Pour Delacroix (PREFACE DE RENE HUYGHE)

À propos

"Je tourmente mon esprit pour en arracher quelque formule qui exprime bien la spécialité d'Eugène Delacroix.
Excellent dessinateur, prodigieux coloriste, compositeur ardent et fécond, tout cela est évident, tout cela a été dit. Mais d'où vient qu'il produit la sensation de nouveauté? Que nous donne-t-il de plus que le passé? Aussi grand que les grands, aussi habile que les habiles, pourquoi nous plaît-il davantage? On pourrait dire que, doué d'une plus riche imagination, il exprime surtout l'intime du cerveau, l'aspect étonnant des choses, tant son ouvrage garde fidèlement la marque et l'humeur de sa conception.
C'est l'infini dans le fini. C'est le rêve! et je n'entends pas par ce mot les capharnaüms de la nuit, mais la vision produite par une intense méditation, ou, dans les cerveaux moins fertiles, par un excitant artificiel. En un mot, Eugène Delacroix peint surtout l'âme dans ses belles heures".


Rayons : Littérature > Littérature argumentative > Essai littéraire


  • Auteur(s)

    Charles Baudelaire

  • Éditeur

    Complexe

  • Distributeur

    Dilisco

  • Date de parution

    15/01/1999

  • Collection

    Le Regard Litteraire

  • EAN

    9782870271933

  • Disponibilité

    Épuisé

  • Longueur

    11.5 cm

  • Largeur

    18 cm

  • Poids

    240 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Charles Baudelaire

En 1827, son père meurt mais cet homme lettré, épris des idéaux des Lumières et amateur de peinture, peintre lui-même, lui laisse un héritage spirituel. Un an plus tard, sa mère se remarie avec le chef de bataillon Aupick. Renvoyé du lycée pour une vétille en 39, Baudelaire choisit de mener une vie en opposition aux valeurs bourgeoises incarnées par sa mère et son beau-père. Il entreprend un voyage vers les Indes qui écourté, imprégnera pourtant son imaginaire (amour de la mer, vision d'un ailleurs exotique). De retour à Paris, il s'éprend de Jeanne Duval, jeune mulâtresse, avec laquelle il connaîtra tous les charmes et le amertumes de la passion. Dandy endetté, il est placé sous tutelle judiciaire et connaît dès 1842, une vie misérable. Il commence alors à composer plusieurs poèmes des Fleurs du mal. Critique d'art et journaliste, il combat les formes exaltées du romantisme. En découvrant, puis en traduisant l'oeuvre de Poe, il trouve l'esthétique de la poésie pure, quête du beau perçu par l'imagination . En 48, il participe aux barricades mais est surtout préoccupé d'aller fusiller... Aupick. Les Fleurs du mal paraissent en 1857 et le recueil est en partie condamné "pour outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs". La nouvelle édition de 61 sera enrichie et restructurée mais aussi amputée des six plus beaux poèmes qui ont été interdits par le juge Pinar.
Le poète part alors pour la Belgique et se fixe à Bruxelles où il prépare un pamphlet contre ce pays qui figure à ses yeux une caricature de la France bourgeoise.Il meurt d'aphasie et de paralysie en 1867.

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