte, charles mélo reconnaît l'expression d'une quête nostalgique de la plénitude perdue. ".
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Cingria avait la verve des conteurs orientaux qui savent raconter, passionner, étonner, passant sans transition de la confiance à la peur ou de l'inquiétude au ravissement ; ils usent avec délectation du monde. Genève était son port d'attache, lieu des départs et des retours, point de rencontre discordant et référence familière. "S'attacher, s'arracher, comme tous les vrais nomades,
Charles-Albert Cingria connaît aussi cette bascule qui est à la fois source de mélancolie et d'enchantement", note Nicolas Bouvier. Une partie du livre, "Charles-Albert Cingria en roue libre", se compose d'une anthologie des textes que Nicolas Bouvier relit sans cesse. Une introduction situant les deux auteurs, une chronologie, une bibliographie et un cahier d'illustrations complètent le livre, qui propose le double portrait de deux pèlerins du monde et
des mots.
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Les photographies suscitent des récits, créent des histoires. Dont celle de Claude Reichler.
Ce court texte raconte une image fondatrice, la photographie d'un mort dans sa bière de fortune, le paysage des Alpes en arrière-plan. Prise peu avant la naissance du narrateur, elle sera inséparable de son identité. Non comme un point d'origine auquel on reviendrait sans cesse, mais comme le déclencheur d'une pensée qui doit tant à l'esprit qu'à l'émotion. Malgré sa brièveté, le texte est d'une grande richesse : il aborde avec fi nesse les grands thèmes de la vie et la mort, réfl échissant avec intelligence à la photographie créatrice de « légendes familiales », capables de fonder un rapport au monde. Le tout avec une attention précise portée à la montagne, qui lie l'auteur à l'oncle mort.
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étude sur j'ai quinze ans et je ne veux pas mourir de Christine Arnothy
Parent/Anne-Martine
- Zoe
- Le Cippe
- 22 Janvier 2009
- 9782881826306
Christine arnothy, l'auteur d'un journal de guerre écrit à l'âge de quinze ans dans une cave d'un immeuble de budapest prise en étau entre les russes et les allemands en 1944-45, dit : " je suis née sans racines.
Je suis un condensé d'europe centrale, un composé de cinq ethnies. père aristocrate austro-hongrois, mère issue d'une grande famille juive de pologne, grand-père allemand. la situation sociale de ma famille m'a livrée d'office aux rancunes de l'histoire. j'ai appris de ma mère en première langue le français. depuis l'âge de neuf ans mon seul intérêt dans l'existence c'est l'écriture. j'ai quinze ans et je ne veux pas mourir est le texte intégral conçu dans la cave à la lumière d'une bougie.
Trente-trois romans le suivent, des histoires qui se déroulent entre los angeles et nairobi pour ne citer que deux villes-clés de ma vie. j'ai choisi comme terre natale la france. j'ai renoncé à l'amérique par amour pour un grand français. l'écriture est mon sang, dans mes veines c'est un sang français qui coule. ".
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Pour ce dix-huitième numéro, Viceversa s'intéresse au corps. Solide et vulnérable,
il est ce qui nous lie à la vie, à la maladie, à la mort. Il est le réceptacle d'injonctions
sociales fortes, qui varient selon les lieux et les époques. Nous devons en prendre soin et
l'écouter. Mais comment parle-t-il et que nous dit-il ? Quand vivons-nous en harmonie avec
notre corps, et quand nous sentons-nous trahis par lui ? Comment faire corps avec son
propre corps ? Des auteurs et autrices des quatre régions linguistiques de la Suisse et une
illustratrice s'emparent de ces questions, et y répondent avec leurs textes, parfois inédits. -
Le Français, notre maison ; petits essais sur l'usage du français aujourd'hui
Collectif
- Zoe
- 3 Juin 2010
- 9782881826641
Comment prendre la défense du français sans le pétrifier ?
Et d'abord faut-il le défendre ?
Ce livre accueille des contributions de critiques, de journalistes et d'écrivains qui réfléchissent à ce que représente la langue en général et le français en particulier. Tous cherchent un équilibre entre une alerte sévère contre un français appauvri, mou, moutonnier, conformiste et une ouverture généreuse qui, ne sacralisant pas la langue, reste ouverte à l'écoute du frottement enrichissant des langues les unes avec les autres.
Par des expériences, des rêves, et des exemples, ils montrent comment veiller à la profusion, à la richesse, aux nuances de la langue comme à son inventivité. Certains pourfendent l'usage de l'anglais, tous aimeraient surtout que les fenêtres du français restent bien ouvertes, afin de laisser respirer la langue.
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Les armes miraculeuses est un livre majeur d'aimé césaire, homme politique martiniquais et l'une des plus grandes voix poétiques françaises du xxe siècle.
C'est à lui que l'on doit le terme de négritude, qui connaîtra une telle fortune. dans ce recueil, en 1946, il invente sa langue pour reprendre un flambeau allumé sept ans auparavant avec le cahier d'un retour au pays natal, au seuil de la seconde guerre mondiale. cette oeuvre est très attentive aux carrefours. elle traverse et déplace les genres poétiques. dans un vrai soulèvement d'images, entre tragique et humour, césaire y engage, par-delà les enjeux littéraires, une éthique responsable qui ne se dérobe pas à la violence des temps.
Aimé césaire est mort le 17 avril 2008.
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Robert walser, promeneur solitaire, écrivain en marge dans la retraite de ses mansardes : telle est l'image que nous renvoie une légende littéraire opiniâtre.
C'est un autre aspect de walser, encore mal connu, que ce livre veut mettre en évidence à travers l'ensemble de l'oeuvre, y compris les "microgrammes" récemment décryptés : un walser qui réagit en sismographe aux secousses et aux frémissements de son temps, en hume l'air, en partage les engouements et les angoisses, en ausculte le langage, pour tout de suite reprendre ses distances et transformer les impulsions reçues en énergie cinétique pour sa plume dansante.
C'est d'abord cendrillon, figure marginale mais centrale à l'époque, qui conduit le bal. puis le mouvement dansant entraîne le lecteur à travers une maladie du temps, la "nervosité", rabote au passage le massif alpin et les mythes qui l'exaltent, gambade autour des monuments de nietzsche et de kleist. partout walser tend l'oreille à son temps, sans jamais s'en faire l'écho. sa souveraineté littéraire et ludique prend ses aises dans le "feuilleton", ce genre marginal relégué en "bas de page", méprisé de la "grande littérature" mais très prisé des lecteurs.
Il peut s'y jouer des contraintes, comme le danseur s'y joue de la pesanteur. il peut s'y égarer dans des discours labyrinthiques qui le rapprochent de kafka ou de benjamin, y exécuter, en dansant avec les mots, des enchaînements hardis et inattendus. toujours en mouvement, walser a échappé à son époque ; toujours en mouvement, il séduit la nôtre : ce danseur ne vous lâche jamais, car jamais on n'arrive à le saisir.