Un rabbin est confronté chaque jour au mystère de la mort. Pour accompagner les mourants et réconforter les endeuillés, il tente de transmuer l'inéluctable, d'y trouver du sens : « Je me tiens aux côtés de femmes et d'hommes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits », écrit Delphine Horvilleur. Ce livre de consolation tresse étroitement trois fils - le conte, l'exégèse et la confession : la narration d'une existence interrompue, la manière de donner une signification à cette mort à travers les textes de la tradition, et l'évocation d'une blessure intime ou la remémoration d'un souvenir enfoui. Les textes sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les défunts, et « le rôle d'un conteur est de se tenir à la porte pour s'assurer qu'elle reste ouverte », nous invitant ainsi à faire la paix avec nos disparus et avec notre propre histoire.Un essai lumineux et intime. Libération.Une réflexion éblouissante. L'Obs.Un puissant hymne à la vie. Le Monde.PRIX BABELIO NON-FICTION 2021.
Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.
Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage. On a le sentiment de ne pas « être à sa place ». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ?C. M.Cet ouvrage interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Et si, comme nous le suggère Claire Marin, le propre d'une place était de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer ?La philosophe circonscrit brillamment un concept multiple et éternel. Télérama.Un essai remarquable, un voyage intime, philosophique et littéraire. Libération.Une réflexion pénétrante. Le Monde.
Carl Gustav Jung (1875-1961), médecin suisse, pionnier de la psychanalyse, est l'un des plus grands penseurs du XXe siècle. Il reste assez méconnu en France, alors que ses idées ont exercé une influence profonde sur notre culture contemporaine et qu'il a été l'inventeur de nombreux concepts révolutionnaires, comme la synchronicité, l'inconscient collectif, les archétypes ou les complexes. Il est avec Spinoza l'un des auteurs qui m'ont le plus marqué et il a eu un impact décisif sur ma vision du monde et de moi-même. Voilà pourquoi j'ai eu à coeur de rendre accessible à un large public sa pensée visionnaire, qui le conduira à expérimenter et à élaborer son « processus d'individuation » : un extraordinaire voyage intérieur, où chacun d'entre nous apprend à faire dialoguer son conscient et son inconscient pour devenir pleinement soi et accéder à un sentiment d'unité et de joie profonde. F. L.
Une passionnante biographie intellectuelle. Le Monde.
Votre missive contient une singulière requête : « Parlez-moi de l'âme »...Votre phrase : « Sur le tard, je me découvre une âme », je crois l'avoir dite à maintes reprises. Mais je l'avais aussitôt étouffée, de peur de paraître ridicule. Sous votre injonction, je comprends que le temps m'est venu de relever le défi...J'écris le mot « âme », je le prononce en moi-même, et je respire une bouffée d'air frais. Par association phonique, j'entends Aum, mot par lequel la pensée indienne désigne le souffle primordial. Instantanément, je me sens relié à ce désir initial par lequel l'univers est advenu, je retrouve au plus profond de mon être quelque chose qui s'était révélé à moi, et que j'avais depuis longtemps égaré, cet intime sentiment d'une authentique unicité et d'une possible unité.F. C. Petit livre, grand livre, beau livre dense et profond. La Croix.Une écriture subtile et aérée, humble et ouverte aux autres. Télérama.De superbes pages. Le Figaro.
Hannah Arendt est l'une des grands penseurs politiques de notre temps. On trouvera dans ce livre quatre essais qui sont autant de méditations sur la politique et la condition de l'homme dans le monde contemporain.
Dans Du mensonge en politique, l'auteure tire la leçon des documents du Pentagone, révélés en 1971 par la presse. Elle examine l'accumulation de mensonges officiels, d'obstination dans l'erreur qui a conduit les États-Unis à l'échec au Vietnam et reconstitue les mécanismes psychologiques dont les responsables politiques ont été les inventeurs et les victimes.
La Désobéissance civile contient une réflexion originale sur la question : au nom de quoi et jusqu'à quel point peut-on désobéir à l'autorité établie ? De Socrate à Martin Luther King, en passant par Thoreau, Gandhi et les objecteurs de conscience, de multiples exemples illustrent la nécessité et l'efficacité de ce qui peut être plus qu'une contestation : un témoignage et une action politique.
Sur la violence constitue le troisième essai. Ses doctrinaires, de Sorel à Fanon et à leurs épigones contemporains, sont analysés notamment au travers des mouvements étudiants.
Politique et Révolution contient des réflexions sur les systèmes politiques en Amérique et en Europe. Quel système peut assurer la plénitude de l'homme et du citoyen ?
Joyeuses ou tragiques, visibles ou cachées, les ruptures rythment notre existence. Comment les conjuguer avec l'idée de notre identité, une et constante ? Nous révèlent-elles les multiples facettes de notre être ou le fait que nous nous affirmions progressivement, au fur et à mesure de ces « accidents » ? Nous épurent-elles ou nous démolissent-elles ? Pour la philosophe Claire Marin, nous nous définissons autant par nos sorties de route que par nos lignes droites. Certes, naissances ou deuils, séparation ou nouvel amour fragilisent nos représentations, ébranlent nos certitudes. Mais ils soulignent aussi la place de l'imprévisible, et questionnent notre capacité à supporter l'incertitude, à composer avec la catastrophe et, en les surmontant, à parfois démarrer une nouvelle vie.Ce livre agit comme un baume pour nombre de lecteurs, aiguillonnés, enthousiasmés, compris. Télérama.Claire Marin nous bouleverse, car ce thème fait écho à notre expérience directe. Elle
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l'épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l'Occident, la Chine ou l'Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?Avec l'intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès mondial de Sapiens et Homo deus, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects - politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel... Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l'humanité se décide sans nous, nos enfants n'échapperont pas aux conséquences.De l'immigration à l'intelligence artificielle, du climat aux religions, Yuval Noah Harari dresse un portrait lumineux de notre époque. Le Point.Un ouvrage magistral. Libération.Traduit de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat.
Pendant neuf ans, pour sa chronique quotidienne sur France Inter, Guillaume Meurice a interrogé les gens dans la rue, sur les marchés, dans des salons professionnels, à l'Assemblée nationale. Dans les paroles de simples citoyens, les discours des lobbyistes ou les soliloques des parlementaires, il a traqué et disséqué les fausses évidences, les contradictions, les éléments de langage, l'illusion du bon sens. Il en retire ici la substantifique moelle, livrant au passage quelques moments off drôles et surprenants, sans rien perdre de sa joie communicative de « porter la blague dans la plaie ».
Un art de la rhétorique rondement maîtrisé. Au-delà de l'humour, ces micros-trottoirs acquièrent une dimension sociologique. L'Humanité.
Une acuité de tous les instants. Le Progrès.
Banni de la communauté juive à vingt-trois ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante ». Il édifie une oeuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d'une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ? Et surtout, l'inventeur d'une philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ? À bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C'est ce que j'appelle le « miracle » Spinoza.F. L.En rendant accessible la pensée du célèbre philosophe, Frédéric Lenoir nous offre un livre vivant et édifiant, qui a rencontré un immense succès en grand format.En postface : un échange avec Robert Misrahi.
Le temps connecté est devenu universel. Il a brouillé les frontières entre nous et le monde au point de nous faire perdre tout repère. L'imbrication est totale, dans le temps et l'espace. Ce n'est plus une évolution, c'est une tempête, qui affole nos existences, nos échanges, notre langage, notre sommeil, notre cerveau. Alors que faire ? Sortir du bocal, c'est ne plus exister. Y demeurer, c'est être absorbé. Bousculé. Asphyxié. Le bocal est devenu océan. Un océan de signes, de messages, de sites qui nous relient les uns aux autres sur une mer de données. Regretter l'ancien temps n'a pas de sens. S'arracher au monde connecté n'est plus une option. Mais changer ce monde devenu fou est possible. Aujourd'hui, c'est aussi à chacun de reprendre en main son destin.B. P.Dense, intelligible et constructif. La Croix.Bruno Patino poursuit avec la même limpidité ce récit de notre attention détournée par les écrans connectés. Salutaire. Libération.
L'idée d'extraire de ma biographie les quelques passages qui peuvent être regardés comme d'utile pédagogie vis-à-vis de la jeunesse d'aujourd'hui m'a paru séduisante. Simone Veil. Cette édition pédagogique regroupe les quatre premiers chapitres d'Une vie et couvre la période 1927-1954. Ce que Simone Veil a vécu durant ces années - où elle passa d'une enfance protégée à l'horreur des camps de concentration, puis retourna à la « vie normale » - sans pouvoir partager son expérience avec ceux qui ne l'avaient pas connue, s'inscrit dans le nécessaire devoir de mémoire des jeunes générations. Source de réflexions, son sobre récit est également une leçon de courage et d'espoir.Édition annotée par Isabelle Hausser.En annexe : extrait du discours de réception de Simone Veil à l'Académie française par Jean d'Ormesson ; extrait de l'interview donnée par Valentine Veil au magazine Elle.
Comme ses Cinq méditations sur la beauté, ce texte de François Cheng est né d'échanges avec ses amis, auxquels le lecteur est invité à devenir partie prenante. Le poète, au soir de sa vie, s'exprime sur un sujet que beaucoup préfèrent éviter. Il se livre comme il ne l'avait peut-être jamais fait, et transmet une parole à la fois humble et hardie.
Il témoigne d'une vision de la « vie ouverte », en mouvement ascendant, qui renverse notre perception de l'existence humaine, et nous invite à envisager la vie à la lumière de notre propre mort. Celle-ci, transformant chaque vie en destin singulier, la fait participer à une grande aventure en devenir.
Originalité de la pensée, concision et élégance du style. Cheng est un auteur fécond mais rare, un créateur à part. Roger-Pol Droit, Le Point.
Jean-Jacques Rousseau Du contrat social Pour nous aussi, la doctrine de Rousseau ne saurait être un simple objet de curiosité érudite ou d'intérêt purement philologico-historique. Elle apparaît au contraire, pour peu qu'on ne se contentât point d'en considérer les résultats et qu'on se plongeât dans ses tout premiers présupposés, comme une problématique vivante et très contemporaine. Les questions soulevées par Rousseau, qui les brandit face à son siècle, ne sont en rien obsolètes aujourd'hui, pour nous non plus elles ne sauraient être purement et simplement « réglées ».
Ernst Cassirer Aux fondements de la pensée moderne, sur laquelle il aura exercé une inßuence décisive, le Contrat social reste l'un des ouvrages les plus importants de Rousseau. Publié en 1762, il dessine les grandes lignes d'un modèle de structuration sociale capable de combiner harmonieusement les valeurs propres à l'« état de nature » avec celles imposées par la vie collective. De là l'idée de « contrat » entre les individus qui, parce qu'ils ne sont soumis qu'à des conventions auxquelles ils ont librement souscrit, « n'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté ».
Commentaires et notes par Gérard Mairet.
Soixante-dix ans de combats, de passion et d'engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et toujours la volonté de transmettre aux nouvelles générations le flambeau de la révolte. Parce que l'égalité entre hommes et femmes est loin d'être acquise. Et parce que naître femme reste une malédiction dans la plupart des pays du monde.
Avec son amie Annick Cojean, la célèbre avocate revient sur les épisodes marquants de son parcours rebelle : son enfance en Tunisie dans une famille juive modeste ; son refus d'un destin assigné par son genre et son rêve de devenir avocate ; sa défense indéfectible des militants des indépendances tunisienne et algérienne soumis à la torture ; son association, Choisir la cause des femmes ; et, bien sûr, ses combats pour le droit à l'avortement, la répression du viol, la parité.Une farouche liberté laisse un dernier message: si on arrête, on est foutues. Magali Cartigny, Le Monde.Il est de ces voix et ces combats qui changent une société. Hélène Roussel, France Inter.
Des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis, Irene Vallejo nous fait découvrir la route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à leur immense pouvoir et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits.Un périple picaresque, aussi haut en couleur que sûr en références. Érudit et lyrique, passionné et précis. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres.Avec un talent fou, la philologue conte les tribulations des livres au fil des siècles. Palpitant. Juliette Cerf, Télérama.Prix national de l'essai 2020 (Espagne).Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet.
C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour, cette contrée qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse ? Les mots se dérobent. Aurait-on honte, dans notre société, de prendre de l'âge ?
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de faire éprouver ce qui est l'essence même de notre finitude.
Ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat !L. A.Une réflexion sensible et éclairée, un essai percutant. Marie Claire.Les mots de l'auteure sont apaisants. Une belle prose puissante et poétique. Lire.Laure Adler s'attaque à l'un des tabous les plus verrouillés de notre société contemporaine. Les Échos.
>Platon La République Tel un Shakespeare de la philosophie, Platon a produit ici comédies, violences, sublimes aperçus, que retient au sol l'ironie de Socrate, les bouffonneries même (le Juste est 729 fois plus heureux que le tyran ; l'eugé- nisme est lié au chiffre 12 960 000...). La République jette le lecteur dans un fleuve d'Amazonie, un fleuve des mots aux fresques renouvelées, insolites, sans berge repérable, où donc il se plonge comme dans un Déluge de jouvence, ballotté, happé, roulé, perdant le souffle parfois, irrité et incapable de s'arrêter de lire - sur la divinité, sur soi, sur la vie politique, bien sûr, de façon terriblement actuelle et folle en même temps - amarré il restera cependant à ce point de passion et de raison, le désir, le désir du Meilleur.
J. C.
Traduction nouvelle, présentation et notes de Jacques Cazeaux.
En France, les hommes représentent 84 % des auteurs d'accidents de la route mortels, 90 % des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
Cette liste a un coût : direct pour l'État, qui dépense chaque année des dizaines de milliards d'euros en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face ; indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances des victimes.
Lucile Peytavin s'interroge sur les raisons de cette surreprésentation des hommes parmi les auteurs de violences et de comportements à risque, et tente d'estimer les conséquences financières de l'ensemble de ces préjudices. Quel est le coût des conséquences de la virilité érigée en idéologie dominante ? N'aurions-nous pas tous intérêt à nous comporter... comme les femmes ?!Lucile Peytavin a accompli une tâche colossale. Cosmopolitan.Éclairant. Le Huffington Post.
En 1518, un Portugais exilé du nom de Magellan convainc le roi d'Espagne, Charles Quint, d'un projet fou : « Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest. » Partie en 1519, l'expédition reviendra trois ans plus tard, disloquée, victorieuse. Malgré les fausses cartes et les mutineries, le froid, la faim et les maladies, Magellan a forcé le détroit qui porte aujourd'hui son nom et vaincu le Pacifique, inconnu à l'époque. Un destin héroïque magistralement conté et réfléchi par Zweig.
Il me semble que quelqu'un qui lit Le Banquet pour la première fois, s'il n'est pas obnubilé par le fait que c'est un texte d'une tradition respectée, ne peut pas manquer d'éprouver le sentiment qu'expriment à peu près ces mots - être soufflé. Je dirai plus - s'il a un peu d'imagination historique, il doit se demander comment une pareille chose a pu être conservée à travers ce que j'appellerai volontiers les générations de moines et de grimauds, tous gens dont il ne me semble pas qu'ils étaient par destination faits pour nous transmettre un texte dont il ne peut manquer de nous frapper que par une de ses parties au moins, par sa fin, il se rattache plutôt, pourquoi ne pas le dire, à ce que l'on appelle de nos jours une littérature spéciale, celle qui peut tomber sous le coup des perquisitions de la police.
Jacques Lacan.
Le Banquet est l'un des textes les plus célèbres de Platon, dont l'influence s'exercera durablement sur la réflexion occidentale. Rédigé aux alentours de 380 av. J.-C., il met en scène plusieurs interlocuteurs. Sujet du débat : l'amour. Thèses et conceptions s'affrontent, jusqu'à finalement délimiter l'espace même à partir duquel la chose amoureuse sera désormais pensée. Une fois de plus, Platon se révèle aux sources de nos manières de voir et de concevoir le monde. Lire Le Banquet pour s'initier à ce qu'aimer veut dire.
Traduction de Philippe Jaccottet.
Introduction de Monique Trédé.
Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, l'« Autrichienne » Marie-Antoinette est la reine la plus méconnue de l'histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède à la vérité.
S'appuyant sur les archives de l'Empire autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu'il fut le premier à pouvoir consulter intégralement, Stefan Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l'évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l'impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes.
Dans ce contexte, la sombre affaire du collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la cour de France, va inexorablement éloigner Marie-Antoinette de son peuple.
Tracé avec humanité et pénétration, ce portrait est assurément un des chefs-d'oeuvre de la biographie classique, où excella l'auteur de Trois poètes de leur vie et de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.
Collection « Classiques de la philosophie » dirigée par Jean-François Balaudé Descartes Discours de la méthode Après que j'eus employé quelques années à étudier dans le livre du monde et à tâcher d'acquérir quelque expérience, je pris un jour résolution d'étudier aussi en moi-même, et d'employer toutes les forces de mon esprit à choisir les chemins que je devais suivre.
René Descartes.
René Descartes (1596-1650) peut être considéré comme le philosophe dont l'oeuvre a fait définitivement basculer dans la modernité, en plaçant au principe de toute connaissance vraie le sujet pensant. A ce titre, son importance est majeure, son influence sur la postérité incalcu-lable. Le Discours de la méthode (1637), écrit en français, a été le premier ouvrage publié par Descartes ; autobiographie intellectuelle et texte programme, il condense l'essentiel du message philosophique de son auteur. Sur un ton direct et sans fard, qui contribue à la force attractive du Discours, Descartes invite à méditer son propre parcours intellectuel, guidé par la recherche la plus radicale de la vérité. Prenant appui sur quatre règles de la mé-thode, il expose, après avoir réservé le cas de la morale (dite «par provision»), la découverte décisive du «Je pense, donc je suis», dont la clarté et la distinction deviennent critères de tout ce qui peut être connu. Il nous achemine alors vers la pensée de Dieu et de l'âme, des sciences et de leurs principes, du monde et des corps.
Nouvelle édition, avec introduction, notes, dossiers et index, réalisée par Denis Moreau.